Script 212
2.12 :
JUGEMENTS HATIFS
LA
FAMILLE CAMDEN SONT À L’EXTERIEUR DE L’EGLISE.
UNE VIEILLE
DAME (à une dame) : Bonjour !
UNE
DES PAROISSIENNE PARLE À ERIC.
Mme HOLLISTER :
Mes compliments pour votre sermon.
ERIC : Merci.
Mme HOLLISTER :
Vous vous exprimez avec tant d’aisance. Puis-je vous demander quel sera le sujet
du prochain service, mercredi ?
ERIC : Mme
Hollister, si je vous le dis à l’avance, vous n’aurez plus aucune raison de
venir.
Mme HOLLISTER : Je
ne peux pas avoir une petite idée ?
ERIC : Non.
Mme HOLLISTER :
J’y insisterai, de toute façon. Quoi que vous choisissiez, c’est toujours
formidable. Je ne manquerai ça pour rien au monde.
ERIC : Merci.
UNE DAME
AVEC SON IMPER NOIR ARRIVE EN LUI SERRANT LA MAIN.
ERIC : Bonjour.
LA DAME : Bonjour,
mon Révérend.
ERIC : Très
heureux de vous voir.
UN MONSIEUR : A
dimanche prochain.
PUIS, IL
SERRE LA MAIN D’UN AUTRE MONSIEUR. LOU ARRIVE.
LOU : Mon
Révérend, j’aimerais vous parler du service du mercredi, si vous avez une
minute.
ERIC :
D’accord, donnez-m’en deux et je vous rejoins immédiatement. (à un monsieur)
Bonjour.
LUCY, MATT
ET MARY SONT ASSIS SUR UN BANC.
MARY : Plus
qu’un week-end et je pourrai reprendre l’entraînement avec l’équipe de basket.
Mr. Koper est vraiment le roi.
MATT : Le roi des
quoi ? Des idiots ? Des minables ? Des monstres ? Tu ne pourrais pas préciser ?
MARY : Ce
n’est pas parce que ne réussis pas à son cours que le problème vient forcément
de lui. Peut-être que si tu te fixais des objectifs et que tu te donnais les
moyens de les atteindre, t’aurais une meilleure moyenne.
MATT : C’est une
jolie phrase que tu as trouvée toute seule ou c’est quelque chose que Koper t’a
soufflé ? Il nous demande de lire un bouquin de James Joyce pendant le week-end
et il nous laisse deux jours pour écrire un papier sur le symbolisme des
couleurs qu’il utilise.
MARY : Si tu veux
mon avis, c’est l’effort demandé qui te fait peur. Lis le bouquin, écris le
papier et on n’en parle plus. Je vais à la voiture.
MARY S’EN
VA. MATT ET LUCY SE PARLENT.
LUCY : Ne me
regarde pas, je commence à en avoir assez, hein, comme toi. Peut-être qu’une
fois réintégrée dans l’équipe, elle cessera de parler constamment de Koper,
Koper, Koper. Hum !
MATT : Moi, je
crois qu’elle a le béguin pour Koper, Koper, Koper.
ANNIE
EST EN CONVERSATION AVEC UNE DAME. SIMON L’APPELLE.
SIMON :
Excuse-moi. Maman, je peux te parler, c’est urgent ?
ANNIE (à la
dame) : Je te prie de m’excuser.
LA DAME : Je vous
en prie.
ANNIE (à Simon) :
Qu’est-ce qu’il y a, chéri ?
SIMON : Est-ce
qu’on peut s’en aller, maintenant ? Tu avais promis.
ANNIE : Je ne me
souviens pas.
SIMON : Tu
sais bien.
SIMON MONTRE
A ANNIE QU’IL S’EST FAIT UN TROU DANS SON PANTALON.
ANNIE : Je
t’avais dit de laisser ton club dans la voiture … Mais comment tu as fait ça ?
SIMON :
C’est le pantalon qui a un trou dans la poche.
ANNIE : Aaah !
SIMON :
Celui que t’as dit que tu recoudrais, il y a deux semaines environs.
ANNIE : Est-ce que
tu insinues que c’est ma faute si tu as ignoré la recommandation spécifique que
je t’avais faite de laisser ton club de golf dans la voiture ?
SIMON : Non,
non, euh ... ce serait complètement idiot de dire ça. Je ne suis pas idiot.
ROSIE : Si,
parfois, tu l’es.
SIMON (à
Rosie) : Ce n’est pas vrai.
IL
OUVRE UN LIVRE ET SE MET À EN LIRE UN PASSAGE.
SIMON : Les
spécialistes disent qu’un joueur doit toujours avoir son club avec lui. Il doit
l’emporter partout.
ANNIE : Eh
bien, ton club et toi, je vous demande d’aller attendre dans la voiture.
SIMON : La mère de
Tiger Woods ne devait pas demander à son fils, ce genre de truc.
ANNIE : Je vais y
réfléchir. D’accord ?
SIMON
ET ROSIE S’EN VONT. ERIC EST EN CONVERSATION AVEC LOU.
ERIC : Je ne
supprimerai pas le service du mercredi Non, non, non.
LOU : Vous
vous rendez compte de ce que ça coûte ? Il faut payer l’organiste, il faut
chauffer l’église. Mercredi dernier, il n’y a eu que trois personnes et elles
n’ont pas donné un seul billet, ni une seule pièce.
ERIC : Parce
que j’ai renoncé à faire la quête et c’est la raison pour laquelle il vient
encore deux ou trois personnes. Il y a une grande communion dans ce service du
mercredi, Lou. C’est vraiment quelque chose d’unique. Ces … ces deux ou trois
paroissiens. Ils comptent sur moi d’une façon qu’on ne peut pas mesurer en
dollars ou en cents. (Annie arrive)
ANNIE : Bonjour.
LOU (à Annie) :
Aaah ! Peut-être allez-vous pouvoir m’aider ? J’essaie d’expliquer à votre époux
que nous ne pouvons plus justifier le maintien du service du mercredi.
ERIC : Peut-être
pourrions-vous demander à Annie de vérifier les comptes et de trouver une astuce
pour financer le service ?
ANNIE : Ben
voyons, Eric, Lou est le trésorier de l’église.
ERIC : Je
voudrais simplement que tu jettes un petit coup d’œil. (à Lou) Ca ne vous pose
pas de problèmes ?
LOU : Vous
voulez dire, est-ce que ça me pose un problème que vous pensiez en savoir plus
sur les finances de l’église que moi, c’est ça ? Eh ben … eh ben, vous n’aurez
rien, vous
ERIC : Ah !
TOUT À COUP,
ON ENTEND UN COUP SEC. ANNIE S’APERCOIT QU’UNE BALLE DE GOLF A BRISE LE
PARE-BRISE DE LA VOITURE DE LOU.
LOU : Oooh !
Ca ne fait rien, j’allais le remplacer, de toute façon.
ERIC (un peu
irrité) : Ah là là !
LOU : Mon
ancien pare-brise était trop sale.
ANNIE : Euh
… nous sommes navrés. Vous n’aurez qu’à envoyer la facture. Nous la réglerons. (Elle
s’en va, dégoûtée) Aaah !
ERIC : Quoi
qu’il en soit, Lou, je veux vérifier les comptes.
LOU : Je
veux lire mon travail, croyez-moi.
ERIC : C’est mon
travail que de m’assurer que vous faites le vôtre, justement. Les livres de
compte ?
LOU : Vous
les aurez. Vous pourrez vérifier autant de fois que vous voudrez. Euh … je vous
donne ma parole qu’il n’y a plus d’argent pour le service du mercredi.
ERIC : C’est ce
que je veux constater par moi-même.
LOU : Bien.
LOU
S’EN VA ET OBSERVE LE PARE-BRISE BRISE ET Y RETIRE LA BALLE DE GOLF. ANNIE ET
SIMON S’EN APPROCHE. CE DERNIER EST MORT DE HONTE.
GENERIQUE
LE LENDEMAIN
SOIR …
ANNIE
EST OCCUPEE À SUR L’ORDINATEUR PENDANT QU’ERIC CUISINE DES PATES. UN MOMENT PLUS
TARD, ELLE SE TOURNE VERS ERIC.
