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Episode 2.18 :
L’étudiant étranger
Script rédigé par Nadine
SIMON ET ROSIE
CHERCHENT QUELQUE CHOSE DANS DES CEREALES. ERIC ARRVE.
Eric : Ah ! Bonjour !
Rosie : Maman n’est
pas à la maison
Eric : Hé oui ! Je
vois ça.
Simon : On a fait un
peu de bazar. Ils marquent sur la boîte qu’il y a un cadeau géant, on ne l’a pas
trouvé.
ERIC RANGE LES
CEREALES DANS LA BOÎTE.
Rosie : Attends ! On
veut notre surprise, nous.
Eric : J’ai une plus
grande surprise. La famille va compter un nouveau membre.
Rosie : C’est un
chaton ?
Eric : Non. Nous
allons avoir un jeune étudiant étranger qui va habiter la maison. Il vient de
France.
Simon : Ca, c’est une
super nouvelle. Mais attends ! C’est dangereux si ce gars est un espion ?
Eric : C’est vrai. Je
n’y ai pas pensé. Mais autant que je me rappelle, les Français sont toujours nos
alliés Donc, j’espère que vous serez gentil avec ce jeune homme. Faites-lui un
bon accueil, compris ?
A CE MOMENT-LA,
MATT ARRIVE.
Matt : Bon accueil à
qui ?
Rosie : Un Français.
Eric : Oui, il vient
dans le cadre d’un programme d’échange et on va l’héberger.
Matt : Hm ! Et où tu
comptes le coucher ? Sur le porche ?
Eric : On pourra lui
donner une de vos chambres, tout simplement.
PUIS ARRIVENT
LUCY ET MARY.
Eric : Bien. Lequel
de vous est volontaire ?
APRES CETTE
QUESTION, CES DEUX DERNIERES REPARTENT.
Eric : Halte !
Rosie : Un Français
doit venir vivre chez nous, il n’y a pas de quoi rire.
Mary : Un Français ?
Et il a quel âge ?
Lucy : Un étudiant ?
Eric : Le même âge
que Matt, je crois.
Matt : Beau cadeau !
Je suppose que je vais devoir le traîner partout avec moi comme un toutou ?
Eric : Que les choses
soient bien claires. Ce garçon est là pour quelques semaines. Il est venu de
loin. Il ne connaît pas une âme en ville. Il doit se sentir seul. Alors, je veux
que vous le traitiez comme vous aimeriez qu’on vous traite si vous vous
retrouviez loin de chez vous.
Lucy : Tu peux
compter sur moi, pour ça.
Mary : Oui, et aussi
sur moi.
Matt : Euh ! Inutile
de me regarder. S’il a mon âge, cela ne veut pas dire qu’on peut être copain.
Lucy : Je parie qu’il
s’y connaît mieux que toi en fille.
Matt : Oh oui ! Ca
pourrait être bien de le balader un peu en ville.
Eric : Ben oui !
Rosie : Ils mangent
quoi, les petits Français ?
Matt : Des escargots.
Rosie : Beuh ! Des
escargots !
Eric : Oui, mais pas
uniquement.
Matt : Qu’est-ce que
maman pense de ça ?
EN RENTRANT DE
SES EMPLETES, ANNIE ARRIVE.
Annie : Ce que maman
pense de quoi ?
Eric : Ah ! Bonjour
chérie ?
Annie : Bonjour.
Rosie : Il y a un
étudiant de rechange qui mange des escargots, qui va vivre chez nous.
Annie : Oh, il n’y a
aucun risque pour ça.
Eric : Euh, en fait,
ce que Rosie voulait dire, c’est qu’on va accueillir un étudiant, un jeune
Français. Il va rester pendant deux semaines. C’est fantastique, non ?
Annie : Hein ?
Eric : Chérie.
LES ENFANTS ET
HAPPY PARTENT.
Rosie :
Attendez-moi !
ANNIE EST
CONSTERNEE. ERIC LA REGARDE EN SOURIANT.
« « « GENERIQUE » » »
DANS LA
CUISINE, ERIC PARLE À ANNIE, DE LA PRESENCE DE L’ETUDIANT ETRANGER.
Annie : Quoi ? Tu
invites quelqu’un à séjourner ici sous notre toit sans même me consulter avant ?
Eric : Oui, J’ai été
pris de court, je suis désolé. Martin Aucoin m’a appelé et il lui fallait une
réponse sur le champ parce que si le jeune n’avait pas trouvé d’hébergement, il
aurait dû reprendre l’avion, ce matin. Je pensais que ce serait une expérience
enrichissante pour les enfants et pour nous aussi.
Annie : Mais pour
s’enrichir, il y a des musées. Et puis comment veux-tu qu’on héberge ce pauvre
garçon sous notre toit. Je dis « notre toit », mais je devrais dire « ton toit »
parce que je ne suis juste bonne qu’à faire le ménage. Les décisions, tu les
prends tout seul.
Eric : Pardon, j’ai
eu tort. J’ai cru que tu n’y verrais aucun inconvénient.
Annie : Ah ! Mais
naturellement, quelqu’un de plus, ce n’est rien. Ca ne changera pas grand-chose
pour toi parce ce n’est pas toi qui cuisines et qui t’occupes de la vaisselle.
Eric : Et il n’a pas
six ans. Il te donnera un coup de main pour la vaisselle, chérie.
Annie : Est-ce que tu
sais tout ce que ça mange, un garçon en pleine croissance ? On n’est pas à
l’aise côté budget et … et j’ai … j’ai du mal à m’en sortir avec la lessive. Je
ne tiens pas à repasser des piles de linge supplémentaires, moi. Ha ! Ha ! Et il
y a également la question de … la place. Est-ce que tu as réfléchi où il
coucherait ?
Eric : Quoi ? Simon
et Rosie aimaient bien être dans la même chambre.
Annie : Non,
souviens-toi.
Eric : Ah oui !
Annie : Tu aurais dû
me demander mon avis avant.
Eric : Ouais.
Annie : En général,
tu ne me fais pas de contraintes comme ça. Quand est-ce qu’il débarque ?
Eric : Euh !
Normalement Martin l’amène … bientôt.
Annie : Bientôt,
c’est quand ?
TOUT-A-COUP, ON
SONNE A LA PORTE.
Eric : Bonjour,
bienvenue, entrez.
Martin : Bonjour, mon
révérend.. Martin. Guillaume, voici le révérend et madame Camden.
Guy : Enchanté de
vous connaître et merci de votre hospitalité.
