Script 214
2.14 :
BUREAUCRATIE
TOUTE
LA FAMILLE EST ALLEE MANGER AU RESTAURANT. CERTAINS REGARDENT LA CARTE. SIMON
EST EN TRAIN DE DONNER DES COUPS DE COUDE A MATT, ROSIE S’AMUSE A METTRE LE
DOIGT SUR DU SEL REPANDU SUR LA NAPPE, MARY REMARQUE QUE LUCY PORTE SON PULL.
LUCY : Quoi ?
MARY : Tu le sais
très bien.
ANNIE : Les
filles !
MARY :
Maman, c’est mon sweat et je ne l’ai jamais porté.
LUCY : Si,
tu l’as porté.
ANNIE : Tu
le lui demanderas la prochaine fois, Lucy. Tenez-vous tous un peu mieux, s’il
vous plaît. Où sont passées vos bonnes manières ?
SIMON : Je
ne sais pas. A la maison. (Les trois filles Camden éclatent de rire)
ANNIE :
C’est la première fois depuis longtemps que je vais avoir le plaisir de me faire
servir au lieu de servir. J’aimerais apprécier cet instant, alors, je vous
demande de faire un effort, d’être polis et bien élevés.
ROSIE :
D’accord, mais pourquoi est-ce qu’on ne va pas dans des endroits où on vous
donne un jouet avec le déjeuner ?
ANNIE : Tout
simplement parce que Mr. Harrison, le monsieur qui possède ce charmant
restaurant nous offre à tous le déjeuner.
ROSIE : Pourquoi ?
ANNIE : Parce que
papa travaille pour une banque alimentaire pour laquelle Mr. Harrison donne la
nourriture et il a donné à papa, des bons pour sept repas gratuits. Ce n’est pas
fantastique ?
ROSIE : Non, je
préfère manger gratuitement à la maison, moi.
SIMON : Oui, mais
il n’y a pas de sorbet d’avocat à la maison.
ERIC : Tu n’en
auras pas ici non plus, il n’y en a que le vendredi.
ANNIE : Il y a
plein d’autres choses, alors prends un autre plat, s’il te plaît.
SIMON : Mais
je voulais du sorbet d’avocat. (Matt prend un air indifférent)
Quoi ? Je suis déçu. Tu devrais savoir ce que c’est, toi, non ? Toi qui passes
tous les soirs à attendre à côté du téléphone en espérant que Deena Nash va
t’appeler et elle ne t’appelle jamais.
MATT : Evitons de
parler de ma vie amoureuse.
MARY : Aaah ! Ca
risque de nous faire bailler d’ennui.
LUCY : Et de nous
couper l’appétit.
SIMON
ECLATE DE RIRE. ROSIE SECOUE LE FLACON DE TABASCO. LUCY EN A RECU SUR LE PULL DE
MARY.
MARY (en accusant
Lucy à tort) : Oooh ! J’en étais sûre.
LUCY : Hé !
Hé ! Mais je n’y suis pour rien, moi. C’est elle. (Elle parle de Rosie)
ROSIE : Je suis
désolée !
LA SERVEUSE
ARRIVE À LA TABLE DES CAMDEN. SON NOM : HARRIETT FIELD.
HARRIETT : Je peux
prendre la commande ?
ROSIE :
Comme on est dimanche, je crois que je vais prendre une glace.
ANNE : Non,
voyons, il faut que tu prennes autre chose qu’une glace, ma chérie.
ROSIE : Je
vais prendre une grosse part de gâteau au chocolat et une glace, alors.
ANNIE (en
souriant) : Hé ! Hé ! Des spaghettis, une petite salade avec un verre de lait.
HARRIETT : Je
regrette. C’est dans le menu du soir. Si vous le voulez, il faudra revenir le
soir.
MARY : Alors, moi,
je vais prendre le poulet frit et à la place de la purée, je voudrais des
frites.
HARRIETT : On ne
peut pas changer. Le poulet est servi avec de la purée. C’est l’espadon qui est
servi avec des frites.
ERIC : Oooh !
C’est parfait. Euh … moi, j’adore l’espadon et … j’adore également la purée.
Alors, je vais prendre l’espadon et je changerai mes frites avec la purée de
Mary. Si vous pouviez avoir la gentillesse de les servir à part, s’il vous plaît
... (Il regarde son nom figurant sur son badge) Harriett.
HARRIETT :
Je ne peux pas les servir à part, tout est dans l’assiette. Servi à part, c’est
en supplément.
ERIC (en
parlant entre ses dents) : Hm … je le savais.
MATT : Moi,
je veux le cheeseburger sans frites et un milk-shake au chocolat.
HARRIETT : Les
frites sont servies avec.
MATT : Je n’en
veux pas.
ERIC : Mais
prends des frites, Mary les mangera.
MATT : Mais
tu as dit que tu lui donnais les tiennes.
MARY : Ca change
quoi puisque tu n’en veux pas ?
HARRIETT : Euh …
vous savez, je vais vous laisser réfléchir et je repasse dans un instant.
ROSIE : Mais j’ai
faim.
HARRIETT : Est-ce
…
ANNIE : Ce
n’est pas la peine, Harriett. Je pense que tout le monde a déjà choisi, n’est-ce
pas ? On peut commander.
ERIC (en
parlant entre ses dents) : Euh … il n’y a pas de temps à perdre.
LUCY :
Alors, un sandwich de dinde sur pain chaud et tous les accompagnements.
HARRIETT : On ne
le fait que sur du pain de mie.
ANNIE : On ne peut
pas mettre du pain normal à la place du pain de mie ? Ah oui ! C’est vrai, on ne
peut pas changer.
HARRIETT :
Désolé, madame, je ne fais pas les règles, je ne fais que les accepter.
ROSIE : Je
peux changer pour du sorbet d’avocat ?
ERIC : Ce n’est
pas dans le menu d’aujourd’hui, ma chérie.
ROSIE : Simon l’a
demandé.
SIMON : Non, non.
Je crois que je vais prendre des crêpes.
HARRIETT : Les
crêpes sont au petit-déjeuner. Tu ne peux demander ce qui est au petit-déjeuner
qu’au petit-déjeuner.
SIMON : Ce
repas gratuit, c’est une prise de tête !
HARRIETT : Vous
avez des bons pour un repas gratuit ?
ERIC : Oui,
offerts par le propriétaire, Mr. Harrison.
HARRIETT :
Mais pourquoi vous ne me l’avez pas dit plus tôt ? Est-ce que je peux voir vos
bons ?
ANNIE : Euh … oui,
bien sûr.
DANS
SON SAC, ANNIE CHERCHE LES BONS ET LES MONTRE À HARRIETT.
HARRIETT (après un
instant) : Ca ne vous donne droit qu’au « bon plaisir du patron ».
ERIC : Très
bien. Qu’est-ce que c’est, le « bon plaisir du patron » ?
HARRIETT :
Foie de veau grillé avec des oignons.
LES ENFANTS
CAMDEN ONT L’AIR DEGOUTE.
ANNIE :
Parfait, nous allons prendre sept « bons plaisirs du patron », s’il vous plaît,
que nous
allons tous savourer avec un grand plaisir, n’est ce pas, les enfants ?
ROSIE : On
doit dire oui ?
TOUTE LA
FAMILLE SONT EN TRAIN DE TERGIVERSER.
GENERIQUE.
LE
LENDEMAIN …
ANNIE
PREPARE LE PETIT-DEJEUNER. SIMON ARRIVE ET LUI FAIT DES SIGNES. ANNIE LE REGARDE
SANS RIEN DIRE.
SIMON : Quoi ?
ANNIE : Pourquoi
pas « s’il te plaît » ?
SIMON : Bon,
d’accord. S’il te plaît, je peux avoir un toast ?
ANNIE
LES RETIRE DU TOASTER ET LES LUI DONNE. ENSUITE, SIMON S’INSTALLE A TABLE.
ANNIE : Et dire
merci, ça t’écorcherait la bouche ?
SIMON : Merci,
maman.
ANNIE : Aaah !
MARY, LUCY
ET MATT ARRIVENT.
MARY (à Lucy) :
Fais disparaître cette tache de mon sweat.
LUCY : Ne
t’en fais pas. Maman s’en chargera.
ANNIE : Non,
je n’aime pas la façon dont tu m’as demandé ça.
LUCY : Ben … je ne
t’ai pas vraiment demandé de le faire.
ANNIE : Eh oui !
