Script 3.13
3.13. LA
TRIBU SE SERRE LES COUDES
ROSIE
SORT DE L’ECOLE. MARY L’ATTEND DANS SA VOITURE.
ROSIE : Où est
Lucy ?
MARY : Papa l’a
déposée après le déjeuner pour qu’elle puisse prendre le bus pour son camp de
vacances « Seule avec moi-même ».
SIMON : Ouais. Tu
parles ! Je parie qu’il y a pleins de garçons qui vont dans ce camp et que c’est
un long week-end de petits rendez-vous.
MARY : C’est
peut-être ça, mais si tu veux tout savoir, notre petite sœur adorée a dit
qu’elle s’investirait mieux dans une relation à deux si elle apprenait d’abord à
s’accepter et à se découvrir en tant qu’individu.
ROSIE (en
colère) : Tu sais qui je déteste à fond, en tant qu’individu ? Bobby Tripp. (Coup
de klaxon) Je n’ai pas envie de l’accepter du tout, et encore moins
envie de le découvrir.
MARY : Notre petit
voisin ? Pourquoi tu le détestes ?
ROSIE :
Parce qu’il a vu ma culotte quand j’étais sur la poutre et il s’en est vanté. Il
ne veut pas s’excuser.
SIMON : Si tu
réfléchis dix secondes, il est évident qu’il ne peut pas se moquer et en même
temps s’excuser.
ROSIE : T’as
envie que j’aille jusqu’à côté de toi et qu’on se batte ? (Enorme soupir
poussé par Simon) Je voulais me battre avec Bobby tellement fort que la
prochaine fois, je vais le faire.
MARY : Je ne crois
pas que tu le feras. Maman et papa n’aiment pas qu’on réagisse de cette manière.
ROSIE :
Ouais, ouais. En fait, Simon, Bobby a dit qu’il avait un grand frère et je lui
ai dit que moi aussi. Alors, tu vas te battre avec lui ?
ANNIE FAIT SES COURSES AU SUPERMARCHE, SOUDAIN, ELLE LAISSE TOMBER DE LA
MARCHANDISE. TOUT EN ESSAYANT DE LA RAMASSER, ELLE TOMBE SUR UN VENDEUR.
ANNIE (un
peu maladroite) : Ho ! Ho ! Désolé. (Le vendeur met la marchandise tombée
dans sa charrette) Merci beaucoup.
ELLE
CONTINUE SON CHEMIN ET S’ARRETE AU RAYON DES PRODUITS SURGELES.
ANNIE : Ho !
AU
MOMENT OU ELLE PREND DE LA GLACE, ELLE TOMBE SUR Mme BEEKER (VUE
AU 8ème EPISODE DE LA PREMIERE SAISON)
Mme BEEKER :
Annie ? Je ne peux pas croire que le Révérend et vos enfants vous laissent
porter des sacs au stade final de votre grossesse. Ca fait venir le bébé plus
vite.
ANNIE : Oh !
Eh bien, ici ou ailleurs, c’est pareil. Il faut bien que le spectacle commence.
Au revoir.
Mme BEEKER : Vous
ne pourrez pas accoucher de ces bébés avant que nous n’ayons organisé une fête.
Alors, ne faites plus rien du tout avant demain, d’accord ?
ANNIE : Euh
… mais … mais … je croyais vous avoir dit que je ne voulais pas de fête.
Mme BEEKER : Ah
oui, c’est vrai. Les dames de l’Eglise savaient que vous ne le pensiez pas. Nous
avons toutes hâte d’y être. Nous n’avons encore jamais eu la chance de voir la
maison de notre pasteur.
ANNIE : Euh
… ce … ce n’est pas à l’église, dans la petite salle d’attente ?
Mme BEEKER :
Oh non, les fêtes ont toujours lieu à la maison. Ce n’est pas plus intime. On se
verra demain, alors. Hein ? A demain ! (Elle s’en va)
ANNIE : Bon
sang ! (Elle s’écroule) Aaah ! Aaah !
GENERIQUE
LES QUATRES ENFANTS CAMDEN DESCENDENT DE LEUR
CHAMBRE. ERIC LES ATTEND DANS LE SALON. PETITE REUNION FAMILIALE.
ERIC : C’est
bientôt le moment. Votre mère risque d’accoucher la semaine prochaine ou demain
ou maintenant. Alors, je profite de cette occasion pendant que votre mère fait
des courses avec la seule personne qu’elle supporte, c’est-à-dire elle-même,
pour revoir certaines habitudes. Il s’est passé un bout de temps depuis notre
dernière mission « pré-accouchement » et les habitudes ont peut-être été
légèrement oubliées, ce qui n’est pas bon parce que comme vous le savez, quand
les choses se bousculeront un peu ici, ce qui arrivera inévitablement, nous
aurons besoin d’organisation. C’est l’organisation qui nous sauvera …
MATT (répétant
tout bas) : C’est l’organisation …
ERIC : … qui
nous sortira de ce chaos, alors, Matt, vaisselle et cuisine.
MARY ET
SIMON (l’air dégoûté) : Beuh !
ERIC : Garde
bien l’esprit « vitamines et minéraux » et euh … prépare donc des plats qui …
qui comportent plusieurs couleurs. Euh … Mary, entretien de la voiture et
transports divers. Lucy …
SIMON : Au
camp « Seule avec moi-même ».
ERIC : C’est vrai,
oui. Lucy va s’occuper des sandwiches et Simon, tu t’occuperas de la table du
petit-déjeuner. Tu nettoieras après. Et Rosie, t’arroseras les plantes.
ROSIE :
Arroser les plantes, arroser les plantes, arroser les plantes. Je m’en
souviendrai. Mais si maman a les bébés, ce week-end, quelqu’un devra faire les
corvées de Lucy parce qu’elle est à son camp …
TOUS ENSEMBLE :
« Seule avec moi-même ».
ERIC : C’est
vrai. C’est vrai. Non, non, si votre mère … si votre mère accouche ce week-end,
Simon, tu aideras pour les repas, Mary, tu feras la lessive et tu prendras bien
soin que tout le monde ait quelque chose de propre à se mettre, la semaine
prochaine. La lessive est le meilleur ami du blanc.
MATT : Alors,
c’est quoi la mission « pré-accouchement » pour toi et maman ?
ERIC : Euh …
on n’en a pas besoin. Pas la peine. Chaque … chaque grossesse, chaque
accouchement est différent. Il faut juste … euh … garder ce … son calme et
rester très souple, garder votre mère au calme, détendue avant le grand jour.
D’accord ?
ANNIE ARRIVE
EN CLAQUANT LA PORTE.
ANNIE : Coucou !
Il y a quelqu’un ?
ERIC : La
voilà. Vous savez quoi faire ? Rendez-moi fier de vous. (Grognement de
Happy)
LES
ENFANTS CAMDEN SE LEVENT ET MONTENT DANS LEUR CHAMBRE. ERIC LES FAIT DESCENDRE.
ERIC (en
criant) : Non ! Non ! Les courses ! Les courses !
ILS DESCENDENT ET SORTENT DE LA MAISON.
PENDANT CE TEMPS-LA, ERIC VA DANS LA CUISINE ET APERCOIT ANNIE, TOUTE
DESEMPAREE.
ERIC (en
regardant le paquet de serviettes « Happy Bar Mitsvah ») : Qu’est-ce que c’est ?
(Annie ne dit rien) Ca ne va pas ?
ANNIE : Ca ne va
pas.
ERIC : C’est
pour maintenant ? Tu … tu veux que j’appelle le toubib avant qu’on aille à
l’hôpital ?
ANNIE : J’ai
rencontré Mme Beeker au supermarché et elle a insisté pour que les dames de la
paroisse m’organisent une petite fête, demain après-midi. T’arrives à croire ça,
toi ?
ERIC : Oooh !