Eric : Ah ! Mais
c’est … c’est un plaisir, Guillaume.
Guy : Ah non, pas
Guillaume. Appelez-moi Guy.
Eric : Guy !
Annie : Guy !
Guy : Des chocolats.
Pour vous.
Annie : Oh ! Merci.
Guy : C’est naturel.
C’est si gentil à vous de bien vouloir m’accueillir ici sous votre toit bien que
vous ayez cinq enfants à charge, je crois.
Annie : Oh ! Oui !
Guy : Et si je peux
me permettre, vous devez être une femme remarquable, pour vous occuper de cinq
enfants, tout en ayant l’air d’un de ces mannequins en première page des
magazines.
A CES MOTS,
ERIC ET MARTIN SE RETIENNENT DE RIRE. PAR CONTRE, ANNIE EST TRES TOUCHEE.
Annie : Euh. Vous
avez peut-être faim ? Je vais vous faire un sandwich.
ANNIE S’EN VA
DANS LA CUISINE.
Guy : J’ai aussi des
choses pour vous.
Eric : Du Bordeaux ?
Je suis touché … oh ! Une boite de …des Cubains ?
Guy : Oui, j’ai fait
de la contrebande pour vous.
Martin : Je vous jure
que je n’étais pas au courant.
Eric : Merci
beaucoup, c’est vraiment gentil mais …oh, il faut que je vous dise. Je ne fume
pas mais je crois que ça fera le bonheur de Martin.
Martin : Merci.
Eric (à Guy) : Vous
pouvez allez vous asseoir à côté pendant que je prépare votre chambre. Allez-y.
Guy : Entendu. Merci
beaucoup.
Martin : Encore
merci, mon révérend. Surtout n’hésitez pas à m’appeler s’il y a un problème.
Quoi que. Je doute qu’il y en ait.
MARTIN PART.
ERIC APPELLE MARY, LUCY ET ROSIE.
Eric : Les filles,
vous venez dire bonjour à Guy ?
LES FILLES
DESCENDENT.
Rosie : Guy ? C’est
nul ?
LES FILLES SE
DIRIGENT À LA SALLE DE SEJOUR AFIN DE FAIRE LA CONNAISSANCE DE GUY.
Eric : Guy, voici la
petite dernière. Rosie.
Guy : Bonjour, jeune
fille.
Rosie (froidement) :
Je sais que je ne suis pas une jeune fille mais je le serai dans dix ans.
Mary : Salut. Moi, je
m’appelle Mary.
Guy : Euh, Mary, euh.
Eric : Il est
Français et il n’est pas sourd. (À Guy) Alors, parle-lui normalement.
Guy : Bonjour, Mary.
Tu as un joli pull. Je le trouve vraiment classe. Mais sur quelqu’un d’aussi
joli que toi, tout paraît plus chic.
Eric : Je reviens. Ne
bougez pas.
ERIC PART.
Lucy : Bonjour, Guy.
Je m’appelle Lucy Camden. Comment ça va ?
Guy : Ah ! C’est un
nom qui te va bien, Lucy. C’est ravissant.
LUCY ET GUY
S’ASSEYENT.
Rosie : Est-ce que
c’est vrai ?
Guy : Et quoi donc ?
Rosie : Que tu manges
des escargots ?
Guy : Ah ! Oui. Tu
devras essayer. C’est excellent.
Rosie (dégoûtée) :
Beuh !
Lucy : J’adorais
goûter.
ERIC DEMANDA À
SIMON DE PRETER SA CHAMBRE À GUY.
Eric : Allez, quoi ?
Un beau geste. Ce n’est pas la mort.
Simon : Tu crois ?
C’est toujours moi qu’on sacrifie.
Eric : Ecoute ! On ne
te demande pas de la laisser pour longtemps, c’est seulement pour deux semaines,
je te le promets.
Simon : Bien. Mais à
condition que Rosie accepte de prendre le lit du bas.
Eric : Tu es le
meilleur, là. Tu nous sauves. Je me charge de Rosie.
Simon : Bon courage !
ERIC PART ET
DISCUTE DE CETTE AFFAIRE AVEC ANNIE.
Eric : Voilà. Le
problème est résolu. Simon s’installe temporairement avec Rosie.
Annie : Ah ?
Eric : Et nos trois
filles s’occupent de notre hôte. Regarde. Ils bavardent. J’ai l’impression
qu’elles l’apprécient, ce Guy.
Annie : Ah ! Mais ce
n’est pas étonnant.
Eric : Non. Il te
plaît ?
Annie : Ouais. C’est
un garçon gentil et poli.
Eric : Et il n’a pas
tellement de bagages, donc il ne doit pas avoir beaucoup de linge, donc moins de
lessive.
Annie : Pas moins,
plus souvent. Mais, je m’en accommoderai. Je le trouve assez mignon et …
charmant.
Eric : Est-ce que tu
as dit « mignon » ?
Annie : Hm ! Oui,
mignon. D’ailleurs, ça risque de poser un problème.
Eric : Euh, quel
problème ?
Annie : Nous avons
deux jeunes adolescentes dans cette maison.
Eric : On peut les
éloigner, s’arranger pour qu’elles ne le voient pas trop en le repassant à Matt.
Annie : Oh ! Je ne
crois pas que ton fils coopérera. En fait, Matt n’aura pas trop envie que
quelqu’un chasse sur son territoire. Il ne tient pas à la concurrence.
Eric : Allons, Matt
est plus sûr de lui que tu ne le penses. Ne t’en fais pas ! Tu verras que tous
les enfants s’entendront avec Guy.
ROSIE
INTERVIENT DANS LA DISCUSSION.
Rosie : C’est un sale
type.
Eric : Exceptée
Rosie. Pourquoi ?
Rosie : C’est un sale
chauviniste.
Annie : Rosie, tu
utilises des mots dont tu ne connais pas le sens.
Rosie : Je sais bien
ce que « sale » veut dire.
Eric : Ah ?
LUCY ET MARY
SONT DANS LEUR CHAMBRE.
Lucy : Dis donc ! Tu
crois que les Français sont tous porteur du gène de la galanterie ?
Mary : Tu dis
n’importe quoi. Ce n’est pas génétique.
Lucy : Tu crois ?
Mais on ne parle pas de la galanterie canadienne, suisse ou bien hollandaise.
Mary : Bon, c’est
possible, admettons. Mais il vaut mieux que tu évites le sujet avec Guy. Il y
verrait une invitation.
