Script 213
2.13 : ENTRE LES DEUX, MON CŒUR BALANCE
MARY ET LUCY SE RETROUVENT DANS LE HALL DU LYCEE.
MARY (à Lucy) : Tu es au courant ?
LUCY : Non, je devrais savoir quoi ? (Matt se joint a
eux.)
MATT : C’est inutile de lui parler de ça.
MARY : Elle va le savoir.
LUCY : Mais savoir quoi ? Vous pouvez m’expliquer, s’il vous
plaît, de quoi il s’agit ?
MATT : Tu ne sais rien ? (Lucy fait tomber un livre)
LUCY (impatiente et énervée) : Dites-moi ! (Matt
demande à Mary de lui parler)
MARY : Jimmy Moon vient de rompre avec Ashley.
PUIS, LUCY EST PLONGEE DANS SES SOUVENIRS. ON VOIT UNE
SERIE DE FLASH-BACKS EN NOIR ET BLANC DE LA PREMIERE SAISON.
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EPISODE 2 : JIMMY ET LUCY SE CROISENT POUR LA PREMIERE FOIS ;
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EPISODE 3 : ILS REGARDENT TRANQUILLEMENT UNE CASSETTE VIDEO ;
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EPISODE 15 : ILS ESSAIENT DE S’EMBRASSER AU CINEMA.
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EPISODE 22 : LA RUPTURE ! JIMMY N’AIME PAS LES CHEVEUX BLONDS DE LUCY. IL LA
QUITTE.
LORS DE CE
DERNIER PASSAGE, ON ENTEND :
JIMMY : APPELLE-MOI QUAND T’AURAS RETROUVE LA RAISON.
LUCY : TRES BIEN. EN ATTENDANT, JE VAIS ESSAYER DE
TROUVER QUELQU’UN QUI VA M’AIMER EN BLONDE.
JIMMY : BONNE CHANCE !
APRES UN INSTANT, ROD S’APPROCHE DE MATT, MARY ET LUCY.
ROD : Salut, Camden. (Matt regarde en l’air) « Como
estas »? Désolé de te déranger mais je suis là pour marquer mon territoire avant
qu’il ne soit trop tard. Qu’est-ce que t’en dis, « corrazon » ? On va sortir
ensemble ou quoi ?
MAIS JIMMY, QUI PREND UN LIVRE DANS SON CASIER, ENTEND
TOUT ET SE RETOURNE. MARY ET MATT SE REGARDENT. LUCY NE PARVIENT PAS À SE
DECIDER.
LUCY : Il faudra que j’y réfléchisse.
ROD S’APERCOIT TRES VITE QUE LUCY EST INFLUENCEE PAR
JIMMY..
LUCY (au moment où Jimmy lui sourit) : Hum !
GENERIQUE
LUCY RENTRE DE L’ECOLE. ELLE VOIT ANNIE EN TRAIN DE
TELEPHONER À SON PERE.
ANNIE : Mais non ! Tu m’as prise un peu au dépourvu, c’est
tout. Ah ! J’ai vraiment hâte de te voir. (Lucy s’approche. Annie lui
parle) C’est grand-père. (Murmure) J’ai dit à Matt de
passer te prendre, ou de passer vous prendre. Est-ce que Ginger vient avec toi ?
CHARLES : A vrai dire, euh … Ginger et moi, on est allé tout
droit dans le mur avec notre histoire d’amour, alors, je crois que je suis à
nouveau tout seul.
ANNIE : Oh, papa ! Je suis vraiment désolée. (Lucy fait
de grands signes) Qu’est-ce qui s’est passé ?
CHARLES : J’ai opéré quelques changements dans ma vie et
Ginger n’a pas l’air d’accepter facilement les changements. Hum ! Elle est du
genre à faire du surplace.
ANNIE : Vraiment ? (Lucy fait de grands signes)
Bon ! Il faut que je me dépêche d’aller à l’église. Eric conseille un groupe de
jeunes mariés. Il pense que ce serait un peu plus sympathique si on faisait ça
tous les deux. Oui ! (Rosie arrive avec une boîte qui contient deux
lézards)
LUCY : Hé ! C’est moi qui étais la première.
ROSIE : Et alors ? Maman, Ricky a apporté deux lézards à
l’école parce que sa mère ne voulait pas qu’il les garde, j’ai dit que je
pouvais les prendre parce que je n’avais pas d’animaux. Et comme il y en a deux,
je dois en refiler un à Simon et il sera content. (Annie ouvre la boîte)
ANNIE (étonnée) : Des lézards ? (Elle change de ton)
Je ne veux pas de ça à la maison. (Rosie, mécontente, repart avec la boîte)
Euh … papa ! Je suis désolée. Eric m’attend, il faut que j’y aille. On parlera
ce soir, d’accord ? Matt va passer te prendre à l’aéroport. Tu connais sa
fourgonnette ?
CHARLES : Très bien, ma chérie, je te dis « à ce soir ». Euh
… J’aurais une petite surprise pour toi. Je t’aime.
ANNIE : Moi aussi. Bisous. (Elle raccroche)
LUCY (excitée) : Maman ! Devine un peu !
ANNIE : Oooh, chérie ! Ce n’est pas l’heure des devinettes.
Il faut que j’aille à l’église.
LUCY : Jimmy Moon vient de rompre avec Ashley.
ANNIE : Et alors ?
LUCY : Et alors, ça veut dire que peut-être qu’il veut se
remettre avec moi. Seulement Rod vient de me demander la même chose, un instant.
C’est plutôt excitant, non ?
ANNIE : Rod et Jimmy ? Oh oui ! C’est plutôt excitant ! C’est
… c’est vraiment excitant de choisir
LUCY : Ha ! Ha ! Ha !
ANNIE : Bon, on en reparlera tout à l’heure. S’il te plaît !
Dis à Matt d’aller chercher grand-père à l’aéroport à sept heures. Dis-lui de
partir vers six parce qu’il risque de se trouver dans les embouteillages. Ton
père et moi, nous devrions être là pour six heures trente. Allez ! Je te laisse.
ANNIE S’EN VA. LUCY SE MET À SOUPIRER.
A L’EGLISE, ERIC ET ANNIE PARLENT A CES TROIS JEUNES
COUPLES.
ERIC : Bien, alors … merci à tous d’être venus.
ANNIE : Oui …
ERIC : Tous les ans, je me fais une joie de … de réunir les
couples qui se sont mariés dans notre église et qui ont réussi à dépasser le
stade de la première année.
ANNIE : Ha ! Ha !
ERIC : Afin qu’on puisse parler de cette année et en même
temps de celle qui va venir et de celles qui vont suivre. Voilà ! Alors, est-ce
qu’il y aurait un volontaire pour se lancer et … (Annie éclate de rire)
commencer ? Robert, Patty ? Euh …vous avez quelques petites semaines d’avance
sur les autres couples ? Y aurait-il quelque chose que vous aimeriez partager
avec le groupe ?
ROBERT : Il n’y a rien de spécial à dire. Vraiment.
PATTY : Non, rien du tout.
ERIC : Ouais. Très bien. Alors, euh … Katie, Michael ? Si on
parlait de vous ? Etes-vous encore chez la mère de Michael à l’heure qu’il est ?
(Ils font oui de la tête et s’abstiennent de parler) Et ça marche
toujours les ventes, Bonnie ?
BONNIE : Hm ! Oui.
ERIC : Et vous finissez votre médecine, cette année ?
KEVIN : Euh … oui.
ERIC : Eh bien, il n’y en a plus pour longtemps, hein ?
KEVIN (en secouant la tête) : Hah !
ERIC : Alors, on dirait vraiment que tout va très bien.
KEVIN : Oui.
ERIC : Eh bien, je suis bien content.