Excuse-moi, je … je sais … A mon avis, tu … tu as déjà dû me le dire pleins de
fois, mais … mais rappelle-moi … euh … pourquoi t’étais si opposée à cette idée
de fête ?
ANNIE : Parce que
ces femmes sont difficiles, curieuses, bavardes.
ERIC : Aaah oui
! Je constate que mes sermons du dimanche portent leurs fruits.
ANNIE : Hmm !
(Soudain, il lui vient une idée) Aaah ! Je vais appeler Patricia.
Elle pourra peut-être venir. Et comme ça, je n’aurais pas à souffrir toute
seule.
ERIC : Bonne idée,
chérie.
ANNE
S’EN VA. MATT ARRIVE AVEC UN SAC DE COMMISSIONS.
ERIC : Tu
ménages tes forces, là ?
MATT : Hein ?
ERIC : Tu ne crois
pas que tu pourrais essayer de porter plus d’un sac à la fois ? De cette façon,
ça éviterait la nourriture d’être périmée avant qu’elle arrive dans le frigo.
MATT S’EN VA
EN SOUPIRANT.
ANNIE EST ALLONGEE SUR SON LIT. ELLE
TELEPHONE A PATRICIA.
ANNIE : Oooh !
Viens, s’il te plaît. J’aimerais au moins avoir une personne que j’apprécie à
cette fête de nuls.
PATRICIA :
Je viendrais. Morgan et John peuvent faire quelque chose avec Eric et Matt et
les autres enfants peuvent t’aider à ranger ou se cacher ou faire ce qu’on leur
demandera.
ANNIE : Ah ! Ce
serait génial. T’as toujours ta belle cafetière ?
PATRICIA : Bien
sûr, je te la fais apporter par les enfants.
ANNIE : Merci. A
charge de revanche ?
PATRICIA :
Oooh oui ! Ca, c’est sûr. A tout à l’heure !
ANNIE :
D’accord. Au revoir. (Elle décroche) Aaah !
MATT, SIMON ET ROSIE SONT EN TRAIN DE RANGER
LES COMMISSIONS.
MATT (en
regardant Rosie tenir un arrosoir) : Tu joues à quoi, là ?
ROSIE : Je prends
de l’avance sur le boulot d’arrosage de plantes que papa m’a dit de faire.
MATT : Ah !
ERIC ARRIVE
AVEC UN AUTRE SAC DE COMMISSION : CELUI QUE MATT AURAIT DU RAMENER EN PREMIER.
ERIC (à Matt) :
Euh … tu sais … euh … ce n’est pas bon de laisser la mayonnaise, la viande et
les œufs dans la voiture.
MATT :
Ouais, désolé. Je l’avais oublié, celui-là.
ERIC : Hm !
Hm ! … Se préparer pour les nouveaux-nés, c’est … c’est plutôt excitant, mais ça
fait peur aussi. Vous ne trouvez pas ? Avoir deux autres personnes dans cette
famille, ce sera un … un grand changement. On a été sept dans cette maison
pendant un bout de temps et … des questions ? Des doutes ? Des craintes ? Pas de
problème ?
MATT : On sait ce
qui va se passer, papa. Deux d’entre vous vont partir à l’hôpital et vous serez
quatre au retour.
SIMON : On a fait
ça bien avant.
ROSIE : Je n’ai
jamais fait, mais je peux apprendre en route.
ERIC : Tu as
raison, oui. Bon. C’est … je suis content qu’on en ait parlé. Et si vous voulez
… euh … m’en parler aussi, venez me voir.
IL S’EN VA.
MATT POUSSE UN ENORME SOUPIR.
SIMON : Papa
veut en parler.
ROSIE : C’est
vrai.
MATT : Ouais. Mais
il n’a pas tort. Une fois les bébés ici, nos vies ne seront plus jamais
pareilles. Ils auront besoin d’attention et de silence et une fois qu’ils seront
là, ils seront là pour toujours.
ROSIE : Et si on
ne les aime pas ?
MATT : Eh ben,
avoir des bébés, c’est comme jouer aux dés à Las Vegas. Parfois, t’as de la
chance et tu gagnes gros …
SIMON : Et
parfois, t’as pas de chance et tu perds tout.
ROSIE : Et
maman va avoir deux bébés. Quelles sont nos chances ? (Personne ne répond)
Hmm ! D’accord, j’ai compris.
ROSIE QUITTE LA CUISINE, LAISSANT MATT ET
SIMON DESEMPARES. LA VOILA QUI SE DIRIGE DANS LA CHAMBRE D’ANNIE ET QUI ARROSE
SES PLANTES.
ANNIE : Merci
beaucoup.
ROSIE : Il
n’y a pas de quoi. (Rosie s’installe sur le lit)
ANNIE : (Rire)
Alors, comment ça s’est passé, l’école ?
ROSIE :
Bien, avant que Bobby Tripp ne voie ma culotte quand j’étais sur la poutre et
qu’il le dise à tous les garçons.
ANNIE :
Pourquoi tu ne portais pas ton short que je t’avais confectionné ?
ROSIE : Parce que
j’étais très pressée, ce matin et en plus, pourquoi je devrais porter mon short
simplement parce que les garçons regardent ma culotte ? Pourquoi les filles à
l’école doivent souffrir juste parce que les garçons sont des nuls ? Qu’est-ce
qui ne va pas dans ce monde ?
ANNIE : Je n’en
sais rien. Je peux y réfléchir ?
ROSIE : Prends ton
temps. Je n’ai pas l’intention de partir.
ANNIE ET ROSIE SE DONNENT UN BAISER. CETTE
DERNIERE SE LEVE ET SE REND DANS LA SALLE DE BAIN OU ERIC S’OCCUPE DU LINGE.
ELLE ARROSE LES PLANTES SITUEES SUR UNE ETAGERE AU DESSUS DU LAVABO.
ERIC : Euh … vous
vous êtes tous servis de la même serviette ?
ROSIE : Non,
j’utilise le séchoir pour me sécher avec. C’est un peu comme les machines que
t’as dans les toilettes des bistrots.
ERIC : Hum !
ROSIE : Je me sens
plus libre.
ERIC : Oui,
eh bien, euh … alors, continue, hein. Les plantes, elles sont comme moi. Elles
aiment l’eau. Elles apprécient que tu les arroses aussi copieusement.
ROSIE : Si je les
arrose maintenant, c’est pour m’en débarrasser. Papa, et si les jumeaux sont
nuls et que personne ne les aime, faudra quand même qu’ils fassent partie de
notre famille ?
ERIC : Euh …
oui. Mais comme ils resteront bébés un bon bout de temps, eh bien, tu apprendras
à les connaître, à les aimer. Ils grandiront et ils t’aimeront beaucoup. Après,
eux s’habitueront à nous et nous à eux et tout le monde sera content.
ROSIE : Je suis
sûre que tu me caches quelque chose. T’as pris la même voix que pour tes sermons
ERIC : Mais non,
mon enfant. Euh … euh … C’est ma voix normale, je te jure.
ROSIE : Ouais,
ouais. Alors, t’as dit le même genre de chose à Lucy quand Simon allait venir au
monde.
ERIC : A peu près,
oui.
ROSIE : D’accord,
j’ai compris.
ERIC QUITTE LA PIECE ET SE REND DANS LA
CHAMBRE DE SIMON, PLONGE DANS SA LECTURE. IL ETALE LE LINGE SUR SON LIT.
SIMON : C’est à
Matt … et celui-là aussi.
ERIC : Comment tu
sais ça ?
SIMON : Je
ne sais pas exactement. Je suis né comme ça. (Il se lève) J’essaie
juste de profiter de ces dernières petites minutes de calme et de détente parce
que comme Matt a dit, une fois que ces bébés arriveront, ce sera fini.
ERIC : Ou ce sera
aussi le commencement, le … le début d’une nouvelle vie dans une famille de neuf
personnes, quelque chose de nouveau.
