Saison 1 en VF



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6.18 "La bague au doigt"



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Script 5.05

5.05. BABY-SITTING


 

MATT PARLE À UNE FILLE À LA BIBLIOTHEQUE.

KIM : On ne se connaît pas ?

MATT : C’est marrant. Justement, je me posais la question.

KIM : J’ai travaillé le mois dernier à la bibliothèque. Kim.

MATT : Ah oui ! C’est pour ça que ton visage me disait quelque chose. (Il lui serre la main) Matt.

KIM : Matt Camden ?

MATT : Ouais.

KIM : Tu sortais avec Heather Kain avant ?

MATT : Ouais.

KIM : Oui. Et Heather est sourde ? (Matt fait oui de la tête)

MATT : Est-ce que … tu veux … tu veux faire une pause, le temps d’aller prendre … un café ?

KIM : Non merci.

MATT (embarrassé) : Hum !
 

ANNIE, ERIC ET ROSIE SONT DANS LA CUISINE.

ROSIE : Elles peuvent venir, s’il te plaît ? (Lucy arrive) C’est important pour moi. Ce sont mes deux meilleures amies.

ANNIE : Tu as deux meilleures amies ?

ROSIE : Rachel est ma meilleure amie dans ma nouvelle école et Sara est ma meilleure amie dans l’ancienne école.

ANNIE : On a une semaine très mouvementée. Elles ne pourraient pas venir dormir, le samedi prochain ?

ROSIE (embarrassé) : Hmm !

LUCY : Je peux t’aider à surveiller la soirée de Rosie.

ROSIE (toute contente) : Haaa !

ANNIE (à Lucy) : Tu es volontaire pour les garder ?

ROSIE (à Lucy, en criant) : Porte-toi volontaire ! Pitié !

LUCY : Ha ! Ha ! Je n’ai rien de prévu pour samedi soir. Alors oui, je les garderai.

ROSIE (toute contente) : Oui ! (Elle s’en va)

ANNIE : Oooh ! Tu vas souffrir. Tu n’imagines pas ce qui t’attend.

LUCY : Elles arriveront après le dîner et se colleront devant une vidéo et à dix heures, hop, au lit !

LUCY S’EN VA. LE TELEPHONE SONNE. ANNIE DECROCHE.

ANNIE : Allo. (…) Ah ! Bonjour, Julie. Ca va ? (…) Ah ! Hank déménage son bureau et tu dois le seconder ? (…) Hm ! Je vais voir. (Mary apparaît dans la pièce. Annie lui parle) Euh … Tu peux faire du baby-sitting pour Julie, demain ?

MARY : C’est son jour de chance. Ca tombe bien. Je suis libre et fauchée.

ERIC : Fauchée ? Tu es fauchée ? (Mary prend le téléphone)

MARY (au téléphone avec Julie) : Bon. A quelle heure je dois venir ?

JULIE : Je t’aime beaucoup et je ne veux pas que ça te blesse, euh … mais je comptais le demander à Lucy, plutôt. Tu comprends ? Tu manques un … un petit peu de sérieux et je … Pour tout te dire, ça m’ennuie de te confier Erica.

MARY : Laisse-moi te prouver que tu peux me faire confiance. Tu veux ?

JULIE : Hm ! Bon, d’accord. (Mary raccroche)

MARY (froidement) : Je vous remercie.

ERIC : Mais on lui a rien dit … Dis donc, euh … tu as dit que tu étais fauchée, mais jusqu’à quelle point ?

MARY REPOND PAR UN SOUPIR.
 

GENERIQUE

 

LE LENDEMAIN …
 

POUR AVOIR L’AIR D’UN HOMME, SIMON DECIDE DE CHANGER DE LOOK. D’ABORD, IL CHANGE DE COIFFURE.

 

D’AUTRE PART, LE TELEPHONE SONNE. MARY DECROCHE.

MARY : Allo !

FRANKIE : Mary.

MARY : Salut, Frankie.

FRANKIE : Est-ce que tu pourrais me garder Marcy, aujourd’hui ? Je sais que je t’ennuie mais, ça fait une semaine que ma mère a coupé les ponts avec moi. Et euh … tu es ma seule amie. Je ne connais personne d’autre.

MARY : Euh … je comprends, mais je fais du baby-sitting pour ma tante, toute la journée.

FRANKIE : Ben, c’est parfait. Tu peux prendre Marcy.

MARY : Non. Ma tante en ferait un drame.

FRANKIE : Tu ne lui dis rien.

MARY : Non, je regrette. Une autre fois. (Pleurs de bébé)
 

ROSIE ET LUCY ARRIVENT DANS LES CHAMBRE D’ANNIE EN COURANT.

ROSIE : Sara et Rachel vont arriver.

LUCY : Mais t’as le temps. Elles n’arrivent que ce soir.

ROSIE : Non, elles arrivent maintenant.

LUCY : Beh … Il n’est que dix heures.

ROSIE : Et alors ?

LUCY : Tes amies viennent dormir ici, passer la nuit avec toi. La nuit, ce n’est pas la journée. Ca ne commence qu’à sept heures.

ROSIE : Ouais, mais moi, je veux que ça dure plus. Elles doivent venir pour la journée et la nuit. Super, hein ? (Elle quitte la pièce en courant)

ANNIE : Tu es sûre que tu t’en sortiras ?

LUCY : Je peux tenir une journée, oui. Et je pourrai me charger des jumeaux, si tu veux. Papa et toi, vous pouvez prendre votre journée. Je surveillerai Rosie et ses copines et Sam et David.

ANNIE (clignant de l’œil) : Hm !
 

SIMON EST DANS LE CORRIDOR. IL CROISE LUCY ET ANNIE.

SIMON : Et comment je suis avec la raie ?

ANNIE : Oooh ! Tu es trognon !

SIMON : Je n’ai pas envie d’être trognon, je suis au lycée, maintenant.

ANNIE : Ha ! Je suis désolée, mais tu es trognon. (Elle s’en va)

SIMON : Je ne suis pas trognon, j’ai passé l’âge. (Lucy ne peut s’empêcher de rire) Je veux changer d’image, devenir un autre Simon, un Simon dur et viril, cool en un mot.

LUCY : Le nouveau Simon daignera peut-être surveiller Rosie avec moi ? On s’amusera bien.

SIMON : Désolé, je ne tomberai pas dans le piège. Tu devras te débrouiller sans moi. (Simon s’en va)

LUCY (mécontente) : Hm !
 

ANNIE EST DANS LA CHAMBRE DE SAM ET DAVID. ELLE LEUR FAIT CHOISIR UN VETEMENT.

ANNIE : Celui-là … celui-là. (L’un d’eux pousse un cri) Oui, t’as raison. C’est beaucoup plus joli.