Justement.
LUCY :
D’accord ! S’il te plaît, maman, est-ce que tu veux bien laver le précieux sweat
de Mary et enlever la tache qui a dessus ?
ANNIE : Non, je ne
veux pas. C’est à toi de le faire. Tu le lui as emprunté sans demander. Alors,
asseyez-vous, les enfants. J’ai quelque chose de très important à vous dire.
ROSIE ARRIVE
EN DERNIER LIEU AVEC HAPPY.
ROSIE : Qu’est-ce
que vous faites ?
ANNIE : Une
petite leçon de savoir-vivre.
ROSIE
EST PRETE À SE SAUVER, ANNIE LA RETIENT.
ROSIE (d’un air
mécontent) : Hmm !
ANNIE :
Happy ! Tu peux sortir. Tes manières sont irréprochables.
UNE FOIS
HAPPY PARTIE, ANNIE PARLE AUX ENFANTS CAMDEN.
ANNIE :
Après vous avoir tous observés hier, au restaurant, je pense qu’il est temps de
vous rappeler que le savoir-vivre est une chose très importante. Je pense que
vous devriez tous commencer par être plus polis et respectueux et déjà commencer
par dire « s’il vous plaît » et « merci ».
MATT : Et après
ça, instruction civique ?
MARY : Non,
voyons. Leçon de maquillage. (Mary et Lucy éclatent de rire. Eric revient
à la maison)
ANNIE : Riez si
vous voulez mais tenez-vous-le pour dit. A partir d’aujourd’hui, j’inaugure le
festival des bonnes manières.
ROSIE : Et on peut
y aller avec toi ?
ANNIE : Oh oui !
ERIC : Où est-ce
qu’on va ?
MATT : Au
festival où on est allé plus d’une fois dans le passé. (Eclat de rire
général)
ANNIE :
Excusez-moi.
ANNIE,
SENTANT QUE SES ENFANTS SE MOQUENT D’ELLE SANS ARRET, QUITTE LA TABLE ET PARLE À
ERIC.
ANNIE :
Parle-leur, toi.
UNE FOIS
ANNIE PARTIE, IL Y A UN MOMENT DE SILENCE.
ERIC : Faites ce que maman a dit. (Eric s’en va)
ROSIE : Hé ! Il n’a pas dit « s’il vous plaît ».
SIMON : Je me
demande combien de temps ce festival des bonnes manières va durer.
MARY : Jusqu’à la
fin de nos jours, je le crains.
MATT : Alors,
essayons de lui faire plaisir et commençons par bien nous tenir.
TOUS
SE METTENT À RIRE ET LANCER DE LA NOURRITURE.
ERIC ET
ANNIE SE PARLENT DANS LEUR CHAMBRE.
ANNIE (d’un
ton glacial) : Je me demande comment on en est arrivé à cette situation.
ERIC : Tu veux
parler du déjeuner d’hier ?
ANNIE (d’un
ton glacial) : Je veux parler de ce qui s’est passé au restaurant, hier, oui.
Jamais plus je ne leur permettrais un comportement pareil. Des mots comme « s’il
vous plaît » ou bien « merci », combien de fois par jour tu les entends ? Et ne
me dis pas « pour moi, ils ne se droguent pas », je ne vais pas me contenter que
nos enfants ne se droguent pas. Il faut qu’ils fassent un effort et nous allons
veiller à ce qu’ils fassent un effort. Tu n’es pas d’accord ?
ERIC : Si, bien
sûr. Simplement, j’ai … j’ai … j’ai d’autres priorités, en ce moment.
ANNIE (d’un
ton glacial) : Ah ! Oui. La banque alimentaire ! Oui, bien sûr, c’est une
priorité plus grande.
ERIC : Je n’ai pas
dit « plus grande », j’ai dit « autres ».
ANNIE (d’un
ton glacial) : Tu sais, les petites priorités nourrissent les grandes priorités.
Si tout le monde était poli et respectueux, il y aurait assez d’aliment pour
nourrir la terre entière.
ELLE S’EN
VA.
ANNIE (entendu à
une pièce plus loin) : Je t’ai entendu !
ERIC SE
RACLE LA GORGE.
AU
LYCEE, LUCY ET MARY TOMBENT SUR UNE ANNONCE EMBARRASSANTE DANS UN JOURNAL.
MARY (en
lisant) : « Cherche fille sympa avec qui passer mon année de terminale,
555-0159. Demandez Matt. » Matt ? Notre Matt ?
LUCY : C’est
notre numéro de téléphone. Oh ben … je ne le savais pas aussi désespérée. J’en
ai mal pour lui.
MATT
ARRIVE, DESEMPARE. MARY ET LUCY SE METTENT À LE REGARDER.
MATT : Ce regard,
ça veut dire quoi ?
LUCY : Rien.
MARY : Rien du
tout.
MATT : Qu’est-ce
que vous complotez encore, toutes les deux ?
MARY : On ne
complote absolument rien.
MATT LES
REGARDE UN MOMENT ET PUIS S’EN VA.
LUCY : Oh ! C’est
triste.
MARY : Triste ?
C’est tragique.
TOUTES LES
FILLES REGARDENT MATT EN LUI FAISANT SIGNE. DES ECLATS DE RIRE SE FONT ENTENDRE.
ANNIE
A DU COURRIER DANS LES MAINS. DE PLUS, ELLE RECOIT UN APPEL.
ANNIE :
Allo. (…) Non, Matt n’est pas à la maison, il est au lycée. (…) Je peux prendre
un message ? (…) Très bien. Où peut-il vous joindre ? (…) D’accord. (…) Non, je
n’oublierai pas. (…) Très bien, merci.
ELLE
DECROCHE ET JETTE UN ŒIL SUR SON COURRIER.
ANNIE :
Alors, facture … poubelle … facture … poubelle …
ELLE
TOMBE SUR UN CATALOGUE « EDDIE BOWZER » (ACHAT D’ARTICLE POUR CHIENS PAR
CORRESPONDANCE).
ANNIE : Aaah !
Regarde, quelque chose pour Happy Camden.
EN TOURNANT
LA PAGE, ELLE TOMBE SUR UN BON DE COMMANDE SUR LEQUEL EST COLLEE UNE CARTE DE
CREDIT.
ANNIE :
Oooh ! Ca alors ! Qu’est-ce que c’est drôle !
ELLE
S’APPROCHE DE HAPPY.
ANNIE :
Voilà ta première carte de crédit. Aaah ! Ah ! Je suis navrée. Ils ont fait une
petite erreur. Hmm ! J’ai bien peur que tu ne doives continuer à faire tes
futurs achats en liquides comme tous les membres de la famille. Hum ! (Aboiements)
EN CE
TEMPS-LA, ERIC VA AU PROGRAMME D’AIDE ALIMENTAIRE OU IL RANGE DE LA NOURRITURE.
LA, IL FAIT LA CONNAISSANCE D’UN JEUNE GARCON : CLARENCE FIELDS.
CLARENCE :
Bonjour, monsieur.
ERIC : Bonjour, tu
vas bien ?
CLARENCE : Bien,
merci. Et vous ?
ERIC : Très
bien. Je m’appelle Eric, Eric Camden. Je suis le révérend Camden.
CLARENCE :
Je ne suis qu’un enfant : Clarence Fields. Ravi de faire votre connaissance. (Ils
se serrent la main) Vous ne savez pas où se trouvent les boîtes de
haricots saucisses ? Je n’arrive pas à les trouver. D’habitude, ils sont dans la
rangée numéro 2
ERIC : Ah ça ! Je
l’ignore, je regrette. Je vais demander à quelqu’un.
CLARENCE : C’est
gentil de votre part. Merci, monsieur.
ERIC : Mais, je
t’en prie, Clarence.
ERIC
VA CHEZ JIMMY.
ERIC :
Jimmy ! Il y a là un … un petit garçon … euh … très poli qui cherche des boîtes
de haricots saucisses et je n’ai pas osé lui demander de quelle organisation il
était mais j’ai l’impression qu’il vient de son propre chef. Vous le
connaissez ?
JIMMY : Clarence ?
Oui, c’est un bon petit. Il vient tous les jours après l’école, il prend une
boîte et il s’en va. Laissez-le prendre ce qu’il veut, il a besoin de manger.
ERIC : Mais où est
sa mère ?
JIMMY : Je
ne sais pas. Je ne demande pas. S’il ne demande rien d’autre qu’une boîte de
haricots saucisses, le moins que je puisse faire, c’est de la lui donner.
