Saison 1 en VF



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6.18 "La bague au doigt"



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2. 19. L’OISEAU QUITTE LE NID

 

ERIC ET ANNIE PRENNENT LE PETIT DEJEUNER SEULS DANS LA CUISINE.

ERIC : Qu’est-ce que c’est romantique, ce petit-déjeuner pour deux. (Ils s’embrassent) Rappelle-moi de t’augmenter.

ANNIE : Si c’est toi qui gérais l’argent, je le ferais.

ERIC : Aaah ! C’est vrai que ça, c’est ton domaine.

ANNIE (en faisant oui de la tête) : Hmm ! (Ils s’embrassent) Je te donnerai dix dollars de plus par semaine, mais ça s’arrête là.

ERIC : Qu’est-ce que c’est bon d’être seuls !

ANNIE : Hmm !

ERIC : C’est si paisible. Quel silence ! (Annie se doute de quelque chose) Qu’est-ce qu’il y a ?

ANNIE : Il n’y a rien. Et même s’il y avait quelque chose, nous, on ne veut pas le savoir. Alors tâchons de profiter de ce que nous avons et d’en jouir à fond.

ERIC : D’accord avec ça.

ALORS QU’ILS COMMENCENT À S’EMBRASSER, ILS ENTENDENT CLAQUER LA PORTE.

MATT (en arrivant) : Il y a des tas de factures.

ERIC : Aaah ! Super !

ANNIE : Hmm ! (Matt se sert à grignoter et puis s’en va)

ERIC : Hé ! Facture … facture.

ANNIE : Oh ! Ce n’est pas vrai.

ERIC : Facture. On utilisera les dix dollars comme avances.

ANNIE : Hé ouais ! Comme ça, je te les devrais ?

ERIC : Avec intérêts ?

ANNIE : De très gros intérêts.

TANDIS QU’ILS S’EMBRASSENT, MATT, QUI EST PARTI UN INSTANT, REVIENT. IL AVAIT LU SON PROPRE COURRIER.

MATT : Je suis admis.

ANNIE (ravie) : Oooh !

ERIC (ravi) : Oui ! Encore bravo.

MATT REMONTE DANS SA CHAMBRE, UN PEU PREOCCUPE.

ANNIE : Il n’a pas l’air content.

ERIC : Alors, c’est que ça doit être dans l’université voisine.


 

MARY ET LUCY SONT DANS LA CHAMBRE. CETTE DERNIERE EST EN TRAIN DE TELEPHONER A UN DE SES COPAINS.

LUCY (au téléphone) : Jeff Olsen a vraiment dit que j’étais chou ? T’es sûr ? Chou, pas mignonne ? Seulement chou ? (Mary prend le journal intime de Lucy et se met à le lire) Ben, je me contenterai de chou. (Mary éclate de rire) Je dirais plutôt ça d’un garçon. Je suis plutôt une …

MARY (en lisant un passage du journal intime): Une femme dont la nature sexuelle est enfouie sous un petit air enjoué.

MARY SE LEVE DE SON LIT EN ECLATANT DE RIRE. LUCY, FURIEUSE, COURT APRES ELLE.

LUCY : Donne-moi ça.

MARY (en lisant un passage du journal intime) : Ce n’est pas parce que je suis petite qu’il faut que mes émotions soient petites. (Eclats de rire)

MARY ET LUCY CONTINUENT À COURIR. PEU DE TEMPS APRES, CETTE DERNIERE A FINI PAR L’IMMOBILISER AFIN QU’ELLE LUI RENDE SON JOURNAL INTIME.

LUCY (furieuse) : Je te jure que j’en ai marre.

MARY CONTINUE À RIRE. LUCY S’EN VA TANDIS QU’ERIC ET ANNIE PARLENT DE L’AVENIR DE MATT.

ANNIE (à Eric) : Tu sais, Matt voudra habiter sur le campus.

ERIC : Non ! Non ! Non !

ANNIE : Eh bien, il peut s’il trouve un bon petit boulot.

ERIC : Un boulot ? Ho ! Non ! Non ! Non ! (Lucy arrive, toute excitée)

LUCY (en hurlant) : J’ai besoin d’une scie ou d’une très grosse corde ou de fil barbelé.

ANNIE : Je n’ai que de l’adhésif et des trombones.

LUCY (en hurlant) : De l’adhésif. Où est l’adhésif ?

ANNIE : Il est dans le meuble à côté du four.

LUCY : Aaah !

LUCY ACCOURT VERS L’ARMOIRE, L’OUVRE ET PREND L’ADHESIF. ELLE SORT DE LA PIECE, TOUTE CONTENTE.

ERIC : Je ne veux même pas savoir.

SIMON ARRIVE AVEC UNE PAUVRE PETITE FILLE ERRANT DANS LA RUE.

SIMON : Regardez ce que j’ai trouvé. (Eric et Annie regardent attentivement la jeune fille) Je peux la garder ? (Aboiement de Happy – air terrifié d’Eric et Annie)


 


 

GENERIQUE


 


 

LE SERGENT MICHAELS EST ARRIVE DANS LA MAISON DES CAMDEN.

Sgt. MICHAELS : Rien du tout. Même pas un nom.

SIMON : Non, elle ne parle pas. Elle ne m’a encore rien dit. J’étais en train de marcher dans la rue et elle est venue vers moi. Alors, on la garde ?

ERIC : Aaah ! Non, Simon. Ca, je ne crois pas.

SIMON : Ce n’est pas juste. T’as dit à grand-mère et au Colonel de garder George.

ERIC : Mais c’était différent.

SIMON : Je ne vois pas en quoi.

ERIC : C’était différent parce que George était orphelin.

SIMON : Mais tu crois qu’elle a des parents ? Quel genre de parents iraient laisser leur fille traîner dans les rues, affamée et toute sale ? Je suis sûre qu’elle est orpheline. Je le sens bien et j’en suis même sûre.

Sgt. MICHAELS : Pour le bien de cet enfant, on doit chercher un peu plus loin que ça.

SIMON : Pourquoi ? Même si elle a des parents, ils ne doivent pas la reprendre. Quand quelque chose vous appartient, vous devez vous en occuper. C’est la loi.

Sgt. MICHAELS : Hm ! Pas exactement.

SIMON (à Eric) : Si je ne m’occupais pas bien de Happy, tu m’en enlèverais la garde, pas vrai ?

ERIC : Exact.

SIMON : Si je ne la nourrissais pas … et si je la laissais traîner dans les rues, un type de la fourrière la prendrait et il irait la proposer à une autre famille que la nôtre. Pourquoi ce n’est pas la même chose pour un enfant ?

Sgt. MICHAELS : C’est généreux de ta part, Simon. Mais je dois d’abord faire tout ce que je peux pour retrouver sa famille.

SIMON : Je sais bien. Mais si personne ne la demande, on peut la garder ?

ERIC : Pour le bien de cette petite, on doit prier pour retrouver ses parents.

SIMON (persévérant) : Je ne partage pas ton point de vue. Je veux la garder.


 

EN CE TEMPS-LA, ANNIE S’EST OCCUPEE DE LA PETITE FILLE AFIN DE LA RENDRE JOLIE ET PROPRE. ON LA VOIT EN TRAIN DE LA PEIGNER ET L’EMBRASSER.

ANNIE : Attends ! Parmi toutes ces robes, laquelle préfères-tu ? (Sans un mot, elle montre du doigt, la robe bleu clair) Celle-ci que j’aurais choisie … et elle va très bien avec tes yeux. Tu vas être très belle dedans.