ERIC FRAPPE A LA PORTE.

ANNIE : Allez, vite ! Aide-moi à habiller les garçons. Il faut qu’on décampe aussi vite que possible. Lucy veut bien jouer les baby-sitters. Elle va s’occuper de Rosie et de ses amies et surveiller Sam et David. Il faut qu’on file avant qu’elle ne change d’avis, ou qu’une copine l’appelle et lui propose une sortie.

ERIC : Lucy assure la relève à la maison ?

ANNIE : Ben, elle a Simon pour la seconder et mon numéro de portable pour les urgences.

ERIC : On a toute la journée pour nous, alors ? (Annie fait oui de la tête) Je l’adore, Lucy.

ANNIE : Moi aussi.
 

MARY EST CHEZ JULIE ET HANK.

HANK : Je reprends. Le téléphone sonne et on demande à me parler. Comment tu t’en sors ?

MARY : Je dis que tu n’es pas là pour l’instant et je prends le message.

HANK : Bien. Alors supposons …

MARY : Ecoute, vous pouvez partir l’esprit tranquille. Je me débrouillerai. Je n’ai plus douze ans, j’ai dix-huit ans et j’ai déjà fait du baby-sitting. Je sais répondre au téléphone, ouvrir si on sonne à la porte, j’ai le numéro de mes parents pour les urgences, plus celui de la police. Donc, oubliez vos angoisses. Allez-y ou c’est moi qui m’en vais.

HANK : Entendu, on dînera au restaurant après en avoir fini à l’hôpital.

JULIE : Donc, nous ne serons pas de retour avant dix ou onze heures.

MARY : Oui, si vous vous décidez à partir.

JULIE : Et aucune visite. On est d’accord ?

MARY : Pas même de coups de téléphone.

HANK : Ah !

MARY : Sauf s’il faut que je téléphone à la police.

JULIE : On en fait trop, je sais. Mais pour nous, c’est une grande première. On n’a jamais laissé le bébé toute une journée.

MARY : Ca alors ! On ne s’en douterait pas.

HANK (à Erica) : Au revoir, mon poussin. (Il la porte) Au revoir.

JULIE (caressant Erica) : Au revoir, ma poussinette.

HANK : Hé ! Hé ! Hé ! Hé ! Hé !

MARY : Bon. Vous partez ? (Elle prend Erica dans ses bras) Au revoir.

HANK : Euh … (Hank et Julie s’en vont)

MARY (en regardant Erica) : J’aurais dû demander le double.
 

MATT RACONTE SON AVENTURE À JOHN.

MATT : J’ai rencontré une fille à la bibliothèque et je crois bien qu’Heather lui a dit des trucs vraiment moches sur moi. Quand je l’ai invitée, elle a dit non. Heather m’a sûrement démoli.

JOHN : Oh ! Ce n’est pas le genre d’Heather. Je n’y crois pas une minute.

MATT : Non, t’as tort. Elle m’a démoli, c’est sûr.

JOHN : Je ne l’ai jamais entendu dire du mal d’un de ses amis. C’est quelqu’un de bien. Ce … ce n’est pas une vipère.

MATT : Hum ! Elle m’a plaqué le jour du mariage.

JOHN : Euh … oui, parce qu’elle a les pieds sur terre. Elle t’a fait une fleur, ce jour-là. Tu devrais au contraire la remercier. C’est toujours pareil avec toi. Tu vois une nana, tu veux l’inviter, elle te dit non et tu en fais une histoire. Reconnais-le. Jamais tu encaisses qu’une fille puisse te jeter.

MATT : Hum ! Alors là, tu te trompes. Hum !

JOHN (le regardant longuement) : Oooh non ! Je crains le pire quand tu as ce regard.

MATT : Quoi ? Quel regard ?

JOHN : Ce regard-là. Ca veut dire que tu mijotes un coup, une bêtise de première.

MATT : Je vais faire un tour.

JOHN : Pour faire un truc débile.

MATT SOUPIRE ET PUIS S’EN VA.

JOHN : Débile …
 

SIMON EST AU TELEPHONE AVEC JIM.

SIMON : Je dois trouver un moyen de changer mon image. C’est nul ! On me voit comme un gentil garçon et en … petit. C’est fini, je ne suis plus un petit garçon, je suis un mec.

JIM : Ouais, un vrai mec.

SIMON : Un gamin n’a pas de moustache, ça a une voix haut perchée et ça n’est pas là à penser aux filles constamment. Ouais, je dis bien constamment.

JIM : Ben, faut peut-être que tu changes de coiffure.

SIMON : Ouais ! J’ai essayé, et il faut un changement plus radical, un truc qui marque et qui fasse comme voyant les filles se disent immédiatement. Voilà un mec.

JIM : Pourquoi pas un tatouage ?

SIMON : Ca ferait un peu trop mec, ça.
 

PENDANT CE TEMPS-LA, CHEZ JULIE, ON FRAPPE A LA PORTE. MARY OUVRE.

MARY : Frankie ? Mais qu’est-ce que tu fais là ?

FRANKIE : J’ai téléphoné chez toi. Ta sœur a dit où je pourrais te trouver.

MARY : Tu aurais dû me passer un coup de fil. Ma tante et mon oncle m’ont interdit d’avoir des visites.

FRANKIE : Ils sont sortis. Et je ne suis pas une visite, mais une amie.

MARY : D’accord. Tu peux entrer mais seulement une minute.

FRANKIE ENTRE. MARY FERME LA PORTE.

FRANKIE : Ecoute, tu dois m’aider. Je suis vraiment embêtée. Je t’en prie, garde-moi Marcy, s’il te plaît. Sois sympa, rends-moi service. Je serai là dans une heure. Ta tante et ton oncle sont partis pour toute la journée. Johnny voit une autre fille. Je veux le suivre et le prendre la main dans le sac. Pour ça, il faut que tu gardes la petite pour moi.

MARY : Rien qu’une heure. Promis.

FRANKIE : Deux, mais pas plus.

MARY : Tu ne me la laisses pas plus ?

FRANKIE : C’est promis. Je reviens vite. Je t’amène Marcy.

MARY : Tu l’as laissée seule, dehors ?

FRANKIE (en ouvrant la porte) : La voiture est fermée à clef. T’es géniale ! T’es vraiment une bonne amie ! (Elle s’en va)

MARY (en regardant Erica) : Moi, je dirai plutôt « une bonne poire ».
 

ERIC ET ANNIE SONT EN ROUTE POUR ALLER DEJEUNER.

ANNIE : Ha ! Ha ! Il faut qu’on profite de cette occasion.

ERIC : Ouais.

ANNIE : Ca fait une éternité qu’on n’a pas eu tout un samedi rien que pour nous. Cette liberté, c’est une chance inouïe. On va pouvoir s’offrir une journée de rêve. Hm !