LUCY EST AU TELEPHONE AVEC UNE DE SES CAMARADES DE
CLASSE.
LUCY : Et est-ce qu’il vient de rompre avec elle ou est-ce
qu’elle vient de rompre avec lui ? (…) Vraiment ? (…) T’en es sûre ? (…) Et
quand est-ce qu’il lui a dit ? (…) Il ne t’a rien dit du tout sur moi ? (…)
MARY : Comment tes petits copains vont t’appeler si tu restes
au téléphone ?
LUCY : Une seconde, Marah ! T’occupe ! Je vais être dure à
joindre tant que je ne sais pas vraiment lequel choisir. Bien. Alors,
revenons-en à moi. Heh … heh …
D’AUTRE PART, ROD ESSAYE DE LUI TELEPHONER. LA LIGNE
EST OCCUPEE.
ROD : Pfff ! Pas de signal d’appel. Qu’est-ce que c’est nul !
JIMMY, LUI AUSSI ESSAIE DE LUI TELEPHONER.
JIMMY (désespéré) : Pfff !
MARY SORT DE LA CHAMBRE MATT LA CROISE.
MATT : Mary ! Euh … je viens de penser à un truc, là. T’es sa
grande sœur, alors, parle-lui et dis-lui de se remettre avec Jimmy.
MARY : Et pourquoi ferait-elle ça ?
MATT : Parce que moi, je ne l’aime pas trop, ce Rod.
MARY : Oui, mais aucun des deux n’est bien pour Lucy.
MATT : Non, mais ça, on s’en moque. Le problème, c’est
qu’elle va en choisir un des deux sous prétexte qu’elle a le choix. (Simon
arrive)
SIMON : Est-ce que quelqu’un veut faire des paris sur Jimmy
ou sur Rod ?
MATT : On ne doit pas faire de paris. Papa et maman
n’aimeraient pas ça.
SIMON : Mais, je crois qu’ils sont vraiment occupés, cette
semaine. Et puis, ce sera beaucoup plus facile, vu qu’ils le sont en même temps.
MARY : Mais ça ne veut pas dire pour autant que tu dois
prendre des paris sur ta sœur.
SIMON : Très bien. (Simon est prêt à s’en aller. Matt
le retient)
MATT : Hé ! Pas de paris.
SIMON : Mais si ce n’est pas pour de l’argent ?
MATT : S’il n’y a pas d’argent, ça t’apporte quoi ?
SIMON : La joie de gagner et de savoir que tu as fait le bon
choix. (Rosie arrive à son tour)
ROSIE : Vite ! Lester pond des œufs. (Matt et Mary
n’ont rien compris. Simon leur explique)
SIMON : Elle vient de nous ramener deux lézards de l’école. (Il
parle à Rosie) Ecoute, Lester ne pond pas des œufs. C’est un mâle.
ROSIE : Non, ça c’est faux, j’en suis sûre.
SIMON : Alors, tu t’es gourée sur les noms.
ROSIE : Non ! (à Mary et Matt) Venez voir ! C’est très sale.
ROSIE S’EN VA AVEC MARY.
MATT (à Simon) : Hé ! Pas question de parier pour de l’argent
mais, comme ça, pour le jeu, moi, je dirais Moon.
SIMON : Tu rigoles, là, ou quoi ?
ROSIE, AYANT ENTENDU CETTE DISCUSSION, SORT UN INSTANT
DE SA CHAMBRE.
ROSIE : Ouais, tu racontes n’importe quoi. On a parié sur
Rod.
SIMON REGARDE MATT ET S’EN VA.
A L’EGLISE, ERIC ET ANNIE SONT EN REUNION AVEC LES
TROIS JEUNES COUPLES MARIES.
ERIC : Bon ! Je crois que j’ai assez parlé. Il y a sûrement
quelqu’un qui a envie de nous faire partager quelque chose, non ? Annie, tu ne
veux pas parler ?
ANNIE : Euh … j’ai … j’étais en train de me dire que vous me
faisiez penser à Eric et à moi au cours de notre première année.
ERIC : Ha ! Ha ! Ha !
ANNIE : La première année, c’est la période où on garde les
choses pour soi, très longtemps et puis d’un seul coup, ça se met à sortir et …
et il faut du temps pour trouver l’harmonie, le bon équilibre entre ce qu’il
faut dire ou ne pas dire et savoir quand on doit y aller ou ne pas y aller.
ERIC : La communication ! Voilà la clé.
ANNIE : Oui.
ERIC : La communication, c’est la seule manière de se
découvrir l’un à l’autre
KEVIN : Voilà ce que j’ai découvert.
ERIC : Ah oui ?
KEVIN : Elle a le contrôle sur tout et spécialement sur
l’argent.
BONNIE : Oh ! C’est mon argent.
KEVIN : Euh … je croyais que c’était notre argent.
BONNIE : Eh bien, pas du tout. Moi, je gagne cet argent et
toi, tu le dépenses.
KEVIN : Mais c’est pour suivre les cours. (Bonnie
continue à s’énerver)
ERIC : Euh …
KATIE : Je déteste habiter chez sa mère.
MICHAEL : Non, tu la détestes. C’est une grande différence.
On ne déménagera pas pour l’abandonner comme mon père l’a fait.
ROBERT : Elle est enceinte.
PATTY : Oh ! Et il agit comme s’il n’avait rien à voir avec
ça. J’ai passé une écographie, cette semaine et il est resté à la maison à
regarder la télé.
ERIC : Eh bien, on est en train d’avancer
ANNIE : Euh … oui … euh …
ERIC : C’est dommage, parce qu’on n’a plus le temps. (Les
trois couples s’en vont) Mais attendez !
ROBERT (fâché sur Patty) : T’as pas honte d’avoir été leur
raconter ça ?
KEVIN (voyant sa femme partir) : Bonnie !
PATTY : Eh bien, si tu étais venue avec moi, je n’aurais pas
eu à le faire.
KEVIN : Bonnie ! Attends-moi, quoi ! Hé !
LA PORTE EST FERMEE. ERIC ET ANNIE SE RETROUVENT TOUT
SEULS.
LE SOIR, ERIC ET ANNIE RENTRENT DE L’EGLISE.
ERIC : Je t’aide pour le dîner ?
ANNIE : Non, non merci. Tout est prêt. Je n’ai plus qu’à
mettre les lasagnes à réchauffer. Oh ! J’ai hâte de voir papa.
ERIC : Je me demande ce qui se passe entre Ginger et lui. Il
t’a dit qu’ils n’étaient plus ensemble ?
ANNIE : Euh … il ne m’a pas dit exactement qu’elle était
partie. Il a dit que Ginger avait du mal à se faire au changement.
ERIC : Aaah ! (Il ouvre le four pour que Annie puisse y
mettre le plat) Pourtant, elle fait l’effet d’être une femme
raisonnable. (Porte du four fermée)
ANNIE : Eh bien, on en saura plus tout à l’heure. (Ils
s’embrassent)
LUCY EST OCCUPEE UNE NOUVELLE FOIS AU TELEPHONE. TOUT
COMME MARY, ELLE SE MET DANS UNE DROLE DE POSITION.
LUCY : Oh ! Je ne sais pas. Tout ce qu’on m’a dit, c’est
qu’il l’avait larguée et que mon nom avait été prononcé. Enfin, j’espère qu’il a
été prononcé. Bon, je sais bien que pour Ashley, c’est pénible, oui. J’ai vécu
ça, hein. Mais elle n’a jamais daigné me dire quelque chose. Elle m’aurait même
plutôt enfoncée par sa façon de se conduire.
ERIC ET ANNIE CONTINUENT À S’EMBRASSER. MATT ARRIVE.
MATT : Alors, et cette thérapie de groupe ?
ANNIE : Oh …
ERIC : Euh …
ANNIE : Et où est grand-père ?