ERIC : Ca va, je
maîtrise parfaitement la situation.
ANNIE : Euh … tu
n’as pas mis les pâtes dans l’eau. Elle est en train de bouillir pour rien.
A
PRESENT, IL VERSE LES PATES DANS LA CASSEROLE SOUS LE REGARD AMUSE DE SON
EPOUSE, PUIS, CETTE DERNIERE EN REVIENT A SON ORDINATEUR.
ANNIE : Et
où est-ce qu’ils sont passés ? Il y a deux mille cinq cents dollars de
différence.
CETTE
AFFAIRE PREOCCUPE ERIC.
ANNIE :
Peut-être Lou a oublié de passer une écriture ou bien peut-être qu’il a un ou
deux jours de retard sur les comptes. Ce sont des choses qui arrivent.
ERIC : Est-ce que
la dépense est bien justifiée ?
ANNIE : Attends !
Ne nous affolons pas. Je suis sûre qu’il y a une explication.
ERIC : Je suis
curieux de savoir laquelle. Lou est trop consciencieux pour oublier de passer
une écriture … ou ne pas s’occuper des comptes pendant plusieurs jours.
ANNIE : Ne tirons
pas de conclusions hâtives. Après tout, nous le connaissons depuis longtemps. Et
même si vous n’avez jamais été d’accord sur la façon dont l’église doit dépenser
son argent, c’est un homme honnête. N’est-ce pas ?
ERIC : Oui, tu as
raison.
ANNIE : Hm !
ERIC :
J’espère que tu as raison. Mais aussi consciencieux et aussi honnête que soit
notre trésorier, je vais quand même l’appeler.
ANNIE : Hm !
ERIC
TELEPHONE A LOU. IL TOMBE SUR SON EPOUSE, ALICE DALTON.
ALICE : Allo.
ERIC : Alice, c’est Eric.
Est-ce que je pourrais parler avec Lou ?
ALICE : Il n’est pas disponible
pour le moment.
ERIC : Ah ! Mais … euh … vous
savez quand il sera disponible ?
ALICE : Euh … c’est assez
difficile à dire. Je lui demanderai de vous rappeler, mon Révérend. Au revoir.
AUSSITOT QU’ELLE
RACCROCHE, ERIC A L’AIR SURPRIS.
ANNIE : Que se passe-t-il ?
ERIC : Elle m’a presque
raccroché au nez. A mon avis, ils sont complices.
ANNIE : Ha ! Ha ! Ha ! Bonnie
and Clyde. Je suis presque sûre que …
ERIC : Mais oui, je sais, tu es
sûre qu’il y a une explication. Hm !
ANNIE : Hm !
MATT EST EN TRAIN DE LIRE
SON LIVRE POUR Mr. KOPER. LUCY ARRIVE.
MATT : Quoi que ce soit, est-ce
qu’on peut en parler plus tard ?
LUCY : Je ne viens pas pour
parler. Je cherche seulement un endroit pour étudier.
MATT : Pourquoi tu ne peux pas
étudier dans ta chambre ?
LUCY : Parce qu’elle est dans
ma chambre en train de revivre ses triomphes de basket. Je suis contente qu’elle
fasse autant de progrès mais elle va bientôt rejouer dans l’équipe de basket et
plus l’échéance se rapproche, et plus elle ressent le besoin de parler de Mr.
Koper. Tu savais qu’il avait été élevé par ses grands-parents ?
MATT : J’aurais juré que
c’était par des loups. Je vais me planter en beauté à son cours et je remonterai
ma moyenne après l’été.
LUCY : Oui, mais tu n’auras pas
à supporter la présence de sa petite chouchoute, Mary.
MATT : Ha ! Ha ! Ha !
LUCY EST PLONGE DANS SES
ETUDES. MATT L’INTERROMPT.
MATT : Dis-moi, le jaune et le
gris, ça symbolise quoi, pour toi ?
LUCY : La dépression, la
confusion.
MATT : (C’est comme ça que)
t’évoques ça, toi ?
LUCY : Oooh ! Je dis ça comme
ça, hein. Par intuition.
MATT : Euh … bonne intuition.
Merci, tu m’as peut-être sauvé la vie.
LUCY : Hm !
ROSIE ET SIMON SONT DANS
LEUR CHAMBRE.
ROSIE (en Simon manger ses
corn-flakes) : Je pourrais apporter mon dîner, ici, moi aussi ? On pourrait
manger « Alfresco ».
SIMON : Ce n’est pas ça, « Alfresco ».
ROSIE : C’est quoi, « Alfresco » ?
SIMON : Je ne sais pas, mais ce
n’est pas ça. Et puis, je suis puni. (Il se lève) Ce n’est pas une
partie de plaisir.
ROSIE : Ca pourrait être une
partie de plaisir, si tu étais sympa avec moi.
SIMON FAIT SEMBLANT DE
JOUER AU GOLF.
ROSIE : Je croyais que maman
avait dit que tu n’avais pas le droit de jouer au golf jusqu’à nouvel ordre.
SIMON : Je sais, mais elle ne
m’a pas dit que je ne pourrais pas jouer au golf imaginaire.
SIMON PREND LE CLUB DE
GOLF SE TROUVANT SUR LE LIT DU HAUT.
ROSIE (l’ayant découvert) :
Haaa !
SIMON : Ne dis rien. Ce n’est
pas ce que tu crois. Tu me prends pour un idiot ? J’ai bien assez d’embêtements.
Bien sûr que je ne vais pas jouer. Je vais juste … je vais prendre mon club et
je vais le déposer gentiment au fond de mon placard … (Il aperçoit une
balle de golf sur le sol) Hum ! Elle me tente, cette balle-là. Elle me
tente réellement.
HAPPY VA LA CHERCHER ET
LA TIENT DANS LA GUEULE.
SIMON : (Soupir)
Merci, j’en avais besoin.
ANNIE ET MARY SE PARLENT
DANS LA CUISINE.
MARY : Je peux t’aider à mettre
la table ?
ANNIE : Surtout, ne te gêne
pas.
MARY : Hmm !
Des spaghettis ! Super ! Mr. Koper dit que les sucres lents, c’est très
bien. Et justement, j’ai un entraînement très important, demain. Il va faire des
tests pour mesurer mes progrès, un peu de course, un peu de musculation pour
voir si le genou résiste bien.
ANNIE (en se rapprochant de
Mary) : Je ne t’ai pas vue d’aussi bonne humeur depuis très longtemps. Je suis
ravie pour toi.
MARY : Merci. J’ai retrouvé
confiance en moi, tu sais. Mr. Koper dit que je récupère naturellement de façon
incroyable. Il dit qu’il n’a jamais vu quelqu’un se remettre de ce genre de
blessure aussi vite et Diane a dit qu’il lui a fallu deux fois plus de temps
pour se remettre de la même blessure. C’est la preuve que Mr. Koper est un bon
entraîneur.
ANNIE : Je suppose. J’espère
qu’il ne te poussera pas à aller trop loin, c’est tout.
MARY : Parfois, il faut
repousser ses limites. Rien n’arrive si on ne va pas au-delà de ses limites. Et
moi, on ne me poussera jamais trop loin. Je n’ai jamais su ce que je valais
vraiment.
ANNIE : Je suis très fière de
toi. Tu vis une rude épreuve. Ce n’est pas facile pour toi. (Mary grignote)
Comment se fait-il que tu t’entendes si bien avec Mr. Koper et qu’avec moi, le
courant ne passe pas ?
MARY : Parce que Matt est un
littéraire et qu’il est toujours parvenu à avoir de bonnes notes sans se fouler.
Il n’a jamais eu à faire d’effort, et maintenant qu’il doit en faire, ça
l’embête.
ANNIE : Il y a autre chose, à
mon avis.
MARY : Pose-toi la question
différemment. Pourquoi est-ce que Matt déteste Koper à ce point ?