SIMON : Mais notre
vie dans une famille de sept personnes sera bien morte. Morte et enterrée.
Pourquoi on dit « morte et enterrée » ?
ERIC : Pourquoi on
dit « morte et enterrée » ?
SIMON :
Ouais.
ERIC : Euh … je
n’en sais rien.
SIMON : Ca
n’a pas d’importance. Les discussions vont me manquer quand les bébés seront là.
ERIC : Oh ! Mais
on en aura encore beaucoup d’autres après et … tu l’aimeras, notre famille de
neuf. Il te faudra du temps pour t’y habituer, c’est tout.
SIMON : Alors, il
y en a deux et un pour moi. En plus, je m’occupe de Deena et de Nigel. J’aide
aussi Rosie. Je ne sais pas si je pourrais m’occuper de tout le monde.
ERIC : Euh …
tu sais, fiston, tu as toujours été très généreux avec toi-même. Alors, si tu
veux changer, euh … on comprendra.
SIMON : J’espère
bien. Ce n’est pas comme si on pouvait revenir en arrière.
ERIC : Non. Non,
ça, on ne peut pas.
ERIC
S’APPRETE A QUITTER LA PIECE. AVANT, IL A ENCORE QUELQUE CHOSE À LUI DEMANDER.
ERIC (en lui
montrant un polo bleu rayé) : Toi ? Matt ? Moi ?
SIMON : Mary.
ENSUITE, IL SE REND DANS LA CHAMBRE DE MATT,
OCCUPE À ECOUTER DE LA MUSIQUE ET JOUER DU HOCKEY.
ERIC : Euh …
excuse-moi de te déranger.
MATT (en
interrompant la musique) : Ouais.
ERIC : Mais
tu n’aurais pas par hasard parlé avec tes frères et sœurs de votre vie après
l’arrivée des jumeaux ?
MATT : Un peu,
pourquoi ?
ERIC : Eh
ben … parce que … il y a cinq minutes, ils pensaient que tout se passerait bien
et qu’il n’y aurait pas de problème et maintenant, ils ressemblent à l’orchestre
du Titanic.
MATT :
Excuse-moi, mais je ne leur ai pas raconté de mensonges. C’est vrai, nos vies
vont changer totalement à la minute où maman et toi allez franchir cette porte
avec ces deux mignons chérubins. Je sais. J’ai déjà connu ça quatre fois.
ERIC : Et tout
s’est très bien passé.
MATT : Oui. Et là,
ce sera pareil mais c’est plutôt bizarre parce que j’aurais dix-neuf ans de plus
que ces deux petits gars. Je pourrais être leur père.
ERIC : Si tu
pouvais être leur père, je pourrais être le … (Il lui donne le panier à
linge) Remplace-moi, tu veux ?
ERIC S’EN VA ET REMET LA MUSIQUE EN MARCHE.
MATT POUSSE UN ENORME SOUPIR. MARY SORT DE LA CHAMBRE D’ANNIE AVEC UN PETIT SAC
ET CROISE ERIC QUI EST SORTI DE LA CHAMBRE DE MATT.
MARY : Euh … papa,
j’ai fait le plein de la voiture, je l’ai bien garée, j’ai vérifié le moteur,
l’huile. Tout est prêt pour l’événement.
ERIC : Bien,
merci. C’est quoi, ça ?
MARY : Oh ! C’est
le sac de maman pour l’hôpital.
ERIC : C’est
tout ? Elle ne prend que ce petit sac ?
MARY : Faut
croire.
ERIC :
Pose-le. Près …
MARY : Près
de la porte d’entrée. Je sais, j’ai l’habitude.
ERIC : C’est ça.
IL ENTRE DANS SA CHAMBRE ET PARLE À ANNIE.
ERIC : Euh …
je viens de voir Mary avec ton sac pour l’hôpital. C’est tout ce que tu prends ?
ANNIE : Oui, à
moins que tu penses qu’on ait le temps d’aller dîner et danser pendant qu’on est
là-bas. Qu’est-ce que je peux avoir besoin d’autre ?
ERIC : Tu as
raison. Ton sac est suffisant.
ANNIE : Oui,
il est suffisant. J’ai toujours pris celui-là. (Le téléphone sonne. Eric
décroche)
ERIC : Allo.
LUCY : Papa.
Est-ce que c’est toi ? C’est bien toi ? Il y a quelqu’un ? Allo !
ERIC : Lucy, Lucy,
qu’est-ce qu’il y a ?
LUCY : Oh !
Rien. Personne ne parle. Quand la brochure disait « seule avec moi-même »,
c’était la vérité. Personne ne parle à personne, ici. Ils sont trop occupés à
écouter et à aimer leur voix intérieure. Comment ça a pu m’arriver à moi ?
ERIC : Calme-toi,
calme-toi. Tu viens seulement d’arriver. Fais un effort. Si ta mère s’est
sacrifiée pour la fête des dames de la paroisse, tu peux faire la même chose.
LUCY :
Attends, mais je croyais qu’elle avait réussi à se débarrasser de cette fête ?
ERIC : Mais
… elle a essayé mais Mme Beeker l’a coincée aux produits surgelés.
LUCY : Génial ! Je
suis en dehors du coup, encore une fois. Je suis vraiment seule avec moi-même,
seule avec moi-même.
ERIC : Bien.
Chérie, euh … je ne veux pas te déranger parce que je sais que tu es en train de
te chercher, t’essaies de trouver ta place dans ce monde.
LUCY : Comme
si ça comptait. Je serai bientôt plus qu’un numéro entre un et neuf, dix avec
Happy.
ERIC : Mais
non, euh … je t’adore. Au revoir. (Il raccroche et soupire)
ANNIE : Alors, ça
va ? Tout se passe bien ?
ERIC : Oui, oui,
oui. Comment tu te sens ? Calme ? Détendue ?
ANNIE :
(« oui » de la tête) Et toi ?
ERIC : Bien,
vraiment très bien. Si tu veux savoir comment va le reste de la famille, on va
tous très bien, on ne peut mieux. Enfin … euh … peut-être que j’irai beaucoup
mieux si je … si je … je n’avais pas le choix, si ma vie en dépendait de mon
état. Mais … mais à part ça, non, non, non, tout le monde va bien. Personne ne
va mal.
ANNIE : Hm !
(Elle l’embrasse)
CE
SOIR-LA, MATT S’OCCUPE DE LA VAISSELLE PENDANT QUE MARY TELEPHONE A LUCY.
MARY : Hm !
LUCY: C’est très joli, ici. On
est dans la forêt.
MARY : Hm ! Hm !
LUCY : Oh ! C’est dément, hein.
Personne ne dérange l’autre.
MARY : Ouais.
LUCY : Personne ne se parle.
Non, non, vraiment, je vais bien. Je suis heureuse, en fait, d’être seule avec
moi-même. Ce n’est pas ça, le problème.
MARY : Mais je …
MATT : Mais qui lui a donné ce
téléphone ? (Mary peste contre Matt)
LUCY : Tout ce que je veux
dire, c’est que je pensais que j’allais apprendre doucement à vivre avec
moi-même. C’est la galère, ici. Ce n’était pas dans la brochure. On doit
vraiment avoir dix-huit ans pour intenter un procès ?
MARY DONNE LE TELEPHONE À
MATT.
MATT : Non ! Non ! Non ! Non !
Non !
LUCY : Mary, t’es toujours là ?
MARY : Hm ! Hm ! Hm !
LUCY : Mary !
MATT : Hum !
LUCY : Allo. Il y a quelqu’un ?
MATT : Hum !
LUCY : Mary.
MATT : Non, c’est Matt.
LUCY : Regarde si tu peux
trouver la brochure. Je veux savoir si on peut se faire rembourser (Rosie
arrive dans cette pièce)
MATT : Oh ! Lucy ! Il y a
Rosie. (Elle s’en va)
LUCY : Rosie ? C’est toi ?