ERIC : Bien sûr.
JIMMY : Et puis,
il est trop poli pour que je la lui refuse.
CLARENCE
ARRIVE AVEC UNE BOITE DE HARICOTS DANS LES MAINS.
CLARENCE : Je l’ai
trouvée, merci.
ERIC : Oooh ! Mais
de rien. Je peux faire quelque chose d’autre pour toi, petit ?
CLARENCE : Non, je
n’ai besoin de rien d’autre. Au revoir et à demain. Ravi de vous avoir connu,
mon révérend.
ERIC : Moi, de
même. Au revoir.
CLARENCE
QUITTE ERIC ET JIMMY.
JIMMY : Vous
voulez que je finisse ? Comme ça, vous pourrez suivre Clarence et connaître son
histoire.
ERIC :
Pourquoi dites-vous que je vais suivre Clarence et connaître son histoire ?
JIMMY : Vous êtes
une personne curieuse de nature. Vous êtes très gentil, mais très curieux de
nature.
ERIC : Ca, c’est
vrai. Merci.
ANNIE EST
OCCUPEE À EPLUCHER DES POMMES DANS LA CUISINE. MATT ARRIVE.
ANNIE : Il y
a eu pas mal d’appels pour toi, cet après-midi. (Elle lui donne son
courrier)
MATT : Ah oui ?
Merci.
ANNIE : De rien.
Alors, comment s’est passée ta journée ?
MATT : Oh !
Des tas de filles sont passées près de moi en me faisant des clins d’œil et en
gloussant. C’était très bizarre … Mais je ne connais aucune de ces personnes.
ANNIE : Mais
pourquoi elles auraient appelés ?
MATT : Ah ça ! Je
n’en ai aucune idée. Mais je sais à qui le demander.
DANS
LA CHAMBRE DE LUCY ET MARY, CETTE DERNIERE APERCOIT SON SWEAT PENDU SUR CINTRE.
LA TACHE Y EST ENCORE. ELLE LE MONTRE À LUCY.
MARY : Qu’est-ce
que c’est que ça ?
LUCY : Ben,
c’est ton sweat. Mais ne t’inquiète pas, hein. Je vais le laver. Je l’ai
pendu pour qu’il ne salisse pas davantage.
MARY : Comment pourrait-il se
salir moins sur un cintre ?
LUCY : Eh ben, je ne sais pas,
mais ça m’a paru sensé.
MARY : Non, ce qui serait
sensé, c’est que tu dises « Hé ! Mary ! Tu sais la nouvelle ? Je vais de ce pas
en bas afin de laver ton sweat à la main et à l’eau froide, tel que c’est
indiqué dans les instructions de lavage ».
LUCY ABANDONNE SON LIVRE
ET PUIS SE LEVE. C’EST À CE MOMENT-LA QUE MATT ARRIVE DANS LEUR CHAMBRE, UNE
ENVELOPPE A LA MAIN.
MATT : C’est quoi, ces gens qui
me laissent des messages ?
MARY : Ne te fatigue pas, on
est au courant.
MATT : De quoi ?
LUCY : De l’annonce. Tout le
lycée est au courant.
MARY : La petite annonce que tu
as passée dans le journal du lycée ?
MATT : Une petite annonce pour
quoi ?
LUCY : Pour toi.
MARY LUI MONTRE
L’ANNONCE. IL LE LIT.
MARY : Tu aurais dû nous dire
que tu te sentais si seul. On t’aurait trouvé quelqu’un sans problème.
MATT : Ah oui ! Très rusé !
Faire comme si c’était moi l’auteur pour que je ne pense pas que c’est vous.
LUCY : Mais ce n’est pas nous,
hein.
MATT : Ah bon ? Eh ben, ce
n’est pas moi qui l’ai passée. Il faut être idiot pour passer une annonce de ce
type et moi, je ne suis pas un idiot.
LE TELEPHONE
SONNE. MARY DECROCHE.
MARY : Allo
... (…) (Elle parle à Matt) T’es un idiot, Matt. C’est pour
toi.
MATT : Euh … t’as qu’à dire que
je ne suis pas à la maison. S’il te plaît !
MARY : Je regrette, il n’est
pas là. (…) Oui, je peux noter.
MATT (en leur désignant du
doigt) : Et que je n’apprenne pas que c’est vous qui avez fait le coup.
SIMON SORT DE LA MAISON
AFIN DE METTRE LE SAC POUBELLE PLEIN DANS LE CONTAINER.
SIMON : Viens, Happy !
HAPPY ARRIVE À LA MINUTE.
DES DETRITUS TOMBENT DU SAC. EN LES OBSERVANT, IL DECOUVRE CETTE FAMEUSE CARTE
DE CREDIT VENANT DU CATALOGUE « EDDIE BOWZER ».
SIMON : Tiens, c’est bizarre !
Je me demande pourquoi maman a jeté ça à la poubelle. Ouais, elle avait sûrement
une bonne raison. C’est pour ça que ça doit rester entre toi et moi. Tu
comprends ? (Happy gémit et lui tend la patte) Super !
ERIC
ARRIVE DANS UN QUARTIER MAL FREQUENTE. DES QU’IL A VU CLARENCE ENTRER DANS
L’IMMEUBLE, IL SORT DE SA VOITURE. AU MOMENT OU IL ENTRE, IL SE PRESENTE A DES
MESSIEURS EN LEUR MONTRANT LA BIBLE. CES DEUX PERSONNES S’EN VONT. ERIC EST À LA
RECHERCHE DE CLARENCE.
UNE MAMAN AVEC
SA FILLE (en passant) : Viens, chérie. Dépêchons-nous.
ERIC
FRAPPE A LA PORTE DE CHEZ CLARENCE.
ERIC :
Clarence ? Clarence ! C’est le révérend Camden. Tu es là ?
CELUI-CI
OUVRE LA PORTE.
CLARENCE :
Bonsoir ! Ca va ?
ERIC : Moi, ça
va … J’étais … dans le quartier. Je suis passé voir si ta famille ou toi aviez
besoin de quelque chose.
CLARENCE : Non,
ça va.
ERIC : Est-ce
que tes parents sont là ?
CLARENCE : Je
ne peux pas le dire.
ERIC : Tu ne
sais pas s’ils sont à la maison ?
CLARENCE : Non,
mais si je dis qu’il n’y personne à la maison, eh ben, ce n’est pas prudent. Il
peut m’arriver quelque chose.
ERIC : Oui, tu
as raison. Bon, bien … je vais … je vais rentrer chez moi et puis je repasserai
une autre fois, quand ta mère sera là.
CLARENCE :
Attendez ! Ne partez pas ! Vous pouvez vous asseoir près de la porte, un moment
jusqu’à ce que ma mère revienne à la maison. Ce n’est pas très rassurant de
rester seul ici.
ERIC : À quelle
heure ta mère a l’habitude de rentrer ?
CLARENCE : Dans
la soirée.
ERIC : Ah !
D’accord, Clarence. Très bien. Je vais m’asseoir devant la porte et … et je vais
attendre qu’elle rentre.
ROSIE ET
SIMON SONT DANS LEUR CHAMBRE. ROSIE A VU DES BOTTINES POUR HAPPY, CE QUI POUSSE
SIMON A LES COMMANDER.
ROSIE (à Happy) : Et pourquoi
pas des bottines pour garder tes pattes au sec quand il pleut ? Il a beaucoup
plu, cette année par la faute d’El Mignon.
SIMON : C’est « El Nino » et je
peux te dire qu’il n’a rien de mignon.
ROSIE (à Simon) : Regarde comme
elles sont jolies, ces bottines.
SIMON : On ne sait même pas si
cette carte de crédit est une vraie.
ROSIE : Oh ! Elle a l’air
vraie.
SIMON : Il y a un numéro de
téléphone. On pourra appeler et demander rien que pour le plaisir, après tout.
SIMON COMPOSE LE NUMERO
DE TELEPHONE D’EDDIE BOWZER.
ROSIE : N’oublie pas, sois
poli.
SIMON : Chut ! Ca sonne.
VOIX ENREGISTREE : Vente par
correspondance « Eddie Bowzer » Veuillez composer le numéro de votre carte pour
vérification de votre compte. (Il compose le numéro de carte de crédit)
Merci. A présent, composez le numéro de l’article que vous avez choisi.