ANNIE : Je n’en sais rien. Il
semble être sévère comme professeur mais formidable comme entraîneur. Seulement,
je vous entends parler, toi et Matt, depuis que vous avez recommencé le lycée,
et … j’ai l’impression que vous parlez de deux personnes différentes.
MARY (en haussant les
épaules) : Hm ! Hm !
ANNIE : Hm ?
DANS SON BUREAU, ERIC
REESSAYE DE CONTACTER LOU. CELUI-CI DECROCHE.
LOU : Allo.
ERIC : Bonsoir, Lou. C’est
Eric. J’ai essayé de vous joindre tout à l’heure.
LOU : Euh … euh … oui, ma femme
m’a dit que vous aviez téléphoné. Je viens juste d’arriver.
ERIC : J’aimerais que vous
passiez me voir ici, dans la soirée, si ça ne vous ennuie pas.
LOU : Euh … ce soir, ça ne
tombe pas très bien. J’ai une affaire de … une affaire de famille que je dois
régler.
ERIC : Oui, je comprends. Il va
falloir que nous parlions.
LOU : Euh … d’accord. On se
voit demain. Ce sera mieux pour moi.
ERIC : Très bien. Demain,
entendu. Retrouvons-nous à l’église vers … euh … neuf heures, par exemple.
LOU : Euh … je ne pourrai pas
être à l’église à neuf heures. Je dois aller au travail.
ERIC : Je serai à mon bureau
toute la journée. A quelle heure pouvez-vous passer ?
LOU : Je ne sais pas. Je
passerai dès que je pourrai. Je … je ferai en sorte de déjeuner plus tôt.
ERIC : Lou, écoutez. Vous
feriez mieux de me dire tout de suite ce qui se passe. On gagnerait du temps.
Vous ne croyez pas ?
LOU : Euh … je vous expliquerai
demain.
AU MOMENT OU ILS
RACCROCHENT, ANNIE ARRIVE.
ANNIE : Le dîner est prêt … (Elle
s’approche d’Eric) Je suppose que tu viens de parler avec Lou ?
ERIC (tout bas) : Ouais …
ANNIE : Alors ?
ERIC : Euh … je n’en sais pas
plus mais … j’ai la certitude à présent qu’il y a en effet quelque chose. J’ai
un mauvais pressentiment, Annie. (Rapprochement)
LE LENDEMAIN …
LA CLASSE DE MATT VA AU
COURS DE Mr. KOPER. TOUT LE MONDE SE DONNE LA MAIN. ON VOIT LE PROFESSEUR ASSIS
POSANT SON PIED SUR LA TABLE.
MATT : Attention ! Tous aux
abris !
Mr. KOPER (à toute la classe) :
Comment s’est passé votre week-end ?
PLUSIEURS ELEVES LEVENT
LE DOIGT.
MATT (tout bas) : C’est ce
qu’on appelle une question purement formelle.
Mr. KOPER : Vous pourriez nous
faire profiter de vos remarques, Mr. Camden. (Il se lève)
Peut-être répondiez-vous à ma question ? Hm ?
KEVIN : Euh … euh … non,
monsieur. En fait, c’est à moi qu’il parlait.
Mr. KOPER (à Matt) : Vous avez
fait ce que j’avais demandé ?
MATT : Oui, monsieur. J’ai lu
le livre intégralement.
Mr. KOPER : Aaah ! Donc, vous
devez avoir bien avancé dans la rédaction du commentaire à rendre demain ?
MATT : Oui, c’est exact.
Mr. KOPER : Bien. Toutes mes
félicitations. Je suis très impressionné. J’espère que vos camarades en sont au
même point que vous ?
KEVIN (avec le sourire en
coin) : Hm !
Mr. KOPER (en ricanant) : Hm !
Hm ! Eh bien, Monsieur Camden, dites-nous comment James Joyce recourt à la
couleur et au langage imagé ?
MATT : J’avoue que je
préfèrerai traiter ce thème par écrit, monsieur.
Mr. KOPER : Et si nous parlions
de ce que moi, je préfère, Mr. Camden ?
MATT PREND UN AIR
EMBARRASSE.
DANS LE BUREAU DE
L’EGLISE, ERIC ATTEND IMPATIEMMENT LOU. APRES AVOIR REGARDE SA MONTRE, IL FINIT
PAR LUI TELEPHONER. A CE MOMENT-LA, CE DERNIER ARRIVE EN FRAPPANT LA PORTE.
LOU : Excusez-moi. J’ai déjeuné
tard.
ERIC : J’ai essayé de vous
joindre toute la journée. Je vous en prie asseyez-vous … Je suppose que vous
savez de quoi je veux vous parler, n’est-ce pas ?
LOU : J’en ai une petite idée,
en effet.
ERIC : J’espère que vous avez
une bonne explication sur le trou de deux mille cinq cents dollars dans les
comptes de l’église.
LOU : C’est vraiment ce que
vous espérez, mon Révérend ? Parce qu’à mon avis, ce que vous espérez vraiment,
c’est que je n’ai pas une bonne explication et ça vous donne un motif pour me
renvoyez.
ERIC : Vous vous trompez. Vous
et moi, nous avons des désaccords mais, vous êtes membre de la paroisse depuis
plus longtemps que moi. Et je respecte votre opinion. Vraiment. Mais là, il
manque beaucoup d’argent. Et il faut que je sache où il est.
LOU : Aaah ! Il est parti.
ERIC : Mais encore, il est
parti où ?
LOU : Je l’ai utilisé.
ERIC : Soyez plus explicite.
LOU : Faites-moi confiance.
Donnez-moi simplement deux jours. Et j’essaierai de vous rapporter l’argent.
ERIC : Il ne s’agissait pas
d’une erreur d’écriture, donc, vous avez pris de l’argent, vous avez pris deux
mille cinq cents dollars dans la caisse de l’église.
LOU (en se levant) : J’ai dit
que j’allais vous rapporter l’argent, …
ERIC : Lou !
LOU : …vous avez ma parole.
ERIC LE VOIT S’EN ALLER.
ERIC : Lou ! Attendez !
DANS LE HALL DU LYCEE,
MATT PARLE À LUCY.
MATT : Alors, comment ça a été,
la journée ?
LUCY : Tu veux dire, ma
journée ?
MATT : Oui. Ca s’est bien
passé ?
LUCY : Mais d’habitude, tu dis
« Dépêche-toi de monter dans la voiture ». Qu’est-ce qu’il y a ? J’ai une
maladie grave ?
MATT : Figure-toi que ton
intuition à propos du symbolisme de la couleur était plutôt bonne. Koper m’a
demandé d’exposer les idées que j’avais développées dans mon commentaire, ce que
j’ai fait. Et je l’ai pris à son propre piège. Pour le coup, il s’est tourné en
ridicule. Donc étant donné que je viens de passer le plus beau jour de toute ma
scolarité, je voulais savoir si le tien s’était bien passé.
LUCY : Oh ! C’est gentil. Juste
après le premier cours, un garçon m’a poussé la tête sous la fontaine, alors que
je buvais et j’ai eu la chemise mouillée toute la journée. A midi, personne ne
m’avait gardé de place et j’ai déjeuné avec sept élèves qui se connaissaient
tous mais qui ne me connaissaient pas. Et en math, j’ai dû résoudre un problème
au tableau et je n’ai pas été brillante du tout.
MATT : Plus ou moins la
routine, alors ?
LUCY : Oui, plus ou moins.
MATT : Dis, est-ce que tu peux
me rendre un service ? Va vite en salle de gym et vois si Mary peut se faire
raccompagnée après le basket. Je n’ai pas envie de revenir la chercher. Je
voudrais me consacrer entièrement à ce papier et lui en mettre plein la vue.
LUCY : Je te rejoins à la
voiture ?
MATT : Super.
PENDANT CE TEMPS-LA, MARY
EST EN TRAIN DE SE RAFRAICHIR LE VISAGE. Mr. KOPER ARRIVE, CHRONOMETRE A LA
MAIN.
Mr. KOPER : Mary !
MARY: Oooh !
Ca m’a achevée !
Mr. KOPER : Non, c’était très
bien. Vous avez battu votre record du mile.
MARY : C’est vrai ?