ERIC : Grand-père ?
ANNIE : Tu n’as pas été à l’aéroport ?
MATT : Il fallait que je passe à l’aéroport ?
ANNIE (en hurlant) : Lucy Camden !
LUCY (catastrophée) : Oh non ! Non ! Non ! Non ! Oh ! (Elle
se relève) J’ai oublié de dire à Matt de passer prendre grand-père.
MARY : Oooh ! Alors là, t’es morte.
ON SONNE À LA PORTE. ANNIE OUVRE. TOUT LE MONDE
ACCOURT.
CHARLES : Regardez qui est là !
TOUT LE MONDE REGARDE CHARLES D’UN AIR SURPRIS. EN
EFFET, IL PORTE UNE PERRUQUE. ROSIE, SEULE, NE LE RECONNAÎT PAS.
ROSIE : Qui c’est ? (Charles éclate de rire)
ERIC : C’est … (Aboiement)
LE LENDEMAIN …
SIMON ET ROSIE DISCUTENT AVEC LEUR GRAND-PERE.
ROSIE : Avec quoi t’arrives à les faire tenir ?
CHARLES : Une bande adhésive.
ROSIE : Mais où ? Je ne vois rien, là.
CHARLES : On ne doit surtout pas la voir. Elle est en
dessous. Tu aimes ça ?
ROSIE : J’adore ça. C’est toujours toi mais en … en plus
jeune.
SIMON : Et les filles ? Qu’est-ce qu’elles en pensent ?
Est-ce qu’elles aiment ça ?
CHARLES : Ca semble avoir éveillé quelque intérêt.
SIMON : Qu’est-ce que Ginger en pense ?
CHARLES : Hmm ! Ginger et moi, … on fait une petite pause, en
ce moment.
ROSIE : Une pause de quoi ?
SIMON : Ils sont séparés, c’est tout. Alors, depuis que tu as
rajeuni, tu sors avec des nanas plus jeunes ?
CHARLES : Euh …
SIMON : Disons, des jeunes femmes.
ANNIE : Simon, je crois qu’il est temps que vous alliez vous
préparer pour l’école. (Simon quitte la table)
ROSIE : Juste quand ça devenait rigolo.
ROSIE SE LEVE A SON TOUR. ELLE ET SIMON MONTENT DANS
LEUR CHAMBRE.
ROSIE (tout bas) : Maman n’a encore rien dit à propos des
lézards.
SIMON (tout bas) : Tu ne vas pas pouvoir les bouger, pas avec
les œufs.
ROSIE (tout bas) : D’accord.
SIMON (tout bas): Maman te dira la même chose. Pratiquement.
ROSIE (tout bas) : Très bien.
UNE FOIS LES ENFANTS PARTIS, CHARLES PARLE À ANNIE.
CHARLES : Alors, Annie, qu’est-ce que tu en penses ?
ANNIE : Hmm ! Je crois que c’est toi que ça regarde, si tu
veux sortir avec des jeunes femmes.
CHARLES : Quoi ? Non, non, je suis en train de te parler de …
mon nouveau look.
ANNIE : Disons qu’il faut un peu de temps pour s’y habituer.
CHARLES : Oui, mais une fois qu’on s’y est habitué, ça
rajeunit quelque peu, tu ne crois pas ? (Eric arrive)
ERIC : Bonjour, chéri. Bonjour, grand-père.
CHARLES : Bonjour.
ERIC : Enfin, quand je dis « grand-père », euh … ça ne te
semble plus du tout convenir.
ANNIE : Et moi, je pense que si.
CHARLES : Euh … j’aimerais que vous m’écoutiez car j’ai une
surprise pour vous.
ANNIE : Encore une surprise ?
CHARLES : Euh … s’il vous plaît, asseyez-vous. Je sais que
vous êtes encore jeunes et que vous ne pensez pas à ce genre de chose, mais le
coût d’un … d’un emplacement pour l’éternité est en train de monter de nos
jours. Je parle bien sûr des concessions funéraires. Et sans vouloir vous
embêter, j’ai décidé de vous offrir les deux places qui restent dans le caveau
familial. Disons que c’est une chose que je voulais faire pour vous.
ANNIE (un peu touchée) : Merci.
ERIC (en murmurant devant son verre) : Ah ! Mais c’est …
DANS LE HALL DU LYCEE, ROD PARLE À LUCY.
ROD : J’espère que tu ne te remettras pas avec Moon, hein ?
Parce que notre « amor » n’a pas eu l’occasion de grandir. Tu le sais, ma
belle ?
LUCY : Je le sais. Mais je serai très honnête. Je crois que
t’étais pas tellement intéressé avant de savoir que Jimmy Moon avait rompu avec
Ashley.
ROD : Je veux bien admettre que leur rupture m’a forcé un peu
la main, mais « esta es la vida ». J’ai des sentiments pour toi et ils sont
absolument sincères, « mi amor ». (Jimmy arrive)
JIMMY : Lucy ! Je pourrais parler avec toi ? (Regard
bref sur Rod) Toi seule.
ROD : Je ne vais pas t’empêcher de parler à ton ex-petit ami.
A tout à l’heure, « mi chica changa cabeza ». (Il embrasse sa main et s’en
va)
JIMMY : Est-ce que tu sors avec lui ?
LUCY : Non, il n’y a encore rien, déjà.
JIMMY : Mais tu le vois quand même.
LUCY : Oui, quand même. Enfin, j’ai dû le voir qu’une fois,
de toute façon. Et pourquoi ?
JIMMY : Tu veux savoir qu’Ashley et moi, c’est fini ?
LUCY : Ah ? Vraiment ?
JIMMY : Je te connais trop bien.
LUCY : Très bien. Je le savais. Et alors ?
JIMMY : Ce que j’aimerais, c’est qu’on puisse analyser ce qui
a dû achever notre histoire d’amour et savoir une bonne fois si nos différences
sont considérables ou si c’est une barrière qu’on peut franchir tous les deux.
LUCY : Il va falloir que j’y réfléchisse. Mais je trouve ça
très bien.
LUCY ET JIMMY S’EN VONT CHACUN DE LEUR COTE. MATT SE
MET À LES OBSERVER. MARY S’EN APERCUT.
MARY : Serais-tu en train d’espionner Lucy, par le plus grand
des hasards ?
MATT : Oui, oui, c’est vrai. J’espionne Lucy et tu devrais
faire pareil, toi aussi. C’est une décision très importante et franchement, on
ne peut pas se fier à elle pour qu’elle fasse le bon choix toute seule.
MARY : Et le bon choix, ce serait Jimmy Moon ? (Rod,
ayant entendu la discussion, arrive)
ROD : Est-ce que vous pourriez me dire si je représente
quelque chose pour Lucy ? J’aimerais le savoir.
MATT : Ecoute, je peux être honnête ?
ROD : Hé ! Hé ! J’espère bien. Ton père est un pasteur, non ?
Hé !
MATT : Je crois que tu es un petit peu trop … mature pour
Lucy.
ROD : Hé ! Hé ! Alors ça, c’est drôle. Personne ne m’avait
jamais dit ça, mon vieux. Jamais un garçon, en tout cas. Tu sais, tu ne peux
sûrement pas voir ça parce que t’es trop proche de ta « hermana chica », mais
elle est pratiquement aussi mature que moi, ce qui veut dire qu’on est fait pour
être ensemble … Réfléchis bien à ça.
ROD S’EN VA. MATT EN A PLEIN LE DOS.
MATT (à Mary) : S’il te plaît, tu veux bien lui parler ?
ERIC ET ANNIE PARLENT DE CHARLES.
ANNIE : Je suis un peu ennuyée pour papa.
ERIC : Oui, il nous a offert ses emplacements sans même nous
l’avoir demandé.