SUR LEUR CHEMIN, ILS APERCOIVENT JOHNNY AVEC UNE AUTRE FILLE. ERIC PASSE SON TEMPS À LES OBSERVER.

ANNIE : Des jeunes de la paroisse ?

ERIC : Ouais. Oui, oui, en tout cas. Je me suis porté garant pour lui, la semaine dernière.

ANNIE : C’est Frankie et Johnny ?

ERIC : Ouais, c’est … c’est Johnny mais elle, ce n’est pas Frankie. (On les voit s’embrasser à travers la clôture) Tu sais qu’ils ont été libérés à la condition de régler leurs problèmes avec la drogue et l’alcool ? Ils devaient rencontrer l’éducateur, aujourd’hui même.

ANNIE : Mais peut-être qu’ils y sont allés.

ERIC : Ca, ça m’étonnerait beaucoup, parce que les sessions sont tous les samedis de neuf heures à cinq heures.

ANNIE : Bon. On profite de notre journée ?

ERIC : Dès que j’aurais gâché la sienne.
 

DANS LA CUISINE, ROSIE PARLE À SON AMIE, SARA, EN ATTENDANT L’ARRIVEE DE RACHEL.

ROSIE : Pourquoi les filles portent des talons si hauts ?

SARA : Pour sortir avec les garçons, banane.

ROSIE : Pourquoi ?

SARA : Pour être grand comme eux.

ROSIE : Ouais, je sortirai avec des garçons petits, moi.

SARA : Des nains ?

ROSIE : Pas des nains, des garçons normalement petits.

SARA : D’accord. Des petits juste ce qu’il faut.

ROSIE : Rachel va arriver bientôt. Je suis sûre que tu vas bien l’aimer.

SARA : Il ne devait avoir que nous.

ROSIE : Oui, seulement nous deux et Rachel.

SARA : Les enfants, ça craint. Je n’aime que les adultes. Ils te promènent en voiture, ils t’offrent des bonbons et ils t’emmènent voir des films interdits aux moins de treize ans. Les adultes sont cool, mais les enfants, non.

ROSIE : Je suis une enfant.

SARA : Toi, tu es différente. Bon, je rentre.

ROSIE : Je veux que tu restes pour voir Rachel. Je veux qu’elle soit ton amie.

LUCY ARRIVE AVEC RACHEL.

LUCY : Regardez qui est là !

ROSIE (en se levant) : Rachel ! (Les trois petites filles se rapprochent) Rachel, voilà Sara ! Sara, voilà Rachel !

LUCY : Que diriez-vous de déjeuner dehors ? Je vais préparer un petit pique-nique pour vous ?

RACHEL : Manger dehors, c’est sale. Il y a pleins d’insectes.

LUCY : Mais on peut pique-niquer dans la cuisine.

SARA (à Lucy) : Tu as du soda orange ? J’adore le soda orange.

RACHEL : Je déteste le soda orange et Rosie aussi.

SARA : Rosie aime le soda orange.

LUCY : Qui veut un petit gâteau ?

RACHEL : Rosie est ma meilleure amie et je sais que elle aussi, elle déteste le soda.

SARA : C’était ma meilleure amie avant.

RACHEL : N’empêche que moi, je connais beaucoup mieux que toi ses goûts. Na !

SARA : Je connais ses goûts.

RACHEL : Non, pauvre cloche.

LUCY : Tenez ! Prenez un petit gâteau. Chocolat amande, c’est bon, ça. Hmm !

RACHEL : C’est quoi, sa couleur préférée ?

SARA : Bleu.

RACHEL : Pourpre. Qu’est-ce qu’elle veut faire, une fois grande ?

SARA : Véto.

RACHEL : Non, Reine Elisabeth. Tu ne sais rien du tout d’elle. Moi, je sais tout. C’est une danseuse et une artiste. Et elle aime monter à cheval. C’est ma meilleure amie à moi.

SARA : Non, elle aime écrire des contes, faire du vélo et explorer. C’est ça, la vraie Rosie. Cette Rosie est ma meilleure amie.

ROSIE (excédée) : Hum !

RACHEL : Toi, tu ne sais rien du tout sur Rosie.

SARA : Non, c’est toi qui te trompes sur elle.

RACHEL (à Rosie) : Tu aimes faire du vélo, inventer des contes et boire du soda orange ?

ROSIE FAIT OUI DE LA TETE. RACHEL PREND UN AIR MOQUEUR.

RACHEL : Hè ! (Elle s’en va)

SARA : Tu vois que les enfants, ça craint ?

SARA S’EN VA À SON TOUR. ROSIE SE TOURNE VERS LUCY.

LUCY : Bon, ben … elles ont l’air de bien s’entendre, hein.

ROSIE : Arrête, tu te fiches de moi.

ELLE MONTE DANS SA CHAMBRE. SIMON ARRIVE, TOUT FIER.

SIMON (à Lucy) : Et qu’est-ce que tu dis de ça ?

LUCY : J’en dis que maman va te tuer quand elle verra que tu as déchiré les manches de ta chemise toute neuve.

SIMON : Ce sont mes fringues.

LUCY : Oui, mais tu ne les as pas payées. Tu auras des comptes à rendre à maman pour les manches.
 

CHEZ JULIE, LE TELEPHONE SONNE. MARY DECROCHE.

MARY : Allo. (…) Ils ne sont pas là, mais je peux prendre un message. (…) Hank, je sais que c’est toi.

HANK : Euh … oui.

MARY : Qu’est-ce que tu veux ?

HANK : Euh … tout se passe bien ?

MARY : Oui, c’est ton cinquième coup de fil et j’ai eu Julie, il y a dix minutes. Ca se passe toujours bien.

HANK : Bon. (Ils raccrochent)

MARY (regardant Erica) : C’était encore ton père. Il est toqué mais il t’adore. (Erica fait tomber son biberon) Hmm ! Ca t’amuse, ça, hein ?

PENDANT QUE MARY RAMASSE SON BIBERON, ERICA VERSE SUR SA TETE SON BOL DE CEREALES, PUIS SE MET À RIRE.

MARY : Ouais, j’aurais vraiment dû demander le double.
 

ERIC ET ANNIE ENTRENT DANS LE RESTAURANT. ILS SE METTENT À UNE TABLE PRES DE JOHNNY.

ANNIE : On va continuer à le suivre toute la journée ?

ERIC : Pour une fois qu’on a du temps, je me doute bien que … tu aurais préféré autre chose, mais … je me sens responsable de ces jeunes. Je me suis porté garant pour Johnny et Frankie afin qu’on les relâche. Il m’a promis de voir l’éducateur.

ANNIE : Pourquoi tu ne vas pas lui dire deux mots ?