ELLES SE FONT DES CALINS.


 

LUCY SE MET À COLLER DE L’ADHESIF SUR LE TAPIS DE LA CHAMBRE. ROSIE ARRIVE ET S’EN APERCOIT.

ROSIE : Mais qu’est-ce que tu fais ?

LUCY : Eh bien, je suis en train de prendre mon propre destin en main.

ROSIE : Ah ! Parce que ça passe par le fait de mettre de l’adhésif sur la moquette ?

LUCY : Je suis en train de diviser la chambre en deux. J’ai besoin de marquer mon territoire. J’ai besoin de mon propre espace.

ROSIE : Eh bien, c’est inutile de songer à venir t’installer dans ma chambre. Je viens de mettre Simon dehors et j’en suis très contente.

LUCY : Ah ! Je veux bien te croire, mais si j’étais toi, je ferais attention.

ROSIE : Qu’est-ce que tu veux dire ?

LUCY : Eh bien, si la nouvelle copine de Simon vient habiter ici, elle sera ta nouvelle camarade. Bienvenue à la pension de famille des Camden.

ROSIE QUITTE LA PIECE ET CROISE ANNIE DANS LE CORRIDOR.

ROSIE : La copine de Simon ne va pas venir vivre avec nous ?

ANNIE : Non, ma chérie. On est en train de rechercher ses parents.

ROSIE : Je peux aider à chercher, si vous voulez. Je suis douée pour trouver les choses.

ANNIE : Ca, c’est vraiment très mignon. Je te tiendrai au courant. (Elle l’embrasse)


 

MATT REVIENT À LA MAISON. IL CROISE ANNIE DESCENDANT DES ESCALIERS.

MATT : Ah ! Je voulais te dire que je voyais une fille, ce soir et j’aimerais qu’on puisse rester ici.

ANNIE : Très bien.

MATT : Euh … maman, ça veut dire qu’on ira dans ma chambre.

ANNIE : Bien sûr … Oui … euh … c’est … c’est normal. Euh … je comprends. Tu vas dans ta chambre, oui. Par ailleurs, tu as presque dix-huit ans. On a fait notre travail. On te fait confiance.

MATT : Je suis content que tu le prennes comme ça parce que j’ai besoin d’un peu d’intimité. (Eric arrive. Il entend tout)

ERIC : Bien sûr. L’intimité, c’est bon pour tout le monde … de temps en temps. (Annie ricane) Et puis au fait euh … toutes mes félicitations pour ton admission à l’université.

MATT : Ouais, c’est génial. Enfin, surtout au cas où je déciderai de ne pas changer d’état.

ANNIE : Hm !

MATT : Je te signale que je suis admis aussi dans les autres.

ERIC : Oui, mais celle-ci est la meilleure. C’est vrai, il s’agit d’une très grande université. Pourquoi il faudrait que tu ailles chercher hors de cet état ?

MATT : Euh … ouais. Pourquoi aller faire une chose aussi insensée ? (Matt s’en va)

ANNIE : Il voit une fille, ce soir et il désire la recevoir dans sa chambre.

ERIC : Je crois qu’il s’agit d’un test pour voir s’il peut trouver une excuse pour aller vivre loin d’ici.

ANNIE : Je le sais et je te jure qu’on va le passer, ce test. Même ça nous est difficile. (Annie et Eric se serrent la main)

ERIC : Je suis passé à la police pour consulter les dossiers des disparitions d’enfants et des « on recherche », voire même les accélérer.

ANNIE : Je ne crois pas que Simon soit ravi de tout ça.

ERIC : Sûrement pas. Demain, petit-déjeuner à deux ?

ANNIE : Oui, noté.

ILS S’EMBRASSENT. ERIC S’EN VA. ANNIE POUSSE UN ENORME SOUPIR.


 

LUCY ET MARY CONTINUENT À SE DISPUTER.

LUCY : Je crois que tout le monde est d’accord là-dessus. Un journal intime, c’est privé.

MARY : Non, la chose sur laquelle tout le monde est d’accord, c’est qu’on ne laisse pas traîner son journal intime. On doit le mettre sous cadenas. C’est tout !

LUCY : Je ne savais pas qu’il fallait un cadenas.

MARY : Oh ! Il en faut un si tu ne veux pas que les gens continuent à profiter de tes pensées.

LUCY : Qu’est-ce que tu dis? D’en profiter ? Tu l’as déjà fait pleins de fois.

MARY : Oh ! Non seulement j’ai dû le faire pleins de fois, mais il faut bien que tu saches que le reste de la famille a dû jeter un œil dessus parce que t’arrêtes pas de le laisser traîner dans toute la maison.

LUCY : Je n’avais pas réalisé que je vivais avec des personnes si indiscrètes. Dès l’instant où Matt va s’en aller d’ici, je me réfugierais dans le grenier.

MARY : Aaah non ! Je suis désolée. Je suis ton aînée, je suis en tête de liste.

LUCY : Papa et maman ne feront pas encore le coup de l’ancienneté, cette fois-ci. Ils ont presque laissé Simon vivre là-haut. Pourquoi ils ne me le permettraient pas ?

MARY : Mais peut-être à cause de ta … nature sexuelle qui est cachée sous ton … (Elle ajoute en criant) petit air enjoué.

LUCY : Tais-toi ! Ca suffit ! Je t’interdis de t’occuper de mes affaires.

MARY : Ho ! Ce sera facile. Je n’aurai qu’à sortir, une chose que toi, tu ne peux pas faire, parce que si tu as bien remarqué, la porte est dans ma partie réservée.

MARY OUVRE LA PORTE DE LA CHAMBRE, FAIT DES ALLER ET RETOUR EN GAMBADANT JUSQU'À CE QUE LUCY SORTE DE LA PIECE. UNE FOIS QUE CETTE DERNIERE EST SORTIE, MARY FERME BRUSQUEMENT LA PORTE ET LUI BLOQUE L’ENTREE.

LUCY (en frappant plusieurs fois à la porte) : Laisse-moi entrer.


 

DANS LA CHAMBRE DES PARENTS, LA PETITE AMIE DE SIMON SE REGARDE DANS LA GLACE. SIMON FRAPPE A LA PORTE ET ENTRE.

SIMON : Wouah ! Je te trouve très jolie.

VOYANT QU’ELLE NE PARLE PAS, SIMON ESSAIE DE LA FAIRE REAGIR EN FAISANT UNE GRIMACE. CA NE MARCHE PAS NON PLUS. IL ESSAIE PAR UN AUTRE MOYEN.

SIMON : Happy ! Happy ! Assis ! Assis !

HAPPY EST ALLONGEE SUR LE SOL. LA PETITE FILLE NE REAGIT TOUJOURS PAS. SIMON, DESESPERE, HAUSSE LES EPAULES, PUIS FAIT UNE AUTRE TENTATIVE. CETTE FOIS, ELLE SE MET À RIRE.

SIMON : Oui, chien, je suis plutôt marrant. Certains pourraient même dire « charmant ». (Rosie arrive)

ROSIE : Oui, alors, le prince charmant, qu’est-ce qu’on va faire ?

SIMON : On est occupé, là.

ROSIE : Elle a craqué ou quoi ?

SIMON : Craqué ?

ROSIE : Est-ce qu’elle parle, bouge les lèvres, émet des sons ?

SIMON : Pas un mot.

ROSIE : Peut-être que je peux la faire parler et qu’elle dira où sa vraie famille se trouve.

SIMON : Pas question. Elle reste ici. Et c’est inutile d’espérer la partager avec moi. Je l’ai trouvée, elle m’appartient.