SIMON (à Rosie) : Vite ! Le
numéro des bottines.
ROSIE : B – 9 – 8.
VOIX ENREGISTREE : Merci.
Appuyez sur la touche « 3 » si vous voulez une livraison express moyennant un
supplément de dix dollars …
SIMON (à Rosie) : Est-ce qu’on
veut une livraison express moyennant un supplément de dix dollars ?
ROSIE : Livraison express.
SIMON APPUIE SUR LA
TOUCHE « 3 »
VOIX ENREGISTREE : Merci. (Ligne
coupée)
ROSIE : Quoi ?
SIMON : C’est bizarre. Elle a
dit merci et ça a coupé.
ROSIE : Il fallait dire « il
n’y a pas de quoi ».
SIMON : Ca ne sert à rien.
C’est une voie enregistrée. On va nous envoyer une paire de bottines pour
chiens.
ROSIE : C’est génial !
SIMON : Ne sois pas si
contente. On doit les rappeler pour annuler.
ROSIE : Pourquoi il faut qu’on
annule ?
SIMON : Parce que si maman
découvre qui a commandé les bottines, c’est nous qui allons payer.
ROSIE : Moi, je ne pourrais pas
payer, ni Happy non plus car on n’a pas d’argent
SIMON : Justement, de l’argent,
moi, j’en ai. Et c’est pour ça qu’il va falloir annuler.
ROSIE : Il y a bien un numéro.
Ce sont des personnes vivantes qui répondent. (Gémissement de Happy)
SIMON : Ah ! Voilà ! Service
clientèle.
IL COMPOSE LE NUMERO ET
TOMBE SUR UNE JEUNE FEMME A LA VOIX FLUETTE. C’EST LA RESPONSABLE D’EDDIE
BOWZER.
RESPONSABLE « EDDIE BOWZER » :
Eddie Bowzer, bonsoir.
SIMON : Allo … (à Rosie) C’est
une personne vivante qui parle !
ROSIE : Tant mieux.
RESPONSABLE « EDDIE BOWZER » :
Que désirez-vous, madame ou monsieur ?
SIMON : Bonsoir, je veux
annuler une commande que je viens de passer.
RESPONSABLE « EDDIE BOWZER »:
Avez-vous dix-huit ans ? Vous n’en avez pas l’air.
SIMON : Euh … non, je n’ai pas
dix-huit ans mais …
RESPONSABLE « EDDIE BOWZER »:
Je ne peux rien pour vous … (Elle raccroche aussitôt)
ROSIE : Ben alors ?
SIMON : Elle refuse de me
parler parce que je n’ai pas dix-huit ans.
ROSIE : Tu as quatre dollars
quatre-vingt-dix-neuf.
SIMON : Tu parles ! Plus le
transport. (Air embarrassé)
LUCY LIT SON MAGAZINE
ASSIS SUR LA MACHINE À LAVER. MARY ARRIVE À L’INSTANT.
MARY : Dis-moi que ce n’est pas
mon sweat qui est dans le sèche-linge.
LUCY : Mais si, il est marqué
« séchage lainage »
MARY : Tu en es sûre ?
LUCY : Euh … j’en mettrai ma
main au feu.
MARY SORT LE PULL DE LA
MACHINE À LAVER. ELLE CONSTATE QU’IL A RETRECI AU LAVAGE.
MARY (dégoûtée) : Oh !
MARY
MONTRE A LUCY SON PULL RETRECI. LUCY EST CATASTROPHEE ET NE
SAIT PAS QUOI DIRE.
ERIC LIT TRANQUILLEMENT
SA BIBLE TANDIS QUE CLARENCE MANGE SES HARICOTS SAUCISSES.
ERIC (en se tournant vers
Clarence) : Qu’est-ce que tu manges ? Haricots saucisses ?
CLARENCE : Hm ! Hm ! Vous en
voulez ?
ERIC : Oh ! Non, merci … T’as
l’air d’aimer ça.
CLARENCE : Hm ! C’est vraiment
bon. C’est naturel et puis c’est équilibré. Haricots et puis saucisses. Il ne
faut pas croire que ma maman ne s’occupe pas de moi. Elle me prépare le dîner
mais j’aime bien compléter le repas avec un plat qui a du goût.
ERIC : Haricots saucisses !
TOUT-A-COUP, ERIC SE FAIT
ASSOMMER PAR LA MERE DE CLARENCE.
HARRIETT : Qu’est-ce que vous
faites là …
ERIC : Aïe !
HARRIETT : … espèce de voyou ?
Han !
ERIC : Arrêtez ! Arrêtez !
Aïe ! S’il vous plaît. Madame ! Calmez-vous ! Je vais vous expliquer ! Je vais
vous expliquer.
APRES AVOIR RECU DES
COUPS, ERIC LUI MONTRE LA BIBLE. EN REALITE, LA MERE DE CLARENCE EST LA SERVEUSE
DU RESTAURANT. ERIC L’A RECONNUE.
ERIC : Harriett ?
HARRIETT : Le foie de veau aux
oignons !
CLARENCE : Maman, je te
présente le révérend Camden. Je ne l’ai pas laissé entrer, tu sais ? Et
pourtant, c’est un pasteur.
HARRIETT : Tu as très bien
fait, Clarence.
CLARENCE : Révérend Camden, je
vous présente ma mère, Harriett Fields.
HARRIETT : Allez ! Laisse-nous
entrer avant que je m’effondre.
CLARENCE OUVRE LA PORTE.
ERIC ET HARRIETT ENTRENT DANS LA PIECE.
HARRIETT : Ca va bien, ma
puce ?
CLARENCE : Oui, maman, très
bien. (Elle le prend dans ses bras)
HARRIETT : Entrez, mon
révérend. Asseyez-vous. Il n’y a rien qui me fasse plus plaisir que de recevoir
des inconnus chez moi, après une journée de travail de quatorze heures. Je vous
offre quelque chose ?
ERIC : Non, je vous en prie. (Ils
s’asseyent) Navré de m’imposer de cette façon. Seulement, j’ai … j’ai
croisé Clarence tout à l’heure à (Clarence fait des signes) …
devant l’entrée de l’immeuble et … il y avait … euh … toute une bande de …
d’individus plus ou moins louches et alors, je lui ai proposé de rester devant
la porte jusqu’à votre retour.
HARRIETT : Ouais, ce n’est pas
très paisible, comme quartier. Merci, c’est très gentil de votre part.
ERIC : Oh ! Ce n’est rien. (Clarence
sourit) Vous habitez seule avec Clarence ?
HARRIETT : Oui. Rien que nous.
ERIC : Ca ne peut pas être …
facile d’élever un enfant seul.
HARRIETT : Hm ! Oui, c’est très
dur. Vous savez que vous êtes quelqu’un de curieux ? Je le sentais déjà au
restaurant.
ERIC : Ah non, je … euh … c’est
vrai. Je suis curieux, je l’admets. Je ne sais pas comment justifier. Il m’a
semblé que … que peut-être, je pourrais faire quelque chose pour vous.
HARRIETT : Ca m’étonnerait.
ERIC : J’ai dit « peut-être ».
Il m’a semblé que je pourrais faire quelque chose.
HARRIETT : Je suis trop
fatiguée pour en parler, alors, je vais vous donner la version courte. Ca fait
trois ans environs, je suis tombée amoureuse d’un homme qui m’aimait et qui
aimait Clarence. Nous nous
sommes mariés, tout se passait bien. Et peu de temps après, un quinze avril,
vous avons rempli une déclaration de revenus conjointe. Le jour même, il est
allé la poster et depuis, je ne l’ai plus revu.
ERIC : Pour
quelles raisons ?
HARRIETT :
Parce que ce sale menteur devait aux services fiscaux un paquet d’argent
monstrueux. Il avait omis de me le dire, de même qu’il n’avait pas jugé bon de
me dire qu’il était toujours marié à sa première femme.
ERIC : Ah ! Je
vois.
HARRIETT : Oh
non !
ERIC : Euh …
HARRIETT : Non,
vous n’avez encore rien vu. (Elle prend Clarence dans ses bras) Il
était poursuivi par le fisc et comme il ne savait pas où le trouver, ils s’en
sont pris à moi.
ERIC : Mais
votre mariage n’était pas légal, donc, vous n’êtes pas responsable de ce qu’il
n’a pas réglé.
HARRIETT : Oui.