ANNIE : Non, je voulais parler de sa perruque.
ERIC : Ah ! C’est vrai ! Sa perruque !
ANNIE : Oui. Ses emplacements funéraires, ce n’est pas
exactement le cadeau qu’on aurait choisi, mais c’est vrai que les prix ont dû
grimper et c’est une gentille intention.
ERIC : Oui, maisj’ai toujours pensé qu’on serait enterré dans
le cimetière familial des Camden au sein de la propriété. Les Camden sont
enterrés là depuis des centaines d’années.
ANNIE : Une centaine d’années.
ERIC : Ce n’est qu’un trou dans la terre, alors, quelle
importance ça peut avoir, hein ?
ANNIE : Exact. (Elle lui parle sèchement) Sauf
si par là, tu veux dire que tu ne veux pas être dans un trou près de ma mère et
de mon père. (Ils se quittent)
LUCY ET MARY ENTRENT DANS LEUR CHAMBRE. LE TELEPHONE
SONNE. LUCY SE PRECIPITE DESSUS ET DECROCHE.
LUCY : Allo ! C’est moi. (…) Non, tu rigoles ? Vraiment ? (…)
Oui, Jimmy est si logique, si raisonnable, si sûr. Je sais où j’en suis avec
lui.
MARY : Tu ne devrais pas être au téléphone.
LUCY : Et d’un autre côté, Rod m’appelle « mi chica changa
cabeza ». (…) Ah ben ! Je n’en ai aucune idée. C’est de l’espagnol. C’est tout
ce que je sais.
MARY : Tes appels sont limités.
LUCY (à Mary) : Merci, madame la surveillante. Mais comment
papa et maman le sauraient vu qu’ils sont à l’église ?
MARY : Et Rod pense que tu es mature.
LUCY (étonnée) : Il dit ça ? (au téléphone) Rod dit que je
suis mature. (à Mary) Debbie va regarder « mi chica changa cabeza » dans son
dictionnaire d’espagnol.
MARY : Oh ! Là, j’ai hâte de le savoir.
LUCY : (…) Mon petit singe ? Ma petite tête de singe ? (Mary
éclate de rire. Lucy est profondément déçue) Peut-être que je devrais
choisir Jimmy.
LA DISCUSSION EN GROUPE CONTINUE.
KATIE : Je ne vais pas habiter dans cette maison, toute ma
vie. Ou on déménage, ou je m’en vais.
MICHAEL : On ne va pas bouger, ma pauvre mère s’écroulerait.
KATIE : Ta mère ne s’écroulerait même pas si une comète
tombait du ciel et atterrissait sur sa grosse tête.
PATTY : Est-ce que tu peux me dire pourquoi c’est si bien que
j’aille dire à ces personnes que je vais avoir un bébé quand je ne peux pas le
dire à ma propre mère ?
ROBERT : J’ai besoin de temps pour surmonter la surprise que
ça me procure avant d’aller l’annoncer à tout le monde. Est-ce que tu peux
m’accorder encore un peu de temps.
PATTY : J’en suis à huit semaines, maintenant. Ca va
commencer à se voir très bientôt. Je suis censée vivre la période la plus
excitante de mon existence … Excuse-moi, j’ai envie de vomir. (Elle et
Robert s’absentent un moment)
BONNIE (à Kevin) : Eh bien, pourquoi tu ne vas pas l’aider ?
J’aimerais voir mon argent au travail.
KEVIN : Mais qu’est-ce qui t’arrive ? Tu savais que je
voulais être médecin quand on s’est mariés. Mais les études de médecine ne sont
pas gratuites dans ce pays.
BONNIE : Oh ! Comment, ça ? Crois-moi ! Je le sais.
ERIC : Euh … Bon ! Très bien ! Très bien ! Euh … il serait
peut-être temps de faire une pause, maintenant. Allez ! Que tout le monde
s’asseye.
KEVIN : Non, ce n’est pas vrai !
ERIC : Allez ! (Tout le monde s’assied) Vous
savez, euh … je trouve ça bien que … que … que vous vous lanciez dans ce genre
de discussion informelle mais, là euh …. Là, j’ai comme l’impression que ça ne
mènera nulle part. (Patty et Robert sont de retour) Patty, ça va ?
PATTY : Oui, ça va. Je n’ai plus de nausée, maintenant.
ERIC : Bien, je viens d’avoir une idée qui pourrait faire
évoluer cette discussion de façon plus constructive, peut-être. Annie, tu veux
me dire ce que tu en penses ? Euh … on ne pourrait pas exposer un petit
désaccord qu’on vient d’avoir et … et faire voir à ces jeunes couples comment
des gens dits « d’expérience » tentent de régler ça ?
ANNIE : Est-ce que tu en es sûr ?
ERIC : Euh …
ANNIE : Parce qu’on ne pourra faire ça que si tu es sûr que
tu veux vraiment le faire.
ERIC : Oui, j’en suis sûr.
ANNIE : Hein ?
ERIC : Pas aussi sûr qu’il y a un moment, je l’avoue mais …
bon, allons-y.
ON SONNE À LA PORTE.
SIMON : Je vais ouvrir. (Il regarde à travers la partie
vitrée de la porte) Qui est là ?
ROD : Rod.
SIMON :
Rod qui?
ROD : Hé !
Rod. Le type qui fait rêvé ta sœur. (Simon ouvre la porte) Hé !
Simon ! (Il se met à l’observer) Hé ! C’est de la moustache ou
quoi ?
SIMON :
Oooh ! C’est du beurre de cacahuète. (Il essuie sa bouche) Allez !
Entre.
ROD
RIT ET SE MET À MURMURER.
SIMON :
Euh …je vais chercher Lucy.
ROD : Hé !
Attends ! En réalité, j’aimerais parler avec toi, « mi hombre », si tu as une
minute.
SIMON :
Mais bien sûr.
SIMON FERME LA PORTE. TOUS DEUX MONTENT DANS LA CHAMBRE OU ROSIE EST EN TRAIN
D’OBSERVER LES LEZARDS.
ROSIE :
Les œufs ont disparus.
ROD : Tu
aurais dû enlever le lézard mâle de cette boîte parce que, quelquefois, ils
mangent les œufs.
SIMON :
Rosie, il faut que je parle à Rod d’homme à homme.
ROSIE :
Ouais, très bien. Où sont les hommes ?
ELLE
S’EN VA EN ECLATANT DE RIRE. SIMON REFERME LA BOITE.
SIMON : Qu’est-ce que je
peux faire pour toi ?
ROD : Eh
bien, je … je … j’ai comme le sentiment que tu peux m’apporter plus de soutien
dans mes rapports avec ta sœur Lucy, qu’une partie, voire même le reste de la
tribu.
SIMON : Je
crois que ça va être dur pour toi. Il va falloir que tu affines ton jeu si
t’espères que mon père puisse envisager de laisser sortir Lucy avec toi.
ROD : Mais
ta mère m’aime bien, je crois. Hé !
SIMON : Un
type de quatorze ans avec une moustache ? Ecoute, je vais y réfléchir
ON
SONNE UNE NOUVELLE FOIS À LA PORTE. CETTE FOIS, C’EST ROSIE QUI VA OUVRIR. MATT
L’ACCOMPAGNE.
MATT :
Hum !
ROSIE :
Qui est là ?
JIMMY :
Jimmy Moon. Je peux entrer ? (Rosie ouvre la porte)
ROSIE : Je
vais chercher Lucy.
MATT :
Non, attends, Rosie. Je voudrais parler à Jimmy avant qu’il voie Lucy. (Rosie
a l’air triste) Mais je ne voulais pas te chasser d’ici.
ROSIE : Ca
m’est égal. J’ai des tas de choses à faire. J’ai des lézards.