ROSIE : Très bien, mais de ton côté, c’est inutile d’espérer qu’elle dorme dans ma chambre.

SIMON : Mais je le sais ça. (Elle s’approche de Rosie pour lui dire de partir) Salut ! (Rosie s’en va)


 

ERIC EST AU POSTE DE POLICE, OCCUPE A EXAMINER LES DOSSIERS D’ENFANTS DISPARUS.

Sgt. MICHAELS (à Eric) : Tenez ! Commencez à regarder là-dedans.

ERIC : Ce sont tous des enfants disparus ?

Sgt. MICHAELS : Simplement ceux qu’on n’a pas encore fait entrer dans l’ordinateur.

TOUT À COUP, UN HOMME S’EMBARQUE AU COMMISSARIAT POUR QU’ON L’AIDE À RETROUVER SA FILLE.

L’HOMME (en hurlant) : Mon bébé ! Que quelqu’un fasse quelque chose. Que quelqu’un m’aide, s’il vous plaît. J’ai perdu ma petite fille. Elle a besoin de moi. J’ai besoin d’elle. Il faut que je la récupère.

Sgt. MICHAELS : Pouvez-vous décrire votre fille ?

L’HOMME (en hurlant) : Brune des cheveux, pas plus haute que ça. Elle a de beaux … de beaux grands yeux bleus sombres. Elle s’appelle Sarah, Sarah James. Avez-vous vu ma Sarah ? Oooh … Oooh …

L’HOMME S’ECROULE SUR LE SOL. ERIC ET LE Sgt. MICHAELS SE RENDENT COMPTE QUE CET HOMME SENT L’ALCOOL. PLUS TARD, CE DERNIER SE REND À L’HOPITAL OU IL PARLE A UNE INFIRMIERE.

Mr. JAMES (appelé « l’homme ») : Je vous l’ai déjà dit, j’ai besoin d’un verre. Je souffre, j’ai très mal.

L’INFIRMIERE : Je vous l’ai dit, Mr. James. Je ne peux pas vous servir à boire. (Mr. James soupire)

ERIC : Peut-être que je peux le calmer.

L’INFIRMIERE : Aaah ! Eh bien, je vous dis bon courage. (Elle s’en va)

Mr. JAMES : Qui êtes-vous ?

ERIC : Je m’appelle Eric Camden. Je suis pasteur … C’est moi qui ai votre fille.

Mr. JAMES : Vous avez trouvé Sarah ?

ERIC : C’est mon fils qui l’a trouvée. Elle errait dans la rue. Elle était … fatiguée, affamée et elle semblait avoir besoin d’aide.

Mr. JAMES : Le seul qui puisse l’aider, c’est moi. Vous ne pouvez pas la garder, c’est ma fille. Il faut que je la récupère.

ERIC : Apparemment, vous avez un petit problème. Et votre fille serait peut-être mieux avec sa mère.

Mr. JAMES : (Rire) Ecoutez, je n’ai aucun problème. Vous avez un problème. Personne ne sait où est sa mère. Et même si vous saviez, elle nous a laissés quand Sarah a été encore bébé. Alors, le seul parent que Sarah connaît, c’est moi. Elle aime son ivrogne de père et personne ne pourra nous séparer … non personne. (Eric quitte la chambre d’hôpital)


 

DANS LA SOIREE, ANNIE SE FAIT DES POP-CORNS. JUSTE AU MOMENT OU ELLE S’APPRETE A METTRE UNE CASSETTE VIDEO POUR L’ARRIVEE D’ERIC, MATT ARRIVE AVEC SA NOUVELLE PETITE AMIE.

MATT : Maman, voici Molly. Molly, voici maman.

ANNIE : Aaah ! Bonjour, Molly

MOLLY (en lui serrant la main) : Bonjour.

ANNIE : Je suis Annie, je suis contente de vous connaître.

MOLLY : Merci.

ANNIE : Je suppose que vous n’avez pas connu Matt à l’école ? (Molly se met à rire)

MATT : En fait, Molly a déjà quitté l’école.

MOLLY : Et j’ai vingt-trois ans.

MATT : Oui, on s’est rencontré dans une cafétéria.

MOLLY : Et celle où je travaille, je suis Miss Mousse et je fais les cappuccinos et toutes les choses qui ont besoin de mousse. (Rire) C’est plutôt marrant, mais ce n’est pas payé des masses. Alors, je suis encore chez mes parents, moi aussi.

ANNIE (ne sachant pas quoi dire) : Euh …  

MOLLY (en riant) : Hi ! Hi !

MATT (à Molly) : Euh … tu sais, on … on va aller dans ma chambre. On va écouter un peu de musique, se détendre. On sera tranquille.

ANNIE : Non, à moins bien sûr que vous préfériez vous détendre avec euh … ton père et moi, hein. La mélodie du bonheur ? (Molly rit)

MATT : Peut-être une autre fois.

MOLLY : Absolument. Rodgers et Hammerstein sont trop tartes. Hi !

MATT ET MOLLY S’EN VONT.

ANNIE (choquée) : Trop tartes. (Après qu’ils soient montés) Et même si c’est difficile, il faut tenir le coup.

JUSTE AU MOMENT OU MATT ET MOLLY S’APPRETENT A ALLER DANS LA CHAMBRE, LUCY LES APERCOIT DANS LE CORRIDOR. LA PORTE DE LEUR CHAMBRE ETAIT RESTEE OUVERTE.

LUCY : Très bien. Temps mort. Est-ce que t’as vu ça ? Matt était avec une fille et ils vont dans sa chambre. Une fille dans sa chambre pour y faire Dieu sait quoi. Crois-tu que papa et maman sont au courant ? Eh ben, ça m’étonnerait. S’ils le savaient, ils interviendraient tout de suite, non ? (Mary n’entend pas) Y aurait-il de nouvelles règles ou quoi ? (Mary n’entend pas) Hé ! Ho ! Tu rêves ? Est-ce que t’as entendu ce que j’ai dit ? Matt est passée avec une fille. Ils vont dans sa chambre. Tu vas me répondre, oui ou non ?

MARY : J’aimerais te parler de Matt et de ce que je sais à propos de sa petite amie, mais il semble que la ligne que tu as décidé de tracer au milieu de cette pièce passe comme une sorte de barrière sonore. Alors, tu n’as qu’à noter ça dans ton journal intime et je le lirai quand j’en aurais l’occasion.

DISCRETEMENT, SIMON ARRIVE DANS LE CORRIDOR. SANS UN MOT, IL APPELLE SARAH (LA PETITE FILLE) ET LUI DONNE DES BONBONS. ENSUITE, ILS ENTRENT DANS LA CHAMBRE (CELLE DE SIMON). CE DERNIER LUI DONNE LE PAQUET DE BONBONS.

SIMON : Ca, c’est ma chambre. C’est plutôt impressionnant, non ? Tu peux rester ici aussi longtemps que tu veux. Vraiment ! Aussi longtemps que tu veux. (Sarah ne dit toujours rien)


 

DANS LA CUISINE, ANNIE SE SERT À BOIRE. ERIC ARRIVE.

ANNIE : Hm ! Je commence à m’inquiéter. Tu as parlé à son père ? (Eric l’embrasse et se sert aussi à boire)

ERIC : Oui. Et la copine de Simon a un nom : Sarah. La police essaie de retrouver la trace de la mère en espérant qu’elle ne soit pas alcoolique comme le père. J’aimerais qu’elle vienne ici avant que l’hôpital n’ait plus aucune raison de retenir cet homme.