Allez dire ça aux services fiscaux ! Figurez-vous qu’ils ont fait main basse sur
mon compte en banque et ils l’ont bloqué jusqu’à ce que j’aille les voir en
pleurant. J’ai négocié un remboursement échelonné et nous avons emménagé dans ce
taudis, mon fils et moi. Et j’ai pris un deuxième travail de serveuse.
J’enseigne les sciences en classe de troisième mais j’ai besoin d’un boulot
payant en liquides. Je me suis dit que s’ils bloquaient à nouveau mon compte,
les pourboires nous feraient vivre jusqu’à ce que j’obtienne un nouveau sursis.
Oh ! Excusez-moi de vous avoir refusé les changements d’accompagnement de
l’autre jour. Seulement, on nous les retient sur notre paie et … et je ne
pouvais pas me le permettre, surtout avec une famille aussi nombreuse que la
vôtre.
ERIC : Oui,
bien sûr, je comprends, oui. Est-ce que vous avez le … le nom et le téléphone de
votre interlocuteur pour vos impôts ?
HARRIETT : Hm !
Mr. Smith. Je ne sais pas si ça va vous aider. J’ai l’impression que tout le
monde aux services fiscaux s’appelle Mr. Smith.
ERIC : Je peux
essayer.
CLARENCE : Oui,
maman, laisse-le essayer.
HARRIETT : Vous
ne pouvez pas parler à ces gens en personne. Ce sont des percepteurs. On ne peut
leur parler que par téléphone et ce n’est pas spécialement amusant.
ERIC :
Qu’importe ! Laissez-moi son numéro. J’appellerai.
HARRIETT : Aaah !
Très bien.
CLARENCE : Ca
pourrait bien être la réponse à mes prières, mon révérend.
LES TROIS
PERSONNES SE REGARDENT EN SOURIANT.
LE LENDEMAIN …
ERIC S’APPRETE A SORTIR.
ERIC : Je vais aux services
fiscaux.
ANNIE : Alors, tu veux aller
jusqu’au bout ?
ERIC : Oui. Pourquoi pas ?
ANNIE : Tu ne t’énerveras pas ?
ERIC : Non, je ne m’énerverai
pas. Pourquoi je m’énerverais ?
ANNIE : Tu t’énerves quand tu
remplis ta déclaration de revenus ?
ERIC : Ce n’est pas pour moi,
donc, tout va bien se passer.
ANNIE (en riant) : Ah ! Bon !
ERIC : Je resterai calme, je te
le promets.
IL EMBRASSE ANNIE ET S’EN
VA.
ANNIE (en criant) : Mary !
Lucy ! (Elles arrivent et s’apprêtent à partir)
MARY : Je n’aime pas être
bousculée.
LUCY : Tu peux m’emmener au
centre commercial après le lycée ?
ANNIE (en la corrigeant) : S’il
te plaît, maman, peux-tu m’emmener au centre commercial après le lycée ?
LUCY (excédée) : Maman, peux-tu
m’emmener au centre commercial après le lycée, s’il te plaît ?
ANNIE : Je ne peux pas, je
regrette.
LUCY : Ca fait deux jours de
suite que tu refuses.
ANNIE : Bah ! Ce n’est pas de
ma faute. Je me concentre sur « s’il te plaît » et « merci ».
MARY : Demande à Matt de
t’emmener.
LUCY : Il ne m’emmènera nulle
part. Il pense qu’on a passé l’annonce dans le journal.
ANNIE : Peut-être que si tu lui
demandais poliment …
LUCY : Pourquoi faire ? Ca n’a
pas marché avec toi.
LUCY S’EN VA. ANNIE EST
UN PEU BLESSEE PAR LA REFLEXION DE LUCY.
MARY (en regardant Annie) : Ben
quoi ? C’est la vérité !
MARY S’EN VA EGALEMENT.
ERIC SE REND AU BATIMENT
FEDERAL. IL PARLE À Mr. SMITH AU TELEPHONE.
ERIC : J’aimerais vous
entretenir du cas de Harriett Fields. Est-ce que vous vous en souvenez,
monsieur ?
UN HOMME : Oui, je m’en
souviens très bien mais je ne peux pas en parler avec vous. Elle peut prendre
rendez-vous avec un de nos agents.
ERIC : Elle a déjà eu
l’occasion de parler avec celui qui s’occupe de son cas et elle a toujours le
même problème. En fait, on l’oblige à régler une dette qui ne la concerne pas.
UN HOMME : Tout le monde essaie
sous un prétexte ou un autre de mieux sauver ses engagements. Prenez contact
avec elle et dites qu’elle doit tout expliquer à son agence clairement … (en
gros)
ERIC : Mais cette bureaucratie
m’effraie un peu. J’aimerais parler avec une personne qui puisse vraiment
l’aider. Vous comprenez ?
UN HOMME : La bureaucratie,
c’est fait pour ça, pour obliger les gens à respecter les règles.
ERIC : Ah bon ? Moi qui me suis
toujours demandé à quoi ça pouvait bien servir. Eh bien, merci.
UN HOMME : Je vous en prie. (Fin
de la conversation)
ERIC OBSERVE UN AUTRE
HOMME AU TELEPHONE. IL ENTRE DANS SON BUREAU.
C’ETAIT Mr. SMITH, L’HOMME AU TELEPHONE.
ERIC : Mr. Smith.
L’HOMME A UNE ATTITUDE
GLACIALE.
Mr. SMITH : Oui ?
ERIC : Enchanté.
IL REGARDE SON NOM
FIGURANT SUR LA PLAQUETTE.
ERIC : Ainsi vous êtes vraiment
Mr. Smith ?
Mr. SMITH : Je vous connais,
monsieur ?
ERIC : Je viens de vous avoir
au téléphone.
Mr. SMITH :
Aaah ! Mon Dieu !
ERIC : Je suis le pasteur Eric
Camden et j’aimerais avoir un entretien avec vous à propos de Harriett Fields.
AU LYCEE, MATT CROISE UN
INDIVIDU LOUCHE AVEC UN JOURNAL A LA MAIN. IL SE MET À L’OBSERVER. AGACE PAR CE
REGARD, L’INDIVIDU S’EN VA. MATT LE RETIENT. (SON NOM : LEONARD)
MATT : J’exige un rectificatif,
Léonard. Je veux que tu passes un avis disant que ce n’est pas moi qui ai fait
passer l’annonce et je veux savoir qui l’a fait passée.
LEONARD : Je ne peux pas.
MATT : Quoi ? Passer l’avis ou
dire qui a passé l’annonce ?
LEONARD : Les deux. Passer un
rectificatif, ça veut dire que le journal a fait une erreur. Et ce n’est pas une
erreur. Et je ne peux pas dire qui a passé l’annonce. Je dois protéger mes
sources. Je suis journaliste, c’est mon privilège, vieux.
MATT (énervé) : Je vais chez la
principale.
LEONARD : Tu n’as pas le droit
de me menacer. Je suis protégé par le premier amendement de la constitution des
Etats-Unis. Je ne peux pas et je n’ai pas l’intention de révéler mes sources. Et
si tu me menaces à nouveau à l’intérieur du bahut, ce sera moi qui verrai la
principale.
MATT EST DESEMPARE.
TOUTES LES FILLES DU LYCEE LE REGARDENT EN SOURIANT.
ANNIE RECOIT SA COMMANDE.
ELLE OUVRE LE PAQUET ET EN SORT LA PAIRE DE BOTTINES DE PLUIE ROUGE.
ANNIE : Oh ! (Murmures)
ELLE PARLE À HAPPY.
ANNIE : Quelqu’un a pensé à
toi, visiblement. Mais … c’est quoi, ça ?
ELLE APERCOIT LA CARTE DE
CREDIT.
ANNIE : Ah ! Voilà ! On va en
avoir le cœur net.
ELLE TELEPHONE A LA
RESPONSABLE D’EDDIE BOWZER.
RESPONSABLE « EDDIE BOWZER »:
Eddie Bowzer, monsieur, madame, bonjour.
ANNIE : Bonjour, j’ai reçu par
courrier une carte de crédit de votre part et j’ai bien peur qu’il y ait une
petite erreur parce que … elle a été éditée au nom de notre chienne, Happy.
RESPONSABLE « EDDIE BOWZER »:
Oui, et alors ?
ANNIE : Et … alors, je voudrais
faire annuler la carte. (Rire)
RESPONSABLE « EDDIE BOWZER »:
Ca risque de poser un problème.
ANNIE : Comment ça ?