Rosie ! (Matt redonne le téléphone à Mary)
MARY : Oh ! Non !
LUCY : Il y a quelqu’un ? (Simon
et Nigel arrivent) Ho ! Ho ! Il y a quelqu’un. ? Répondez-moi, bon sang.
(Matt passe le téléphone à Simon)
SIMON : Je ne peux pas. J’ai de
la compagnie. Désolé. (Matt est désemparé)
LUCY : Allo. Répondez ! Allo.
PENDANT CE TEMPS, ON
FRAPPE À LA PORTE. MARY OUVRE. C’EST LE PETIT GARCON DE ROSIE, BOBBY TRIPP.
ROSIE : Tiens ! Tiens ! Tiens !
C’est Bobby Tripp. (à Simon) A toi de jouer.
SIMON, NIGEL ET ROSIE
SORTENT DE LA MAISON. MARY FERME LA PORTE. LUCY EST ENCORE AU TELEPHONE.
LUCY : Allo. Rosie. Allo.
MATT (essayant de passer le
téléphone à Mary) : Hum !
LUCY : Il y a quelqu’un ? Allo.
ROSIE,
SIMON, NIGEL ET HAPPY SONT DEVANT L’ENTREE DE LA MAISON OU BOBBY, SON FRERE
DARYL ET SON CHIEN SID LES ATTENDENT. ILS SE RAPPROCHENT.
BOBBY : Sid le vicieux est à
moitié loup.
SIMON : Ah ! Vraiment ? Je
croyais que ton frère s’appelait Daryl.
BOBBY : C’est vrai. Sid, c’est
notre chien.
DARYL : Il le sait, minus.
BOBBY : Eh ben, comme j’ai dit,
moitié loup.
ROSIE : Ah oui ? Eh ben, Happy
est à moitié abominable homme des neiges. (Happy grogne)
SIMON : Alors, Daryl ? Ca fait
longtemps, hein.
DARYL : Ouais, ben, Glenoak est
une grande ville. Alors, comme ça, ta sœur a un problème avec mon petit frère ?
ROSIE : Il ne veut pas dire
qu’il est désolé, alors oui, j’ai un problème avec lui.
DARYL : Ca veut dire que t’en
as un avec moi ?
SIMON : Pareil.
ROSIE POUSSE UN GRAND
CRI. SIMON S’ELANCE SUR BOBBY. HEUREUSEMENT, NIGEL LE RETIENT.
NIGEL : Le Dr. King dit que la
seule réponse à la violence, c’est la paix. La violence n’est pas la solution
DARYL : C’est quoi, ton
problème à toi ?
BOBBY : Faut croire qu’une fois
que je me serai occupé de lui, ce sera à toi. Je sais comment les fils de
pasteurs se battent.
ROSIE POUSSE ENCORE UN
GRAND CRI.
SIMON (à Nigel) : Qu’est-ce que
tu as dit sur le Dr. King, déjà ?
NIGEL : Il aura besoin d’un
docteur quand je me serai occupé de lui.
SIMON : Han ! Han ! On en
reparlera.
LES TRIPP S’ELOIGNENT DES
CAMDEN. ROSIE EST TRES DECUE DE L’ATTITUDE DE SIMON ET NIGEL.
ROSIE (à Nigel et Simon) : Vous
deux, vous ressemblez à de vraies poules mouillées.
LE
LENDEMAIN …
ROSIE EST SUR LE LIT DE
MARY.
ROSIE : T’es enfin réveillée ?
MARY : Non. Laisse-moi
tranquille.
ROSIE : Ce n’est pas grave,
j’attendrai. (Elle pousse un grand cri)
MARY : Est-ce que tu mets
pleins de biscuits sur moi et sur mon lit ?
ROSIE : Non … mais alors, pas
du tout.
MARY : Alors, pourquoi je sens
une odeur de fraise et de vanille ?
ROSIE : Euh … laisse tomber.
T’as des choses plus graves à t’occuper.
MARY : D’accord … Quoi ? (Rosie
chuchote à son oreille)
PATRICIA
ET ANNIE SONT DANS LA CUISINE. CETTE DERNIERE TELEPHONE A LUCY.
LUCY (au téléphone) : Est-ce
qu’elles vont apporter les petits fours ?
ANNIE : Oui. Et probablement
des sauces pour y tremper quelques morceaux de crudités et il y aura aussi euh …
pleins de biscuits.
PATRICIA ET ANNIE SE
BOUSCULENT.
LUCY : Combien de dames vont
venir ?
ANNIE : Oooh ! Oh ben … deux ou
trois cents ?
LUCY : Vous allez jouer à des
jeux ?
ANNIE : Hm !
LUCY : Oh oui, bien sûr, vous
allez jouer.
ANNIE : Hm ! Hm !
LUCY : C’est une fête pour le
bébé.
ANNIE : Je ne sais pas encore …
Euh … ma puce, tu sais, si tu ne supportes pas l’endroit et le voyage dans ton
moi intérieur, je peux envoyer quelqu’un te chercher.
LUCY (irritée) : Le supporter ?
J’arrive très bien. Je te demandais ça pour être poli. Je suis vraiment désolée
de t’avoir dérangé.
ANNIE : Félicitations ! Je
t’appellerai plus tard.
LUCY : Seulement si t’as besoin
de parler. (Elles raccrochent. On sonne à la porte)
PATRICIA : Ca va ?
ANNIE (mal à l’aise) : Ho !
PATRICIA : Je suis désolée.
ERIC
OUVRE LA PORTE.
Mme HINKLE : On a commencé sans
moi ? J’ai raté les jeux pour le bébé ?
ERIC : Oh ! Mme Hinkle, la … la
… la … la … la fête commence à une heure et là, il est seulement onze heures,
alors, euh … hein …
Mme HINKLE : Oh ! J’ai dû voir
trop de chiffres « un » sur l’invitation. Alors, la fête n’a pas commencé ? Et
les jeux ne sont pas finis ? (Eric répond que non) Je serais donc
obligée de jouer à dessiner le bébé et à deviner le poids du bébé ? Et je
déteste ça.
ERIC : Ah ! Je suis désolé,
hein. Je … euh … (Mme Hinkle lui confie un sac)
Mme HINKLE : Ce n’est pas votre
faute.
Mme HINKLE ET ERIC SE
DIRIGENT VERS LE SALON, OU SONT INSTALLES MORGAN, JOHN ET MATT.
MATT (en riant) : Hum ! C’est
marrant, non ? Hum !
DES L’ARRIVEE DE Mme
HINKLE, LES TROIS PERSONNES SE LEVENT.
Mme HINKLE : Aaah ! Je ne
savais pas que la fête était mixte. Je n’ai pas apporté de cavaliers. J’aurais
pu si j’avais su. Je n’en savais rien du tout. Je peux téléphoner ?
ERIC : Euh … non ! Oui ! Non !
Non ! Non ! Enfin … il … il n’y aura pas de garçons à la fête, hein, mais euh …
Mme HINKLE : Aaah !
ERIC : Nous partions justement
mais je serai ravi de vous apporter quelque chose avant.
Mme HINKLE : La télécommande et
des noix de cajou.
ERIC : Je vous apporte ça. (Il
s’en va. Matt donne la télécommande à Mme Hinkle)
Mme HINKLE : C’est gentil.
ELLE ALLUME LA TELE ET
TOMBE SUR LE FEUILLETON « XENA, LA GUERRIERE ». (LA MUSIQUE DE FOND SERA ENTENDU
À LA FIN DE L’EPISODE)
LES ENFANTS
CAMDEN-HAMILTON (SAUF JOHN ET MATT) ET HAPPY SE PROMENENT DANS LE VOISINAGE.