Lucy : Sans rire ?
Mary : Oui. Et aussi
longtemps qu’il vit chez nous, il est comme un frère.
Lucy : Ah ! Oui ! Et
tu comptes le traiter comme Matt, alors ?
Mary : Oui, c’est
comme ça que je compte le traiter.
Lucy : Super.
Mary : Attends ! Même
s’il ne vivait pas ici, il est trop vieux pour toi.
Lucy : Pour moi ? Pas
du tout.
LUCY VOIT MARY
SE REGARDER DANS LA GLACE AFIN DE SE CHANGER.
Lucy : Hé ! C’est
nouveau que tu te changes pour le dîner ?
Mary : Je me sentais
un peu sale. J’étais en sueur en rentrant parce que j’ai fait du basket.
Lucy : Hein, hein !
Mary : Hein, hein,
quoi ? Je t’écoute.
Lucy : Tu cours après
lui.
Mary : Tu n’y es pas
du tout. Je ne cours pas après Guy.
Lucy : Ouais, tu
parles … Tu ne veux pas faire le test « Etes-vous fait l’un pour l’autre » qui
est dans mon magazine ? On verra qui de nous deux est faite pour Guy.
Mary : Oh ! Je ne
veux pas que tu sois déçue.
Lucy : Comment
découvrir l’homme idéal ? Etes-vous fait l’un pour l’autre ? Vingt questions
pour savoir si c’est pour la vie ou pour une nuit.
PENDANT CE
TEMPS, GUY FAIT LA CONNAISSANCE DE MATT ET DE SIMON.
Rosie : J’étais sûr
que tu reviendrais en rampant.
Simon : Je déménage
uniquement pour rendre service à papa.
PAPA FRAPPE À
LA PORTE. IL ARRIVE AVEC GUY.
Simon : Oops ! Il est
là ? Je veux dire … bonjour.
Eric : Guy, voilà
Simon et Matt.
Matt : bonjour.
Guy : Bonjour.
Simon : Hé ! Hé ! Tu
as un portable ? Super ! Tu t’en sers pour envoyer des e-mails en France.
Eric : Bon. Vous
aiderez notre invité à s’installer. Je peux compter sur vous. Simon, tu lui
apporteras une paire de draps et des serviettes.
ERIC PART. GUY
PARLE AVEC MATT.
Guy : Je suppose que
c’est à toi qu’il faut que je m’adresse pour savoir où on s’amuse dans le coin ?
A l’aéroport, j’avais fait connaissance avec des étudiantes arrivant de Suède.
Deux sœurs, du genre canon. Je peux leur téléphoner pour organiser un truc. Ca
te tenterait ? Quoi ?
Matt : Un cinéma à
quatre ?
Guy : Ou autre chose.
Matt : Désolé. Mais
ce soir, je suis pris.
Guy : Pas de
problème. Ce soir, je me sens un peu fatigué. Demain, si tu veux.
Matt : Ouais. Ce sera
chouette.
Guy : J’arrange ça.
Matt : Oui, arrange
ça.
MATT PART.
SIMON ARRIVE.
Simon : Ah ! Il y a
une prise de téléphone par là si tu as envie de brancher ton modem. Mais si tu
téléphones en France, je crois que mes parents n’apprécieront pas trop.
Guy : Oui, je te
crois. Ca revient à une fortune de téléphoner en France, j’ai vu.
Simon : Si tu veux
consulter Internet, tu ne pourras le faire que pendant la nuit. Ici, on n’a
qu’une seule ligne de téléphone.
Guy : Oh ! J’utilise
rarement le modem, en fait. Surfer sur Internet, c’est un peu trop compliqué.
Simon : Non, je ne
trouve pas. Si tu veux un coup de main pour te trouver des forums qui
t’intéressent, demande-moi. C’est très sympa pour rencontrer des filles.
Guy : D’accord. Si je
vais essayer, je viendrai te le demander.
Simon : Oui.
D’ailleurs, je pourrai aussi te filer des adresses de site français.
Guy : Et on y trouve
quoi ? Le nom des fromages ?
Simon : Non, mais ça
doit se trouver, ça aussi.
Guy : On verra ça
plus tard. D’abord, il faut que je fasse un brin de toilette. Ta mère m’a fait
un sandwich et elle va penser que je suis mal élevé si je la fais attendre une
heure.
Simon : La salle de
bain, c’est en face dans le couloir.
Guy : Merci.
SUR LE CHEMIN,
IL FAIT SIGNE À MARY ET LUCY.
Guy (à Rosie) : Oh !
Je ne t’avais pas vu, petit bout de chou.
Rosie (froidement) :
Rosie, c’est Ro-sie
GUY SE DIRIGE À
LA SALLE DE BAIN, AERE LA PIECE ET FUME ;
Guy : Pff ! Quelle
bande de ploucs !
MATT VA À SON
RENDEZ-VOUS.
Matt : A plus tard.
Eric : Où est-ce que
tu vas ? On a un invité, ce soir ?
Matt : Ah ! Mais je
sors.
Eric : Enfin ! Tu
n’emmènes pas Guy ?
Matt : Ce soir, il
est fatigué et il ne veut pas sortir.
Eric : Eh ben, alors,
reste. Vous bavarderez.
Matt : Arrête ! C’est
vendredi soir. J’ai un rendez-vous et tu le laisses tomber, toi aussi, alors que
c’est toi qui l’as fait venir.
Eric : Moi, je vais à
l’église. Je dois préparer un nouveau sermon.
Matt : Tu pourrais
travailler ici, non ?
Eric : Mais, j’ai
oublié mon ordinateur à l’église.
Matt : Oui, ça tombe
bien, ça.
Eric : Je dois y
aller. Reviens à 9 heures, d’accord ?
Matt : J’ai la
permission de minuit, je te rappelle.
Eric : Et qui
s’occupera de Guy jusqu’à minuit ?
Matt : Ah ça, c’est
ton problème, il fallait y réfléchir avant de l’inviter ici.
Eric : Bon.
Amuses-toi bien !
LUCY DISCUTE
AVEC GUY.
Lucy : Question.
Qu’est-ce que les Français remarquent en premier chez une fille ? Son visage,
son physique ou son esprit ?
Guy : Tu as oublié la
chose importante pour moi. Le regard. Le plus beau chez une fille, selon moi,
c’est toujours les yeux.
Lucy : Hm ! Hm !
ANNIE EST DANS
LA CHAMBRE. ELLE ARRANGE LE LIT DE GUY. A CE MOMENT-LA ERIC ARRIVE.