RESPONSABLE « EDDIE BOWZER » :
Ca fera beaucoup de paperasse pour tout le monde à cause d’une chienne qui ne
veut pas utiliser la carte.
ANNIE : Je vous demande
pardon ?
RESPONSABLE « EDDIE BOWZER » :
La chienne sait se servir du téléphone ? La chienne sait entrer le code de la
marchandise ?
ANNIE : Ecoutez, ne le prenez
pas mal mais, pourrais-je parler à un responsable, je vous prie ?
RESPONSABLE « EDDIE BOWZER » :
Euh … justement, j’en suis une. Ecoutez, madame, vous pouvez détruire la carte ?
ANNIE : Oui, bien sûr. Mais
imaginez que quelqu’un ait déjà passé une commande avec cette carte.
RESPONSABLE « EDDIE BOWZER » :
Ca voudrait dire que votre chienne est très intelligente.
ANNIE : Oui et elle possède
deux paires de bottines rouges, maintenant.
RESPONSABLE « EDDIE BOWZER » :
Tant mieux.
ANNIE : Tant mieux ? Mais elle
n’a pas de quoi payer.
RESPONSABLE « EDDIE BOWZER » :
Dans ce cas, le catalogue « Eddie Bowzer » aura perdu quelques dollars, tout
simplement. Bonne journée, madame. (Elles raccrochent)
ANNIE : Eh bien ! Prie pour
qu’il pleuve ! (Aboiements)
LUCY SE REND AU CENTRE
COMMERCIAL. ELLE TENTE DE REMBOURSER SON PULL.
LA CHEF DU MAGASIN : Vous avez
le ticket de caisse ? Je ne peux rien faire sans votre ticket de caisse.
LUCY : Non, je regrette, ma
sœur ne l’a pas gardé.
LA CHEF DU MAGASIN : Donc, ce
n’est même pas votre sweat ?
LUCY : Non, j’ai emprunté le
sweat à ma sœur et j’ai fait une tache dessus. Alors, euh … j’ai suivi les
instructions de lavage et vous voyez comme il a rétréci ? Ben … s’il vous plaît,
pouvez-vous me rembourser ? Vraiment, j’apprécierai.
LA CHEF DU MAGASIN (en lui
montrant le panneau) : Avez-vous lu ceci ?
LUCY : Dans ce cas,
pourriez-vous me faire un avoir dans la boutique et échanger le sweat ou
n’importe quoi ? S’il vous plait !
LA CHEF DU MAGASIN : Désolée.
LUCY REGARDE
ATTENTIVEMENT LE PANNEAU. LA-DESSUS, IL EST INDIQUE « PAS DE RECU, PAS DE
REMBOURSEMENT, LES REMBOURSEMENT SONT FAITS DANS LES SEPT JOURS, PAS D’ARGENT
LIQUIDE, UNIQUEMENT PAR CARTE DE CREDIT ».
LA CHEF DU MAGASIN (à une
dame) : Toute cette ligne est en promotion, madame …
LUCY, DESEMPAREE, RANGE
SON SWEAT DANS SON SAC ET PUIS S’EN VA.
ERIC PARLE A
Mr. SMITH.
Mr. SMITH : Pourquoi a-t-elle
accepté de payer une dette qui n’est pas la sienne ?
ERIC : Pour que les services
fiscaux lui fichent la paix.
UNE DAME ARRIVE AVEC UN
REGARD FROID ET PUIS S’EN VA.
Mr. SMITH :
Ecoutez, ce n’est pas votre problème et entre nous, ce n’est plus le mien non
plus. Je pars à la retraite. Dans moins de deux semaines, je serai
définitivement parti.
ERIC : Donc,
vous avez moins de deux semaines pour revoir le dossier de cette personne. Son
prétendu mari l’a roulée. Elle assume seule la charge de son jeune fils. Elle a
dû quitter sa maison pour aller vivre dans un appartement miteux afin de payer
une dette qu’elle ne doit même pas personnellement. Non seulement c’est injuste,
mais je suis certain que c’est illégal. (Arrivée de la même vieille dame,
toujours impatiente) Hors de question que je parte avant d’avoir résolu
ce problème.
Mr. SMITH (en
se levant et haussant le ton) : Il n’y a aucun problème. Il n’y a plus de
problème. Il a déjà été résolu. Il n’y a rien à résoudre. Aouh !
TOUT À
COUP, UN MALAISE LE PREND.
Mr. SMITH: Oh! Non! Oh!
ERIC :
Qu’est-ce qu’il y a ? (Il s’effondre)
Mr. SMITH : Mon
cœur ! Je crois que c’est mon cœur.
ERIC (en
hurlant) : Appelez les secours, s’il vous plaît !
Mr. SMITH
LUI PERMET D’UTILISER LE TELEPHONE DU BUREAU POUR APPELER L’AMBULANCE.
ERIC :
D’accord, d’ac … Je vais le faire.
TANDIS
QU’ERIC APPELLE UNE AMBULANCE, Mr. SMITH POUSSE D’ENORMES CRIS.
ERIC : Tenez bon. Tenez bon, Mr. Smith. Tenez bon !
Tout va bien se passer. (…) Quoi ? (…) Oui, j’attends ! (…) Je vous en prie,
faites vite !
ERIC SE
REND À L’HOPITAL. D’ABORD, IL MONTRE LE RAPPORT DE Mr. SMITH A UNE INFIRMIERE.
L’INFIRMIERE :
Et son assurance ? Où sont les informations ?
Mr. SMITH :
J’ai laissé mon portefeuille dans mon bureau.
ERIC : Vous
savez qu’il a une assurance. Monsieur est fonctionnaire.
L’INFIRMIERE :
Je suis désolée. Il n’y a pas de preuve qu’il possède une assurance ou qu’il
soit fonctionnaire. Il faut le conduire à l’hôpital du comté.
ERIC : Il vient
d’avoir une alerte cardiaque. C’est une urgence, madame.
L’INFIRMIERE :
Je suis désolée, mais je ne peux pas l’admettre, son attestation d’assurance. Le
règlement l’impose.
ERIC : Très
bien. Très bien. Ne vous inquiétez pas, monsieur, je vais demander à quelqu’un
d’apporter votre portefeuille. Qui dois-je appeler ?
Mr. SMITH : Je
ne sais pas. Je n’ai jamais appelé le bureau sauf pour dire que j’étais
malade et chaque fois, j’avais une boîte vocale.
ERIC : Ca ne
fait rien. Je … je vais y aller moi-même.
Mr. SMITH :
Faites vite, je vous en prie !
ERIC : Je
reviens tout de suite, bonhomme. Ne vous inquiétez pas. S’il arrive quoi que ce
soit, au moins, vous êtes à l’hôpital.
IL S’EN
VA.
SIMON ET
ROSIE RENTRENT À LA MAISON.
SIMON : Ca va,
maman ?
ANNIE : Ca va.
SIMON : Maman,
s’il te plaît, on peut avoir un casse-croûte ?
ROSIE : Merci
d’avance.
ANNIE : Bien
sûr, mes trésors. D’autant plus que vous l’avez demandé tellement gentiment. A
propos, j’y pense. Peut-être que Happy voudra aussi un casse-croûte. Happy !
SIMON : Je lui
donne à manger qu’une fois par jour. Tu le sais ?
ANNIE : Oooh !
Un petit biscuit, ce n’est rien du tout. Happy !
CELLE-CI
REPOND PAR UN ABOIEMENT. LA VOILA QUI ARRIVE MUNIE DE SES BOTTINES ROUGES. SIMON
ET ROSIE LE REGARDENT D’UN AIR EMBARRASSE.
ANNIE :
Qu’est-ce que tu dirais d’un petit biscuit ?
ANNIE
PRESENTE LE BISCUIT A HAPPY. CELLE-CI LE MANGE ET PUIS S’EN VA.
SIMON : Elle a
quelque chose de différent. Je me demande ce que c’est.
ROSIE :
Peut-être bien les bottines rouges.
SIMON : C’est
ça. Où est-ce qu’elles les a trouvées ?
ANNIE : C’est
arrivé par courrier, livraison express.
ROSIE : Je me
demande qui les a commandées.
ANNIE : Moi, je
crois que c’est Happy qui les a commandées avec sa carte de crédit.
SIMON : Ah
oui ?
ANNIE : Oui. Le
catalogue était ouvert juste sur la photo.
ROSIE ET
SIMON SE REGARDENT.