ANNIE : La police ne va pas le laisser venir la récupérer ?

ERIC : J’espère que non. J’espère que les services sociaux vont intervenir.

ANNIE : Et si c’est le cas ?

ERIC : Il devra accepter de suivre une cure et prouver qu’il peut l’élever.

ANNIE : Oui, et si c’est le cas ?

ERIC : Ils vont lui rendre sa fille.

ANNIE : Mais si ce n’est pas le cas ?

ERIC : Ils la mettront dans une famille d’accueil.


 

MATT ET MOLLY SONT DANS LA CHAMBRE. BIEN TRANQUILLEMENT, ILS ECOUTENT DE LA MUSIQUE. JUSTE AU MOMENT OU ILS S’EMBRASSENT, ROSIE ARRIVE ET INTERROMPT L’AMBIANCE.

ROSIE : Bon, alors, qu’est-ce qu’on fait ?

MATT : Eh bien, on ne fait rien et toi, tu vas redescendre vite fait au salon.

ROSIE : Je n’ai rien à faire. Je pourrais rester avec vous deux ? Mais, s’il te plaît, s’il te plaît !

MOLLY : Oui, bien sûr.

MATT : Non. (Rosie s’assied sur le divan. Elle se met entre eux)

MOLLY (à Matt) : Est-ce que c’est ta petite sœur ?

MATT : C’est la première fois de ma vie que je la vois.

ROSIE : Si, je suis sa sœur, je suis Rosie. Comment tu t’appelles ?

MOLLY : Molly.

MATT : Et moi, je m’appelle Matt. Au revoir, Rosie.

ROSIE : Molly ? C’est un joli nom. J’avais une poupée du même nom. Mais là, elle n’a plus de tête. C’est dommage.

MOLLY : Mais comment ça se fait ?

ROSIE : C’est moi qui l’aie enlevée.

MOLLY : Oooh ! Ca, c’est plutôt cruel. Je faisais pareil avec mes poupées. Aaah ! Elle est vraiment craquante. Comment tu peux résister ?

MATT : Je ne peux pas. Excuse-moi, je reviens tout de suite. (Matt quitte la chambre)

ROSIE : Il n’y a pas de salle de bain, ici.

MOLLY : Oooh !

MATT ENTRE DANS LA CHAMBRE DE MARY ET LUCY.

MATT : L’une d’entre vous peut-elle s’occuper de Rosie ?

LUCY : Pourquoi je le ferais ? As-tu vu les conditions dans lesquelles je dois vivre ? Les gens qui sont dans les taudis de Calcutta ont plus d’intimité et pourtant, ils vivent dans la rue.

MARY : Moi, je ne voudrais pas faire quelque chose qui risquerait de t’encourager à rester à la maison l’an prochain parce que j’ai vraiment hâte de m’installer dans ta chambre.

LUCY : Tu ne prendras pas cette chambre. C’est moi qui la prendrais. Je mettrai un coffre-fort dedans et j’y planquerais mon journal intime.

MATT (en colère) : Mais vous êtes complètement malade !

MATT FERME LA PORTE, TANDIS QUE LUCY ET MARY SE REGARDENT SANS DIRE UN MOT. ALORS QU’ANNIE ET ERIC SONT EN TRAIN DE REGARDER LE FILM, MATT ARRIVE.

ERIC : Alors ? Comment ça marche là-haut ?

MATT : Eh ben, Rosie a cassé l’ambiance. C’est un coup monté.

ANNIE : Quoi ?

MATT : Rosie a carrément tout interrompu d’un seul coup.

ANNIE : Ah ! Je vais la chercher.

ERIC : Oui. (Film interrompu)

MATT (à Annie) : Mais à quoi jouent les vipères folles ? Il y a de l’adhésif en plein milieu de leur chambre.

ANNIE : Je m’occupe de ça.

MATT : Oui.

ANNIE (à Eric) : Parle avec lui.

ERIC : Quoi ?

ANNIE (en faisant des signes) : Je reviens. (Elle s’en va)

ERIC : Ah ! … Alors, comment vont les … les Saints Apôtres ?

MATT : Quoi ?

ERIC : Euh … non. C’est … c’est histoire de faire la conversation. Elle a interrompu quelque chose, hein ?

MATT : Il ne sera jamais question de sexe dans cette maison.

ERIC : Ravi de t’en entendre dire. Pourtant, euh … dans cette maison, il semble se passer des tas de choses bizarres. T’as envie qu’on parle ? (Matt s’assied et soupire)

MATT (avec une voie nasillarde) : Comment vont les Saints Apôtres, hein ?

AVANT D’ALLER CHEZ MOLLY ET ROSIE, ELLE ENTEND UNE CONVERSATION DE MARY ET LUCY.

LUCY (entendue du corridor) : T’es pas la patronne.

MARY (entendue du corridor) : Alors là, tu te trompes. Je suis la plus âgée, je suis la patronne. Si je dis à Simon, à toi ou à Rosie de faire un truc, vous devez le faire.

LUCY : Alors, pourquoi ne pas les choisir, eux, plutôt que moi ?

MARY : Parce que toi, tu es dans cette chambre avec moi.

ANNIE QUI A TOUT ENTENDU, OUVRE LA PORTE.

ANNIE : Pour votre information, c’est moi la patronne et ça s’arrête là.

LUCY : Maman, si Matt va habiter ailleurs, je peux avoir sa chambre ?

MARY : Maman, je suis en tête de liste

ANNIE : Vous vous disputez pour rien. Matt n’ira pas habiter ailleurs.

MARY : Que … euh …

ANNIE : Quoi ?

MARY : Maman, Matt va être trop vieux pour habiter à la maison.

ANNIE : Mais il n’a que dix-sept ans.

LUCY : Presque dix-huit. Tu veux attendre qu’il ait trente ans. Est-ce que tu sais qu’il y a une femme là-haut dans sa chambre ?

ANNIE : Oui. Et savez-vous qu’elle a vingt-trois ans et qu’elle vit encore chez ses parents ?

LUCY : Il n’est pas question que j’habite encore à la maison à vingt-trois ans.

MARY : Aaah non, pas question.

ANNIE : Eh bien, au moins, vous êtes d’accord sur quelque chose. C’est un début. (Elle enlève la bande d’adhésif) Je veux que vous vous fassiez mutuellement des excuses et tout de suite. Allez ! (Elle s’en va)

LUCY : Je suis désolée de ne jamais te faire confiance.

MARY : Eh bien, je regrette que tu sois si mesquine parce que j’aurais aimé m’inspirer une bonne fois des émotions grandioses qui sort d’un corps aussi petit.

LUCY : Ah oui ?

MARY : Mouais.

LUCY : Tu sais où était la ligne ? Alors, tu ferais bien de ne pas la dépasser.

MARY : Hum !

ENTRETEMPS, ROSIE ET MOLLY SE MET A DANSER ET A RIRE.

MOLLY : Allez ! T’as compris. Continue. (Peu de temps après, Annie arrive)

ANNIE : Excusez-moi.

MOLLY : Oui, Annie. (Musique arrêtée)

ROSIE : Veux-tu voir la nouvelle danse que Molly vient de m’apprendre ?

ANNIE : Oh ! Une autre fois, peut-être.

ROSIE : Molly coupe la tête de ses poupées, elle aussi.

ANNIE : Oh ! Mais c’est charmant … Euh … ma chérie, je crois que Molly et Matt ... euh … ont envie d’être un peu seuls.

MOLLY : Oh ! J’aime bien les enfants et j’ai hâte d’en avoir moi-même. (Matt arrive à cet instant)

MATT : Merci, maman.