ROSIE S’EN VA. JIMMY HESITE UN INSTANT AVANT D’ENTRER.
MATT :
Alors, tu entres ou quoi ? (Jimmy entre, Matt ferme la porte)
Dis-moi, t’en es où ?
JIMMY : Eh
ben, je voudrais bien ressortir avec Lucy, mais apparemment, Rod est entré dans
le paysage. Et franchement, même si elle ne veut plus me voir, je ne crois pas
que ce Rod soit un type très bien pour elle.
MATT : Je
suis d’accord, mais à vrai dire, je ne suis pas sûr que tu sois mieux que lui.
T’as brisé son cœur et je ne voudrais pas que ça se reproduise.
JIMMY : Tu
as ma parole que si on se sépare encore, ce sera sa propre décision. La première
fois, c’était ma faute. Je me sens responsable à cent pourcents. Le truc, c’est
que quand Lucy s’est teinte en blonde, ça a perturbé complètement le cours de
mes passions.
MATT :
Oui, oui, oui. Ça va ! Ca va ! Arrête avec ça. Première chose, ne mets plus le
nom de ma sœur et le mot « passion » dans la même phrase, si tu veux que je
marche avec toi. Et deuxième chose, cette rupture était surtout due au fait que
t’avais aucun contrôle sur ma sœur. Et la seule personne que tu peux contrôler
dans la vie, c’est toi.
JIMMY :
T’as raison. Je dois arrêter de vouloir tout contrôler.
MATT :
Oui, oui … Et tu pourrais faire quelque chose pour changer un peu ton image si
tu veux rivaliser avec Rod.
JIMMY : Et
faire quoi ?
MATT : Je
ne sais pas, mais … faire un truc radical et le faire très vite.
MATT
LUI TAPE L’EPAULE ET S’EN VA.
LUCY
EST TOUJOURS OCCUPEE AU TELEPHONE.
LUCY : Rod
est très excitant mais Jimmy m’est plus familier.
ROSIE (à
Mary) : Elle devrait faire vite pour se décider parce qu’ils sont tous les deux
ici.
MARY :
Hm ! Rod et Jimmy sont ici ?
ROSIE :
Oui. (Rires)
MARY : (Rires)
Hé ! Lucy ! Tes petits amis sont ici.
LUCY (au
téléphone) : Il faut que je te laisse. (Elle raccroche) Mais
enfin ! De … de quoi tu parles ?
ROSIE :
Rod est dans la chambre de Simon et Jimmy est dans le salon avec Matt.
ELLE
SE LEVA ET POUSSE UN GRAND CRI. ROSIE ET MARY ECLATENT DE RIRE.
DEVANT CES JEUNES COUPLES, ANNIE EST EN FROID AVEC ERIC.
ANNIE :
Très bien ! Tu te fais enterrer avec ta famille …
ERIC : Euh
…
ANNIE : …
et moi, avec la mienne. Ca s’arrête là.
ERIC : Je
sais … je sais ce qui te met vraiment en colère. En fait, c’est …
ANNIE :
Oooh ! Je sais ce qui me met en colère.
ERIC :
Ah ! Tu es sûre ?
ANNIE : Je
suis en colère parce que tu insultes ma famille. (Elle quitte le groupe)
PATTY :
C’est tout à fait ce que je ressens. (Elle quitte le groupe)
MICHAEL :
Moi aussi. (Il quitte le groupe)
BONNIE :
Oui. Et bien, on est trois.
KEVIN :
Euh … attends ! Je n’ai jamais insulté ta famille.
BONNIE :
C’est une question de principe. (Elle quitte le groupe)
KEVIN : Ha
…
ERIC
SE RETROUVE SEUL AVEC KEVIN, KATIE ET ROBERT.
ERIC : Euh
… c’est … hein … Je crois qu’on a tous appris quelque chose, ici … Enfin, moi,
du moins.
LUCY
PARLE À JIMMY ET ROD. MATT, MARY, SIMON, ROSIE ET CHARLES SONT EN TRAIN DE LES
ECOUTER DISCRETEMENT, ASSIS SUR UNE MARCHE D’ESCALIER.
LUCY :
C’est promis. Je vous ferais connaître ma décision bientôt ! C’est sûr.
JIMMY : Et
quand ça ?
ROD : Tu
n’as pas l’air très à l’aise avec les petites incertitudes de la vie, mon cher
Moon.
JIMMY :
Oui, et alors ? J’aime ce qui est stable dans la vie, moi. C’est un crime ?
ROD : Ca
va ! Calme-toi.
LUCY :
Ho ! Hé ! Tous les deux ! Faites-moi plaisir. Sortez !
LUCY
LEUR OUVRE LA PORTE. LES DEUX GARCONS SORTENT DE LA MAISON. AINSI, LES CINQ
PERSONNES FONT LEUR PARI.
MATT :
Moon.
CHARLES :
Moon.
ROSIE :
Moon.
SIMON :
Rod.
MARY :
Rod.
ROSIE :
Rod …
EN
S’APERCEVANT QUE ROSIE A CHANGE D’AVIS, LES QUATRE AUTRES PERSONNES LA
REGARDENT.
ROSIE :
Quoi ? Ce sera forcément l’un des deux.
ERIC
EST OCCUPE DANS SON BUREAU. QUELQU’UN FRAPPE A LA PORTE.
ERIC :
Oui ? (Annie ouvre la porte)
ANNIE : Il
y a quelqu’un pour toi.
MICHAEL ENTRE DANS LA PIECE.
MICHAEL :
J’ai l’impression que ce n’est pas le bon moment.
ERIC
(enlevant ses lunettes) : Euh … si, si … euh … je … je vous en prie. Euh …
asseyez-vous. Asseyez-vous.
MICHAEL :
Révérend, je suis désolé d’avoir quitté cette séance comme ça. Mais le fait est
que je suis complètement pris entre ma femme et ma mère et je ne sais pas quoi
faire par rapport à ça.
ERIC :
Mais au fond, qu’est-ce que vous en pensez ?
MICHAEL :
Je souhaitais que vous me posiez cette question. J’avais besoin de dire ça à
voix haute, une bonne fois pour toutes. Je pense qu’on doit déménager,
seulement, je ne sais pas comment dire ça à ma mère.
ERIC :
Oui, peut-être, vous deux en parlez avec elle et même fixer une date précise de
déménagement.
MICHAEL :
On pourrait mais ma mère a tellement souffert quand mon père est parti l’an
dernier et que je redoute d’avoir à parler de ça. Mais je crois qu’il faudra que
je le fasse.
ERIC :
Ah ! Ce divorce a vraiment dû être très dur pour vous, aussi. Je sais à quel
point vous admiriez et respectiez votre père.
MICHAEL :
Oui. Et il ne me donne même plus de ces nouvelles, maintenant qu’il est avec sa
nouvelle … Enfin, comment peut-on appeler la petite amie d’un père sexagénaire ?
ERIC : Et
Katie ? Comment réagit-elle ?
MICHAEL :
Elle est en colère. Elle en veut à mon père d’être parti. Elle en veut à moi
d’être resté. Elle en veut à ma mère de ne pas nous dire de partir. On se
bagarre constamment pour ce déménagement.
ERIC :
Ouais. Ce genre de dispute concerne rarement le vrai sujet dont on veut parler.
Souvent, une dispute est généralement que le prétexte qui masque un sujet
difficile à aborder.
MICHAEL :
Oui, mais quel sujet ?
ERIC : Je
ne sais pas. Vous devriez voir ça avec votre femme.
ANNIE, ELLE RECOIT LA VISITE DE BONNIE.
ANNIE :
Bonsoir !
BONNIE :
Ah ! Je suis désolée de vous embêter mais Kevin est à l’hôpital et je ne peux
pas parler avec lui. J’ai vu la voiture de Michael garée en face, alors, j’ai
pensé qu’il était avec le Révérend.