ERIC : Là, je fonctionne autrement. Je n’ai pas envie de gâcher ta journée. Si tu veux qu’on s’en aille, allons-nous-en.

ANNIE : Mary a promis qu’elle ne les reverrait pas.

ERIC : Oui … elle ne m’a rien promis … mais … elle a promis tellement de choses …

ANNIE : Allez ! Vas-y ! Passe-moi le menu.
 

MATT RETOURNE DANS SON APPARTEMENT.

MATT : Salut ! Je n’ai pas trouvé Heather.

JOHN : Au moins, ça t’a évité de faire un truc bête.

MATT : Je suis retourné à la bibliothèque et j’ai le téléphone de Kim.

JOHN : Ah ! Donc, tu as quand même fait un truc bête.

MATT : Bah ! J’ai raconté à la bibliothécaire que Kim avait amené le bouquin et que j’en avais besoin pour un contrôle demain. Mais elle a marché et j’ai eu le numéro. Je suis génial. Ha ! Ha !

JOHN : Tu parles d’un exploit ! Tu te prends pour James Bond ? T’as baratiné une pauvre vieille sourdingue pour un numéro de téléphone ?

MATT : Et une adresse. J’hésite encore sur ce que je dois faire. Lui téléphoner ou passer à son appartement ?

JOHN : Hm ! Dure choix pour un harceleur.

MATT : Je n’ai pas du tout l’intention de la harceler. Je veux juste la voir.

JOHN : Nuance subtile que tu es le seul à percevoir.

MATT TELEPHONE A KIM. CETTE DERNIERE DECROCHE.

KIM : Allo.

MATT : Allo. Kim ? C’est Matt Camden. Tu te souviens de moi ?

KIM : Où t’as eu mon numéro ? Qui te l’a donné ?

MATT : Ton ancienne chef à la bibliothèque.

KIM : Elle n’aurait pas dû et il n’est pas sur liste rouge pour rien. Ecoute, sois gentil maintenant, Matt. Oublie ce numéro. D’accord ? (Elle raccroche aussitôt)

MATT : Mais … bizarre ! Peut-être qu’elle trouve que ma rupture est trop fraîche. Ouais, ça doit être ça.

JOHN : Ouais, ou bien peut-être qu’elle te trouve nul, aussi.
 

ANNIE TELEPHONE A MARY POUR AVOIR DE SES NOUVELLES. CELLE-CI DECROCHE.

MARY : Allo.

ANNIE : Alors ? Tout se passe bien ?

MARY : Aaah ! Ca va. Les bébés vont bien, alors. arrêtez de venir tous aux nouvelles, je m’en sors.

ANNIE : Les bébés ?

MARY : Euh … j’ai dit « les bébés » ?

ANNIE : Oui, t’as dit « les bébés ».

MARY : Oh ! Oh ! C’est un lapsus, dans ce cas. Il n’y a qu’Erica, ici. Aucun autre bébé.

ANNIE : Oui, je sais.

MARY : Bon. Je te laisse, maintenant. Je t’embrasse. (Elle raccroche. Ensuite, elle parle à Marcy) A cause de toi, j’ai menti à ma maman. En parlant de maman, où est la tienne ?

DANS LES AFFAIRES DE MARCY, MARY APERCOIT UNE BOUTEILLE DE BIERE. ELLE TENTE DE L’OUVRIR.
 

SIMON EST TOUJOURS AU TELEPHONE AVEC JIM.

SIMON : J’ai changé de coiffure et de fringue et ça ne donne rien. (…) Je n’en peux plus, je laisse tomber.

JIM : Attends, euh … j’ai peut-être une idée. Je peux te proposer un truc qui fera mec, mais je te préviens, c’est plutôt extrême. Tu peux sortir de chez toi ?

SIMON : Mes parents ne sont pas à la maison.

JIM : Cool, parce que s’ils savaient où je t’emmène, tes parents ne seraient sûrement pas d’accord.

SIMON : Hum ! Cool ! Tu m’emmènes où ?

JIM : Au trente-sept, Maple Street, la baraque d’un cousin. Hm ! Tu me rejoins ?

SIMON : D’accord. A tout de suite. (Il raccroche)
 

ERIC PASSE SON TEMPS À OBSERVER JOHNNY. ANNIE ARRIVE APRES QU’ELLE AIT PASSE QUELQUES COUPS DE FIL.

ANNIE : Mary semble bien s’en sortir.

ERIC : Et Lucy et Simon ?

ANNIE : Oooh ! Simon n’aide pas tellement Lucy, mais elle réussit à contrôler la situation toute seule. (La serveuse arrive à leur table. Elle leur sert du café) Merci.

LA SERVEUSE : Je sais que le menu dit « café à volonté », mais je crois qu’on va s’arrêter là. Hein ? (Elle s’en va)

ANNIE : L’heure tourne. Qu’est-ce que tu comptes faire pour Johnny ?

ERIC : A vrai dire, euh … en dehors de fumer cigarette sur cigarette et de faire les yeux doux à une femme qui n’est pas la sienne, je ne peux rien lui reprocher.

ANNIE : Tu vas aller le voir ou pas ?

ERIC : J’attends … Le timing, c’est ça, l’important.
 

MARY AVAIT OUVERT LA BOUTEILLE DE BIERE.

MARY : Hum ! Très bien. C’est à moi de choisir. La boire ou alors, la jeter ? (L’un des bébés émettent des petits cris) Je sais, je me suis engagée. Plus de bière, mais … je n’aurais même pas dû l’ouvrir, d’ailleurs. Bien sûr, ça me plairait de la boire, mais pas aujourd’hui. Ce n’est pas le bon moment. (Elle prend un magazine et le lit) Mais, si je la laisse comme ça, elle sera perdue. Le gâchis, c’est au-dessus de mes forces

ELLE PREND LA BOUTEILLE DE BIERE ET TENTE DE LA BOIRE.
 

ERIC S’APPROCHER DE JOHNNY.

ERIC : Johnny !

JOHNNY : Hé ! Vous êtes le prêtre, c’est ça ? Le … le curé qui … ?

ERIC : Le pasteur. Je suis le pasteur et je suis aussi le père de Mary, Eric Camden et … oui. C’est moi qui t’ai fait relâché, l’autre semaine.

JOHNNY : C’était sympa. Vraiment, je vous remercie.

ERIC : Est-ce que t’as oublié que tu dois rencontrer un éducateur, aujourd’hui ?

JOHNNY : C’était aujourd’hui ? Ce n’est pas la peine que j’aille voir un éducateur. Je n’en ai pas besoin.

ERIC : Tu crois ça ?

FRANKIE ARRIVE, CE QUI POUSSE JOHNNY A SE DEBARRASSER DE CETTE JEUNE FILLE.