Eric : Pourquoi tu ne
laisses pas Guy le faire ?
Annie : Vas le lui
demander, Monsieur Tout-Baigne.
Eric : C’est son
premier jour chez nous. Demain, il se débrouillera tout seul, comme les enfants.
Annie : Ah ! Merci …
Où est-ce que tu vas ?
Eric : Euh ! Il faut
que je retourne à l’église et j’ai oublié mon ordinateur. Mais, je reviens vite.
ERIC SORT.
SIMON ENTRE.
Simon : Dis, maman !
Est-ce que tu sais où papa range le câble de raccordement de l’ordinateur ? Guy
m’a prêté son portable et je voudrai en profiter tant que je l’ai. Quand je
touche au sien, papa devient vert.
Annie : Est-ce que tu
as fait tes devoirs ?
Simon : Non, c’est
vendredi soir. C’est toujours le dimanche soir que je révise. C’est sous
pression que j’apprends bien. Je les ferai demain, si tu y tiens, mais pas ce
soir.
Annie : Entendu. Mais
demain, tu ne dois pas attendre la dernière minute.
Simon : Je sais. Dis,
maman ! Etant donné que papa est parti, et que j’ai eu la gentillesse de prêter
ma chambre, est-ce que je peux m’installer dans le bureau ? C’est pour surfer
sur le net.
Annie : Vas-y. Mais
ne mets pas de désordre.
Simon : L’intérêt
avec ces jouets, c’est que c’est vite rangé.
LUCY DISCUTE
AVEC GUY.
Guy : Un homme du
monde ne parle jamais de ses conquêtes.
MARY INTERVIENT
DANS LA DISCUSSION ;
Guy : Où est-ce
qu’une aussi belle jeune fille peut aller passer sa soirée ?
Mary : J’ai pas
encore de projet. Mais je suis partante, si tu proposes quelque chose.
Guy : Où est-ce que
les jeunes de votre ville vont quand ils veulent sortir ?
Lucy : Oh ! Mais ça
dépend. Il y a le ciné ou bien le billard.
Guy : Ah ! On peut y
aller, au billard. Moi, j’adore.
Lucy : Ah ! Et on y
va. Ce sera une super soirée !
Mary : Ah ! Moi, je
veux bien. Seulement, papa a une des voitures et Matt a emprunté l’autre.
Guy : On peut prendre
le métro.
Mary : Le métro ?
Lucy : Il n’y en a
pas.
Guy : Euh ! Ou le
train. Ou alors le bus.
Lucy : Oh mais !
C’est que … c’est qu’il n’y a pas de train à Glenoak. Et … Et les bus ne vont
pas jusque dans notre coin.
Guy : On peut prendre
un taxi.
Mary : Ah ! Un taxi ? Mais ça revient
cher.
Guy : Ca, ça ne pose pas de problème.
Lucy : Aller en taxi, jusqu’au billard ?
Guy : Oui, vous êtes contre ?
Mary : On n’en a pris qu’une seule fois.
C’était le jour où on a visité New York avec nos parents. Un super souvenir !
Guy : Raison de plus pour dire oui.
Lucy : Ah, c’est d’accord. Je monte me
changer.
LUCY PART.
Guy : Franchement, moi, j’aurai préféré
qu’on ne soit que tous les deux.
Mary : Oui, c’est mieux à deux, mais on
ne peut pas abandonner Lucy comme ça. Peut-être demain soir.
Guy : Oui, demain soir, alors,
j’attendrai demain soir avec impatience, tu peux le croire.
LUCY PARLE À ANNIE.
Lucy (ravie) : Ah, maman ! Guy et moi,
on va au billard ce soir … Ah oui ! Et Mary va avec nous aussi.
Annie : Hm, vous sortez ? Et comment
vous irez en ville ?
Lucy : Guy m’a dit qu’il paierait un
taxi, tu te rends compte ?
Annie : Euh, un taxi, non. Je peux
demander à votre père de rentrer travailler ici et de vous ramener la voiture.
Lucy : Oh non, non, non ! Ce ne sera pas
aussi bien. En plus de ça, si papa rentre maintenant et qu’on lui dit qu’on va
aller tous les trois au billard, il viendra aussi et la soirée tombera à l’eau.
J’ai pas raison, maman ?
Annie : Ah bien sûr ! Ca gâcherait tout.
Où avais-je la tête ? Et Guy tient vraiment à … à ce taxi ?
Lucy : Ah oui, il peut se le permettre.
Annie : Eh ben ! Il en a de la chance.
Alors c’est entendu, mais vous rentrez à la maison pour 10 heures.
Lucy : Oh non ! Si on rentre à 10
heures, ce n’est pas la peine qu’on y aille, en ville Guy va croire que je suis
un bébé.
Annie : Peu importe ce qu’il pense, tu
rentres à la maison pour 10 heures.
Lucy : T’es pas chic !
DANS LE BUREAU, SIMON SURFE SUR
INTERNET.
Simon (riant) : Ha ! Ha ! Ha ! Ha !
TOUT-A-COUP, ANNIE ARRIVE.
Annie : Qu’est-ce qui te fait rire ?
Simon : C’est rien de mal. Tu peux voir.
Je me suis connecté sur Internet et j’ai trouvé un forum de discussion sur un
VT.
Annie : Il y a du forums de discussion
sur ça ?
Simon : Oui, bien sûr. On trouve des
forums sur n’importe quoi.
Annie : Et tu crois que tu en trouverais
un sur un sujet un peu plus … euh … je ne sais pas … euh … pratique, je dirais.
Simon : Quel sujet ?
Annie : Attends une seconde. Disons, par
exemple, sur des familles qui accueillent de jeunes étudiants venant de
l’Etranger.
SIMON FAIT SA RECHERCHE.
Simon : Ouah !
Annie : C’est fou le nombre de
renseignements qu’il y a sur ce sujet.
Simon : Eh ! Prends ma place et viens
là !
ANNIE S’ASSIED DEVANT
L’ORDINATEUR.
Simon : Tu peux réduire le champ en
recherchant uniquement les échanges d’étudiants français.
Annie : Hm ! Ca n’a l’air pas mal.
Regarde, ils ont un forum, eux aussi.
Simon : Je te l’ai dit, maman. Tu as des
forums sur presque tous les sujets … Tiens ! Là, tu peux suivre une discussion,
encore.
Annie : Ha ! Ha ! Ha ! Ah, c’est
amusant ! Ils sont en train de parler de ce que mangent les Français. Regarde
ça ! Ha ! Ha !