ROSIE FRAPPE A LA PORTE DE CHEZ LES TRIPP. BOBBY OUVRE.
BOBBY : Mark ! Daryl ! Ils sont
là.
LES TROIS FRERES TRIPP
SORTENT DE LA MAISON ET S’APPROCHENT DES CAMDEN-HAMILTON.
BOBBY : Mark a seize ans,
maintenant.
ROSIE : Comme Mary et elle peut
conduire.
BOBBY : Tout comme Mark.
SIMON : Je sais et il a reculé
dans notre boîte aux lettres.
MARK : Désolé.
ROSIE POUSSE UN GRAND
CRI. IL Y A UN RAPPROCHEMENT ENTRE MARY ET MARK, L’UN DES DEUX GRAND FRERES
TRIPP.
MARY : Mark ?
MARK : Mary ?
MARY : Aaah !
MARK : Wouah ! Tu es superbe !
Il faut que je regarde plus souvent par-dessus la clôture.
MARY : (Rire)
Comment ça se passe pour toi ?
MARK : Bien. Vraiment bien. Et
toi, comment ça va ?
MARY : Bien. Hm !
MARK : Ecoute, si tu ne vois
personne en ce moment, j’aimerais bien qu’on sorte ensemble, un soir.
BOBBY : Aaah !
MARY : Eh bien, j’ai justement
rompu avec quelqu’un, ces derniers temps.
MARK : Génial ! Je t’appelle
demain. D’accord ?
MARY : Je reviens de l’église
vers onze heures et demie.
MARK : Alors, je t’appellerai à
onze heures trente et une.
MARY : Bien. (Daryl
soupire)
ROSIE : Je reviendrai.
BOBBY : Fais-moi ce plaisir.
LES TRIPP ET LES
CAMDEN-HAMILTON SE SEPARENT.
MARY (à Mark) : Salut.
ON SONNE À LA PORTE.
ANNIE OUVRE. Mme BEEKER ET LES DAMES ARRIVENT, TOUTES CHARGEES.
Mme BEEKER : Annie ! Nous
voilà !
ANNIE : Bonjour. Vous êtes donc
pile à l’heure. Je veux vous présenter Patricia Hamilton. Ce sont de très bons
amis à Eric et à moi.
Mme BEEKER:
Oooh ! Oh ! C’est un plaisir.
PATRICIA : Merci;
Mme BEEKER : Euh … montrez-nous
juste où est la cuisine et nous transformerons ces sacs en véritables banquets.
UNE DES DAMES : Oui.
ANNIE : Je viens avec vous.
Mme BEEKER : Oh ! Non, non,
non. Vous êtes notre invitée d’honneur. Asseyez-vous et détendez-vous. On
s’occupe de tout. (Elles et dames se dirigent vers la cuisine) En
plus, je ne suis jamais venue ici.
UNE DES DAMES : Moi non plus !
Mme BEEKER : C’est peut-être
agréable que l’église vous donne une maison. Walter et moi avons dû travailler
longtemps et durement pour avoir assez d’argent pour acheter un lopin de terre
pour notre maison.
ANNIE : Oooh !
PATRICIA : Tu sais quoi ? On va
bien s’amuser … D’accord. Laisse tomber. La journée se passera vite.
LES DAMES DE LA PAROISSE
SE DIRIGENT AU SALON OU Mme HINKLE EST EN TRAIN DE REGARDER LA TELE. LES VOYANT
ARRIVER, ELLE COUPE LE SON.
Mme HINKLE : Oooh ! … Oh !
Cette Xena, c’est une super cascadeuse. Moi aussi, je pouvais faire ça à une
époque.
ANNIE : Vraiment ?
LA VIEILLE DAME : Excusez-moi,
mais … je pourrais avoir quelque chose de frais à boire ? (Patricia et
Annie se regardent en souriant) Hm ?
PATRICIA : Euh … Oh ! Oui, bien
sûr. (Elle s’en va)
LA VIEILLE DAME : Oooh ! Merci
beaucoup.
AU RESTAURANT, JOHN ET
MATT JOUENT AU FLIPPER EN ATTENDANT LE DEJEUNER.
MATT : Avec l’arrivée des
bébés, je crois qu’il vaut mieux que je déménage au plus vite pour qu’ils aient
plus d’espace. Mais je ne trouve pas d’appart.
JOHN : Un boulot ?
MATT : Non, mais je n’ai pas
d’autres choix. Tu vois, si je trouve un appart, je pense que ça me motivera
pour trouver un boulot.
JOHN : Ouais.
MATT : Non, vraiment, je
t’assure. Faut que je devienne indépendant.
JOHN : Eh ben, avec de
nouvelles personnes dans la famille, quelqu’un doit aider tes parents à garder
un œil sur tout ce qui se passe sur les autres. Tu sais quoi ?
MATT : Mais ça compte pour
quelque chose ?
JOHN : Ca compte beaucoup. Tes
parents ont de la chance de t’avoir comme euh … baby-sitter.
MATT (en soupirant) : Merci,
vieux. J’adorerai être maître de la situation comme mon père.
TANDIS QU’ERIC ET MORGAN
DISCUTENT EN ATTENDANT LEUR ARRIVEE.
ERIC : Et si les bébés ne sont
pas aussi brillants que les autres, est-ce que les autres les accepteront ?
Est-ce qu’ils ne vont pas plutôt se moquer d’eux ? Et si jamais ils sont encore
plus brillants, nos enfants surdoués, ils ne sont pas non plus des génies. Mais
si les jumeaux le sont, hein, et … est-ce qu’ils se moqueront des autres ?
MORGAN : Eric, calme-toi. Tu
perds les pédales.
ERIC : Ouais … Tout le monde
est si calme, tout le monde est déjà passé par là. Je le sais, moi aussi, je
suis passé par là. Je ne me souviens plus de rien. C’est comme si c’était le
trou noir.
MORGAN : Mais c’est comme
rouler à bicyclette, ça te reviendra, tu verras.
ERIC : Tu crois ?
MORGAN : Non. Mais j’ai faim et
je ne veux pas que tu effraies notre seigneur.
PENDANT CE TEMPS-LA, LE
SERVEUR APPORTE LES PLATS DES CAMDENS.
ERIC : Merci. (Matt et
John arrivent)
MATT (en s’asseyant) : Aaah !
MORGAN : Commencez sans nous,
ça va être froid.
ERIC : Mais, ce n’est pas
grave. On vous attend.
JOHN ET MORGAN REGARDENT
ATTENTIVEMENT LE SERVEUR, QUI NE S’ARRANGE PAS POUR SERVIR LEUR PLAT. CE DERNIER
N’HESITE PAS A L’APPELER.
ERIC : Tu crois qu’il a oublié
ta commande ?
MORGAN : Non.
LES DAMES CONTINUENT LEUR
INSPECTION … DANS LA CUISINE.
SIMON : Je t’appellerai à onze
heures trente et une.
ROSIE : Un géant ! Je crois que
je vais vomir.
MARY : Tu t’en remettras, je ne
vais pas me battre avec quelqu’un qui ne cherche pas la bagarre. Je ne suis pas
une malade
ROSIE : Non, mais t’es une
traîtresse, une vraie traîtresse.
LA VIEILLE DAME : Oooh ! J’ai
déjà regardé
UNE AUTRE DAME : Oh ! Les
produits d’entretien sont là ?
MARY (en criant) : Vous
cherchez quelque chose, peut-être ?
Mme BEEKET : Euh … non. Euh …
non. Cette maison appartient à l’Eglise et en tant que membre de la paroisse,
nous aimerions jeter un coup d’œil sur cette propriété.
MARY : Hmm … (Les dames
quittent la cuisine)
KEESHA : Des dames de notre
paroisse, elles fouillent aussi dans notre maison. (Enorme soupir)
ENSUITE, LES DAMES SE
DIRIGENT AU SALON.