JOHNNY (à la jeune fille) : Hum ! Vite ! Tire-toi de là !

LA JEUNE FILLE S’EN VA. JOHNNY EST QUAND MEME PRIS, LA MAIN DANS LE SAC.

FRANKIE (à Johnny) : Je le savais. J’étais sûre que tu me trompais.

JOHNNY : C’est une copine. Ce n’est rien.

FRANKIE : Révérend Camden.

ERIC : Bonjour.

FRANKIE (à Johnny) : J’aurais mieux fait de te plaquer quand il était encore temps. (Elle le frappe) Tu ne fais que m’exploiter et me pourrir la vie.

JOHNNY : Oooh ! Ca va ! Arrête ton cirque et n’inverse pas les rôles. C’est toi qui me pourris la vie, alors, ferme-la.

FRANKIE : Je parlerai si je veux. Espèce de grosse tache !

JOHNNY : Ne me traite pas de grosse tache !

FRANKIE : Grosse tache !

JOHNNY : Je t’ai dit de la fermer ! T’as compris ?

FRANKIE : Grosse tache !

ERIC : Hé ! Ho ! S’il vous plaît ! Assez ! Calmez-vous !

JOHNNY : T’en veux une ?

FRANKIE : Ben allez ! Vas-y !

JOHNNY : Tu me cherches ?

FRANKIE : Tu crois que tu me fais peur, pauvre tache ?

JOHNNY EMPOIGNE FRANKIE ET DONNE UN COUP DE POING À ERIC. (C’ETAIT UN ACCIDENT) CELUI-CI FINIT PAR SE COGNER LA TETE CONTRE LA TABLE DE BILLARD. FRANKIE EST SUFFOQUEE. ANNIE ARRIVE À SON SECOURS.

ERIC : Oooh ! (Le patron de la salle de billard arrive)

LE PATRON : Ca va, mon révérend ?

ERIC : Oooh !

LE PATRON : Vous voulez que j’appelle la police ?

ANNIE (en voyant l’œil au beurre noir) : Oh !

ERIC : Non, non ! (Annie regarde Johnny d’un air consterné) Tu vois, tout est une question de timing. Aïe !

ANNIE : Oh ! Mon chéri.
 

LUCY NETTOIE LA TABLE DU SALON.

LUCY : Tu t’en sors avec tes copines ?

ROSIE (en soupirant) : J’en ai marre, je voudrais être ailleurs.

LUCY : Elles font la tête ?

ROSIE : J’ai beau faire et elles continuent à se détester toutes les deux. (Soupir) Tu te rends compte ? Mes deux meilleures amies ne se supportent pas.

LUCY : Est-ce que tu veux que j’essaie de les raisonner ?

ROSIE : Je crois que tu vas perdre ton temps.

LUCY : Hum … Est-ce que t’as vu Simon ? (Rosie fait non de la tête) Il a disparu depuis deux heures mais qu’est-ce qu’il fabrique ?

ROSIE NE SAIT QUE REPONDRE.
 

FINALEMENT, SIMON S’EST FAIT PERCER L’OREILLE.

L’HOMME : Qu’est-ce que t’en dis ?

SIMON (en se regardant dans la glace) : Hum … c’est génial.
 

MATT FRAPPE A LA PORTE DE CHEZ KIM. IL TOMBE SUR SON FRERE.

LE FRERE DE KIM : Tu es Matt Camden ?

MATT : Oui, je voudrais voir Kim.

LE FRERE DE KIM : Je suis son frère.

MATT : Je ne savais pas qu’elle vivait avec son frère.

LE FRERE DE KIM : Et je n’habite pas là. Elle m’a demandé de venir.

MATT : Oh ! Euh … mais est-ce qu’elle est là, parce que je voudrais lui parler ?

LE FRERE DE KIM : Non, elle n’a pas envie de te voir. Tu lui fais peur.

MATT : Pourquoi ? Je veux seulement …

LE FRERE DE KIM : Laisse-la tranquille.

MATT : Mais tout ce que je veux, c’est la voir.

LE FRERE DE KIM : Tu es vraiment un tordu. Explique-moi, pourquoi tu harcèles une aveugle ?

MATT : Quoi ? Euh … Kim est … est aveugle ?

LE FRERE DE KIM : Ouais, aveugle. Ma sœur a une R. P., une rétinite pigmentaire. Ben, dans le fond, tu devrais peut-être t’expliquer avec elle.
 

APRES CETTE TERRIBLE BAGARRE, JOHNNY FAIT DES EXCUSES A ERIC.

JOHNNY : Je suis désolé.

ERIC : Tu avais promis à moi, ainsi qu’au juge et à la police de ne plus boire, de ne plus te droguer, de ne plus te battre et de changer ton comportement. Et parce que tu as promis tout ça, moi, je me suis porté garant. Si je t’ai sorti de prison, c’est pour que tu te reprennes, pas pour que tu t’amuses à courir les filles et à frapper ta femme.

ANNIE, À SON TOUR, A UNE DISCUSSION AVEC FRANKIE.

ANNIE : Pourquoi tu restes ?

FRANKIE : Je ne comprends pas.

ANNIE : Oui. Pourquoi tu restes avec cette brute ?

FRANKIE : Johnny est un bon mari et un père aimant.

ANNIE : Et il a voulu te frapper ? Mon mari a reçu le coup de poing à ta place.

FRANKIE : Mais je l’aime, vous comprenez ?

ANNIE : Et tu aimes ton bébé ?

FRANKIE : C’est mon enfant. Je l’adore.

ANNIE : Alors, pourquoi tu le protèges aussi mal ? Si Johnny t’avait frappée, si quelqu’un avait fait appel à la police, toi et Johnny, vous vous seriez retrouvés en prison, ce soir. Si ça arrive, que deviendra ta petite Marcy ?

ERIC ET JOHNNY …

JOHNNY : Vous croyez que j’ai une vie facile avec elle ? Elle est toujours à me crier après. Elle hurle, le bébé pleure et elle me traite d’incapable et ça, ça me rend dingue. C’est ce qui s’est passé, hier soir. On a eu une dispute et je me suis tiré. Ce n’est pas de ma faute si on en est là. Je n’ai jamais voulu ce bébé. Je n’ai jamais voulu me marier.

ERIC : Tu voulais coucher avec elle ? Faire l’amour, ça, tu le voulais ? (Johnny répond par un soupir) Mais assumer les responsabilités qui s’ensuivent, ça, non ?

ANNIE ET FRANKIE …

ANNIE : Tu crois qu’un bon mari se drogue et boit, et ensuite cogne sur sa femme ? Arrête de faire l’autruche. Ouvre les yeux sur ton mari avant qu’il ne soit trop tard.