ANNIE :
Euh … si vous préférez, je peux dire à Eric que vous êtes là.
BONNIE :
Oh ! D’ailleurs, je préfère parler à une femme, si vous voulez bien.
ANNIE :
Oui, je veux bien.
BONNIE :
Je vous remercie.
ANNIE :
Entrez. (Elle ferme la porte)
BONNIE :
Je ne vous voudrais pas offenser le Révérend en ne faisant pas appel à lui …
ANNIE :
Oooh !
BONNIE :
Il s’en remettra.
ANNIE :
Aaah … Asseyez-vous.
BONNIE SE DEBARRASSE DE SON MANTEAU. ANNIE VERSE LE THE.
ANNIE : Un
peu de thé ?
BONNIE (en
faisant oui de la tête) : Hm !
ANNIE :
Alors, je suppose que les études de médecine sont peut-être un peu plus chères
que vous ne l’imaginiez, hein ?
BONNIE :
Ce n’est pas l’argent. C’est … (Elle baisse la tête)
ANNIE :
Qu’est-ce que c’est, Bonnie ?
BONNIE (en
pleurant) : Je n’ai qu’une envie, c’est de le tuer.
ANNIE :
Qui ?
BONNIE :
Kevin.
ANNIE :
Mais pourquoi ?
BONNIE :
Je vais me mettre en quatre pour qu’il soit médecin et ensuite, il me laissera
tomber pour une patiente. Ca, je le sais.
ANNIE :
Vraiment ?
BONNIE :
J’ai très peur. Une fois qu’il n’aura plus besoin de mon soutien matériel, je ne
compterai plus du tout pour lui. J’ai encore besoin de lui.
ANNIE :
Vous croyez vraiment que Kevin a voulu ce mariage pour que vous puissiez lui
payer ses études ?
BONNIE :
Je ne sais pas. (Soupir) Ca ne me semble pas très fondé.
ANNIE : Je
n’ai pas l’impression.
BONNIE :
C’est maladif. J’ai basé ma vie entière sur une peur irrationnelle.
ANNIE :
Est-ce que vous avez discuté de ça avec Kevin ?
BONNIE :
Non ! Je vais vous avouer que je n’ai jamais discuté de ça avec moi-même.
CHARLES, LUI, RECOIT LA VISITE DE ROBERT.
CHARLES :
Bonsoir, je suis le père d’Annie. Veuillez entrer. (Il ferme la porte)
Je suis sûr que l’un deux sera là dans une minute.
ROBERT :
Je peux attendre.
CHARLES :
Asseyez-vous … Et en attendant, c’est quoi, votre problème ?
ROBERT :
Ce n’est pas vraiment un problème.
CHARLES :
Euh … vous devez être le garçon dont la femme attend un bébé.
ROBERT :
Ils vous l’ont dit ?
CHARLES :
Non, ils ne m’ont rien dit du tout mais … vous avez l’air un peu nerveux. Et je
me souviens comme j’étais tendu quand ma femme était enceinte d’Annie. Aaah !
Vous savez, ma femme est morte l’an dernier. Ouais, et je lui étais vraiment
très reconnaissant du fait qu’elle m’ait laissé une fille et une famille pour
s’occuper de moi. Je ne sais pas comment j’aurais pu me débrouiller. J’aurais
été affreusement seul.
ROBERT :
Je vais rentrer chez moi.
ROBERT SE LEVE ET S’APPRETE A PARTIR. IL CROISE ERIC.
ERIC :
Ah ! Robert, je peux vous aider ?
CHARLES :
Euh …
ROBERT :
Merci, révérend Camden, mais je crois que votre beau-père l’a déjà fait.
UNE
FOIS ROBERT PARTI, ERIC ET CHARLES SE PARLENT.
CHARLES :
Alors, quelle est la source exacte du conflit ? La concession ?
ERIC : Eh
ben, disons que … ce n’était pas posé, ce genre de question durant toutes ces
années.
CHARLES :
Grand-mère et moi, on n’en avait jamais discuté (Annie arrive)
ANNIE : Je
vais dormir.
ERIC :
Bonne nuit.
ANNIE :
Est-ce que tu viens bientôt ?
ERIC : Il
est seulement neuf heures.
ANNIE :
Oui, je sais. Et j’imagine que mon père aimerait dormir, aussi ?
CHARLES :
Oui, ça me semble être une excellente idée. (Elle s’en va) Vous
savez ce que j’ai toujours dit, vous voulez avoir raison ou vous voulez rester
mariés ?
CHARLES S’EN VA EGALEMENT. ERIC EST PREOCCUPE.
LUCY
EST EN FROID AVEC MATT ET SIMON.
LUCY :
Dorénavant, je vous demande de rester en dehors de ça. C’est déjà assez dur
comme ça sans que tout le monde vienne s’en mêler.
SIMON :
Qu’est-ce qui es si dur ? C’est clair. C’est Rod, le bon choix ?
MATT :
Mais tu ne connais rien, t’as jamais eu d’histoire d’amour, mon vieux. Jimmy est
peut-être terne mais il n’est pas bizarre.
SIMON : Et
j’aime mieux les bizarres que les ternes en tout cas.
LUCY :
Jimmy est terne et Rod est bizarre ? Mais où tu vas chercher ça ?
MATT :
C’est la réalité.
SIMON :
Moi, je miserai sur Rod.
MATT :
Moi, sur Jimmy.
LUCY :
Miser ? Vous faites des paris sur la plus grande décision que je n’ai jamais eu
à prendre de toute ma vie ? Mais comment osez-vous ?
MATT : Ca
va ! Ne te fâche pas. Ce ne sont que des billets de Monopoly.
LUCY :
Alors, ce ne sont même pas de vrais billets ? Vous dépréciez ma vie amoureuse
avec de faux billets ? Oh !
LUCY, ECOEUREE, S’EN VA. SIMON POUSSE UN ENORME SOUPIR. LUCY CROISE ANNIE DANS
LE CORRIDOR.
ANNIE :
Alors, où tu en es avec Rod et Jimmy ?
LUCY :
Oooh ! Mais ça irait peut-être mieux si mon père et ma mère avaient été là pour
intercepter mes deux petits frères et mes deux petits amis. Bien sûr, si j’avais
le droit de téléphoner, j’aurais pu parler à Rod et Jimmy et éviter toutes ces
histoires.
ANNIE : (Soupir) Chérie,
(étreinte) je suis vraiment fatiguée et il faut que j’aille
dormir. Mais pour ce soir, je vais te dire ce que j’en pense, d’accord ? Si l’un
de ces deux garçons était l’homme idéal, tu n’aurais aucun problème pour savoir
lequel prendre.
MARY
EST DANS LA CHAMBRE DE ROSIE. CELLE-CI OUVRE LA BOITE.
MARY ET
ROSIE (admirant les lézards avec dégoût) : Beuh !
ROSIE :
Rod dit que les mâles ont l’habitude de manger les œufs.
MARY :
Alors, Lizzie mange les œufs de Lester ?
ROSIE :
Ca, on n’en est pas sûrs. Ca restera un grand mystère mais je parie que si
Lizzie avait mangé les œufs, Lester serait plutôt fâché après lui. Je vais
demander à papa d’aller lui parler
MARY : Ce
sont des lézards. Alors, n’importe qui peut aller leur parler, ne pourront pas
entendre. (Elle se lève)
ROSIE :
Tiens-moi au courant si Lucy se décide.
MARY :
Compte sur moi. (Elle s’en va en fermant la porte)
ROSIE :
Alors, Lester, est-ce que tu serais prêt à ma parler de ce que Lizzie a fait ?
Prends ton temps, je reste ici avec toi.
