Premier Sermon de Lucy
Premier
Sermon de Lucy (par
Sandrine)
Épisode
7.11 (Le septième jour)
Lucy
fait son premier sermon dans l'église de son père. Elle se trouve sur la
chair et commence à parler au personne présents. (Il n’y a que sa
famille, Roxane, Chandler et son père qui l’écoute derrière la porte.)
Lucy
:
"Les sermons de mon père me manquent énormément. Ils nous manquent à tous,
j'en suis sûre. Heureusement que nous avons le Révérend Hampton parmi
nous..."
Chandler
:
"Appelez-moi Chandler"
Lucy
:
"...
Chandler... Si je suis ici c'est parce que mon père a eu l'idée
d'organiser un second service dominical en fin de journée, mais aussi parce
que Chandler a tenu à ce que j'inaugure ce nouveau rendez-vous.
Je
suis une Camden et je suis aussi un futur pasteur. Ce texte sera donc mon
premier sermon."
"Genèse
2, Verset 2 et 3 : Il se reposa au septième jour de l’œuvre qu'il avait
fait, et Dieu bénit le septième jour et se le consacra."
"Il
n'y a pas encore si longtemps, tout le monde se reposait le dimanche. Ce n'était
pas un jour tout à fait comme les autres. Le matin, on priait ensemble à
l'église, et l'après midi on se reposait chez soi. On pouvait prendre un
peu de temps pour discuter, pour lire, pour se distraire... mais aussi pour
réfléchir à ce que l'on faisait, à ce que l'on était, à tous les événements
de la semaine qui venait de se terminer.
Il
n'y a pas si longtemps, les commerces étaient fermés pour toute la journée.
Si on sortait de chez soi, c'était qu'on voulait aller rendre visite à sa
famille ou à l'un de ses amis auquel on tenait. Comme ça, simplement pour
aller dire Bonjour, pour voir comment il allait. Et quand le soir tombait
sur cette journée particulière, tout le monde était reposé et attendait
avec impatience la semaine à venir. Tout le monde prenait alors de bonnes
raisons résolutions, être plus gentil, être encore meilleur, plus
travailleur...
Il
n'y a plus de dimanche aujourd'hui.
Quand
nos parents étaient petits, ils profitaient de leur dimanche. Ils avaient
52 jours de plus par an, et encore, à cette époque, les enfants avaient de
vraies vacances d'été. Trois mois de jeux, de rires, de liberté. Trois
mois sans école, sans devoir. Trois mois de vraie enfance en plus... L'été,
tout était différent. Les nuits étaient plus longues, les soirées plus
chaudes, les enfants restaient debout plus tard et ils faisaient la grâce
matinée le lendemain.
Aujourd'hui,
c'est fini. Les écoliers n'ont plus le droit à ses vraies vacances d'été,
ils ont perdu trois mois d'enfance par an... Et nous avons perdu aussi nos
dimanches. Il y a des gens qui pensent que c'est une bonne chose et qu'ils
ont 52 jours de plus à consacrer à des activités sérieuses. Tous les
gens ont du travail à rattraper quand arrive le dimanche, même les
enfants. Parce qu'on a tellement de travail et de devoirs qu'on a pas le
temps de tout faire pendant la semaine. C’est vrai qu'on ne travaille pas
tous les Dimanches mais on est tout de même aussi actif que si c'était un
jour ordinaire.
Et
nous nous demandons pourquoi nos enfants grandissent si vite? Pourquoi de
pauvres gens cherchent l'oubli dans la drogue? Pourquoi on donnerait tout
pour un peu de tendresse, quitte à mettre en péril une relation en précipitant
son évolution naturelle? Serait-ce en partie parce que nous avons,
aujourd'hui, 52 jours de moins à consacrer à la réflexion, à la détente
et aux discussions avec des gens à qui nous tenons?
En
tout, cela fait 520 jours de congés qu'on nous vole tous les 10 ans.
Multiplié par 2, ça donne 1040 en 20 ans. Ma vie a déjà raccourci de
plus de mille jours parce que le dimanche est devenu une journée comme les
autres. Je me sens fatiguée et stressée et je m'énerve trop facilement
car je n'ai pas le temps de faire ce que j'ai à faire et encore moins de
faire ce que j'ai envie de faire. Et j'ai à peine 21 ans, comment je me
sentirais quand j'aurais l'âge de mes parents?
Leur
génération est déjà stressée, alors vous imaginez la notre. Je crains
que nos Dimanches ne soient à jamais perdu à moins que nous ne fassions un
effort. Nous avons une bonne raison de résister : En perdant nos Dimanches,
nous perdons une part de nous même. Je trouve que ça valait bien un sermon
alors merci à tous de m'avoir écouté, et que Dieu vous bénisse."
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