ERIC ET JOHNNY …

ERIC : Quand tu te regardes le matin, quel est l’homme que tu vois dans la glace ? Moi, je te regarde et je vois un homme qui perd pied, qui a un tas de problèmes et qui n’arrive plus à gérer tout seul. Je vois un homme sur le point de craquer, paumé, capable de cogner sa femme, voire même son bébé. Je vois un homme avec des problèmes de drogue, un homme qui ment, triche, se défile, se fabrique des excuses, un homme qui me ment et qui se ment, jour après jour et un homme qui a besoin d’aide et pourtant refuse qu’on l’aide.

ANNIE ET FRANKIE …

FRANKIE : Vous voulez dire que je devrais quitter mon Johnny ? Mais j’ai un enfant, moi. J’ai besoin de lui.

ANNIE : Tu veux que ton enfant voie son père cogner sur sa mère, que Marcy grandisses en pensant qu’une femme battue, c’est normal ? C’est ça que tu veux lui apprendre ? Johnny a besoin d’aide et toi, encore plus. Tu dois t’en rendre compte.

FRANKIE : Mais je l’aime.

ANNIE : Mais toi, est-ce que tu t’aimes ? Si tu t’aimes assez, tu sauveras ta vie et celle de ta fille.
 

MATT PARLE A KIM.

MATT : Ca t’est arrivé comment ?

KIM : Oooh ! Il y a environ six mois, j’ai commencé à ne plus voir très bien, le soir. Du coup, je suis allée consulter et j’ai fait un paquet d’examen et un jour, l’ophtalmo m’a annoncé que j’avais une rétinite pigmentaire : une R. P.

MATT : Bah !

KIM : J’arrive à voir avec une lumière intense mais, la nuit, je ne vois plus rien. J’ai de la chance pour l’instant, ça évolue lentement. Ca peut en rester là et ne pas se finir par la cécité totale. On ne sait pas comment ça va évoluer. Certains malades sont aveugles en deux mois, d’autres peuvent se contenter de perdre la capacité de voir dans le noir. Il y a plus de soixante-dix sortes de rétinite, en fait.

MATT : Mais il y a un … un traitement ou bien une … une opération, une greffe ou …

KIM : Non, pas à l’heure actuelle. Mais la recherche progresse tous les jours et j’espère qu’on trouvera un moyen d’opérer.

MATT : L’autre jour, tu as refusé de prendre un café avec moi, parce que tu as eu une R. P. ?

KIM : Non, c’est autre chose. J’ai cru que tu faisais une fixation perverse sur les handicapés physiques.

MATT : Comment … comment ça ?

KIM : Parce que Heather est sourde. Tu comprends ? Et moi …

MATT : Ah ! Mais moi, je ne fais pas de fixation sur les handicapés, non. Je m’intéresse juste aux filles.

KIM : Hm ! Hm !

MATT : Mais bon. Tu ne veux pas sortir avec moi, c’est mal engagé pour qu’on soit copains, mais on peut bosser ensemble.

KIM : Je me suis peut-être trompée sur toi, mais honnêtement, je ne me vois pas travailler avec toi. Désolé, hum …

MATT : Bon. Tant pis. Si je te vois sur le campus, on pourra quand même se parler.

KIM : Pas si je te vois avant. (Matt la regarde bizarrement) Je plaisante. Quoi ? J’ai perdu la vue, pas le sens de l’humour. (Rires)
 

HANK ET JULIE SONT EN TRAIN DE DINER AU « GYPSY CAFE ». CA FAIT UN BOUT DE TEMPS QU’ILS ESSAIENT DE CONTACTER MARY.

HANK (au téléphone) : Donc, tout fonctionne normalement. C’est le téléphone qui est décroché. (…) Euh … ouais. (…) Ouais. (…) Merci.

JULIE : Je suis sûre que tout va bien.

HANK : Ouais. Il n’y a pas de raison de s’affoler.

JULIE : Je vais chercher la voiture. Toi, tu paies.

HANK : On n’a pas commandé.

JULIE : Parfait. Allez, viens.

ILS SORTENT DE TABLE.
 

PENDANT CE TEMPS-LA, A LA MAISON, SARA ET RACHEL SE DISPUTENT ENCORE

RACHEL : Rosie va revenir dans une minute.

SARA : Et alors ?

RACHEL : Il faut qu’on discute.

SARA : De quoi ?

RACHEL : De nous. Cette maison n’est pas assez grande pour nous deux.

SARA : Très juste.

RACHEL : L’une de nous doit s’éclipser.

SARA : Très juste.

RACHEL : Au revoir.

SARA : Je ne partirai pas.

RACHEL : Ah bon ? Et ben, moi non plus. Rosie ne peut pas avoir deux meilleures amies. Meilleur implique une seule, et non deux. L’une de nous est une meilleure amie de trop. (Lucy arrive)

LUCY (excédée) : Bon. Ca suffit. Je vous ai entendue vous disputer toute la journée. C’est une dispute stérile. Vous aimez chacune Rosie. Vous avez chacune une façon de la voir qui vous est propre. Mais c’est … c’est … c’est normal, ça. On voit tous les autres de façon différente. On prend ce qui nous plaît en eux, et c’est ça qui fait que …

RACHEL : Sans vouloir te vexer, si j’avais envie d’entendre des bêtises de ce genre, j’aurais allumé la télé.

LUCY : Je reprends. (Elle parle à Rachel) Toi, tais-toi une seconde et écoute-moi. (Elle parle à Sara) Et toi, tu aimes les adultes ? C’est bien ça ? Je suis une adulte, et une adulte à bout. Vous commencez à me fatiguer avec toutes vos disputes. C’est trop demandé d’avoir un petit peu la paix ? Mais la paix, je ne l’aurais que si je vous renvoie chez vous. Tout de suite ! Toutes les deux. J’appellerai vos parents et on trouvera une explication valable. Mais pitié ! Rentrez chez vous vite fait. Je vous promets que Rosie vous réinvitera, mais séparément.

SARA : D’accord.

RACHEL : D’accord.

LUCY (rassurée) : Hum ! (en hurlant) Rosie, tes copines veulent te dire un truc. Hum !

RACHEL : Hum !
 

FRANKIE ET JOHNNY SE REMETTENT DE LEUR DISPUTE. JOHNNY S’EXCUSE AUPRES DE FRANKIE POUR L’AVOIR FRAPPEE.

JOHNNY : Je m’excuse pour tout à l’heure. Pardon de t’avoir trompée et failli te cogner. Je suis désolé.

FRANKIE : Je sais que tu regrettes. (Ils s’embrassent) Mais si on ne dit pas aux parents de Mary ce qu’ils veulent entendre, on ne se débarrassera jamais d’eux. Je me charge de leur parler.