EN REGARDANT LE DIALOGUE, ANNIE
TROUVE LE PSEUDO « REV.CAMDEN ».
Annie : Oh, attends ! C’est marqué
« révérend Camden ». Mais, c’est ton père.
Simon : Ouais, apparemment.
Annie : Ah ! C’est pas vrai. Je vais
l’appeler pour lui dire que je suis tombé sur lui à l’écran.
ANNIE ETANT PRETE A TELEPHONER,
SIMON L’EN DISSUADE.
Simon : Non, attends. Tu ne peux pas. Tu
utilises la ligne pour Internet.
Annie : Ah ?
Simon : Mais tu n’as qu’à mettre un mot
sur l’écran si tu veux le contacter. Entre ton nom, d’abord.
ANNIE ENTRE SON PSEUDO AFIN DE
CONTACTER ERIC.
Annie (en tapant) : Je croyais que tu
travaillais sur ton sermon.
CEPENDANT, À L’EGLISE, ERIC EST
SURPRIS.
Eric : Quoi ? Annie ? (En tapant) Salut,
Cyber Nana. Bienvenue dans le Vaste Monde du Web.
ANNIE S’ECLATE DE RIRE ;
Simon : Cyber Nana. ?
Annie : Est-ce que je peux lui écrire
quelque chose de plus personnel, aussi ?
Simon : Oh, ouais ! Tu lui demandes de
passer avec toi dans une boîte aux lettres perso.
SIMON ENTRE L’ADRESSE DE BOÏTE AUX
LETTRES.
Simon : Voilà, je lui ai donné
l’adresse. Il va te rejoindre.
Annie : Euh ! Qu’est-ce que c’est ?
Simon : Juste une boîte aux lettres ?
Annie : Ah ! Oui ! Merci, Simon. Je
voudrais parler à ton père en privé. Tu nous laisses ? Juste quelques minutes.
Simon : Ouais.
SIMON PART.
PENDANT CE TEMPS, MARY, LUCY ET
GUY SORTENT DU TAXI.
Lucy : J’ai l’impression d’être une
vedette et une première.
Mary : Laisse-toi détacher ! On pense
que tu fais ça tout le temps.
DEUX JEUNES FILLES REGARDENT MARY
ET LUCY EN RIANT.
Lucy : C’est génial ! On est les
vedettes ! On nous regarde.
ENSUITE, GUY ET LES DEUX FILLES SE
DONNENT LE BRAS.
SIMON SURPREND ROSIE EN TRAIN DE
FOUILLER LA VALISE DE GUY. IL OUVRE LA PORTE.
Rosie : C’est toi ? Je croyais que
j’avais perdu une de mes balles dedans
Simon : C’est ça. Tu le croyais ?
Comment elle aurait pu aller se loger dans une valise toute fermée ?
ROSIE SORT DE LA VALISE, UN PAQUET
DE CIGARETTES.
Rosie : Hé ! Regarde ! Des cigarettes ?
Simon : Touche pas ! Remets-les en
place.
Rosie : Ouais, je peux les ranger ou
bien essayer d’en fumer histoire de voir si c’est aussi mauvais que ça ?
Simon : Moi, je serais papa, Je
t’obligerais à fumer tout le paquet. Comme ça, tu n’auras plus envie d’en fumer
ensuite.
Rosie : Super. Où il est ?
Simon : Il est retourné à l’église.
Rosie : Où est Matt ? C’est un homme,
lui. Il m’obligerait à fumer.
Simon : Il est sorti. Mais moi, je suis
là.
Rosie : Ah oui ? Allume z en une pour
moi.
Simon : Oh non ! Débrouille-toi toute
seule. Si t’as l’âge de fumer, t’as l’âge de les allumer.
Rosie : Toi, t’as le droit de prendre
les allumettes, mais pas moi.
Simon : Et tu crois que tu as le droit
de fumer des cigarettes, Einstein ?
Rosie : Non. Mais je dois l’apprendre à
la manière forte.
Simon : Pourquoi ?
Rosie : Pour que je me le rappelle
ensuite.
Simon : Si tu fumes au point de t’en
rendre malade, tu t’en souviendras toute ta vie.
Rosie : C’est génial, ça … Tu en prends
une juste pour voir ?
SIMON, EMBARRASSE, NE DIT RIEN
ANNIE CONTINUE À CHATTER SUR LE
NET. IL LIT LE MESSAGE D’ERIC.
Annie : Bien sûr que je me rappelle
Seattle au printemps. Comment pourrais-je l’oublier ?
ANNIE REPOND EN ECRIVANT.
Annie : Tu embrassais les gouttes de
pluies qui tombaient sur mon visage.
ERIC, A SON TOUR, ECRIT.
Eric : Tu étais si belle avec tes
vêtements mouillés qui te collaient au corps et tes cheveux bouclant autour de
ton visage.
PENDANT CE TEMPS, DEUX JEUNES
GARCONS TOMBENT SUR LA CONVERSATION D’ANNIE ET ERIC.
Garçon : C’est pas croyable ! Ils
croient que personne ne peut lire ce qu’ils mettent.
LA MERE ARRIVE.
Mère : Eh ! Dites-moi ! Vous êtes encore
connectés sur Internet ?
Garçon : Euh, non, maman, on fait nos
devoirs.
Mère : Continue comme ça, alors.
Les deux garçons : Ouais, maman.
Frère du garçon : C’est drôle que le
révérend Camden accueille un étudiant français.
Garçon : Il accueille des tas de gens.
Pourquoi pas un Français ?
Frère du garçon : Je comprends qu’il ait
cinq enfants.
Garçon : Ouais.
LUCY VOIT GUY JOUER AU BILLARD.
Lucy : Tu te débrouilles bien … Allez, à
mon tour.
ALORS QUE LUCY ETAIT SUR LE POINT
DE JOUER, GUY LUI POSE UNE QUESTION.
Guy : Alors, Lucy ? Maintenant, à mon
tour de te poser une petite question indiscrète. Qu’est-ce que tu penses des
mecs qui essaient de t’embrasser au premier rendez-vous ?
LUCY NE REPOND PAS. MATT ARRIVE
AVEC UNE NOUVELLE CONQUETE.EN PASSANT, IL SALUE LE BARMAN.
Matt : Salut.
IL APERCOIT GUY ET SES DEUX
GRANDES SŒURS EN TRAIN DE JOUER AU BILLARD.