ANNIE : Euh … de rien. Euh … vous … vous êtes sûrs que vous ne voulez pas voir ce film ?

MOLLY : Ah ! … Hem !

MATT : Maman ! (Il lui fait signe de partir)

ANNIE : Oui … euh …

MATT : Euh … (à Rosie) : Allez ! (Rosie retire les chaussures de Molly et les lui rend)

MOLLY : Oh ! (Rosie est prête à partir)

ROSIE : Désolé, Molly. On s’éclatera toutes les deux une autre fois.

ANNIE : Oui … une autre fois. (Elles sortent de la pièce. Annie ferme la porte)

MOLLY : (Elle rit avec Matt) Tu sais, je trouve que t’es … vraiment mignon, mais … j’ai vingt-trois ans et je vis encore avec mes parents, alors, j’essaie d’éviter de voir des garçons qui habitent chez leurs parents.

MATT : Mais mes parents ne sont pas comme les tiens. Ils … ils essaient de me retenir chez eux alors que tes parents essaient de te faire déménager.

MOLLY (en souriant) : Hmm ! (Ils s’embrassent)


 

SIMON ET SARA SONT EN TRAIN DE S’AMUSER DANS LA CHAMBRE. ERIC FRAPPE A LA PORTE.

ERIC : Ca va ?

SIMON : Oui, papa. (Il entre)

ERIC : Il faut qu’on parle.

SIMON : Elle aussi ?

ERIC : A vrai dire, ton amie a un nom : Sarah … Sarah James. C’est bien ça, ma chérie ?

SARAH : Oui. S’il vous plaît, ramenez-moi vite chez mon papa. Il a besoin de moi et je n’aurais pas dû le laisser tout seul.

SIMON : Bon, c’est très bien. Elle a un papa. Les pères peuvent se prendre en main tout seul.

SARAH : Mon papa, il est très malade et il a toujours besoin de nourriture. Alors, il faut que j’aille avec lui et que je demande un peu d’argent aux passants pour qu’on puisse s’acheter des choses.

SIMON : Mais de quoi il souffre ? Qu’est-ce qui ne va pas ?

SARAH : Je ne sais pas mais s’il n’a pas assez à boire, ça lui fait vraiment mal. (Simon se lève)

SIMON (à Eric) : On ne peut pas la laisser rentrer, même si c’est qu’elle veut faire. Promets-moi que non.


 

ERIC ET ANNIE SE PARLENT DANS LA CUISINE.

ERIC : À quelle heure est partie Molly ?

ANNIE : Je ne sais pas. Et ne demande pas à Matt. Nous devons faire comme si nous étions ravis qu’il ait eu l’idée de recevoir une femme dans sa chambre.

ERIC : Eh ben, j’espère qu’il ne nous a pas entendus quand elle est partie. (Annie se retourne) Et comment ça se fait que de ne pas oser faire de bruit soit aussi …

ANNIE : Excitant ?

ERIC : Oui. (Ils s’embrassent) Il y a beaucoup de … d’agitation dans cette maison.

ANNIE : Euh … oui. Ah ! C’est une bonne chose qu’on soit marié.

ERIC : Tu sais, ce n’est pas tellement … La fille dans la chambre qui m’embête, disons que c’est … la fille qui est dans ma maison au-dessus de ma tête.

ANNIE : Hm ! On peut installer une chambre dans le garage pour Matt.

ERIC : Ou on peut le laisser aller vivre ailleurs.

ANNIE : Est-ce que c’est moi qui dois choisir ?

ERIC : J’ai peur que oui.

ANNIE : Eh bien, la fille dans la chambre, ça ne me gêne pas du tout.

ERIC : Menteuse.

ANNIE : Où est-ce que tu vas ?

ERIC : Je dois voir le sergent Michaels à la caravane de Sarah. (Annie le regarde en souriant) Oui, il a besoin de mon aide. C’est une mission officielle de police.

ANNIE : Oui … menteur.

ERIC : Mais non, c’est … c’est … c’est …

ANNIE : Menteur.

ERIC : Non, non, c’est bien … c’est … c’est … c’est la police, il faut le croire.

ANNIE : Menteur.

ILS S’EMBRASSENT. ERIC S’EN VA. AVEC LE Sgt. MICHAELS, IL SE REND PRES DE LA CARAVANE DE SARAH.

Sgt. MICHAELS : Le juge a rechigné à me donner un mandat. Les motifs ne lui semblaient pas suffisants. Eric, je crois qu’on doit laisser ça aux services sociaux.

ERIC : Je veux juste regarder.

Sgt. MICHAELS : Vous cherchez quoi ?

ERIC : Des motifs suffisants. Qui sait ? Il peut y avoir d’autres personnes qui vivent ici. On va peut-être nous faire entrer.

Sgt. MICHAELS : Et alors, quoi ?

ERIC : Je ne sais pas.

LA VOIX DU PARLOPHONE : Allo. Ici, le Central.

ERIC : On vous parle, on dirait.

LA VOIX DU PARLOPHONE : On nous signale un vol à l’étalage dans le centre-ville.

ERIC : Oh !

LA VOIX DU PARLOPHONE : Nos deux voitures qui se trouvent contre la limite, après la quinzième, doivent se diriger vers la boutique de mode « chez George » …

ERIC : Oh ! Regardez ! La porte est ouverte.

C’EST A CE MOMENT-LA QUI LES DEUX HOMMES ENTRENT DANS LA CARAVANE ET Y VOIENT LE GRAND DESORDRE LA-DEDANS : NOURRITURE TRAINANT SUR LA TABLE, SUR LE LIT, EMBALLAGES VIDES ET JOUETS PAR TERRE, DES BOUTEILLES D’ALCOOL VIDE.

UNE VOIX : Appel urgent pour le Sgt. Michaels.

Sgt. MICHAELS : Oh ! C’est pour moi. Je reviens tout de suite.

LE SERGENT MICHAELS S’EN VA PENDANT QUELQUES MOMENTS. ERIC CONTINUE SON INSPECTION DANS LA CARAVANE. IL APERCOIT EGALEMENT UN RAT EN SOULEVANT UNE BOUTEILLE DE BIERE VIDE TRAÏNANT SUR LE MEUBLE. APRES QUELQUES SECONDES, LE Sgt. MICHAELS ARRIVE.

Sgt. MICHAELS : Voulez-vous d’abord la bonne ou la mauvaise nouvelle ?

ERIC : D’abord la mauvaise.

Sgt. MICHAELS : Il n’y a pas de mère. Elle est morte d’une overdose il y a deux ans à Manhattan.

ERIC : Mais … il y a une bonne nouvelle.

Sgt. MICHAELS : C’est une bonne nouvelle qui peut être bonne, il faut voir. Joe James a sa mère qui est en ville. Alors, Sarah a une grand-mère. Je ne sais pas dans quelle condition elle vit.

ERIC : On va le découvrir.

Sgt. MICHAELS : Oui.


 

MATT LIT LE JOURNAL EN SE RACLANT LA GORGE. ANNIE LUI PREPARE A MANGER.

ANNIE : Allez, je t’écoute.

MATT : Il faut que je parte d’ici. C’est comme une prison.

ANNIE : Eh bien, arrête de tousser et dis-moi vraiment ce que tu penses.

MATT : Il est temps pour moi de vivre seul.

ANNIE : Je suppose que tu vas toujours à l’université du Texas ?

MATT : Tennessee, l’université du Tennessee.