FRANKIE ET JOHNNY SE RAPPROCHENT D’ERIC ET ANNIE.

FRANKIE : On s’est rendu compte qu’on a un problème dans notre couple. On va consulter un conseiller conjugal et voir si on peut sauver les meubles et on fera le suivi avec l’éducateur pour arrêter la drogue et l’alcool. On a loupé notre session d’aujourd’hui mais on va rattraper ça. On veut sincèrement changer de façon de vivre. Et Johnny a promis de ne plus taper sur moi … ou sur qui que soit d’autre.

JOHNNY : Plus de bagarre. Fait-moi confiance.

ANNIE : Hm !

FRANKIE : Et puis, on voudrait encore vous remercier de votre aide à tous les deux.

JOHNNY : Oui. Merci.

ERIC : Il y a encore quelque chose. On aimerait que vous cessiez tout rapport avec Mary. Donc, euh …

FRANKIE : Je ne lui téléphonerai pas tant que les choses ne seront pas réglées. (Ils s’en vont)

ANNIE : C’est effrayant ! Mais comment Mary a pu devenir amie avec ces deux jeunes gens ? Ils n’ont absolument rien en commun avec elle. Elle est différente, mais pas du tout comme eux.
 

ENFIN, SIMON RENTRE À LA MAISON. TOUT OCCUPE A SE REGARDER DANS LA GLACE, LUCY ARRIVE EN DESCENDANT.

LUCY (prise de panique) : Ah ! Où étais-tu passé ? Ca fait des heures que je te cherche.

SIMON : Je suis sorti.

LUCY : T’es sorti ? Tu sais que tu n’as pas le droit de sortir sans autorisation après sept heures du soir.

SIMON SOURIT BETEMENT.

LUCY : Mais pourquoi tu souris bêtement ?

SIMON : Ah ! Regarde. Tu ne vois rien de nouveau ? Regarde encore. Ouvre les yeux. Tu dois bien le voir.

LUCY : Ah ! Non, je ne vois rien de spécial.

SIMON TOURNE SA TETE. LUCY EST EFFRAYEE.

LUCY : Oh non ! Ce n’est pas vrai.

SIMON : Classe, hein ?

LUCY : Mais t’es malade ?

SIMON : Mon copain Jim a un cousin qui fait du piercing et des tatouages.

LUCY : Des tatouages ?

SIMON : Non, non, je n’ai aucun tatouage. J’ai juste l’oreille percée.

LUCY : Tu t’es fait percé l’oreille ? Non mais … euh … mais … mais les parents vont te tuer en rentrant.

SIMON : Non, non.

LUCY : On me tuera aussi, on va nous tuer, tous les deux.

SIMON : Non.

LUCY S’APPRETE A REMONTER. ELLE S’ARRETE DES QU’ELLE ENTEND SIMON.

SIMON : Salut ! C’est moi, Simon. Simon Camden ! Super cool, le mec ! Méga cool ! Ouais.

LUCY (désespérée) : Oh !

ELLE REDESCEND ET LE GIFLE.
 

ENFIN, JULIE ET HANK RENTRENT CHEZ EUX. ARRIVES DANS LE SALON, ILS APERCOIVENT ERICA ET MARCY, LIVREES A EUX-MEMES, DE LA BIERE SUR LA TABLE ET LE TELEPHONE POSE SUR LE SOL. JULIE PORTE ERICA. HANK LA PREND DANS SES BRAS.

JULIE (en ramassant le téléphone) : Mais qu’est-ce que c’est que ce chantier ?

MARY ARRIVE EN DESCENDANT. JULIE PREND MARCY DANS SES BRAS.

MARY : Vous revenez tôt.

JULIE : Tu étais au premier depuis quand ?

HANK : Et d’où sort ce bébé ? On peut le savoir ?

JULIE : Et plus important encore, que fait cette bouteille chez nous ?

MARY HESITE UN MOMENT POUR LUI REPONDRE. UN INSTANT PLUS TARD, JULIE MET ERICA AU LIT. MARCY, ELLE, EST DANS SA POUSSETTE.

JULIE (en arrivant) : Je l’ai mise dans sa chambre. Elle s’est endormie tout de suite. (Elle regarde Mary) Je savais qu’on n’aurait pas dû sortir. Je le sentais.

MARY : Il ne s’est rien passé. Pourquoi tu prends tout au tragique ? En fait, Marcy est la petite fille de Frankie, mon amie.

JULIE : Celle qu’on a arrêté avec de l’herbe ? Tu me parles bien de cette Frankie-là ?

MARY : La police l’a très vite relâchée.

JULIE : Ca ne change rien.

MARY : Frankie a eu une urgence et elle n’a trouvé personne à qui confier sa petite Marcy.

JULIE : Ah ! C’était une bêtise. Jamais plus je ne laisserai Erica toute seule.

MARY : Je t’en prie, ne dis pas ça.

HANK : On retrouve notre maison tout en bazar, le bébé à l’abandon. Il y a un autre bébé qui sort de Dieu ne sait où. On t’a dit « pas de visite », surtout. Et ton amie vient te voir, une droguée qui est passée devant le juge et tu as bu de l’alcool. Que veux-tu qu’on pense, nous ?

MARY : Je n’ai pas touché à la bière. C’était à Frankie. C’est Frankie qui a bu ça.

HANK (ne la croyant pas) : Et on doit gober ça ? La bière appartient à ma copine fumeuse de joints ? Tu nous prends pour des idiots ?

JULIE : Passons sur le fait que je suis une ancienne alcoolique et que trouver de l’alcool dans mon salon, c’est une chose dont je ne me réjouis pas. Admettons que tu dises la vérité, que tu n’as rien bu, tu ne réagis pas quand une fille de ton âge se saoule ? Tu ne te formalises pas que quelqu’un d’aussi jeune que toi boive de la bière ? Pour toi, tout ça, c’est normal ? D’où est-ce que tu sors ?

MARY : Ecoute, je suis vraiment désolée pour ce soir. Et je vous promets que si vous acceptez de passer l’éponge sur tout ça, sur la bière, les bébés et mon amie Frankie, moi, je vous donne la parole que plus jamais ça ne se produira.

HANK : Tu vas rentrer chez toi.

MARY : Vous ne le direz pas à mes parents pour ce soir ?

HANK : Beuh !

JULIE : On va y réfléchir.

MARY : Oui, s’il vous plaît. Vous y réfléchirez. Merci.

MARY REPREND MARCY ET S’APPRETENT A SORTIR.

MARY : Et … je ne vous demande pas de me payer. Ce sera gratuit, ce soir.

HANK : Tu fais de l’humour, Mary ?

MARY QUITTE LA MAISON.
 

ERIC ET ANNIE RENTRENT À LA MAISON. LUCY REGARDE ERIC.