ELLE
CONTINUE À LES OBSERVER.
DANS
LA CHAMBRE DE LUCY ET MARY, CETTE DERNIERE ENTRE. LUCY LA PREND DANS SES BRAS.
LUCY :
Aaah !
MARY :
Oooh !
LUCY :
Ah ! Tu es la seule personne en qui j’ai confiance. Rod ou Jimmy ?
MARY :
Laisse-les tomber.
LUCY :
Quoi ?
MARY :
C’est super de ne pas avoir de petit ami. C’est vrai ! Regarde-moi. Je n’attends
pas près du téléphone, je ne surveille pas mon look à longueur de temps et je
peux aller n’importe où et faire tout ce que j’ai envie de faire sans en référer
à qui que ce soit dès que je m’absente une minute.
LUCY : Et
même quand t’avais un petit ami, t’as toujours fait ce que tu voulais et tu n’as
jamais fait attention à ton look. Je ne veux pas te vexer, hein.
MARY : Tu
as raison. Et ça prouve que je reste moi-même tout en ayant un petit ami mais,
euh … toi, de ce côté-là, tu as du travail à faire.
LUCY :
Hé ! Je n’ai pas à savoir qui je suis pour avoir un petit ami. Et tout ce que
j’ai à faire, c’est d’en prendre un. Et à la différence de beaucoup de gens,
j’ai la chance d’avoir le choix, je peux les compter. (Elle compte sur ses
doigts) Un … et deux. Hm ?
LUCY
S’ABSENTE QUELQUES SECONDES ET PUIS REVIENT.
MARY (une
revue à la main) : Quoi ?
LUCY :
J’ai oublié où je devais aller.
MARY
ECLATE DE RIRE.
ROD
DECIDE DE SE RASER LA MOUSTACHE.
JIMMY DECIDE DE COLORER SES CHEVEUX EN VIOLET.
CETTE NUIT, ERIC VA DANS LA CHAMBRE OU ANNIE EST EN TRAIN DE DORMIR. AVANT DE SE
JOINDRE A ELLE, IL SE COGNE L’ORTEIL.
ERIC :
Aouh ! Oooh ! Oh là ! Oh ! Mon orteil ! Tu veux bien allumer, s’il te plaît ? (Lumière
allumée) Oooh ! Aaah ! Ecoute, je suis désolé. Je serai enterré là où tu
voudras que je le sois.
ANNIE :
C’est très bien. Si tu veux être enterré avec ta famille, …
ERIC :
Aouh !
ANNIE : …
ça marche pour moi.
ERIC :
Pourquoi tu es d’accord, maintenant ?
ANNIE : Je
viens de changer d’avis, c’est tout. Tu n’as encore rien dit à mon père à propos
de sa perruque ?
ERIC :
Non. Tu voudrais que je le fasse ?
ANNIE :
Non. Non, non. Je le dirai moi-même. (Ils s’embrassent) C’est fou
ce que ma mère me manque.
ERIC : Je
sais. (Il l’embrasse. Annie pleure) Je sais.
LE
LENDEMAIN …
ANNIE SERT DU CAFE À CHARLES.
ANNIE :
Est-ce que tu as bien dormi ?
CHARLES :
Oui. La nouvelle chambre d’amis est très bien. Cet endroit est si calme qu’on
entendrait une aiguille tomber. Mais on peut également s’entendre penser.
ANNIE :
Est-ce que tu penses encore à maman ?
CHARLES :
Tous les jours, certains jours, c’est toutes les heures.
ANNIE :
Moi aussi. Je peux te poser une question sur tes faux cheveux ?
CHARLES :
Ils sont vrais. Ce sont des cheveux naturels. Ca vient de cheveux vivants. Ce
n’est pas synthétique. C’est mieux. On a un meilleur produit, de cette façon.
Les cheveux sont plus heureux.
ANNIE :
Très bien, papa. Et Ginger n’aime pas les cheveux heureux. C’est ça ?
CHARLES :
Non. Et si elle n’aime pas ça, elle peut aller se faire voir. C’est moi qui te
le dis. Si elle n’a pas envie de passer sa main dans mes cheveux, eh bien, ça ne
fait rien, parce que je vais te dire, moi. Ta mère aurait adoré mes nouveaux
cheveux.
ANNIE :
Peut-être. Est-ce que tu as essayé de renvoyer Ginger de la maison, parce que tu
aimes encore maman ?
CHARLES :
Peut-être … Ca se peut … Oui.
IL
RETIRE SA PERRUQUE. ANNIE LE PREND DANS SES BRAS.
ANNIE :
Dis-moi, ces places de cimetière ? Comment c’était venu ?
CHARLES :
Eh bien, à vrai dire, euh … Les emplacements, c’est venu avant les cheveux. Je
m’étais figuré que si j’achetais ces emplacements et si je disais à Ginger que
je voulais que toute ma famille soit enterrée à cet endroit, elle verrait que je
n’avais pas prévu de me marier avec elle et qu’ensuite, elle me … laisserait
tomber. Mais sa réaction m’a surpris.
ANNIE :
Qu’est-ce qui s’est passé ?
CHARLES :
Elle a dit qu’elle comprenait … et qu’elle … elle voulait être enterrée avec son
premier mari.
ANNIE : Et
alors ?
CHARLES :
Alors, j’ai … j’ai mis cette perruque.
ANNIE : Et
ça a marché ?
CHARLES :
Comme un charme.
ANNIE : Et
elle est partie.
CHARLES :
Hm ! Hm !
ANNIE (en
s’approchant de Charles) Papa ! On vit plus longtemps si on se sent bien. Je
veux que tu te sentes vraiment, vraiment bien … Appelle Ginger dès que tu
rentres à la maison.
CHARLES :
Hmm ! Oui, madame.
APRES QUELQUES SECONDES, ANNIE REPREND SA PLACE. CHARLES EXAMINE LA PERRUQUE.
CHARLES :
Qu’est-ce que c’est que ça ?
TOUS
DEUX S’ECLATENT DE RIRE. CHARLES LANCE LA PERRUQUE QUI ATTERRIT SUR UNE
POUBELLE. HAPPY S’EN SAISIT.
ROSIE ET SIMON SONT AUX TOILETTES POUR SE DEBARRASSER DE CE DERNIER LEZARD. ILS
QUITTENT LA PIECE ET CROISENT ERIC.
ERIC :
Qu’est-ce que c’est ?
SIMON :
C’étaient deux lézards.
ROSIE : On
a mis le dernier dans la cuvette. Mais ne t’inquiète pas, on a dit une prière
avant.
SIMON :
Lester avait pondu des œufs
ROSIE :
Lester, c’est la fille et Lizzie, c’est le mâle.
SIMON :
Oui, et Lizzie a mangé les œufs.
ROSIE :
Alors, on pense que Lester a mangé Lizzie.
SIMON :
Oui et ensuite, Lester a clamsé.
ERIC : Le
dernier dans les toilettes ?
SIMON ET ROSIE FONT OUI DE LA TETE
ERIC
(faisant une grimace de dégoût) : Beuh !
SIMON ET ROSIE HAUSSENT LES EPAULES. ERIC SE REND CHEZ ANNIE.
ERIC (à
Annie) : On ferait mieux d’aller à l’église. La dernière fois, on a été en
retard, Ca a été l’émeute.
ANNIE : (Soupir)
J’ai parlé à mon père.
ERIC :
Ouais ? Ça a donné quoi ?
ANNIE : Eh
bien, il a jeté sa perruque et il se remet avec Ginger.
ERIC : Et
toi, qu’est-ce que tu penses de ça ?
ANNIE : Je
pense qu’il aime vraiment Ginger et il se débat avec lui-même Et il leur faudra
un peu de temps pour s’habituer l’un à l’autre. Ca me laissera, moi aussi, un
peu de temps pour m’habituer à l’idée qu’ils vont vivre ensemble. Tu avais
raison : il essayait de la chasser de sa vie.