Mme BEEKER : Il faut croire que
les grossesses à un âge aussi avancé sont à la mode de nos jours, bien que
habituellement, ce sont des femmes qui achètent du sperme dans des banques entre
deux conférences, ou aux réunions au bureau.
Mme HINKLE (à Annie) : Imaginez
aller à Las Vegas avec ce groupe, nous sommes allés à l’hôtel et elles ont fait
pleurer Tom Jones et il n’était même pas enceinte. (Elle boit quelque
chose à la bouteille. Annie la regarde) Sirop pour la toux.
ANNIE : Mais vous n’avez pas
toussé une seule fois depuis que vous êtes là.
Mme HINKLE : Euh … c’est parce
que ça marche bien.
LA VIEILLE DAME (à Patricia) :
Oooh ! Excusez-moi, très chère. Très chère, euh … pourriez-vous m’apporter un
autre verre de punch. (Patricia accepte sans dire mot) Oooh !
Merci beaucoup. Oooh ! Oh ! Oooh ! Elle est si serviable. Ho ! Ho ! Ho ! Vous
avez de la chance.
AU RESTAURANT, LES
HAMILTONS ATTENDENT TOUJOURS LEUR PLAT.
MORGAN : Excusez-moi.
MARRE D’ATTENDRE, IL SE
LEVE ET EXIGE DES EXPLICATIONS AU SERVEUR.
MORGAN : Excusez-moi.
Pourriez-vous m’accorder quelques minutes de votre temps, s’il vous plaît ? (Le
serveur accepte sans un mot. Morgan regagne sa place) Mon fils et
moi-même attendons toujours nos plats. Cela fait un moment déjà. Et maintenant,
les plats de mes amis sont froids parce qu’ils ont poliment attendu que nous
soyons servis. Alors, pour ces raisons, personne à cette table ne peut manger,
en dépit du fait que nous soyons dans un restaurant et que nous portions tous
deux des chemises.
LE SERVEUR : Si vous n’êtes pas
satisfait du service, vous n’avez qu’à aller ailleurs.
MORGAN : Hm ! La prochaine
fois, je le ferai. La seule raison pour laquelle nous sommes venus ici, c’est
parce que j’ai gagné plusieurs coupons à une loterie. Mais le fait est que nous
sommes ici pour les utiliser et que j’aimerais avoir ma commande et celle de mon
fils. Et quand vous nous apporterez nos plats, demandez au gérant de venir.
LE SERVEUR : D’accord, il n’est
pas là, mais je vais le faire chercher. (Il s’en va)
MATT : C’est incroyable, ça.
JOHN : Non, pas vraiment.
LES DAMES SONT ARRIVEES À
L’ETAGE. MARY OUVRE LA PORTE DE SA CHAMBRE
MARY : Oh ! Je peux vous
aider ?
Mme BEEKER : Euh … Oui. Les
toilettes.
MARY (en pointant du doigt) :
Hm !
Mme BEEKER : Ah ! D’accord.
UNE AUTRE DAME : Très bien,
merci.
TANDIS QUE MARY FERME LA
PORTE, LES DAMES SE DIRIGENT VERS LA SALLE DE BAIN. EN SOULEVANT LE
RIDEAU-DOUCHE, Mme BEEKER APERCOIT ROSIE ET LYNN.
ROSIE : Je peux vous aider ?
Mme BEEKER : Euh … non. Non.
Merci beaucoup. (aux dames) Allez ! Allez ! Partons.
UNE DAME : Eh ben, on en a
profité, hein.
ROSIE (après l’arrivée de ces
dames) : On reste ici au cas où elles reviennent.
LYNN : Bonne idée. Alors, t’es
excitée à propos des bébés ? Tu pourras sûrement les porter.
ROSIE : J’aimais bien être le
bébé et que les gens me portent. Mais comme je suis la plus petite, tout le
monde me donne tout pleins d’ordres, ici.
LYNN : Moi aussi.
ROSIE : J’aimerai bien moi
aussi pouvoir donner des ordres, mais je peux en donner à personne.
LYNN : Mais tu pourras. Dans
pas longtemps, il y aura deux autres bébés et tu pourras leur donner des ordres
jusqu’à la fin de ta vie.
ROSIE : Oh oui ! J’ai écouté
les autres me donner des ordres, toute ma vie. Alors, je sais comment faut
faire.
LYNN : T’as vraiment de la
chance.
ROSIE : Tu pourras venir de
temps en temps et leur donner des ordres, si tu veux.
LYNN : Vraiment ?
ROSIE : Oui ! Comme t’as dit,
il y aura deux bébés, ça fait un pour chacune de nous.
LYNN : Oh ! Wouah ! Qu’est-ce
qu’on va bien s’amuser !
ROSIE : Oui ! Hmm !
QUANT A LUCY …
LUCY : Ca va, toi ? (Pas
de réponse - soupir) Je n’ai rien à faire, personne à qui parler.
ELLE ETEINT LA LUMIERE ET
S’INSTALLE DANS SON LIT.
LUCY : Heureusement, j’adore
être seule avec moi-même.
SIMON ET NIGEL DISCUTENT
: SIMON, DANS LA SIENNE ET NIGEL, DANS CELLE DE ROSIE. QUELQU’UN ESSAIE D’ENTRER.
NIGEL : On est en pleine
discussion, laissez-nous. Alors, quand les bébés vont arriver ?
SIMON : Je n’en sais rien. Papa
a dit « dans un jour ou deux ». (On frappe de nouveau à la porte)
On est toujours là ! Merci. J’ai horreur d’attendre comme ça. Tout sera
tellement différent, une fois qu’ils seront là. J’aimerais pouvoir tout de suite
vivre différemment. Comme ça, je pourrais m’y habituer et apprécier mon nouveau
style de vie.
NIGEL : Je te comprends. Tout a
changé quand maman et papa ont ramené Lynn. Maman l’a mise dans mes bras et elle
a dit « Voilà ta petite sœur ». Et moi, je pensais … Oh ! Mince ! Parce que je
comprenais en la regardant qu’elle allait causer tout pleins de problèmes.
SIMON : Pareil avec Rosie. Et
elle voulait constamment me suivre quand mes amis étaient là. Elle voulait faire
tout ce que je faisais et elle disait « Simon ! Simon ! Simon ! ». J’en étais
malade.
NIGEL : Ouais. Lynn me faisait
pareil, ça me manque parfois.
SIMON : Moi aussi.
MARY ET KEESHA CROISENT
LES DAMES DANS LE CORRIDOR. ELLES S’APPRETENT A SE RENDRE AU SALON.
UNE DAME : Mais elles nous
suivent partout, ces petites !
KEESHA (après que les dames
soient descendues) : Alors, t’es prête pour deux mômes de plus ?
MARY : Hum ! Je ne l’étais même
pas pour les trois autres. Tu ne peux jamais être assez préparée, de toute
façon. Toute l’organisation de papa, c’est pour nous faire patienter. Comme ça,
il a l’impression qu’on est préparé.
KEESHA : Il fallait qu’on fasse
la même chose quand maman était enceinte de Lynn. Tout le monde avait ses
petites tâches à faire. Le bébé arrive, tout va aux oubliettes.
MARY : Ouais, mais les bébés,
c’est génial. Ils font toujours des trucs complètement dingues. Une fois, Rosie
a enlevé une touffe de cheveux à Simon et c’était le seul à l’école à avoir
l’air d’un tout petit apache. (Keesha rit aux éclats) C’est
justement cette magie qu’il y a dans les grandes familles qui me donne envie
d’avoir une grande famille.
KEESHA : Oh ! Ben … pas moi.
Moi, je ne veux qu’un seul enfant, alors, il vaut mieux que ce soit le bon
J’aurais peut-être un chien à la place.
MARY : Hé ! Elever un chien, ce
n’est pas facile. Tu peux me croire.
KEESHA : Hm ! Hm !