Mr. KOPER : Ouais.
MARY : Oh !
CELUI-CI FINIT PAR LA
SERRER DANS SES BRAS.
Mr. KOPER : Hm ! Vous faites de
grands progrès. Hm ! (Rires) Oooh ! Hmm !
LUCY ARRIVE ET LES
SURPREND EN PLEIN MILIEU DE LEUR ETREINTE.
Mr. KOPER : Aaah ! C’était
formidable. (Rire)
LUCY N’EN REVIENT PAS.
L’INSTANT D’APRES, ELLE SE RAPPROCHE D’EUX.
LUCY : Mary, s’il te plait, Euh
… excusez-moi, monsieur. Matt aimerait savoir si tu peux te faire raccompagner
après l’entraînement.
MARY : Oui, pas de problème.
LUCY : Très bien, merci. (Elle
regarde Mr. Koper) Euh … je suis désolée, hein.
Mr. KOPER : Hm !
LUCY S’EN VA, DEGOUTEE.
Mr. KOPER ET MARY CONTINUE A SE PARLER.
Mr. KOPER : Vous vous en tirez
très bien. Allez, venez ! On va continuer.
DANS LA SOIREE, ANNIE ET
ERIC SE PARLENT DANS LA CUISINE.
ANNIE : Tu as parlé avec Lou ?
ERIC : Oui, mais, j’avoue que
la conversation m’a paru étrange. Lou s’est engagé à restituer l’argent. Il l’a
pris. Pourquoi ? Mystère ! Et, est-ce bien important ? Puisqu’en regard de la
loi, c’est un vol. j’arrive pas à comprendre comment il en est arrivé là. Il a
un travail, un très bon travail. Agent financier pour une société
d’investissement. Ce n’est pas rien.
ANNIE : Il est possible qu’il
ait perdu son emploi.
ERIC : Naturellement, j’y ai
pensé, mais j’ai appelé son bureau et tout ce qu’on m’a dit me laissait à penser
qu’il est toujours employé chez eux. Peut-être qu’il a un problème de
toxicomanie ou dette de jeu. Quoi qu’il en soit, c’est sûrement grave.
SIMON ET ROSIE ARRIVENT.
ANNIE : Le dîner est bientôt
prêt. (Elle voit Simon se servir) Hè ! Hè ! Hè ! Nous allons
manger dans très peu de temps.
ERIC : Comment ça va, ma
Rosie ? Qu’est-ce qui s’est passé de passionnant à l’école ?
ROSIE : Oooh ! Rien de spécial.
Je n’ai pas été au coin, si c’est ce que tu penses. Et la maîtresse n’a pas
donné de note.
ERIC : Pourquoi penses-tu que
je cherche à savoir si tu as eu des problèmes à l’école ?
ROSIE : Parce que tu as l’air
sérieux, ce soir et ça me fait vraiment peur. (Annie éclate de rire)
ERIC : Ca n’a rien à voir avec
toi.
SIMON : Avec moi, alors ?
ERIC : Non.
DES QU’ANNIE OUVRE LE
FRIGO, SIMON ET ROSIE LUI DEMANDENT DE L’AIDER.
SIMON : Maman, je peux te
donner un coup de main pour le dîner, étant donné que je n’ai pas le droit de
sortir, frapper quelques balles ou m’entraîner enfin ? Quoi que ce soit,
n’est-ce pas ?
ANNIE : Non, je n’ai pas besoin
de coup de main pour le dîner, mais tu pourrais m’aider à faire la vaisselle
après.
SIMON : J’imagine qu’il n’y a
pas de réponse à propos de ce que tu sais, alors ?
ROSIE (à Simon) : Mais tu es
bête, c’est incroyable.
ANNIE : Si par « ce que je
sais », tu veux dire le « golf », je croyais que j’avais été parfaitement claire
avec toi. Pas de golf jusqu’à nouvel ordre et il n’y a pas de nouvel ordre. Je
suis désolée.
SIMON, MECONTENT, SOUPIRE
ET S’EN VA AVEC ROSIE.
ANNIE : Alors, et Lou ?
ERIC : J’ai appelé la banque et
j’ai demandé de bloquer le compte. J’ai dit qu’un carnet de chèque avait disparu
et que c’était probablement moi qui l’avais égaré, mais que je voulais m’assurer
que personne ne ferait de chèque ou de retrait d’argent. Bref, il m’obligeait à
raconter des histoires à la banque et je n’aime pas ça du tout.
ANNIE : Et maintenant,
qu’est-ce que tu vas faire ?
ERIC : Euh … qu’est-ce que tu
ferais ?
ANNIE : J’essaierai de savoir
pourquoi il a fait ça. Ce n’est pas un criminel
ERIC : Non, ce n’est qu’un
trésorier par intérim qui a pris de l’argent dans la caisse de l’église et qui
espérait pouvoir le rendre avant qu’on s’en aperçoive. (Coup de couteau
sur la planche)
MARY ET LUCY SONT DANS
LEUR CHAMBRE.
LUCY : Alors ? On dirait que
l’entraînement avec Mr. Koper s’est bien passé ?
MARY : C’est encore mieux que
ça. C’était génial. J’ai la forme à cent pourcent.
LUCY : Je suis contente pour
toi. Et dis-moi, tu l’aimes bien, ce Koper ?
MARY (faisant semblant de ne
rien savoir) : Qu’est-ce que tu entends par là ?
MALHEUREUSEMENT, MATT EST
DANS LA PIECE D’A COTE. IL ENTEND TOUT.
LUCY : Eh bien, je me demandais
si par hasard, tu n’aurais pas le … le béguin pour lui, c’est tout. Après tout,
il est beau garçon.
MARY : Ce n’est pas un garçon,
il a pratiquement l’âge de papa.
LUCY SE LEVE ET QUITTE LA
CHAMBRE. ELLE TOMBE SUR MATT.
MATT : De quoi vous parliez ?
LUCY (un peu gênée) : De rien.
MATT : Non, non, ce n’était pas
rien. Pourquoi t’as pas dit un mot dans la voiture en revenant du lycée ?
LUCY : Je n’ai peut-être pas le
droit de te raconter ça mais quand je suis allé dire à Mary que tu ne pouvais
pas la ramener, j’ai vu Mr. Koper qui la serrait dans ses bras.
MATT : Quoi ? Dans … dans ses
bras, tu veux dire …
LUCY : Ben, il la serrait,
c’était une sorte d’étreinte. C’était curieux, j’ai … j’ai ressenti un malaise
en voyant ça.
MATT : Pourquoi ?
LUCY : Ben, je ne sais pas.
C’est un sentiment, c’est assez difficile à expliquer.
MATT : Ne dis rien aux parents,
promets-le moi.
LUCY : Qu’est-ce que tu vas
faire ?
MATT : Promets-le.
LUCY : D’accord, je te le
promets.
MATT S’EN VA. LUCY EST
FORT INQUIETE.
LE LENDEMAIN …
MARY ET LUCY PRENNENT
LEUR PETIT-DEJEUNER.
MARY : Hmm ! N’oublie pas le
deuxième sandwich.
ANNIE : S’il te plaît.
MARY : S’il te plaît.
LUCY : Et c’est pour qui, ce
deuxième sandwich ?
MARY : Moi. (Lucy la
regarde d’un air jaloux) Quand on s’entraîne, on a deux fois plus faim.
Il y a une substance bizarre qui commence à se débiner de ton petit cerveau.
LUCY : Pas possible. (Matt
arrive)
MATT : Bon. On peut y aller ? (Matt
prend le toast de Lucy)
ANNIE : Euh … Il est tôt. (Elle
regarde sa montre) Pourquoi tu es si pressé ?
MATT : Pourquoi ? C’est devenu
un crime que d’arriver tôt au lycée ?
ANNIE : Hum ! Prenez vos
affaires, les filles. J’emmènerai Simon et Rosie.
MATT : Merci.
DES QUE MARY ET LUCY SE
LEVENT, ON ENTEND UN BRUIT SEC COMME CELUI D’UN CARREAU CASSE.
ANNIE : Qu’est-ce que c’est que
ce bruit ?