ANNIE : Oui, oui, c’est vrai. Je crois que tu peux trouver un travail et … et payer ta chambre au campus ou partager un appartement avec quelqu’un.

MATT : Et toi et papa, vous seriez d’accord ?

ANNIE : Euh …

MATT : Dis-moi sincèrement ce que tu penses.

ANNIE : Tu sais quels sont les choix ? Tu as travaillé vraiment très dur. Alors, je te fais confiance pour faire le bon choix. Mais je ne crois pas que, pour rentrer à l’université, tu doives traverser tout le pays histoire d’être indépendant et loin de ta famille.

MATT : Je vais y réfléchir.

TOUT A COUP, MOLLY FAIT SIGNE A MATT, UNE PIECE PLUS LOIN. ANNIE EST SURPRISE.

ANNIE : Ah ! Molly est restée ici.

MATT : Oui, mais … mais … elle … elle n’a fait que dormir. Moi, j’ai dormi dans le salon. La couverture est encore pliée au bout du canapé. Tu peux vérifier.

ANNIE : Bon, je monte voir Simon et Sarah. Nous reparlerons de tout ça plus tard.

MATT : Oui, quand papa reviendra.


 

MARY FRAPPE BRUSQUEMENT A LA PORTE.

MARY : Lucy, laisse-moi entrer. (Annie arrive)

ANNIE : Mais qu’est-ce …

MARY : Lucy m’empêche de rentrer.

ANNIE (en criant) : Lucy ! (Elle frappe à la porte) Ouvre cette porte immédiatement. (Lucy finit par l’ouvrir. Annie et Mary entre dans la pièce) Mais qu’est-ce qui vous arrive, toutes les deux ? Hier soir, ne vous ai-je pas déjà dit qui était la patronne ? Et la patronne vous dit de vous faire des excuses et d’oublier.

LUCY : J’avais besoin d’une minute pour ranger quelque chose, alors, j’ai fermé la porte.

MARY : C’est la boîte à chaussures sur l’armoire.

LUCY : Elle lit mon journal intime.

MARY : Je ne vais aller le sortir de cette boîte pour le lire. Je ne l’ai lu que quand il traînait au milieu de la chambre. C’est le truc un peu débile genre « je suis petite, mais je suis en train de penser au sexe sans arrêt ».

LUCY : Il y a bien pire, hein. Matt était avec une fille dans sa chambre.

MARY : Il a dormi dans le salon. Je l’ai vu, ce matin. (Lucy lui fait la grimace)

ANNIE : Euh … peut-être qu’il faut que nous parlions de sexe.

LUCY : Vraiment ?

MARY : Maman, on n’a encore couché avec personne.

ANNIE : Oui, mais vous pourriez être tentées de le faire, un moment ou un autre.

MARY : On peut attendre pour en parler ? Je viens de manger.

ANNIE : Ah ! Bon ! Très bien.

LUCY : Alors, peut-être que tu vas nous raconter un bon truc.

ANNIE : Un bon truc ? (Mary regarde Lucy)

LUCY (à Mary) : Quoi ? Toi, t’as le basket-ball … (à Annie) Je ne sais pas. Je n’y connais rien, moi, à ce truc-là. Je ne connais que la biologie.

ANNIE : Euh … laissez-moi vous raconter une histoire. Je me souviens de cette nuit de tempête sinistre dans cette maison.

MARY : Wouah ! Je sens que le flash-back ne va pas tarder. (Elle reçoit une petite tape)

ANNIE : On était là depuis quelques années, mais c’était assez effrayant parce que l’électricité était coupée et ton père est arrivé vraiment très tard. Juste après avoir mis cette jeune fille au lit, après le biberon de minuit, (Annie taquine Mary qui ne se laisse pas faire) alors, il a débarqué et il m’a fait des excuses pour m’avoir laissé toute seule. Il était avec Mme Bink à l’hôpital. Elle venait d’être opérée du cœur. Et il a dit que tout ça était surréaliste. Comme je n’avais l’air de comprendre pourquoi c’était surréaliste, il s’est esclaffé et il a vu que j’avais oublié que c’était le jour de la Saint-Valentin. Ca m’était sorti de la tête parce que j’étais une jeune maman et je devais être euh … trop occupée pour m’en souvenir. Et il a sorti un caramel de la poche de son manteau et il a dit que c’était tout ce qu’il avait eu le temps d’acheter. Il avait pris ça au distributeur de l’hôpital. Je me souviens très bien que … quand on s’est embrassé, la pluie s’est arrêtée de tomber. Et ton père m’a serré dans ses bras. Je me suis sentie tellement aimée, tellement protégée, tellement heureuse.

LUCY : C’était ça, le bon truc ?

ANNIE : Ah ! J’y arrive, justement. C’était toi, le bon truc. C’est cette nuit-là que tu as été conçue.

LUCY : Et j’ai été conçue à la Saint-Valentin, alors ?

ANNIE : Eh bien, une heure ou deux après.

LUCY : Ca, c’est trop cool, hein. Pourquoi tu ne me l’as pas dit plus tôt ?

ANNIE : Eh bien, disons que … j’ai senti que c’était le moment de te montrer que quand on aimait vraiment quelqu’un, qu’on se sentait engagé et responsable. La sexualité, c’était très bon. (Lucy est fière d’apprendre ça)

MARY (un peu jalouse) : Bon. Et si on parlait de moi, hein ? Comment j’ai été conçue ?

ANNIE : Tu es encore trop jeune pour l’entendre. Peut-être que je le dirais à ton mariage.

LUCY : (Rire) J’ai été conçue à la Saint-Valentin. Hm ! J’adore.

MARY : Ca devrait faire une belle page dans le journal intime.

ANNIE VIENT DE QUITTER LA CHAMBRE DE LUCY ET MARY. ELLE ENTEND ROSIE QUI SE MET A CHANTER. CA LA FAIT RIRE.

ROSIE (en chantant) : Ah ! J’adore être dans ma chambre. Oh oui, qu’est-ce que je l’adore, ma chambre. Elle est complètement à moi et je suis toute seule. (Elle ouvre discrètement) la porte) Ah oui, j’adore ma chambre, j’adore m’y sentir toute seule, j’adore mon espace, me voir dans ma glace. J’adore ma chambre, c’est bon d’être toute seule.


 

PLUS TARD, ANNIE PARLE A SIMON ET SARAH.

ANNIE (à Simon) : Alors, tout va bien ?

SIMON : J’ai beau tout faire. Elle n’arrête pas de me demander de la ramener.

SARAH : Mon papa va se faire du souci. Il a besoin de moi. Il faut que je m’occupe de lui.

ANNIE (à Sarah) : Chérie, je pense que tout va très bien se passer. (Elle la prend dans ses bras) Le papa de Simon est en train d’essayer de trouver de l’aide pour ton papa, en ce moment.

SOUDAIN, ANNIE ENTEND CLAQUER LA PORTE : C’EST ERIC QUI VIENT AVEC UNE PERSONNE DE LA FAMILLE DE SARAH.

ERIC : Sarah, j’aimerais te présenter quelqu’un.

GRAND-MERE (à Sarah) : Sarah ! C’est moi, ta grand-mère … la maman de ton papa.

JUSTE AU MOMENT OU LA GRAND-MERE S’APPROCHE DE SA PETITE-FILLE, CETTE DERNIERE S’ENCOURT ET S’APPROCHE DE SIMON.

SARAH : Non ! Où est mon papa ? Je veux mon papa.