LES DAMES SONT DANS LE
SALON.
Mme BEEKER (en tenant du papier
toilette) : Allez ! C’est le moment de prendre tout le papier toilette dont on
va avoir besoin pour faire le tour du ventre de notre maman.
Mme HINKLE : J’ai du poil à
gratter dans mon sac. Vous voulez me l’emprunter ?
LA VIEILLE DAME (à Patricia) :
Je pourrais avoir quelques biscuits ? Merci beaucoup.
PENDANT CE TEMPS, Mme
HINKLE LUI SERT DU SIROP POUR LA TOUX.
ANNIE (à Mme Hinkle) : Oh !
Hé !
LE GERANT DU RESTAURANT
ARRIVE À LEUR TABLE.
LE GERANT : Si j’ai bien
compris, vous auriez un problème quant au service de mon restaurant ?
MORGAN : Oui, c’est cela.
LE GERANT : Et quel est le
problème ?
MORGAN : Il n’y a pas de
service. Voilà le problème.
LE SERVEUR ARRIVE AVEC
LES PLATS DES HAMILTON, DE TRES MAUVAISE QUALITE.
JOHN : Ce n’est pas ce que j’ai
commandé. Ce n’est même pas chaud.
LE GERANT : J’ai l’impression,
messieurs, que quoi que nous fassions, mes employés et moi-même, vous ne serez
jamais satisfaits. Vous pourriez peut-être aller manger ailleurs ?
JOHN : Vous ne trouvez pas
qu’on peut tirer des conclusions de cette heure si longue ? Des conclusions qui
sont illégales depuis 1999 ?
LE GERANT : Cet endroit
m’appartient. Et j’ai le droit de refuser de servir qui je veux.
ERIC : Vous plaisantez, là ? (Le
gérant s’en va)
MORGAN : Ceci est mon combat.
JOHN : Le mien aussi.
ERIC : Et le mien ? Ce gars me
rend malade. Lui et toutes les personnes de son espèce, ils me font vraiment
pitié. Je me sens moi aussi profondément humilié … Tu sais ce qu’on dit ? Tout
ce dont le Diable a besoin pour l’emporter, c’est que tous les hommes restent
assis et ne fassent rien … Je suis fatigué d’être assis.
MORGAN ET ERIC SE LEVENT.
MORGAN : Excusez-moi. (Le
gérant se retourne) Mon fils et moi attendons toujours.
LE GERANT : Je vous conseille
de la fermer et de partir ou j’appelle la police.
MORGAN : Alors, appelez-les
parce que je ne la fermerai pas.
ERIC : On ne bougera pas d’ici.
ENSUITE, LE GERANT
APPELLE LA POLICE.
UN INSTANT PLUS TARD, LA
POLICE ARRIVE SUR LES LIEUX.
Sgt. MICHAELS : Quel est le
problème, messieurs ?
MORGAN : C’est le service, le
problème.
Sgt. MICHAELS : Je viens
justement de lire un article dans le journal sur des gens qui n’ont pas été
servis dans un restaurant. Ils ont attaqué le propriétaire en justice et ils ont
été largement dédommagés. Avez-vous les moyens de garder ce resto et d’être
raciste ?
ERIC (à Morgan) : Qu’est-ce que
tu vas faire avec tout l’argent ?
MORGAN : Je n’en sais rien.
L’église a besoin d’un nouvel orgue.
Sgt. MICHAELS (au gérant) : Ce
monsieur est pasteur.
MORGAN : Mais en fait, il l’est
aussi. Et j’adorerais emmener ma petite famille en vacances.
JOHN : Tu sais, papa, je
préfèrerais aller dans une école privée.
LE GERANT : Vous voulez quoi ?
MORGAN : Vous ne pouvez pas me
donner ce que je veux, mais voilà ce que j’accepterais : des excuses de votre
part. Et j’aimerais que nous ayons tout ce que nous avons commandé, les bons
plats et avec un service respectueux, décent et aimable.
LE GERANT : Bien … Excusez-moi.
MORGAN : Je vous crois mais
seulement pour m’assurer de votre sincérité, je vais informer tous mes
paroissiens du service impeccable et chaleureux que l’on peut avoir à cette
adresse.
JOHN : Et je le dirai à tous
mes amis.
MORGAN : J’aimerais aussi que
vous me donniez généreusement toute nourriture non utilisée à notre programme
« à manger pour tous ». La plupart des restaurants en ville y participent déjà
et vous, vous sentiriez mieux en le faisant.
LE GERANT : Aucun problème.
Sgt. MICHAELS : Je suis bien
content que tout soit réglé, à présent. Tout le monde peut commettre une faute,
un jour, et commettre un crime cruel et inhumain. Mais que ce soit la seule et
unique fois. (Le gérant s’en va)
ERIC : Aaah ! (au Sgt. Michaels)
Vous avez faim ?
Sgt. MICHAELS (en regardant sa
montre) : Pourquoi pas ? (à l’autre policier) Dites au Central où nous sommes.
AU SALON, LA VIEILLE DAME
DEMANDE ENCORE QUELQUE CHOSE À PATRICIA. APRES L’AVOIR OBSERVEE TANT DE FOIS,
CETTE DERNIERE EST INTRIGUEE.
PATRICIA : Excusez-moi. (Elle
s’assied) Pourriez-vous me dire pourquoi vous insistez pour que je vous
serve ? Auriez-vous l’impression, pour je ne sais quelle raison, que je
travaille ici ?
LA VIEILLE DAME : Non. C’est …
c’est juste parce que vous avez l’air de bien connaître les lieux et vous avez
un superbe sourire que vous avez eu la gentillesse de partager avec moi. Alors …
alors, j’ai vu en vous, une amie. Hum ! Et … euh … croyez-moi, quand vous aurez
mon âge, vous voudrez tous les amis que vous trouverez. Les gens prétendent que
parce qu’ils ne vous regardent pas, vous n’existez pas vraiment. Et il y en a
même d’autres qui agissent comme s’ils voulaient que vous disparaissiez.
PATRICIA : D’accord. Je sais
très bien ce que c’est. Croyez-moi, je vous comprends.
LA VIEILLE DAME : Il y a
quelque chose que vous ignorez de moi. J’ai épousé un homme noir en 1938.
PATRICIA : Ah ! Mais …
LA VIEILLE DAME : C’était
encore illégal dans certaines villes. Mais maintenant, c’est illégal d’empêcher
ce genre de chose. Ha ! Ha ! Ha ! Les gens disent que vous pouvez voir les
années passer en vous regardant dans le miroir. Mais je dirais qu’on peut très
bien le voir ici en fonction de ce que vous ressentez ici. Vous décidez de ce
qui est bon ou non.
PATRICIA : Alors, que puis-je
aller vous chercher ?
LA VIEILLE DAME : N’importe
quoi qui aille avec. Du sirop pour la toux. (à Mme Hinkle) Ca ne vous ennuie pas
de continuer à partager ?
Mme HINKLE FAIT NON DE LA
TETE ET LUI DONNE DU SIROP.
LA VIEILLE DAME : Merci
beaucoup.
Mme HINKLE EN PROPOSE
AUSSI À PATRICIA. PENDANT QU’ELLES BOIVENT, ON SONNE À LA PORTE.
PATRICIA : Excusez-moi.
ELLE SE LEVE. ANNIE OUVRE
LA PORTE. C’EST LA Mme TRIPP AVEC SON FILS.
ROSIE : Tiens ! Tiens ! Tiens !
T’es venu pour t’excuser ?
Mme TRIPP : Ah non ! Pas
question ! Ce serait plutôt à toi de lui faire quelques excuses. (Rosie
regarde en l’air) Votre famille menace ma famille depuis longtemps et ça
doit s’arrêter.
ANNIE : Oui, c’est exact.