ANNIE QUITTE LA PIECE
POUR SE RENDRE DANS LA CHAMBRE DE SIMON ET ROSIE. DES QUE MATT VOIT MARY ET LUCY
SUIVRE ANNIE, IL LES RETIENT.
MATT (à Mary et Lucy) : Non !
Non ! Non ! Pas question ! Allez à la voiture.
SIMON SE SENT COUPABLE DU
CARREAU CASSE.
SIMON : Non, ce n’est pas vrai,
ça. Enfin, comment c’est arrivé ?
ROSIE : C’est arrivé quand tu
as pris ton club de golf pour travailler ta prise et que tu as frappé la balle
sans le vouloir.
SIMON POUSSE UN GRAND
SOUPIR. ERIC ET ANNIE ARRIVENT DANS CETTE PIECE. CETTE DERNIERE REMARQUE QUE LE
BRUIT QU’ELLE AVAIT ENTENDU VENAIT DE LEUR CHAMBRE. ROSIE EST OBLIGEE DE MENTIR
POUR PROTEGER SIMON.
ROSIE : Désolée. C’est moi qui
ai cassé la vitre. Mais j’avais la tête baissée comme il faut.
ANNIE (catastrophée) : Oooh !
ELLE SE MET À OBSERVER LE
TROU. ENSUITE, ELLE S’ADRESSE SECHEMENT À SIMON ET À ROSIE.
ANNIE : Je suis absolument
stupéfaite que l’un de vous ait pu prendre un club de golf après ce qui s’est
passé à l’église, dimanche dernier et malgré tout ce que je vous ai dit.
SIMON : Oui, je trouve ça aussi
incroyable. Je ne m’imaginais pas que je pourrais être accro à un sport. Et
c’est terrible, j’ai l’impression que je le suis.
ERIC RETIRE LE CLUB DE
GOLF DES MAINS DE ROSIE.
ERIC : Pas de golf pendant deux
semaines.
ANNIE (en regardant Eric) :
Quatre semaines.
SIMON ET ROSIE : Moi ?
ERIC : Tous les deux. Ca va ?
ANNIE : Oui, ça va.
SIMON : Ecoutez, chacun a fait
une grosse bêtise, mais très franchement, on n’a pas besoin d’être puni. C’est
de l’aide qu’il nous faut.
ROSIE : Beaucoup d’aide, même.
ANNIE : On reparlera de ça,
plus tard, d’accord ? C’est moi qui vous emmène à l’école. Allons-y.
ERIC, ANNIE ET ROSIE
QUITTENT LA CHAMBRE TANDIS QUE SIMON RESTE UN MOMENT. IL POUSSE UN ENORME
SOUPIRE ET PUIS S’EN VA. AVANT L’ARRIVEE DES DEUX ENFANTS, ERIC ET ANNIE SE
PARLENT.
ERIC : Bien trouvé, le coup de
la dépendance au sport.
ANNIE : Ca ne me fait pas rire.
ERIC : Tu as raison, ce n’est
pas drôle. C’est mal. Ce sont tous les deux, de vilains enfants
ANNIE : Ils ont cassé un
carreau.
ERIC : Je sais, mais je les
aime bien quand même.
ANNIE : Hmm ! Je reviens tout
de suite.
ERIC : Ouais.
ANNIE S’EN VA. SIMON ET
ROSIE ARRIVENT, PRENNENT LEURS AFFAIRES ET SORTENT DE LA MAISON. ERIC, AVEC SON
CLUB, FAIT SEMBLANT DE JOUER. TOUT À COUP, SIMON REVIENT.
SIMON : Euh … j’ai oublié mes
devoirs.
ERIC : Prends-les.
SIMON REGARDE ERIC EN
RIANT ET PUIS S’EN VA. TOUT À COUP, ON SONNE DEUX FOIS À LA PORTE.
ERIC : J’arrive. (Il
ouvre la porte) Bonjour, Lou. Entrez, je vous en prie.
LOU ENTRE. ERIC FERME LA
PORTE.
LOU : Tout y est, moins le prix
de remplacement du pare-brise de ma voiture. La facture est à l’intérieur de
l’enveloppe.
ERIC : Merci.
LOU : Je vais vous faciliter la
tâche. Je vous présente ma démission en tant que trésorier. En vérité, je … je
souhaite même quitter l’église. Je ne reviendrai pas.
ERIC : Mais voyons, je ne vous
laisserai pas faire ça avant de savoir pourquoi … Pourquoi vous ne me répondez
pas, s’il vous plaît ? Dites-moi ce qui se passe.
LOU : Je vous serai extrêmement
reconnaissant de ne pas porter plainte, ni d’engager une procédure. Je regrette
sincèrement ce que j’ai fait. J’ai rendu l’argent et j’espère que vous en
resterez là. Je dois retourner travailler.
LOU S’EN VA.
EN SE TEMPS-LA, ANNIE A
FAIT SES EMPLETTES AU SUPERMARCHE. JUSTE AU MOMENT OU ELLE S’APPRETE A MONTER
DANS LA VOITURE, ELLE TOMBE SUR LA FEMME DE LOU, ACCOMPAGNE D’UN JEUNE HOMME.
(C’EST SON FILS, ELLE IGNORAIT SON EXISTENCE)
AU LYCEE, MATT APERCOIT
Mr. KOPER AVEC UNE FILLE (CE N’EST PAS MARY).
MATT : Est-ce que peux vous
voir ?
Mr. KOPER : Bien sûr. (La
fille s’en va)
MATT : Vous la serrez dans vos
bras, elle aussi ?
Mr. KOPER : Je vous demande
pardon.
MATT : Il n’y a qu’à ma sœur
que vous réservez vos étreintes ?
Mr. KOPER : Quoi ? Ca ressemble
fort à une accusation, Mr. Camden.
MATT : Oui, c’est une
accusation suivie d’une menace. Je me fiche de ce qui peut m’arriver mais pas de
ce qui peut arriver à Mary et je vous conseille de la laisser tranquille.
Mr. KOPER : Je n’ai pas posé
les mains nues de geste envers votre sœur autres que ceux que la décence
autorise entre un entraîneur et une joueuse de basket.
MATT : Et pourtant, quelqu’un
vous a vus.
Mr. KOPER : Vous portez des
accusations graves. Je refuse d’avoir ce genre de discussion dans une salle de
classe vide avec un de mes élèves. Allons au bureau du principal, immédiatement.
ANNIE EST REVENUE À LA
MAISON. L’AFFAIRE LOU DALTON PREOCCUPE ERIC.
ANNIE : Lou ?
ERIC : Ouais, il a rendu
l’argent, mais il doit aussi quitter l’église.
ANNIE : (Soupir)
J’ai aperçu sa femme au supermarché.
ERIC : Et alors, tu as remarqué
quelque chose de bizarre ?
ANNIE : Oui. Elle marchait avec
un homme à son bras. Ce n’était pas Lou et je ne sais pas qui c’est.
ERIC : Si elle sortait avec un
autre homme, je doute qu’elle s’affichera avec lui, aussi ouvertement. Je me
trompe ?
ANNIE : Non. Enfin, je ne sais
pas … Comment dire ? Je … je serai incapable de dire ce que c’est, mais j’ai
senti, en les voyant, quelque chose de bizarre. (Eric réfléchit un moment)
Je crois que tu ferais bien d’aller leur rendre une petite visite.
ERIC : J’irai les voir, ce
soir.
AU LYCEE, MATT ET Mr.
KOPER SONT DANS LE BUREAU DE LA PRINCIPALE (Pr. RUSSELL) MARY FRAPPE A LA PORTE.
Pr. RUSSELL (en ouvrant la
porte) : Bonjour, Mary. Entrez.
MARY : Qu’est-ce qu’il y a ?
Pr. RUSSELL : Veuillez vous
asseoir … Matt vient de me dire qu’il a le sentiment que Mr. Koper a eu
vis-à-vis de vous, des gestes qu’on peut qualifier de passablement déplacés.
MARY : Quoi ? Mais où est-ce
qu’il est allé chercher ça ?