Matt : Qu’est-ce qu’ils font là ? ... (À
Michelle)Viens.
MATT ET MICHELLE S’APPROCHENT
D’EUX.
Matt : Guy, les filles, voici Michelle.
Michelle, voici Mary … et Lucy … et Guy dont je t’ai parlé. Michelle a fait à
séjour à Paris, cet été.
Guy : Ah ? Dans quel arrondissement ?
Michelle : Euh, dans le cinquième.
Guy : Ah ? Vraiment ?
Michelle : Oui.
Guy : Tu aimes bien la Rive Gauche ?
Michelle : Oui, surtout la place
Saint-Michel.
Guy : Ah oui, avec sa fontaine. Tu
faisais les bouquinistes sur les quais ?
Michelle : Oui, j’adorais ça.
SIMON ET ROSIE SONT DANS LA SALLE
DE BAIN. ILS ONT UN MALAISE.
Simon : Oh ! Je ne comprends pas que des
gens puissent réussir à fumer tout un paquet de ces trucs-là. C’est pas humain
de fumer un paquet jour après jour, année après année. Je sens que je vais
vomir.
Rosie : Moi aussi. Pourquoi tu m’as
obligée de fumer ? La cigarette, ça donne le cancer, non.
Simon : C’est toi qui m’as poussé à
fumer, je te rappelle.
Rosie : Tu crois que papa et maman vont
accepter de te croire ? Je suis malade. Beuh.
A CE MOMENT-LA, HAPPY GRATTE LA
PORTE. SIMON OUVRE À HAPPY.
Simon : Tu devrais ramener vite maman.
Rosie : Vas-y, Happy. Vas la chercher.
Simon : Je suis trop jeune pour être un
papa. Oh !
HAPPY VA CHERCHER ANNIE QUI
CHATTE ENCORE SUR LE NET.
Annie : Alors.
HAPPY ARRIVA DANS LE BUREAU. ANNIE
LA REGARDE.
Annie : Je suis restée combien de temps
là-dessus ? Ouh.
HAPPY ESSAIE D’APPELER ANNIE POUR
QU’ELLE VIENNE DANS LA SALLE DE BAIN.
Annie : Oui ? Quoi ? Qu’est-ce qu’il y
a ?
ANNIE SUIT HAPPY JUSQUE DANS LA
SALLE DE BAIN. ELLE ENTRE.
Annie : Mais qu’est-ce qui vous arrive ?
Qu’est-ce que ça sent ? Mais ça sent le tabac.
Rosie : Simon m’a obligé à fumer.
Simon : Oh, non, je ne voulais pas.
C’est son idée.
Annie : Oh bien sûr. Ta petite sœur de
six ans t’a poussé à fumer des cigarettes.
Rosie : Il croyait que c’est ce que papa
aurait fait. Mais c’était bête.
ANNIE APERCOIT LE PAQUET DE
CIGARETTE VIDE.
Annie : C’est sûrement à Guy.
Simon : En fouillant sa valise, Rosie a
trouvé ça.
Annie : Et pourquoi tu fouillais dans
les affaires de Guy ?
Rosie : Je sais rien. Je suis trop
malade pour me le rappeler.
Annie : Bon. Vous allez vous coucher. Ce
sera passé demain matin et on règlera cette histoire … Allez, debout.
ROSIE SE LEVE.
Simon : Et moi, maman ? Je suis malade,
moi aussi ? C’est sa faute.
Annie : Comment est-ce que tu as pu
donner des cigarettes à une enfant de six ans ? Je n’aurais jamais cru ça de
toi.
HAPPY LUI LECHE LE VISAGE.
GUY DISCUTA AVEC MICHELLE. MARY,
LUCY ET MATT DECIDENT DE RENTRER A LA MAISON.
Guy : Quel café tu fréquentais ?
Michelle : Ah ! Les Deux Magots et puis
le Select.
Guy : Ah oui ? Tous les cafés
littéraires.
Michelle : Oh oui ! Et la Coupole, bien
sûr.
Guy : Et là-bas, on ne boit pas de
milk-shake.
Michelle (riant) : Ha ! Ha !
Mary : Bon, moi, j’en ai assez, je
rentre.
Lucy : Oui, et moi aussi.
Mary (à Matt) : Et toi ?
Matt : Non, on rentre en taxi ensemble.
Guy : Euh, Matt, Tu veux bien les
reconduire pour moi ? Je me charge de Michelle.
Michelle : Oui, vas-y, ne n’inquiète pas
pour moi. Je suis contente de parler un peu de Paris, tu sais.
Matt : Oui, j’ai remarqué. C’est bon, on
rentre.
TANDIS QUE MATT, LUCY ET MARY
PARTENT, GUY ET MICHELLE CONTINUENT À SE PARLER.
Guy : Et tu as visité le musée du
Louvre ?
Michelle : Oui.
A L’EGLISE, ERIC EST DEVANT SON
PORTABLE.
Eric (lisant) : Je veux parler de celui
qui se met à nu devant moi, révérend.
PUIS IL AJOUTE EN ECRIVANT.
Eric : Si tu n’étais pas ma femme, tu me
ferais affreusement rougir.
UN DES DEUX GARCONS SE SERVENT DU
PSEUDONYME D’ANNIE POUR ENTRER DANS LA DISCUSSION.
Frère du garçon : Vas-y. Marque-lui ça !
Tu sais que je suis folle de toi. Avec toi, c’est torride, si torride que je
viens de penser à … un petit surnom.
Garçon : Révérend Spice Boy ?
Frère du garçon : Ouais
Eric : Révérend Spice Boy ? J’aime
assez.
MATT, MARY ET LUCY RENTRENT À LA
MAISON.
Annie (A Mary et Lucy) : Vous rentrez
tard, toutes les deux. (A Matt) Et toi, tu rentres drôlement tôt. Et où est
Guy ? J’ai quelque chose à lui dire ?
Matt : Il est resté au billard avec
Michelle.
Lucy : Oui, mais Michelle faisait de
l’œil à mon Guy.
Mary : Euh, c’est pas ton Guy. Lui ne
voulait pas de toi et tu t’es incrustée avec nous.
Annie : Une seconde ! Aucune de vous est
sensée sortir avec quelqu’un qui vit chez nous
ANNIE VA DANS LE BUREAU ET ECRIT A
ERIC.
Annie : Lève le nez de cet écran et
appelle-moi. Nous avons un problème.
AU CAFE, GUY EST AVEC MICHELLE.
Guy : Quelle barbe, hein !