ELLE PLEURE. SIMON LA RECONFORTE. D’AUTRE PART, LA GRAND-MERE EST AUSSI EN LARMES. ELLE SE CONFIE À ERIC

GRAND-MERE (en pleurant) : Hm … hm … hm …Vous voyez, Sarah n’a pas envie de venir avec moi. Cet enfant a peur de moi. J’ai passé tellement de temps à me demander où elle était, de quoi elle avait l’air. Mais quelle importance ! Il est trop tard. Il n’a fait que l’isoler de tout le monde tout comme il s’est isolé lui-même. C’est sans espoir, Révérend. C’est comme mon fils, c’est sans espoir.

ERIC : Non. Rien n’est sans espoir. Croyez-moi, l’espoir, pour moi, c’est mon credo.

GRAND-MERE : Mais je suis vieille. Je ne peux pas prendre Sarah avec moi si elle n’en a pas envie. Et qu’est-ce qui se passera quand Joe sera saoul et qu’il viendra la reprendre ? Et s’il n’a pas confiance sur la personne qui s’occupera d’elle quand je ne serai plus de ce monde ?

ERIC : La chose la plus importante, c’est que vous êtes là pour Sarah, maintenant. Le reste, on s’en arrangera. On a le temps.

ERIC LA PREND DANS SES BRAS. SARAH, DE SON COTE, EST TOUJOURS PRES DE SIMON.

SARAH : Je voudrais voir mon papa, s’il vous plaît. Je ne veux pas aller avec cette grand-mère.

ANNIE : Et qu’est-ce que tu dirais si … si toi et moi et ta grand-mère, on allait à la cuisine et on faisait tes gâteaux préférés. Et comme ça, on fera sa connaissance. Je parie qu’elle est très gentille. De toute façon, tu ne t’ennuieras pas ce soir, tu vas rester ici.

SIMON (à Sarah) : Hé ! Faire des gâteaux, c’est très marrant, hein.

DEPUIS QUELQUES TEMPS, ROSIE ECOUTE AUX PORTES. SIMON S’EN APERCOIT.

SIMON : Ecoute, je vais revenir bientôt. Tout va bien se passer.

SIMON QUITTE UN MOMENT SARAH ET PUIS S’EN VA. IL ENTRAINE ROSIE DANS LA CUISINE.

SIMON : Ecoute, la grand-mère de Sarah est là mais elle ne la connaît pas. Alors, maman a décidé d’emmener Sarah à la cuisine avec la grand-mère. Et le coup des gâteaux avec maman, c’est magique. Alors, j’ai besoin de ton aide.

ROSIE : Tu t’en passeras. J’ai envie d’avoir quelques instants de solitude, ce soir.

SIMON : Je sais que j’ai été dur par rapport au fait de partager Sarah, mais elle a besoin de quelqu’un qui lui montre comment gérer tout ce truc de grand-mère, de mère et de fille. Je crois que tu es la seule qui puisse nous aider.

ROSIE : Est-ce qu’elle va vivre avec sa grand-mère ?

SIMON : J’espère bien. C’est mieux que de retourner auprès de son père.

ROSIE : Je croyais que t’allais la garder.

SIMON : Je le voudrais bien, mais … si on aime quelqu’un, il faut le laisser s’en aller. Et moi, j’aime Sarah et aussi dur que ce soit. C’est mieux si elle va chez sa grand-mère.


 

ERIC PARLE A MATT.

ERIC : Qu’est-ce que t’as fait, cette nuit ?

MATT : Si c’est parce que Molly a dormi ici et que tu veux qu’on en parle, on n’a rien fait. J’ai dormi dans le salon.

ERIC : Je sais. Ta mère me l’a dit quand je l’ai appelée cet après-midi.

MATT : Est-ce qu’il faut qu’on en parle ?

ERIC : Oui, mais pas ici.

MATT : Où ?

ERIC : Allez, viens. On va en mission. (Matt et Eric s’en vont)


 

ROSIE ET SARAH SONT DANS LA CUISINE AVEC ANNIE ET LA GRAND-MERE.

ANNIE : Très bien. J’ai besoin d’une tasse de sucre.

ROSIE : Bon, dis-moi. Et l’œuf, on peut le casser ?

ANNIE : Bien sûr.

ROSIE (à Sarah) : Tu vois, je te l’ai dit. Les mamans sont cool et les grand-mères, encore plus cool. Elles te permettent pratiquement de tout faire. Elles ne te crient jamais dessus et elles te laissent manger tout ce que tu veux. (Rosie et Sarah vont dans le réfrigérateur)

ANNIE (à la grand-mère) : Est-ce que ça va ?

GRAND-MERE : Oui … Oh non. (en pleurs) Je ne peux pas dire combien de fois j’ai rêvé d’une pareille chose.

ANNIE (la réconfortant) : Ca va très bien se passer.

GRAND-MERE : Je disais ça aussi pour mon fils, mais ça ne s’est jamais … jamais arrangé.

ROSIE ARRIVE AVEC LES ŒUFS. ELLE ET SARAH SE METTENT AU TRAVAIL.

ANNIE (en l’incitant à regarder Rosie et Sarah) : Oh

ROSIE ET SARAH SONT EN TRAIN DE CASSER LES ŒUFS : CETTE DERNIERE LES CASSE EN DEHORS DU PLAT. LES DEUX FEMMES S’ECLATENT DE RIRE.


 

ERIC ET MATT SONT SUR LE POINT DE NETTOYER L’INTERIEUR DE LA CARAVANE. AVANT DE SE METTRE AU TRAVAIL, ERIC PARLE À MATT DE SON AVENIR.

ERIC : J’ai pensé que ce serait un bon endroit pour qu’on parle de l’importance de ce qui t’attend à l’université, de ce que c’est que de partir loin, de ne pas boire, de ne pas prendre de drogue, de tes responsabilités, du mariage, de la vie sexuelle, des enfants, de la notion d’exemple pour ton frère … et tes sœurs. Tu vois, ce genre de chose. On y va ?

ILS SONT ARMES D’UN SEAU, D’UN BALAI, DE SERVIETTES ET DE PRODUITS DE NETTOYAGE.


 

JOE JAMES (Mr. JAMES) S’APPRETE A QUITTER L’HOPITAL. ERIC ARRIVE ET FRAPPE À LA PORTE.

ERIC : Je vais vous ramener chez vous. Et ensuite, si vous voulez, je vous présenterai un ami à moi, Billy W.

JOE : Il n’est pas question d’aller aux alcooliques anonymes. Alors, vous et Billy W, allez au diable !

ERIC : Parce que vous avez peur que ça marche ?

JOE : Ecoutez, je n’ai pas vraiment envie de vivre comme je vis. Alors, j’ai toujours essayé de changer et j’ai toujours échoué. Mais ça ne gêne pas trop Sarah, cette petite m’aime bien.

ERIC : La question est : est-ce que vous l’aimez ?

JOE : Allez ! Fichez-moi le camp. Je n’ai pas besoin qu’on me ramène.

ERIC : Non, ça, c’est vrai. Vous pouvez toujours … euh … marcher, prendre l’autobus.

ERIC MET SON MANTEAU PAR-DESSUS SON EPAULE. LES DEUX HOMMES SE RENDENT PRES DE LA CARAVANE.

JOE : (Soupir) Il y a un comité d’accueil ? J’ai l’impression que ce n’est plus pareil.

ERIC : Vous avez remarqué ?

ILS ENTRENT DANS LA CARAVANE ET RETROUVENT ANNIE ET LES ENFANTS CAMDEN ET LE Sgt. MICHAELS.

ANNIE : Bienvenue chez vous, Joe.