LUCY : T’as un œil au beurre noir ?

ERIC : Euh … c’est une longue histoire.

ANNIE (en parlant de la maison en ordre) : Oh ! Mais c’est d’une propreté. C’est toi qui as fait ça, en notre absence ?

LUCY : Oui, et il y a un reste de rôti dans le frigo. Les jumeaux dorment sagement et j’ai rangé un petit peu le salon et lancer une lessive de blanc, il y a une heure.

ANNIE : Euh … merci.

LUCY : Euh … il y a tout de même une légère ombre au tableau.

ANNIE : Hm ? (Rosie arrive)

ROSIE (à Eric) : Tu t’es battu avec qui ?

ERIC : Euh … je ne me suis battu avec personne. On m’a frappé par accident.

ROSIE : Dis, je peux toucher ?

ERIC : Non. C’est encore douloureux.

ANNIE : Alors, comment se passe ta soirée ?

ROSIE : Je suis toute seule. Rachel et Sara sont rentrées.

LUCY : Leurs parents sont passés les reprendre, il y a à peu près une heure.

ANNIE : Hm ?

ROSIE : Ben, on ne s’amusait pas.

ANNIE : Ah ! Tu ne te sens pas déçue qu’elles soient reparties ?

ROSIE : Non, Rachel et Sara se détestent. Mais elles m’aiment, moi. Donc, ça va. (Elle croque une pomme)

ANNIE : Aaah !

ROSIE (en parlant de Lucy) : Elle est douée.

ANNIE : Ah !

LUCY : Oui, ben … euh … pas tant que ça, hein. (Simon arrive. Rosie la regarde)

ROSIE : Hum ! Simon ! T’as vu ton oreille ?

SIMON (en souriant) : Je me suis fait percer l’oreille.

LUCY : Je suis désolée.

ROSIE (en riant) : Hm ! Hm ! T’as l’air d’une fille. Hm ! Hm !

ERIC ET ANNIE N’EN REVIENNENT PAS.
 

MATT RENTRE DANS SON APPARTEMENT.

JOHN : T’as découvert des choses en jouant les harceleurs ?

MATT : Elle est aveugle. (Rire)

JOHN : Eh ben !
 

HANK ET JULIE SONT AU LIT.

HANK : Tu le pensais quand tu as dit que tu ne laisserais plus Erica ?

JULIE : Oui … et non. On verra plus tard.

HANK : Hm !

JULIE : Hum ! Je me demande encore si Mary mentait.

HANK : Il faut qu’on dise à Eric tout ce qui s’est passé : la bouteille de bière et aussi qu’elle continue à voir Frankie.

JULIE : Elle aura des ennuis si on parle. Si ça se trouve, ce n’était qu’un incident isolé et … on se monte la tête. Il se peut qu’elle soit innocente.

HANK : Mais si elle est en train de mal tourner et qu’on ne dit rien après, on le regrettera. Après toute notre vie, on s’en voudra de n’avoir rien fait.
 

ERIC ET ANNIE SONT DANS LEUR CHAMBRE. SIMON SE FAIT REPRIMANDER POUR AVOIR SORTI DE LA MAISON EN CACHETTE.

SIMON : Mais si je l’enlève, le trou va se refermer.

ERIC : Ben, c’est ça, l’intérêt.

SIMON : Je tiens à cette boucle. Pourquoi je ne peux pas la garder ?

ROSIE (en arrivant) : Parce que ça te donne l’air d’une fille. (Rosie passe pour embrasser Eric et Annie)

ANNIE : Hmm !

ERIC : Bonne nuit. (Rosie s’en va)

ANNIE : Tu es sorti de la maison sans notre permission, tu es allé chez une personne qu’on ne connaît pas et là, tu as autorisé cet homme dont on ne sait rien à te percer l’oreille.

ERIC : Estime-toi heureux qu’on se contente de te demander de retirer cette boucle d’oreille.

SIMON : Merci.

SIMON S’EN VA. LUCY ARRIVE ET SE SENT COUPABLE DE NE VEILLER SUR SIMON.

LUCY : Je n’ai pas pu tout contrôler. J’aurais voulu être un peu plus à la hauteur, mais les choses ont dérapé. Alors, je m’excuse pour Simon et son oreille.

ERIC : On ne t’a pas confié Simon. Simon devait veiller sur Simon. Il a beau clamé qu’il n’est plus un bébé. Tant qu’il agira comme un gamin, nous, on le traitera comme un gamin. Et c’est être gamin de ne pas t’aider, de faire le mur et de sortir en douce pour se faire percer l’oreille sans permission.

ANNIE : Tu t’en es sortie comme un chef. Tu as été parfaite.

LUCY : Merci.

ANNIE : Est-ce que tu es libre, samedi prochain ?

LUCY : Il est vraiment temps que je trouve un petit copain. (Elle quitte la pièce)
 

POUR LA DERNIERE FOIS, MARY SE REND CHEZ FRANKIE ET JOHNNY.

MARY (à Johnny) : Tu as frappé mon père ? (Johnny s’abstient de répondre. Frankie fait oui de la tête) Super !

JOHNNY : Aaah ! Pas de panique. On a promis qu’on verrait l’éducateur et qu’on ne boirait plus d’alcool et … et tes parents ont gobé. Tu parles de pigeons !

FRANKIE : Et ils nous ont aussi fait promettre de te laisser et de ne plus te voir aussi.

MARY (en s’asseyant) : Si ma tante ou mon oncle avertissent mes parents que j’ai fait du baby-sitting pour toi, ou que j’ai bu une bière, je suis morte.

FRANKIE : Mais t’as peur de quoi ? Ils ne diront rien du tout.

JOHNNY : Tu sais quoi ? T’as besoin d’un truc qui te détend. T’es une vraie boule de nerf.

MARY : La dernière fois que tu as voulu m’aider à me décontracter, il y a un flic qui m’a choppée. J’ai eu la peur de ma vie. Terminé, l’alcool.

JOHNNY : Je ne te proposais pas une bière. (Il lui présente un joint)

MARY : Je croyais que vous aviez promis d’arrêter de fumer.

FRANKIE : Mais on va arrêter, mais ce serait bête de jeter l’herbe qu’il nous reste. C’est tout. Et une fois qu’on aura fumé notre stock, on arrête. Je te le promets.

JOHNNY : T’en veux ? C’est l’équivalent d’une bière. Tu décolles, mais tu gardes le contrôle.

FRANKIE : Mais si ça ne te dit rien, personne ne te force.

JOHNNY : Si t’en veux pas, après tout, ça en fera plus pour nous … Alors, ça te dit ?

VA-T-ELLE EN PRENDRE OU PAS ?


 

Script rédigé par Nadine, toute reproduction est interdite

 
     

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