A CE MOMENT-LA, ERIC ARRIVE.
Eric : Guy, il faut qu’on parle tous les
deux.
ERIC LUI MONTRE LE PAQUET DE
CIGARETTE.
Guy : Mais qu’est-ce que vous voulez que
je vous dise ?
Eric : Tu pourrais me dire comment vos
deux benjamins ont eu accès à tes cigarettes.
Guy : Hé, attendez ! Je ne leur en ai
jamais donné ça. Je suppose qu’ils ont fouillé dans mon sac. Je ne pouvais pas
le prévoir. Si j’avais pensé que … que quelqu’un s’amuserait à fouiller dans mes
affaires personnelles, j’aurais mis mon paquet ailleurs. Je n’ai pas du tout
pensé que vos enfants viendraient me piquer.
Eric : C’est d’accord. Les petits ont
tort de fouiller ton sac.
Guy : Et de prendre le paquet de
cigarettes.
Eric : Et de prendre les cigarettes.
Mais ça dit, personne ne fume à mon domicile.
Guy : C’est entendu.
Eric : Bon.
Guy : Vous savez, beaucoup de gens
fument en Europe. Mais depuis que je suis arrivé dans votre pays, je m’efforce
de stopper. Mais c’est dur. On est accro.
Eric : Oui, je sais, mais ...
Guy : Les sociétés qui commercialisent
ce poison sévissent depuis longtemps en France. Nous sommes un pays de gros
fumeurs. Nous sommes victimes de ces grandes compagnies
Eric : Oui, sans doute …
Guy : Mais en France, c’est quasiment
impossible d’arrêter de fumer. Les gens sont accros. Ca passe de génération en
génération. En fait, je porte un patch. Je peux vous le montrer.
Eric : Oui, je te crois. Et puis
d’ailleurs, assez ! Mettons de côté, une minute la question du tabac, parce
qu’il y a … il y a autre chose que je crains plus, beaucoup plus.
Guy : Allez-y, je vous écoute.
Eric : Mais …
Guy : Euh, c’est ma dernière. C’est
juré.
Eric : Voilà. Selon ma femme, Mary et
Lucy croient que tu t’intéresses à elles. Que tu t’intéresses vraiment à elles.
Guy : Moi ?
Eric : Ouais.
Guy : Ouais, c’est un malentendu. Dieu a
nos différences culturelles. Il arrive de temps en temps que les filles se
méprennent. En France, on adore faire des compliments aux femmes, parce qu’on
les aime. On est tout aussi accro aux filles qu’on peut l’être aux cigarettes.
Eric : Oui, je … je comprends ce que tu
veux dire. Seulement, je me demande où ça nous mène, tout ça ?
Guy : J’ai une petite amie en France. On
s’entend bien et on sort ensemble depuis trois ans. On est trop jeune pour
s’engager. J’avais espéré obtenir un petit conseil de Mary et de Lucy, c’est
tout. Elles sont toutes les deux jolies et intelligentes, ravissantes, tellement
pleines de vie, comme leur mère. Ca, c’est une femme ! Et Matt … Matt a un goût
sûr en ce qui concerne les filles. En plus, c’est quelqu’un qui fait confiance
aux gens. C’est sans doute pour ça qu’il a insisté pour que sa copine reste avec
moi pour parler de Paris. A sa place, j’aurais été trop jaloux pour accepter ça.
Mais Matt ? Non, non. Comment il pourrait manquer de confiance en lui avec un
père aussi solide que vous ? Vous direz à Matt que je l’ai faite raccompagner en
taxi.
Eric : Ouais, je lui dirais.
Guy : Ca m’a fait plaisir de parler un
peu de Paris avec une personne qui y a vécu durant deux mois. Je m’ennuie de
chez moi, je crois. Il y a déjà un mois que je suis parti et c’est dur. Matt a
dû le sentir. C’est quelqu’un de bien, vraiment. Je me demandais … si vous
n’êtes pas trop pressé de rentrer. On pourrait se faire un petit billard, vous
et moi.
Eric : Oui, si tu veux.
ANNIE ET ERIC SONT DANS LA
CHAMBRE.
Annie : Il se colle des patchs, tu as
gobé ça, toi ?
Eric : Tu penses qu’il aurait raconté
des histoires ?
Annie : Qu’il me le montre et je le
crois !
Eric : Il voudrait réellement arrêter.
Il se sent dépendant. Il pense que c’est un peu la faute des fabricants de
cigarettes.
Annie : Ah mais ! Il fume une marque
française. Ils ont aussi des fabriques en France. Je sais que tu espérais que le
séjour de Guy se passerait sans heurt, mais ce garçon m’a l’air d’un drôle
d’oiseau et personnellement, je suis loin d’être rassurée de penser qu’on
héberge un tel numéro sous le même toit que nos deux filles.
Eric : Quand j’aurais dit à Lucy et Mary
que Guy a une petite amie en France, je pense que tout se tassera.
ROSIE ET SIMON ARRIVENT.
Rosie : On va se débarrasser du sale
pou.
Eric : Insulter notre invité, ce n’est
pas une façon d’améliorer les relations internationales.
Simon : Et tu espères un rapprochement
entre la France et nous. Tu aimerais qu’on se montre au plus gentil, qu’on
l’aide
Rosie : Pas question. Entre lui et nous,
c’est la guerre. Terminé.
Eric : C’est sans appel ? J’ai su que
tous les deux, vous aviez fouillé son sac, voler ses cigarettes pour les fumer.
Rosie : Qui est-ce qui t’a dit ça ?
ROSIE ET SIMON SE REGARDENT.
Rosie : Oops !
Eric : Très bien. Je veux que vous lui
présentiez des excuses et je vous interdis de …
Annie : Terminée, la cigarette ! Avis !
Eric : Avis !
Rosie : Tu peux voir que mon plan a
marché.
Simon : Tu entends ? Tu vois que c’est
elle ?
Annie : Elle a six ans.
LUCY ET MARY ARRIVENT.
Lucy : Hm ! Quand est-ce que vous le
mettez dehors, ce type ?
Rosie : On doit rapprocher plus la
France de nous, d’abord.
Eric : Vous êtes sûr que vous n’avez pas
provoqué un peu les choses, hier ? Est-ce que … vous êtes bien sûr que vous
n’avez pas imaginé que vous l’intéressiez d’aussi près ?
Mary : Il a sorti le grand jeu avec le
coup du taxi. Comment t’interprètes ça, toi ?