ERIC :
Avec la concession ou la perruque ?
ANNIE :
Mais « les deux ». (Rire)
ERIC : Ce
n’est pas pour être indélicat mais … qu’est-ce que nous allons faire de ces
invitations inattendues à nous joindre tes parents pour l’éternité ?
ANNIE : Eh
bien, tu avais encore raison.
ERIC : On
sera enterré avec les Camden ?
ANNIE :
Non. Tu avais raison quand tu disais qu’on avait beaucoup de temps pour y
penser.
ERIC :
Ah ! (Etreinte)
ANNIE :
Qu’importe où je serai enterrée, mon cœur sera toujours avec le tien.
ILS
S’EMBRASSENT. LUCY LES OSERVENT DISCRETEMENT.
PLUS
TARD, ERIC ET ANNIE SE RENDENT À NOUVEAU À L’EGLISE. ILS APERCOIVENT LES TROIS
COUPLES EN TRAIN DE SE RECONCILIER. C’EST LA DERNIERE SEANCE.
ERIC :
Ah !
CES
SIX PERSONNES SE RETOURNENT EN RIANT.
ERIC : Eh
bien, on dirait que ça va un petit peu mieux. (Annie éclate de rire ainsi
que Michael et Katie)
KEVIN :
Comment ça va entre vous et Mme Camden ?
ERIC : Ca
va très bien. Nous avons confronté nos divergences …
ANNIE :
Oui !
ERIC : …
et on est arrivé à une … eh bien, une impasse (Eclat de rire) et
c’est à ça que nous avons abouti mais (Eclat de rire) … on se sent
plutôt bien comme ça.
ANNIE :
Hum …
KEVIN :
Alors, où vous ferez-vous enterrer pour que je puisse envoyer des fleurs ou
quelque chose ?
ERIC : Ne
semez pas le trouble, Kevin. Où en êtes-vous avec Bonnie ?
KEVIN : Eh
bien, Bonnie croyait que je voulais la quitter. Ça m’a drôlement surpris. C’est
la seule personne qui ait toujours cru en moi et qui pensait que je tiendrai la
distance. (à Bonnie) Je n’irai jamais trahir ta confiance. Jamais ! Et, je te
remercie pour tout ce que tu as fait et de travailler dur pour me permettre de
suivre les cours. Je t’aime, tu sais. (Rapprochement – Eric embrasse la
main d’Annie)
ANNIE :
Aaah ! Nous avons tous besoin d’entendre ça plus souvent.
MICHAEL :
J’avais très peur que Katie finisse par s’en aller, moi aussi. Alors, j’ai
décidé de partir avec elle.
KATIE : Je
suis contente que tu n’ais pas décidé de partir seul.
MICHAEL :
Qu’est-ce que tu veux dire ?
KATIE : Et
je crois que quelque part, j’avais peur que tu me laisses tomber. C’est vrai,
ton père a quitté ta mère et on imite ce qu’on connaît.
ERIC : Et
quelquefois, quand on sait que le modèle a tort, on se bat encore plus fort pour
ne pas faire pareil.
MICHAEL (à
Katie) : Je t’aime vraiment très fort. Et je te jure que je n’irai nulle part
sans toi.
ANNIE :
Est-ce que vous avez déjà parlé à votre maman de ce que vous souhaitiez ?
MICHAEL :
Hum … Oh ! Quand … on lui a dit qu’on voulait déménager, elle a dit qu’elle
voulait déménager aussi. (Eclats de rire : Annie – Eric – Michael – Katie)
Alors, elle s’en va en Floride avec un couple d’amis, mais elle nous conseille
de conserver la maison pendant un temps jusqu’à ce qu’on sache vraiment ce qu’on
veut.
ANNIE : Et
quand part-elle en Floride ?
KATIE :
Dans une semaine. Et je trouve ça très bien pour elle. (Ces deux personnes
éclatent de rire et s’embrassent)
ROBERT :
J’étais presque sur le point de quitter Patty et le bébé. En fait, j’étais
complètement affolé. Et je me suis senti coupable. J’ai pensé « C’est quoi ça ?
Un mari ? Un père affolé qui est prêt à quitter sa femme enceinte et
l’enfant ? »
ERIC : Une
nouvelle famille, c’est dur de mettre en route. Et tout le monde a peur dans les
premiers temps.
ANNIE :
Alors, on sème la panique à longueur de temps, on ne sait plus trop ce qu’il
faut faire. Hmm !
ROBERT :
On va l’avoir, ce bébé. (tout content) On va vraiment l’avoir, ce bébé. (Etreinte
– éclats de rire)
AU
LYCEE, MATT ET MARY SE CROISENT.
MATT :
Est-ce que t’as vu Jimmy Moon ?
MARY :
Non, est-ce que t’as vu Rod ?
MATT :
Non, pourquoi ?
MARY :
Viens.
ILS
APERCOIVENT LUCY ACCOMPAGNEE DE CES DEUX GARCONS.
MATT :
Hé ! Lucy ! Est-ce que tout va bien ?
ROD
ET JIMMY SE RETOURNENT : L’UN S’EST RASE MOUSTACHE ET L’AUTRE A TEINT SES
CHEVEUX EN VIOLET.
LUCY (à
Jimmy) : Hm ! Tes cheveux sont mauves, hein ?
JIMMY :
Oui, ça exprime la passion.
LUCY (à
Rod) : Hm ! Et toi, tu t’es rasé ?
ROD :
« Si. Muy guapo, no ? »
LUCY : Oh
! Peu importe. Très bien, je serai très claire. Euh … Jimmy, je croyais réagir
différemment quand tu reviendrais. C’est vrai, j’ai … j’ai attendu si longtemps.
On a eu de … de si bons moments, tous les deux.
ROD :
Mais ?
LUCY :
Mais … là, j’ai un peu de mal à te croire vraiment quand tu dis que tu m’aimes
parce que tu viens de rompre avec Ashley et que tu es pressée de te remettre
avec moi. Mais de mon côté, j’ai besoin d’un petit peu de temps. Je ne suis pas
prête à repartir dans une relation avec toi. Pas maintenant, en tout cas.
JIMMY :
Ca, c’est incroyable. Je vais avoir du mal à accepter ça. Et surtout après ce
que j’ai fait à mes cheveux.
LUCY : Je
ne pense pas que ce soit une erreur. Ca montre que t’avais envie de prendre des
risques. Et je crois que c’est très séduisant comme qualité.
ROD :
Alors ? Heh !
LUCY :
Alors, tu as vraiment un joli visage.
ROD : Hm !
JIMMY :
Mais ?
LUCY :
Mais … vu que Jimmy ne sera plus une menace pour toi, je veux te laisser un peu
plus de temps pour décider si ça change ta façon de me voir et je veux me donner
à moi aussi un peu plus de temps pour … pour découvrir qui je suis vraiment et
si oui ou non, je suis prête à aller avec un garçon.
ROD :
Alors, lui et moi, on est plaqué ?
LUCY :
Hé ! Je ne dirai pas que … que je vous plaque. C’est … ce n’est pas le bon mot,
non. Mais … c’est comme ça, quoi. Mais j’espère qu’on va tous rester de bons
amis.
ELLE
S’EN VA.
ROD : Je
ne vois vraiment pas pourquoi tu te plaindrais. Moi, j’ai rasé ma moustache.
JIMMY :
Les femmes …
MATT : Je
dois le reconnaître, tu as très bien joué à ça.
LUCY :
Oui, je suis très fière de toi. Merci.
MATT (à
Mary) : Notre petite Lucy est devenu une femme.
Script
rédigé par Nadine, toute reproduction est
interdite
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