LUCY ENTRE À SON TOUR
DANS LE BUREAU.
Pr. RUSSELL : Bonjour, Lucy.
Asseyez-vous … Et ne vous inquiétez pas, vous n’avez rien fait de mal. Nous
avons simplement besoin de votre aide pour régler une question.
LUCY : Très bien.
Pr. RUSSELL : D’après ce que
j’ai compris, vous avez vu quelque chose qui, semble-t-il, vous a donné
l’impression que les choses n’étaient pas tout à fait normales entre Mr. Koper
et votre sœur.
LUCY : Il l’a serrée dans ses
bras.
MARY : Je venais juste de
battre mon record du mile. C’était innocent.
LUCY : J’ai cru que ça ne
l’était pas. Excuse-moi.
Pr. RUSSELL : Pourquoi
avez-vous pensé que ce n’était pas si innocent que ça ?
LUCY : Je n’en sais trop rien.
J’ai trouvé que c’était un petit peu bizarre. J’ai eu un mauvais pressentiment,
je crois. Veuillez m’excuser. C’était seulement mon impression. Il est possible
que je me sois trompée. Non, je me suis trompée, c’est évident. Oui, c’est
évident.
MATT (en s’énervant) : Hm ! Bon
sang !
Pr. RUSSELL (à Mr. Koper) : Je
vous laisse rejoindre votre classe. Vous aussi, Mary et Matt. Mais avant, allez
demander un mot d’excuse à ma secrétaire.
Mr. KOPER S’EN VA. MATT
ET MARY S’APPRETENT EGALEMENT A SORTIR. CETTE DERNIERE EN VEUT A MATT ET LUCY DE
S’ETRE MELES DE CETTE HISTOIRE.
MARY (à Lucy) : Je ne
m’attendais pas à ça de toi, (à Matt) ni de toi.
MATT ET MARY S’EN VONT,
TANDIS QUE LUCY RESTE.
Pr. RUSSELL : Etes-vous sûre
que vous vous êtes trompée, Lucy ?
LUCY (en pleurant) : Bien sûr.
Comme d’habitude. Je me trompe toujours. Mais comment je pouvais deviner que
c’était parce que Mary avait battu son record ?
Pr. RUSSELL PRESENTE UN
PAQUET DE MOUCHOIRS DEVANT LUCY.
Pr. RUSSELL : Il va falloir que
j’en discute avec un de vos parents.
LUCY (en prenant un mouchoir) :
Au moins, vous connaissez le numéro
LA PRINCIPALE S’APPRETE A
TELEPHONER AUX PARENTS CAMDEN.
LE SOIR, ROSIE FAIT SES
DEVOIRS. NE SACHANT PAS QUOI FAIRE, SIMON SE PROPOSE DE L’AIDER.
SIMON : Attends, je vais le
faire, si tu veux. Je suis habile avec les ciseaux.
ROSIE : Peut-être, mais c’est
mon devoir et je dois découper des photos de choses qui commencent par la lettre
C.
SIMON : Tu as de la chance.
J’ai justement un excellent magazine : « caddie », « club de golf »,
« chaussure de golf ». Il y a absolument tout.
ROSIE : Mais « golf », ça
commence par un G et « chaussure » par un S.
SIMON : Non, « chaussure », ça
commence par un C. Mais il y a « caddie » et puis aussi « club de golf » qui
commence par un C. Regarde.
ROSIE : Tu m’embrouilles. Il ne
vaut mieux pas que tu m’aides.
SIMON : Je dois faire quelque
chose pour toi. Depuis que tu as menti pour le carreau cassé, je me sens
coupable. (Tout à coup, il lui vient une idée) Hé ! « Coupable » !
Ca commence par un C. Tu n’as qu’à découper une photo de moi.
ROSIE : Non, ça ira.
SIMON : Laisse-moi faire
quelque chose pour toi, je t’en prie.
ROSIE : Ca ne fait rien.
SIMON : Non, ça ne fait pas
rien. J’ai une dette envers toi. Tu as été punie à cause de moi.
ROSIE : Ce n’est pas important.
SIMON : Si, c’est très
important, justement. Le rapport de force n’est plus du tout pareil et ce n’est
pas bien. Dis-moi ce que je peux faire pour toi. Tiens, je ferai ton lit,
demain. Je remettrai les bras et les têtes sur tes poupées.
ROSIE : Ca ira. Je n’ai besoin
de rien du tout. Je t’assure.
SIMON EST EMBARRASSE.
GRONDEMENT DE HAPPY.
ENTRETEMPS, ERIC ET ANNIE
RENDENT VISITE A LOU ET SA FEMME … ET SON FILS, LOUIS.
LOU (entendu à travers la
porte) : Qu’est-ce qu’on peut faire d’autre ? J’ai fait tout ce qui m’était
possible de faire : certaines choses que je n’avais pas le droit de faire. Tu
sais ce que cette église représente pour moi ?
ALICE : Oui, je sais,
excuse-moi.
ERIC AVANCE ET SONNE À
LEUR PORTE.
ERIC (dès que Lou ouvre la
porte) : Bonsoir.
LOU : Eric, Annie, bonsoir. Euh
… j’aimerais vous recevoir mais je crains que vous ne tombiez mal.
LOUIS ARRIVE. CELUI-CI SE
MET À LES REGARDER SANS DIRE UN MOT, CE QUI CONVIENT LOU A LE PRESENTER À ERIC
ET ANNIE.
LOU (à Louis) : C’est le
pasteur Camden … et … et sa femme, Mme Camden. (à Eric et Annie) Voilà, je vous
présente mon fils … Louis.
LOUIS : Louis junior … Louis
junior, n’est-ce pas ?
LOU : Absolument.
FINALEMENT, LOU LES A
FAIT ENTRER. ILS S’INSTALLENT DANS LE SALON.
ERIC : Pourquoi vous n’avez dit
à personne que vous aviez un fils ?
LOU : Pour dire quoi,
exactement ? Que j’ai un fils mais que je l’ai placé dans une institution ? Vous
savez, Louis doit se conformer à un rythme qui l’aide à vivre jour après jour.
Et ce rythme est un tant soit peu rompu. Il est totalement désorienté et il
devient hystérique. Mais personne ne peut comprendre ça.
ANNIE : Ce que je comprends,
c’est que Louis est autiste.
ERIC : On était loin d’imaginer
les épreuves que vous avez dû supporter, je suis navré.
LOU : Je ne veux pas de votre
pitié.
ERIC : Je ne vous offre pas ma
pitié, mais mon soutien et ma compassion.
LOU : Merci, mais je ne mérite
ni l’un, ni l’autre.
ANNIE : Lou, on se connaît
depuis longtemps, presque vingt ans.
LOU : Non, nous fréquentons la
même église depuis presque vingt ans et c’est tout. Mais personne ne sait ce que
moi ou Alice, nous avons vécu. Personne. Nous n’étions pas du tout préparés pour
un enfant comme Louis. Et plus il vieillit, plus il devient évident que nous
n’étions pas du tout adaptés. Nous ne savions pas quoi faire pour assurer son
bien-être et encore moins l’aider à tirer le meilleur profit de … de son
potentiel en tant qu’être humain. Nous l’avons placé en institution. Et à cette
époque, il n’était âgé que de sept ans. Ca nous a profondément culpabilisés.
Mais Louis adorait cet endroit. Il y faisait des progrès.
LOUIS ARRIVE AVEC ALICE
ET LA PRESENTE A ERIC ET ANNIE.
LOUIS : C’est ma mère.
ALICE : Rassure-toi, mon chéri,
je connais le pasteur et sa femme. Je présume que tu leur a dis à propos de
Louis ?
LOU : Pas tout à fait.
LOUIS : Je veux retourner dans
ma chambre.
LOU : On a fermé l’endroit,
celui où Louis vivait. Ca lui manque, maintenant.
LOUIS : Je veux ma chambre.
ERIC : On peut t’aider à
trouver une autre chambre, Louis.
CELUI-CI SE MET À
S’AGITER. LOU ESSAIE DE LE MAITRISER.