Annie : Si vous gardez vos distances
avec lui, vous n’aurez plus ce genre de déboire, vous ne croyez pas ?
Mary : Ca me va on ne peut mieux.
Lucy : A moi, aussi. Qu’il reparte sur
son continent et qu’on ne me parle plus de ce rat.
Mary : On l’a assez vu.
MATT ARRIVE.
Matt : Si je croise encore ce mangeur de
grenouille, je jure que je l’assomme.
Eric : Vous êtes tous contre moi, ou
quoi ? Je … Je … Dites-moi, je … je suis le seul ici à vouloir comprendre ce
garçon et améliorer nos rapport ? Je suis le seul à vouloir que … cette
expérience nous apporte quelque chose ? Une plus grande ouverture sur le monde
extérieur ?
Les 5 enfants : Oui.
ENFIN, GUY ARRIVE.
Guy : C’est bon. Inutile d’en dire plus.
Je préfère partir d’ici.
GUY S’EN VA. ERIC ET ANNIE SE
SENTENT DANS LE VIDE.
Eric : Je vous écoute. Lequel d’entre
vous va s’excuser en premier, j’attends ?
PERSONNE NE REPOND.
Eric : Dans ce cas, on procédera par
ordre de taille. Rosie.
Annie : Allez !
Rosie : Hm !
Simon : Je vais la surveiller. Elle a
parfois une façon de s’excuser un peu trop personnelle
SIMON ET ROSIE VONT CHEZ GUY.
Rosie : Tu veux un coup de main ?
Simon : Euh, pour défaire ton sac ? Ne
te sens pas obligé de partir ! Ce serait idiot. Tu arrives à peine …
Guy : C’est juste. Mais là, ça déborde.
Rosie : Bon, au revoir.
Simon : Si tu veux t’excuser, il
vaudrait mieux que, surtout, tu ne dises rien … On est désolé. On a eu tort de
fouiller dans ton sac. Jamais on aurait dû faire ça.
Guy : Et pourtant, vous l’avez fait.
Simon : On regrette. C’est pas joli. On
a été puni dès hier soir et … on te le jure. On ne touchera plus à ton sac. Et
honnêtement, on veut que tu restes et que tu nous parles plus de toi et aussi de
la façon dont on vit en France.
Guy : Les choses sont plus simples chez
nous. Je m’ennuie de chez moi. Et c’est pour ça que je rentre.
Simon : C’est à cause de ça que tu t’en
vas ? C’est pas à cause de nous ?
Guy : Mais non, pas du tout. Est-ce que
je peux finir mon sac ?
Simon : On te laisse. Bon. Alors, salut.
SIMON ET ROSIE S’EN VONT. LUCY ET
MARY ARRIVENT.
Mary : Guy, on est désolé pour hier
soir.
Lucy : Oui, c’est notre faute. On s’est
fait des idées sur toi.
Mary : Ah ! Ca devait se terminer de
cette façon.
Lucy : Reste avec nous !
Guy : Non, c’est trop dur. Oui, j’ai ma
copine en France. Et elle me manque vraiment parce que c’est la première fois
qu’on doit se séparer plus d’un jour. Quand on se retrouve, on se sent à chaque
fois plus amoureux.
Lucy : C’est tellement romantique.
Mary : Tu peux très bien lui téléphoner
ou … ou tu peux écrire. Et dans deux semaines, tu repartiras, tu ne crois pas
que tu peux tenir ?
Guy : Mais je lui ai téléphonée et on
s’est parlée et … et je lui ai même envoyé des lettres. Une par jour. Mais là,
je ne crains qu’elle me manque trop. Et je veux rentrer.
Lucy : Est-ce que tu nous enverras une
petite carte une fois en France ?
Guy : Ca va de soi. On va rester en
contact. Je vous écrirai. Je n’oublierai pas Glenoak.
LUCY ET MARY S’EN VONT. MATT
ARRIVE.
Matt : Un bon voyage !
Guy : Ouais, c’est ça. Au revoir.
Matt : Bonjour chez toi !
MATT S’EN VA. ERIC ET ANNIE
ARRIVENT.
Eric : Guy ! On pourra refaire un essai.
Attends quelques jours. Les enfants veulent que tu restes avec nous. Annie et
moi, on veut que tu restes
Annie : Euh, oui, ne … ne partez pas !
Ah, j’ai suivi un cours de cuisine française, je … je pourrais vous préparer des
crêpes Suzette.
Guy : Vous êtes très gentils, vraiment.
Ca me va droit au cœur. Mais je veux rentrer. J’ai un peu le mal du pays et je
veux revoir ma famille. En fait, tant qu’à suivre des cours d’été, que ce soit
au milieu de gens que j’aime et aussi dans une ville que j’aime.
Annie : Euh, oui.
Eric : Ouais … Bon, je … je n’insiste
pas. Je … je te conduis à l’aéroport.
Guy : Merci. On y va.
GUY OUVRE LA PORTE ET MARMONNE.
Guy : Quelle bande de ploucs !
Les 7 ensemble : On a entendu.
APRES LE DEPART DE GUY …
Annie : Ca te plairait une petite
sucrerie ?
Eric : Tu lis dans mes pensées ?
Annie : hm ! C’est un de mes dons … Tu
es préoccupé ?
Eric : Guy sera bientôt chez lui,
maintenant.
Annie : Il te manque, hm ?
Eric : C’est étrange ! C’est étonnant,
la manière dont les choses ont mal tourné.
Annie : Ah ! J’ai du mal à te croire
qu’un pays ayant une culture aussi riche que la France, une nation qui nous a
donné le vin, la grande cuisine, Monet, Molière, Deneuve, Depardieu, la Statue
de la Liberté. Est aussi produit Guy.
Eric : Quand même, tu aimais bien
quelque chose en lui ?
Annie : Oui, son ordinateur portable.
Eric : Ouais, SpiceBoy l’a autant
apprécié que toi ?
ANNIE RIT.
Eric : Malgré tout, moi je regrette que
personne n’ait pu retiré quelque chose de … positif de notre expérience que
personne n’ait découvert, d’autres horizons du fait que Guy soit venu parmi nous
ENCORE LES DEUX JEUNES GARCON QUI
CHATTENT SUR LE NET.
Garçon : Zut ! Spiceboy doit s’être mis
à travailler son sermon.
Frère du garçon : Ouais, mais on verra
l’église autrement, maintenant.
Garçon : Ouais, vive la France !
ANNIE ET ERIC S’EMBRASSENT.
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