SIMON : Je
crois que je devrais annuler la carte. Hein, maman ?
ANNIE : J’ai
déjà essayé de le faire, mais la dame a été si impolie avec moi au téléphone que
je crois que Happy gardera ses bottines rouges.
ROSIE : Je me
demande si Happy va commander un autre article.
ANNIE : Pas si
c’est une chienne intelligente.
SIMON : Oui,
oui, je pense qu’elle l’est. (Annie attend que Simon lui dise merci)
Merci, maman.
ANNIE : Il n’y
a pas de quoi.
SIMON : Tu ne
t’es pas mise en colère, tu ne nous as pas punis, alors si, il y a de quoi.
ANNIE : Je
comprends très bien.
SIMON : Tu
sais, je crois que je vais monter dans ma chambre, maintenant et … et faire mes
devoirs. Je pense rester même un bon moment, là-haut. Je vais me concentrer
sérieusement sur mon travail.
ANNIE : Un bon
point pour toi.
SIMON ET
ROSIE S’EN VONT. ANNIE RECOIT UN APPEL.
ANNIE : Allo.
(…) Ah ! Non, Matt n’est pas là. Il est au centre commercial. Puis-je prendre un
message ? (…) Hein ?
MATT,
MARY ET LUCY SONT DE RETOUR À LA MAISON. ANNIE COMMENCE JUSTE A ECRIRE.
ANNIE
(entendant des pas) : Ne quittez pas. Il vient justement d’arriver. Une minute …
je vous le passe.
ANNIE LUI
PASSE LE TELEPHONE.
MATT : Salut !
Ca va ?
IL
S’ELOIGNE D’ANNIE, MARY ET LUCY.
ANNIE : Vous
avez rapporté le sweat ?
LUCY : La
gérante du magasin n’a pas voulu le reprendre. Et j’ai été aussi polie qu’on
peut l’être, je te le promets.
MARY : J’ai
l’impression que Lucy va devoir le payer maintenant. Hein, maman ?
ANNIE : Si tu
surveilles les petits, je peux retourner à la boutique et voir ce que je peux
faire.
LUCY : Ah !
Merci, maman. Merci beaucoup.
ANNIE : Je ne
peux rien te promettre pour l’instant, mais on ne sait jamais. Je ferai tout
pour la convaincre.
ANNIE,
QUI S’APPRETAIT A PARTIR, A ENCORE DES CHOSES À LEUR DIRE.
ANNIE : Ho ! Au
fait, la fille au téléphone, devinez qui c’est … Deena Nash ! Ha ! (Air
stupéfait de Mary et Lucy) Hm !
DEENA
NASH EST LE NOM DE LA NOUVELLE AMIE DE MATT QUE SIMON AVAIT PRONONCE AU
RESTAURANT.
EN CE
TEMPS-LA, ERIC REAPPARAIT A L’HOPITAL.
ERIC (à
l’infirmière) : Ha ! … Tenez ! Tenez ! Voilà les renseignements concernant son
assurance maladie. Vous pouvez l’admettre, maintenant ?
L’INFIRMIERE :
Asseyez-vous pendant que je remplis les différents formulaires.
ERIC (en
colère) : M’asseoir ? Je vous répète qu’il a eu une alerte cardiaque. Ca fait
une demie heure qu’il attend et vous voulez que je m’asseye ?
ERIC
PARLE AU DOCTEUR PETERSON, DES SON ARRIVEE.
ERIC :
Excusez-moi, je crois que cet homme a eu une attaque cardiaque. Vous pourriez
l’examiner pendant que l’infirmière remplit les formulaires d’admission, s’il
vous plaît ? (L’infirmière fait des signes à Eric)
Dr. PETERSON :
D’accord. Attendez ici, je vais m’occuper de lui.
LE
DOCTEUR EMMENE Mr. SMITH DANS SA CHAMBRE D’HOPITAL.
ANNIE SE
REND AU CENTRE COMMERCIAL, EN ESSAYANT DE CONVAINCRE LA CHEF DU MAGASIN
D’ECHANGER LE PULL.
LA CHEF DU
MAGASIN : Bonjour, puis-je vous aider ?
ANNIE : Ah ! Je
l’espère. Merci. Ma fille a acheté le sweat que voici, et l’a lavé en suivant
les instructions données par le fabricant et … (Elle lui montre le pull
rétréci) et voilà ce qui s’est passé.
LA CHEF DU
MAGASIN : Oui, je serai ravie de le reprendre si vous avez le ticket de caisse.
ANNIE : Je n’ai
pas le ticket de caisse mais je pensais que vous pourriez l’échanger par exemple
contre un avoir chez vous ou un autre sweat.
LA CHEF DU
MAGASIN : A condition que vous me montriez le ticket.
ANNIE : Bon. Eh
bien, puis-je parler au gérant ?
LA CHEF DU
MAGASIN : Madame, je suis la gérante.
ANNIE : Très
bien. Et le propriétaire ? Comment puis-je le contacter ?
LA CHEF DU
MAGASIN : Vous l’avez en face de vous.
ANNIE : Hm ! Eh
bien, en tant que propriétaire de la boutique, pourriez-vous faire une entorse
au règlement afin de satisfaire une cliente mécontente, s’il vous plaît ?
LA CHEF DU
MAGASIN : Si je fais une entorse au règlement juste pour vous, je serai forcée
d’en faire pour toutes les autres clientes.
ANNIE : Vous
l’aurez voulu.
ENSUITE,
ELLE PROVOQUE UN SCANDALE DEVANT UNE SERIE DE CLIENTES QUI TIENNENT LE MEME PULL
QUE LUCY.
ANNIE (en
hurlant) : Prudence au lavage, sinon il ressemblera à celui-ci ! Ha ! Ha !
LES DEUX
FILLES ONT L’AIR AFFOLE.
ANNIE (en
regardant la vendeuse) : Hm ! Hm !
CES DEUX
FILLES SE PARLENT, REMETTENT LE PULL DANS LE RAYON ET S’EN VONT.
LA CHEF DU
MAGASIN : Et maintenant, madame, voulez-vous partir ou dois-je appeler la
sécurité ?
ANNIE : Je veux
seulement que vous repreniez votre sweat.
LA CHEF DU
MAGASIN : Vous essayez de faire un esclandre dans la boutique.
ANNIE : Un
esclandre ? Vous voulez un esclandre ? Eh bien, voilà ! Non mais, que deviennent
la politesse et la bienséance ? Où sont les employés qui vous remercient quand
vous faites un achat dans leur belle boutique ?
LES DEUX
FILLES : Oh oui !
ANNIE : Où sont
les commerçants qui assument complètement la marchandise qu’ils vendent ?
D’AUTRES
FILLES : Oui !
ANNIE : Que
s’est-il passé pour qu’il n’y ait plus de vérité et de justice et que plus
aucune boutique n’acceptent l’échange ? (Applaudissements – « oh oui »)
LA CHEF DU
MAGASIN : Je vais vous le dire, moi, ce qui s’est passé. Des personnes volaient
de la marchandise et la rapportaient contre remboursement ou alors elles
achetaient un article, le portaient, et puis elles nous le rapportaient sans
raison. Les bénéfices ont chuté de manière vertigineuse et les taux d’assurance
sont augmentés à un tel point que les commerçants ont cherché des produits dont
le prix de revient était moindre. En fait, qu’est-ce que vous espérez d’un sweat
qui coûte douze dollars ? Pourquoi le client aurait droit à plus qu’il n’a payé,
au fond ? Si le fabricant n’est pas à la hauteur, je ne vois pas pourquoi je
devrais assumer ses erreurs. Moi aussi, j’ai des enfants à nourrir, vous savez.
Voilà pourquoi les boutiques de vêtements n’acceptent pas de marchandises en
échange.
TOUTES
LES FILLES QUI ONT ASSISTEES À CETTE SCENE S’EN VONT. ANNIE SE SENT DEPRIMEE.
ANNIE : Je suis
désolée.
LA CHEF DU
MAGASIN : Je suppose que les torts sont partagés ?
ANNIE : Ce
serait quand même gentil si vous pouviez … me le reprendre.
LA CHEF DU
MAGASIN : Bien. Tenez, je vous le rembourse, madame.
ANNIE : Merci.
LA CHEF DU
MAGASIN : Je vous en prie.
ANNIE : Puis-je
vous inviter à prendre un café ?