LOU : Louis, regarde-moi, s’il
te plaît. Regarde-moi bien et écoute-moi. Tu veux bien nous attendre dans la
cuisine pendant quelques minutes ?
LOUIS : D’accord.
LOU : Merci.
LOUIS : Au revoir.
LOU : A tout à l’heure.
ANNIE : Au revoir, Louis. Ravie
de t’avoir connu.
ERIC : Et j’espère qu’on aura
bientôt le plaisir de se revoir.
LOUIS S’EN VA.
LOU : Ca fait à peu près un an
que l’institution où il était ne refait plus de subvention.
ALICE : Nous l’avons mis dans
un foyer privé par la suite et il s’y sentait très bien, mais toutes nos
économies y sont passées et il y a un mois environs et il a fallu que nous le
reprenions.
LOU : J’avais trouvé un autre
centre pour Louis. Seulement, il voulait que je verse une caution pour le mettre
en liste d’attente, une caution très importante.
ERIC : Deux milles cinq cent
dollars ?
LOU : J’avais souscrit une
assurance-vie. J’ai voulu l’encaisser mais il faut plusieurs semaines pour y
arriver et je voyais que Louis sentait de plus en plus mal. Alors, j’ai paniqué.
J’ai pris cet argent que j’aurais rendu dès que j’aurais eu le chèque. Ce n’est
pas une excuse, prendre l’argent de l’église. J’ai repris la caution que j’avais
déposée. Je vous présente mes excuses.
ALICE : Non, c’est à moi de le
faire. Louis n’était pas bien chez nous. Il devenait de plus en plus agité,
frénétique. Son médecin lui avait prescrit un nouveau médicament pour le calmer,
mais il était hors de question que je … je … je ne voulais pas que notre fils
passe le restant de ses jours sous médicament. Et … et j’ai demandé à Lou de
prendre l’argent. (Elle ajoute en pleurant) Nous étions
désespérés. Hmm ! Hmm !
ALICE ECLATE EN SANGLOT.
ANNIE LA CONSOLE.
ERIC : Lou, vous croyez que je
ne vous aurais pas donné d’argent ou bien collecter des fonds si vous m’aviez
parlé de votre fils ?
LOU : Je ne voulais pas vous en
parler parce que je ne savais pas ce que vous allez en penser, vous penser de
nous. Nous savons ce qui convient le mieux à Louis.
ERIC : Naturellement.
LOU : Mais on ne peut pas dire
à quelqu’un qu’on a un fils dans un foyer sans que cette personne ne s’imagine
qu’on se comporte de façon ignoble vis-à-vis de lui.
ERIC : Ce n’est pas ce que nous
aurions pensé. Ecoutez, je m’engage personnellement à lui trouver un endroit. Je
suis sûr que c’est une question de … de contact à établir avec les bonnes
personnes. Nous allons prier et essayer.
ALICE : Merci.
ANNIE (à Alice) : Et n’hésitez
pas à faire appel à moi, s’il y a quoi que ce soit que je peux faire.
ALICE : Oui, j’y penserai.
LOU : Quoi qu’il en soit, merci
d’être passés.
ERIC : Je vous appelle demain.
ANNIE ET ERIC S’APPRETENT
A PARTIR. EN PASSANT ERIC EMBRASSE ALICE, TOUJOURS EN LARMES.
ALICE : Haaa ! Hooo !
LE LENDEMAIN …
SIMON ARRIVE DANS LA
CUISINE POUR TOUT AVOUER À ANNIE AU SUJET DU CARREAU CASSE.
SIMON : Je peux te parler ?
J’ai quelque chose à te dire.
ROSIE : Je ne le dirai pas,
mais je le pense.
SIMON : Détrompe-toi, je ne
suis pas un idiot. Je suis seulement honnête … Voilà ! En fait, ce n’est pas
Rosie qui a cassé la vitre de ma chambre, c’est moi. Rosie a dit que c’était
elle parce que … elle ne voulait pas que j’aie plus d’ennuis que j’en avais
déjà.
ROSIE : Tu ne pourrais pas
vivre avec le remord, tout simplement ?
SIMON : Non, on vivait déjà
dans le mensonge. Et ça n’était pas bon, ni pour toi, ni pour moi.
ANNIE : C’est vraiment gentil
d’avoir fait ça pour ton frère, mais je sentais qu’il y avait quelque chose
d’anormal. J’attendais seulement que l’un de vous deux craque.
ROSIE : Et puisqu’il a craqué,
est-ce que je suis encore punie ?
ANNIE : Oui, tu es encore
punie, sauf que maintenant, c’est pour ne pas avoir dit la vérité.
ROSIE : Comme tu veux.
ANNIE : Je vais chercher vos
livres. C’est l’heure d’aller à l’école.
ANNIE S’EN VA.
SIMON : La vérité finit
toujours par se savoir.
ROSIE : Ouais, chaque fois que
le coupable passe aux aveux. (Simon sourit)
MARY, LUCY, MATT ET ANNIE
SE CROISENT DANS LE CORRIDOR.
ANNIE : Tu pars au lycée en
sweat ?
MARY : Oui, comme Mr. Koper
n’avait pas envie de m’aider à m’entraîner hier, après les cours, je vais me
rattraper aujourd’hui, pendant l’étude. (en lui donnant un papier) J’ai juste
besoin que tu signes ça.
LUCY : Je t’ai dit que je
regrettais, combien de fois faudra-t-il que je te le répète ?
MATT : Et pourquoi tu n’attends
pas la fin des cours pour t’entraîner avec les autres ?
ANNIE : J’allais poser aussi la
même question.
MARY : Ca me fera seulement
manquer l’étude et j’ai déjà raté un entraînement, hier.
ANNIE : Je préfère que tu ne
rates pas l’heure d’étude. Rater un entraînement, ce n’est pas la fin du monde,
non ?
MARY, MECONTENTE, REPREND
LE PAPIER ET S’EN VA.
A L’EGLISE, ERIC ET Mme
HOLLISTER SE RENCONTRENT.
ERIC : Bonjour.
Mme HOLLISTER : Bonjour, mon
Révérend. J’ai bien peur d’être la seule, ce matin.
ERIC : Ah !
Mme HOLLISTER : Mme Lacey a la
grippe.
ERIC : Oooh !
Mme HOLLISTER : Mais elle a
demandé que nous disions une prière mentale pour elle.
ERIC : Mentale ?
Mme HOLLISTER : Elle ne veut
pas que vous annonciez qu’elle est malade. Elle est certaine que ça ne ferait
qu’aggraver son état.
ERIC : Bien.
ANNIE ARRIVE AVEC LOU,
ALICE ET LOUIS.
ANNIE : Nous venons de nous
rencontrer dans le parking.
ERIC : Heureux de vous voir
tous ici. Savez-vous que la fréquentation du service du mercredi a augmenté d’à
peu près quatre cent pourcents. (Eclat de rire général)
LOU : Nous disions à Annie que
nous avions parlé à votre amie qui travaille aux services sociaux. Elle a mis
Louis en liste d’attente dans un foyer privé pas très loin de chez nous. C’est
tout nouveau. Et ils attendent que l’Etat délivre les autorisations.
ERIC : Ah !
ALICE : Nous avons postulé pour
du travail volontaire et en compensation, ils nous feront un rabais sur les
tarifs de prise en charge. Ils font ça avec toutes les familles. C’est
formidable. Ha ! Ha ! (Elle prend Eric dans ses bras)
ANNIE : Oui, c’est vraiment
formidable.
LOUIS : J’aurais ma chambre ?
Je veux ma chambre.
LOU : Oui, tu auras ta chambre.
LOUIS : Merci, papa. Merci
beaucoup.
LOU : Il n’y a pas de quoi.
ERIC : Nous ferions bien de
commencer, Mme Hollister a une méchante tendance à s’assoupir quand je tarde. (Rires)
ANNIE (aux Dalton) : Je vous en
prie, prenez place … Excusez-moi.
LOU : Eric. Je ne sais pas
comment vous remercier.
ERIC (tout bas) : Bof !
LOU : J’ai toujours été dans
mon élément avec l’argent, jamais avec les sentiments et les émotions. Ce sont
des choses avec lesquelles je ne me sens pas très à l’aise.