Serait-il possible pour Bobby d’arrêter de se moquer de Rosie pour que cette
situation s’arrête une bonne fois pour toutes ?
Mme TRIPP : Alors là,
excusez-moi, votre famille menace ma famille et tout ce qui vous intéresse, ce
sont quelques moqueries ? Laissez-moi vous dire quelque chose. Les moqueries
font partie de la vie. Il vaut mieux qu’elle s’y habitue. Et rien de tout cela
ne serait arrivé, je vous le signale, si votre fille n’avait pas montré sa
culotte à tout le monde. Si elle avait porté un short comme le veut le
règlement, rien de tout cela ne serait jamais arrivé.
ANNIE : Elle a sept ans, elle
ne montre pas sa culotte à tout le monde. Et elle devrait porter un short
uniquement parce votre fils a un problème avec les culottes.
ROSIE : Oooh oui !
Mme TRIPP : Avec ce genre
d’éducation, il est facile de comprendre pourquoi vos enfants se comportent
comme ça.
ANNIE (hors d’elle) : Comment
osez-vous ?
PATRICIA (en fermant la porte
au nez) : C’est gentil d’être passé.
ANNIE : Oooh ! Mon Dieu !
Oooh !
TOUT A COUP, ANNIE EST EN
TRAIN DE PERDRE SES EAUX.
Mme BEEKER : Oh non ! C’est le
moment ?
ANNIE : Oh ! Je crois bien,
oui. Oooh !
Mme BEEKER : Oooh ! Oooh non !
On doit partir.
PATRICIA : C’est ça. C’est
tellement mieux. (Les dames sortent de la maison) Au revoir et
merci d’être venues. C’était une très belle fête. Merci infiniment. (en criant)
Quelqu’un reconduit Mme Hinkle ? (Elle ferme la porte)
ANNIE : Oooh ! Oui ! C’était le
moment. (Patricia rit aux éclats) C’était le moment pour elles de
partir.
PATRICIA : Oooh ! Elles sont
parties. Dans une minute, on le sera aussi. Au revoir. (Elle aussi, sort
de la maison)
DANS LA SOIREE, ERIC ET
MATT SONT REVENUS À LA MAISON. CE DERNIER SE CHERCHE À BOIRE DANS LE FRIGO.
ROSIE : Matt, c’est toi l’homme
de la situation.
MATT : (Soupir)
Pourquoi ?
ROSIE : Longue histoire. En
résumé, je veux avoir des excuses de la part de Bobby Tripp. Et je m’en fiche si
tu dois te battre avec toute sa famille pour les avoir.
SIMON : Quand on a demandé à
Mary de s’en occuper, elle a eu un rancard.
MATT : Avec Mark Tripp ?
ROSIE (en faisant oui de la
tête) : Hum ! Hum !
SIMON : Hum !
ROSIE : Elle n’a même pas crié.
En fait, elle n’a rien fait du tout.
SIMON : Non, ils se trouvent
tout les deux trop géants.
MATT COMMENCE À SAISIR LE
MESSAGE. MARY ARRIVE. TOUT À COUP, ON FRAPPE À LA PORTE. ROSIE OUVRE.
ROSIE (à Bobby) : T’es en
retard.
MATT, SIMON ET ROSIE
SORTENT DE LA MAISON.
MARY : Bobby est là ? Mark est
venu aussi ?
MARY SORT EGALEMENT.
BOBBY PRESENTE AUX CAMDEN, SON AUTRE FRERE, STEVE, QU’ILS N’ONT JAMAIS VU
AUPARAVANT.
BOBBY (à Mary) : Mon frère
Steve est à la fac, maintenant. Alors regarde-le et pleure.
MARY SE RAPPROCHE DE
STEVE ET L’INVITE À S’ASSEOIR SUR LE BANC.
MATT (à Mark) : Bon.
Maintenant, on va régler ça entre nous.
BOBBY (prenant un air
dégoûté) : Oh !
PENDANT CE TEMPS-LA, MARY
DRAGUE STEVE.
MATT (à Mark) : Dis-moi, ce
n’est pas toi qui a deviné la courbe dans le cours d’éco de Strobel ?
MARK : Ouais. J’ai juste eu de
la veine.
MATT : Alors, la question
« Expliquer la courbe », ça voulait dire quelque chose pour toi ?
MARK : Un petit peu. Je serai
ravi de te l’expliquer, si tu veux.
MATT : Ce serait sympa. Merci.
MARK : Aucun problème.
ROSIE, POUSSANT UN HAUT
CRI, S’ELANCE SUR BOBBY ET SIMON, SUR DARYL.
MATT : Tu crois qu’on devrait
les séparer ?
MARK : Et si on ne les sépare
pas, ma mère sera très fâchée.
AINSI FUT FAIT. C’EST L’EMPOIGNADE.
ROSIE (à Bobby) : Mais que tu
es désolé de m’être moqué de moi à propos de ma culotte !
BOBBY : Je mourrai avant.
MARK : Si c’est juste ça, le
problème, tu devrais. Je te conseille de t’excuser tout de suite. Faut pas se
moquer des gens. Et j’en ai marre que t’aies toujours des problèmes. (Cris
poussés par Rosie et Simon)
BOBBY : Et elle ? Faut pas
menacer les gens non plus.
MATT (à Rosie) : Il a raison. (Bobby
se met à gémir)
MARK : On se voit en classe,
lundi ?
MATT : Ouais, d’accord.
ENSUITE, MATT RECUPERE
MARY ET MARC RECUPERE STEVE.
STEVE (à Matt) : Hé ! Souhaite
bonne chance à ta mère pour les bébés. Ce sera leur combien ? Quatorzième et
quinzième ? Hé !
DARYL : Ouais, notre chien, il
en a eu quatre et c’est un animal.
MARK (à Steve) : Tu sais bien
que leur père est pasteur.
STEVE : Ouais ! (Eclat de
rire de Bobby)
C’EST LA GRANDE GUERRE
ENTRE LES CAMDENS ET LES TRIPP !
UNE DERNIERE FOIS, LUCY …
LUCY : Je suis seule, seule
avec moi-même. Je suis vraiment seule, seule avec moi-même. Hm !
ERIC ET ANNIE SONT ASSIS
DEHORS À SAVOURER LE CALME QUI REGNE AUTOUR DE LA MAISON.
ERIC : Alors, tu t’es amusée à
la fête ?
ANNIE : Hmm ! J’ai été polie
avec tes paroissiennes mais je ne passerai plus toute une journée avec elles.
ERIC : C’est super excitant,
hein ?
ANNIE : Hmm !
ERIC : Je suis un peu préoccupé
à propos de ces bébés. J’ai très peur que … que je n’en fasse pas assez, que
nous n’ayons pas assez de place ou assez de temps.
ANNIE : Je sais. Nous avons la
même conversation chaque fois que nous allons à l’hôpital.
ERIC : On l’a eu ?
ANNIE : Oui, et après, on
partage un lien inséparable que seul ce genre d’anxiété, de peur peut produire.
C’est notre habitude. Hm ? (Rapprochement) Tout sera différent,
après. Mais je t’aimerai toujours, mon chéri. Ca, ça ne changera jamais.
ERIC : Et toi, tu seras
toujours la personne que j’aime et que je veux être quand je serai adulte.
ANNIE (en riant) : Hm !
ERIC : Et … après un jour comme
aujourd’hui, j’ai peur de voir venir au monde de nouvelles âmes dans ce monde si
difficile.
ANNIE : Moi, je n’ai pas peur.
Chacun de leurs frères et sœurs feront la différence. Ils amélioreront le monde
et eux aussi. (Ils s’embrassent)
ERIC : Allez, viens. (Ils
se lèvent) Et pourquoi c’est si calme, ce soir ?
REPRISE DU PASSAGE DE LA
GUERRE CAMDEN / TRIPP.
Script
rédigé par Nadine, toute reproduction est
interdite
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