LA CHEF DU
MAGASIN (en souriant) : Rien ne me ferait autant plaisir, vous ne pouvez pas
imaginer. Mais je n’ai personne pour surveiller la boutique en attendant.
ANNIE : Je peux
très bien vous l’apporter. Comment vous l’aimez ?
LA CHEF
DU MAGASIN ET ANNIE SE REGARDENT EN SOURIANT.
PENDANT
CE TEMPS-LA, ERIC EST ENCORE A L’HOPITAL. IL SE SERT UN CAFE AU DISTRIBUTEUR. IL
LE TROUVE TROP CHAUD. ENSUITE, IL CROISE LE Dr. PETERSON.
ERIC :
Excusez-moi, docteur.
Dr. PETERSON :
Oui ?
ERIC : Comment
va-t-il ?
Dr. PETERSON :
Ah ! Ce n’était pas le cœur, mais l’estomac. Il souffre de brûlures, de simples
brûlures d’estomac.
ERIC : Comment
ça ? Il n’y a aucun risque qu’il a une crise cardiaque ?
Dr. PETERSON :
Non, je ne le pense pas. Néanmoins, nous allons le garder en observation jusqu’à
demain. On ne sait jamais.
ERIC : Vous
alliez le lui dire, là, j’imagine ?
Dr. PETERSON :
Oui.
ERIC :
Pouvez-vous me rendre un service, s’il vous plaît ? Pouvez-vous attendre à peu
près une dizaine de minutes avant de lui parler ?
Dr. PETERSON :
Oui, bien sûr.
ERIC : Merci
infiniment. (Il lui confie sa tasse de café) Tenez ! Faites
attention, ça brûle !
ERIC VA
DANS LA CHAMBRE DE Mr. SMITH.
QUELQU’UN
FRAPPE A LA PORTE. MATT POUSSE UN GRAND SOUPIR ET OUVRE.
LEONARD : Je
peux te parler un instant ?
MATT : Je t’en
prie, entre.
LEONARD : Non,
euh … je préfère rester dehors près de la porte. En fait, c’est moi … qui ai
passé ton annonce.
MATT : Toi ?
LEONARD : Je me
suis dit que si un type comme toi utilisait notre rubrique « petites annonces »,
tout le monde se passerait le mot et … peut-être que d’autres élèves feraient la
même chose. Je regrette que ça t’ait crée autant de problèmes, excuse-moi.
L’ennui, c’est que si je dis qu’on a commis une erreur, ce sera l’effet inverse
et j’aurais bossé pour rien. Alors, ça serait sympa de ta part si tu pouvais
tout simplement oublier ce qui s’est passé.
MATT (en
souriant) : Oui, d’accord.
LEONARD : Oui,
d’accord ? C’est tout ?
MATT : Tu a été
poli et tu t’es excusé, qu’est-ce que je peux faire d’autres ?
MARY ET
LUCY ARRIVENT DISCRETEMENT.
MARY (à Matt) :
Par exemple, lui dire la vérité.
LUCY (à
Leonard) : Deena l’a appelé. Deena Nash.
LEONARD : Ca
alors ! Toutes mes félicitations ! T’as décroché le gros lot.
MATT : Oui.
LEONARD
S’EN VA. MATT FERME LA PORTE.
LUCY : Hmm !
MARY : Alors,
Matt ? Tu n’as rien de particulier à nous dire ?
LUCY : Tu
pourrais nous présenter tes excuses, par exemple.
MATT :
Excusez-moi de vous avoir accusées de quelque chose que vous n’avez pas fait. Je
regrette.
MARY : Oooh !
Mais il n’y avait pas de quoi en faire un plat, en fin de compte.
LUCY : Enfin,
on te pardonne, en tout cas, hein.
MATT : Hm !
MATT
MONTE DANS SA CHAMBRE. MARY ET LUCY CRIENT EN BATTANT DES MAINS.
LUCY : Je n’en
reviens pas que t’aies convaincu Deena de l’appeler. Mais comment est-ce que
t’as fait ?
MARY : J’ai dit
« s’il te plaît » et j’ai dit « merci ». Je lui ai fait son devoir de maths. (Rires)
Mr. SMITH PARLE A ERIC.
Mr. SMITH : Si
le chirurgien doit m’opérer du cœur, je ne sais pas ce que je vais faire.
ERIC : Vous
voulez que je prévienne quelqu’un ?
Mr. SMITH :
Non, non, je n’ai pas de famille. Ma femme m’a quitté, il y a longtemps. Nous
n’avons pas eu d’enfants. J’ai voué ma vie à mon travail. Eh oui, je perçois
l’impôt pour les services fiscaux.
ERIC : C’est
une cause aussi noble qu’une autre, à condition bien sûr que… l’impôt soit
effectivement dû par les gens auxquelles vous le réclamez.
Mr. SMITH :
Vous pensiez à des gens comme Harriett Fields ? Oh ! Seigneur ! Je ne peux pas
être opéré du cœur en gardant ce cas sur ma conscience.
ERIC : Oui, ça
je comprends.
Mr. SMITH :
C’est curieux, dès l’instant on l’on sait que l’on peut perdre la vie, on veut
la changer du tout au tout.
ERIC : C’est
une phrase que j’entends souvent dans mon travail de pasteur. L’ennui, c’est que
ce n’est pas tout le monde qui peut changer ainsi le cours des choses. En
revanche, pour vous, Mr. Smith, il n’est peut-être pas trop tard.
IL LUI
PRESENTE LE DOSSIER DE HARRIETT FIELDS.
Mr. SMITH :
Qu’est-ce que c’est ?
ERIC : Comme
j’étais dans votre bureau, je me suis dit que … je pouvais prendre le dossier de
Harriett.
ON FRAPPE
À LA PORTE.
Mr. SMITH : Oh ! Seigneur ! Que ce ne soit pas de
mauvaises nouvelles. Mon Dieu.
ERIC
OUVRE LA PORTE. IL VOIT ARRIVER HARRIETT ET CLARENCE.
ERIC : Ca
alors, quelle coïncidence ! Harriett Fields, euh … j’aimerais vous présenter Mr.
Smith qui travaille au centre des impôts.
Mr. SMITH : Vous êtes Harriett ?
ERIC : Et son
fils, euh … Clarence.
CLARENCE : Enchanté, monsieur.
HARRIETT (à
Eric) : Que lui avez-vous fait ?
ERIC : Je crois
que Mr. Smith a quelque chose à vous dire. (à Harriett et Clarence) Allez-y !
Approchez ! (Porte fermée)
Mr. SMITH :
Harriett ! Excusez-moi de ne pas m’être penché plus attentivement sur votre cas
mais je vais m’en occuper maintenant, personnellement. Je vous le promets. Si le
vérificateur suprême là-haut décide de me laisser vivre, je vais m’efforcer de
trouver une solution définitive à votre cas.
HARRIETT :
Définitive comme suspension des paiements ou définitive comme remboursement des
sommes indûment perçues ?
Mr. SMITH :
Vous serez remboursée, dédommagée même, préjudice compris. (Harriett et
Clarence sourient) Ca va demander beaucoup de paperasserie
administrative, mais je m’engage devant vous, Mme Fields, avec l’aide de Dieu.
Dans exactement une semaine, le chèque sera dans votre boîte aux lettres
HARRIETT :
Merci, Mr. Smith.
LE Dr.
PETERSON ARRIVE DANS LA CHAMBRE DE Mr. SMITH.
Mr. SMITH : La
mauvais nouvelle, d’abord …
Dr. PETERSON :
La mauvaise nouvelle, c’est que vous allez devoir passer bien tranquillement
toute votre retraite à perdre un peu de poids et à suivre votre régime.
Mr. SMITH : Et
la bonne nouvelle ?
Dr. PETERSON :
Il n’est pas nécessaire que vous soyez opéré du cœur.
Mr. SMITH :
C’est vraiment sûr ?
Dr. PETERSON :
Oui, tout ira bien. Mais je vais vous garder encore cette nuit en observation.
Bon. Eh bien, je repasserai vous voir tout à l’heure. (Il s’en va)
CLARENCE :
C’est un miracle ! (Harriett éclate de rire)
Mr. SMITH :
Oui, c’est un miracle … Ne me gardez pas rancune, s’il vous plaît.
HARRIETT
ET CLARENCE S’APPROCHENT DE Mr. SMITH.
ERIC (en
regardant en l’air) : Merci !
Script
rédigé par Nadine, toute reproduction est
interdite
|