ERIC : Mais c’est pour ça qu’on
forme une bonne équipe. Je suis à l’aise avec les émotions. En revanche, avec
l’argent, on est fâché. (Il tient une assiette dans ses mains)
Bien sûr, je vais essayer de faire des progrès.
LOU : Ha ! Ha ! Tout comme moi.
LOU DEPOSE L’ASSIETTE ET
S’ASSIED. ERIC REJOINT L’ESTRADE.
ERIC : Bien. Bonjour encore une
fois. Merci à tous d’être venus. Avant d’en arriver à la partie où je dois
prendre la parole, j’aimerais que nous prenions un petit moment pour prier
ensemble dans le silence.
APRES UNE DIZAINE DE
SECONDES …
ERIC : Amen.
LES DALTONS ET Mme HOLLISTER :
Amen.
ERIC : J’ai pensé que je
pourrais commencer par la lecture d’un passage …
ANNIE : Il faut que je m’en
aille. Je ne sais pas si c’est vraiment justifié. Peut-être que ce n’est rien
mais on ne sait jamais. Excusez-moi.
ANNIE QUITTE L’EGLISE.
ERIC : Elle connaît mon sermon.
PENDANT CE TEMPS-LA, AU
LYCEE, MARY SE JOINT A Mr. KOPER.
MARY : Bonjour.
Mr. KOPER :
Ah ! Bonjour.
MARY : Je suis très sincèrement
navrée pour hier.
Mr. KOPER : Moi aussi … J’ai
pas mal réfléchi. Je pense qu’il vaudrait mieux arrêter votre programme de
rééducation. Vous faites de bons progrès et je suis certain que vous finirez par
vous remettre sur pied de façon autonome.
MARY : Quoi ? Pourquoi ? Parce
que ma sœur a eu un pressentiment ? Elle en a tout le temps et elle se trompe à
chaque fois. Elle a fait une erreur, c’est tout.
Mr. KOPER : Ecoutez, j’ai une
carrière, j’ai une réputation auxquelles je dois penser. Après tout, qui sait
quel genre de pressentiment votre sœur ou votre frère auront à l’avenir. Je ne
peux pas courir de risque.
MARY : Il n’y a pas de risque.
Ma sœur est un petit peu émotive. Vous savez, il ne se passe rien de très
intéressant ou d’excitant dans sa vie, en ce moment. Je suppose qu’elle a voulu
seulement relever un peu la sauce. Voilà tout.
Mr. KOPER (en riant) : Hm !
Hm ! Eh bien, ça, c’est réussi.
MARY PREND LE BALLON DE
BASKET.
MARY (en suppliant) : S’il vous
plaît ! (Elle lui renvoie le ballon) Vous savez qu’il n’y a que
vous qui puissiez m’aider comme vous le faites. (Elle s’assied) Je
n’ai pas envie que ça s’arrête parce que ma sœur a fait une grosse bourde.
Mr. KOPER (d’un ton rude) :
D’accord. (Il lui renvoie le ballon)
MARY : Je suis navrée pour tout
ce qui s’est passé.
Mr. KOPER : C’est du passé. Ca
ne doit plus vous préoccuper.
IL S’APPROCHE DE MARY EN
LUI FAISANT DES ATTOUCHEMENTS : MASSAGE DES EPAULES.
Mr. KOPER : Oooh ! Mais vous
êtes tendue. Ca ne vous aidera pas à jouer.
MARY : Hm ! Ca va aller.
Vraiment … Donc, je me suis dit que si j’arrivais à avoir une foulée plus
régulière, je pourrais gagner dix à quinze secondes sur mon meilleur temps.
Mr. KOPER : Dis-moi à quoi tu
penses vraiment, à présent. Après tout, maintenant, tu peux me dire n’importe
quoi. C’est moi qui suis à tes côtés à chaque instant, n’est-ce pas ? Hm ? Hm !
Détends-toi. Ha ! Ha ! Allez ! Détends-toi ! Qu’est-ce que tu as ? Hein ? Nous
sommes amis. Hm ?
MARY A FINI PAR SE
DEBATTRE.
MARY : Je n’aime pas ça,
laissez-moi tranquille.
Mr. KOPER : Tu n’aimes pas ça ?
Dommage ! Je pensais que tu étais quelqu’un à qui je pouvais parler. Enfin, je
veux dire parler vraiment comme à un adulte, et non pas comme … comme à une
enfant.
MARY : Je n’aime pas ça. Je
veux m’en aller.
Mr. KOPER : Non, mais attends
une seconde. Hum ! Voyons Mary, cesse de jouer les petites filles. Et puis
d’abord, où iras-tu ? Hm ? (Annie et Pr. Russell arrive et assistent à la
scène) Surtout après la façon dont toi, ton frère, ta sœur, vous vous
êtes ridiculisés dans le bureau de la principale, hier, tu peux aller où tu veux
et dire ce que tu veux. Qu’est-ce qui te croira, maintenant ?
MARY NE REPOND PAS ET
TAPE VIOLEMMENT SON BALLON CONTRE LE MUR.
MARY (furieuse) : Elles me
croiront.
MARY TOMBE SUR ANNIE ET
LA PRINCIPALE.
Pr. RUSSELL : Vous êtes virés,
Mr. Koper.
ANNIE SERRE MARY DANS SES
BRAS.
ANNIE (à Mr. Koper) : Vous avez
de la chance de respirer encore.
Mr. KOPER : Viré ? Et
pourquoi ?
Pr. RUSSELL : Oooh ! Ce ne sont
pas les motifs qui manquent, croyez-moi. Harcèlement sexuel sur la personne
d’une mineure, pour commencer. Notre avocat entrera en contact avec vous ou si
vous êtes plus malin, notre avocat entrera en contact avec votre avocat.
Mr. KOPER S’EN VA. Pr.
RUSSELL FERME LA PORTE, TOUTE ESSOUFFLEE.
MARY (angoissée) : Oh !
ANNIE (à Mary) : Ca va aller.
MARY : Ouais. Mais je ne
comprends pas. Pourquoi vous êtes là ? Comment vous avez su ?
ANNIE : Je ne savais rien. Mais
j’avais l’impression que quelque chose ne tournait pas rond chez cet homme.
MARY : Oui, mais comment est-ce
que tu as su que ton impression était la bonne ? Jusqu’à présent, tout ce que
Koper disait paraissait sensé. Ses mots me semblaient justes. Mais aujourd’hui,
ça m’a fait du mal. C’était horrible.
ANNIE LA SERRE À NOUVEAU
DANS SES BRAS.
ANNIE : Oooh ! Ce n’est pas
facile. Tu verras, ma chérie, avec le temps, tu apprendras à te fier à toi-même.
MARY : Ca a l’air si difficile.
Pr. RUSSELL : Je sais que c’est
difficile, Mary. Et il y a encore tant de choses que nous devons vous enseigner
que vous ne trouverez dans aucun manuel.
MARY : Oui.
ANNIE : Ne t’en fais pas.
ANNIE EMBRASSE MARY ET
SORT DU BUREAU DE LA PRINCIPALE. LUCY ET MATT LES ATTENDENT DANS LE HALL.
Pr. RUSSELL (à Annie) : Il
faudra attendre pour savoir comment la justice va suivre cette affaire.
MATT : Qu’est-ce qu’il y a ?
Pr. RUSSELL (à Annie) : Je vous
tiendrai au courant … (à Lucy et Matt) Euh … venez tous les deux dans mon
bureau. Je vais vous expliquer. (Lucy se serre contre Annie. La principale
lui parle) Ne vous inquiétez pas, vous n’avez rien fait de mal.
LUCY : C’est ce que vous avez
dit la dernière fois, madame. (La principale s’en va)
MARY : C’est toi qui avais
raison. C’est une ordure. Et l’autre jour, ce n’était pas du tout innocent.
Excuse-moi, Lucy.
ANNIE : Allez !
LES QUATRE PERSONNES VONT
UNE DERNIERE FOIS DANS LE BUREAU DE LA PRINCIPALE.
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