LES ENFANTS CAMDEN ET LE Sgt. MICHAELS : Bienvenue chez vous, Joe.

ANNIE : J’ai refait tous les branchements, alors, vous n’aurez plus de problèmes d’électricité. Et j’ai réparé la plomberie.

MATT : Et tout a été bien récuré et désinfecté. Vous n’aurez plus de petites bestioles. Elles ont été éliminées.

MARY : On a mis un lit qu’on avait dans le garage dans votre chambre. Vous ne dormirez plus par terre.

LUCY : Et il y a des draps neufs et une couverture.

ERIC : Et moi, j’ai pris sur les fonds de l’église pour régler le gaz et la compagnie des eaux.

ANNIE : Ah ! Rosie, fais-leur voir. (Rosie ouvre le frigo)

ROSIE : Et voilà de quoi manger. J’ai choisi le lait chocolaté moi-même.

JOE : Pourquoi ? Pourquoi avez-vous fait ça ? (Sarah, accompagnée de sa grand-mère, arrive en courant)

SARAH : Papa, tu m’as manqué. (Elle saute à son cou)

JOE : Ho …

SARAH : T’as l’air en forme, papa.

JOE : Hum …

GRAND-MERE : Oui, Joe. Tu as l’air très en forme.

JOE : Sarah, s’il te plaît, va jouer dehors quelques minutes. Laisse papa parler avec grand-mère. (Rosie et Sarah s’en vont)

SIMON : Ce n’est qu’une petite fille. Elle ne peut pas veiller sur vous, tout le temps.

GRAND-MERE : Joe, je veux l’emmener à la maison avec moi. Je veux que tu lui dises d’y aller. Fais-le, c’est mieux pour elle.

JOE : Pourquoi veux-tu que j’aille te donner la seule et unique personne dans ce monde qui m’aime encore ?

GRAND-MERE : Oh ! Joe. Je t’aime aussi. Je t’ai toujours aimé, mais il y a plus que ça. Il y a quelqu’un là-haut qui doit t’aimer comme son propre fils pour trouver des gens comme ça qui s’occupent de toi.

ERIC : J’ai parlé avec nos diacres et nous avons mis au point un programme.

ANNIE : Quelqu’un de notre église viendra ici et vous conduira tous les jours aux alcooliques anonymes et vous aurez droit à un repas chaud par jour. Ca fait aussi partie de notre programme.

ERIC : Et … on espère vous voir au temple tous les dimanches. On viendra vous chercher.

JOE : Mais si je n’ai pas envie de subir ce … ce genre de programme ?

Sgt. MICHAELS : Alors, les services sociaux vous feront suivre leur programme en liaison avec le bureau de police. Votre fille ne peut pas rester avec vous. Ce sera ou votre mère ou une famille d’accueil.

JOE : Mais je l’aime. J’adore Sarah. (Eric s’approche de lui)

ERIC : Si c’est vraiment le cas, alors faites le bon choix, aussi dur que ce soit. Faites le bon choix.

JOE SOUPIRE ET SORT DE LA CARAVANE. IL VOIT SARAH POUR LA DERNIERE FOIS. CETTE DERNIERE ACCOURT.

JOE : Trésor, tu t’es bien occupée de moi pendant vraiment très longtemps, mais … il me faudrait plus d’aide qu’une petite fille peut m’offrir.

SARAH : Je n’ai pas fait du bon travail ?

JOE : Non, non, non, non, non. Tu sais, c’est moi qui n’ai pas fait du bon travail. C’est à ton tour d’être prise un peu en charge et grand-mère est formidable pour s’occuper des petites filles. Alors, fais-moi plaisir, laisse grand-mère t’accueillir chez elle pendant un temps, d’accord ? Tu me manqueras. Mais tu mérites une plus belle maison pour vivre, avec de nouveaux jouets et aussi plus de jolies robes.

SARAH : Je n’ai pas besoin de nouveaux jouets et de jolies robes. J’ai besoin de toi.

JOE : Trésor, c’est pour ça que je dois rester ici. J’ai besoin qu’on m’aide. Je crois que je guérirai plus vite si je sais que tu es avec ma maman. Comme ça, je ne serai pas inquiet pour toi.

SARAH : Je t’aime, mon papa. (Il l’embrasse et la prend dans ses bras)

JOE : Moi aussi, je t’aime. (Il pleure)


 

LES ENFANTS CAMDEN FONT LA CUISINE. ERIC ET ANNIE ARRIVENT.

MATT (à Eric et Annie) : Vous avez raccompagné Sarah et sa grand-mère ?

ANNIE : Oui, et elles vont très bien. Qu’est-ce que c’est que tout ça ?

MARY (en sortant la dinde) : Ca, c’est Thanksgiving.

ERIC : Mais … vous êtes quelques mois en retard, on dirait, non ?

LUCY : On est en avance. On ne voulait pas attendre le mois de novembre pour dire merci.

ROSIE : Oui, merci de m’avoir donné ma propre chambre.

SIMON : Et merci de ne m’avoir jamais laissé dans les rues, affamé et crasseux, mendiant de la nourriture.

LUCY : Et merci de m’avoir parler de cette somptueuse nuit de la Saint-Valentin. (Cela surprend Eric)

ANNIE (à Eric): Ca me semblait être le bon moment ?

ERIC : Hmm !

LUCY : Je me sens particulière depuis et ça me fait beaucoup de bien de me sentir comme ça, surtout après avoir fini de pleurer et de râler sur moi. (Annie éclate de rire)

MARY : Et je veux vous remercier de m’avoir fait partager ma chambre avec elle, parce que, avoir une sœur qui a le courage de se montrer vulnérable à ce point, c’est une bénédiction. (Matt éclate de rire)

ERIC (à Matt) : Oh ! Je sais de quoi tu veux nous remercier.

ANNIE : Tu leur as dit ?

MATT : Hem … Je remercie papa et maman de me laisser voler de mes propres ailes, l’an prochain. (Annie hoche la tête) Je vais à l’université du Tennessee, à condition que je trouve un travail pour subvenir à mes besoins. (Ses frères et sœurs sont contrariés par ce genre de choix)

ERIC : Vous voulez que Matt fasse comme il le voulait, mais ça, c’est ce qu’il a décidé.

ANNIE : Tu nous manqueras, mais on veut que ça se passe au mieux. Et peut-être qu’il est temps pour lui de quitter le nid.

ROSIE : On ne verra plus pendant des années ?

MATT : Oh non … non, je … je vais revenir à chaque Noël et tous les étés, je te le promets.

ANNIE : Alors, ce sera peut-être le dernier Thanksgiving qu’on passera tous ensemble.

IL Y A UN MOMENT DE SILENCE ET APRES, UNE NOUVELLE DISPUTE ECLATE.

MARY : Alors, je peux avoir le grenier ?

LUCY (contrariée) : Pas question, c’est moi.

SIMON : Je suis celui qui devait l’avoir en premier.

ROSIE : Non, moi.

SIMON : Alors je le veux.

ROSIE : Non, moi.

MARY (entendue dans un très grand bruit) : Hé non, non, non, non, vous ne l’aurez pas. Moi, je suis l’aînée, alors désolé, le droit d’aînesse, ça se respecte … quoi … quoi … quoi … quoi …non, non, non, non, je ne vois même pas pourquoi on envisagerait de … et j’aimerais qu’on s’en rappelle …

PENDANT CETTE DISPUTE, ERIC, ANNIE ET MATT ECLATENT DE RIRE. LES ENFANTS APPORTENT LE DINER À LA SALLE A MANGER.


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