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6.18 "La bague au doigt"



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2. 05. APPRENDRE A SES DEPENS

2. 05. APPRENDRE A SES DEPENS


 

ERIC PREPARE LE PIQUE-NIQUE DES ENFANTS. SIMON ARRIVE DANS LA CUISINE EN COURANT ET SE BROSSE LES DENTS.

ERIC : Dis donc, tout va bien, là-haut ? T’es sûr ?

SIMON : Une fois de plus, Rosie monopolise la salle de bain. Elle a fermé la porte à clef.

ERIC : Ca s’est passé avant ou après que tes sœurs ont fait leur toilette ?

SIMON : Avant.

ERIC : Avant ? Hm … ça, c’est très mauvais signe. Si elles traînent trop, vous allez être en retard à l’école.

IL LUI PASSE DU JUS D’ORANGE. ENSUITE, SIMON LE RECRACHE.

SIMON : Je peux te poser une question ?

ERIC (en regardant le journal) : Tu peux toujours essayer.

SIMON : Comment est-ce que quelqu’un arrive à persuader trente-huit personnes de se suicider pour fuir avec lui dans une soucoupe volante ?

ERIC (en lisant le titre d’un article) : « L’hécatombe continue ». (Il enlève ses lunettes) Eh bien … hmm … il arrive que l’on rencontre un groupe de gens qui croient tellement fort à quelque chose qu’en les fréquentant, on risque d’être influencé et de finir par croire la … la même chose qu’eux.

SIMON : C’est un peu comme une église.

ERIC : Non, ce n’est pas comme l’Eglise. Mais en général, les membres d’une secte préfèrent s’isoler des personnes qui ne pensent pas comme eux. L’Eglise n’agit pas ainsi. L’objectif premier de l’Eglise est de rassembler toute la communauté en nous prenant en compte, la sensibilité de chaque personne, la générosité de leur cœur et … et nous leur trouvons une place à nos côtés, même si nous ne partageons ni les mêmes idées, ni les mêmes croyances.

SIMON : D’accord, mais trente-huit personnes ont accepté de mourir pour fuir dans une soucoupe volante. Tout ça parce que … une espèce de fou leur a fait croire que s’ils mourraient pour lui, il serait sauvé. Comment s’y est-il pris ?

ERIC : Eh bien, Simon, si quelqu’un n’arrête pas de te répéter toujours la même chose, ton cerveau s’en imprègne et tu finis par te dire que tu n’es pas normal parce que tu refuses de croire à ce qu’il te dit. C’est comme si ton esprit ne t’appartenait plus. C’est affreux non seulement pour eux mais aussi pour leur famille et tout ceux qui en subissent les conséquences.

SIMON : Oui, parce qu’il suffit que les Aliens le veulent et ils descendent sur terre et ils t’emmènent. Tout ceux qui ont regardé X-Files le savent.

ERIC : Oui, mais ça, c’est de la fiction. Ca n’a … ça n’a aucun rapport avec la réalité, quoique des fois qu’il est difficile de faire la différence entre la fiction et la réalité. Si tu veux, on peut tenter une petite expérience.

SIMON : C’est vrai ? Euh … Je veux bien.

ERIC : Mais promets-moi de jouer le jeu … Je parie qu’avec un peu de finesse tu arriveras à faire croire à tes amis que tu rétrécis. Si tu t’y prends bien, ils te croiront comme un seul homme.

SIMON : Ah ! Tu crois ?

ERIC : Ouais ! Mais épargne Rosie. Elle ne comprendrait pas que tu lui mentes.

SIMON : Oh ! Bien sûr que oui. Je ne suis pas un monstre.

ERIC : Par contre, si tu … si tu lui demandes de t’aider, tu verras comme il est facile pour le gourou d’une secte d’utiliser ses disciples pour propager sa doctrine.

SIMON : Oh ouais ! Calme et charismatique !

ERIC : C’est ça.

SIMON : C’est tout moi, ça. Je tente l’expérience.

MATT ARRIVE.

MATT : Tout le monde est prêt ? Il faut y aller.

ERIC : Je vais secouer un peu les filles.

MATT : Ouais d’accord.

MATT CROQUE UNE POMME. SIMON SE MET À L’OBSERVER.

MATT : Hm … Qu’est-ce qu’il y a ?

SIMON : C’est drôle. Mais ou tu as grandi ou c’est moi qui ai rétréci.

MATT : Je n’ai pas pris un centimètre.

SIMON : Donc, c’est moi qui ai rétréci.

MATT NE CROIT PAS À CETTE HISTOIRE. ERIC POINTE SON POUCE ET PUIS, S’EN VA.


 

GENERIQUE


 

LES ELEVES DU LYCEE SONT EN TRAIN DE DEJEUNER AU CAMPUS. MATT, MARY ET LUCY SONT PARMI EUX. CELLE-CI DECOUVRE UN OBJET UNSOLITE DANS SON SAC A PIQUE-NIQUE.

LUCY (en leur montrant un tire-bouchon) : C’est papa qui a préparé le déjeuner, on dirait.

TANDIS QUE MATT DECOUVRE UN POIVRIER.

MATT : C’est sûr !

LUCY ET MARY ECLATENT DE RIRE. UNE JEUNE FILLE QUI SE TROUVE JUSTE A COTE DE MATT (SON NOM : MELISSA) REGARDE UNE JEUNE FILLE SE TROUVANT A UNE AUTRE TABLE ET QUI S’APPRETE A PARTIR. (SON NOM : SHELBY CONNOR)

MELISSA : Regardez, elle a déjà fini. J’espère bien qu’elle fera ça avant que son orange ne soit digérée.

LUCY : De quoi est-ce que tu parles ?

MELISSA : Je parie que Shelby Connor est boulimique et qu’elle s’est levée de table pour aller rendre cet énorme déjeuner qu’elle vient d’avaler.

MATT : Qu’est-ce que t’en sais ? Elle en a peut-être assez de vos discussions captivantes. (Il se lève) Et crois-moi, je ne lui jetterai pas la pierre. A tout à l’heure. (Il s’en va)

MARY : Il a raison. Vous n’en savez rien du tout.

MELISSA : Il suffit de la regarder.

MARY : Elle est mince. Lucy aussi. Ca ne veut rien dire

MELISSA : Tu as peut-être raison. Mais Lucy ne mange pas comme un oiseau et ne file pas aux toilettes à la fin de chaque repas.

MARY : Vous ne connaissez pas la vie de cette fille.

LUCY : Non. Mais on pourrait essayer. On a cours de math ensemble. Je vais lui demander de venir demain à la maison pour étudier et je l’inviterai à dîner. Et on verra bien ce qui passera.

MELISSA : Il est d’enfer, ton plan. Lucy, tu es géniale.

MARY N’EST PAS DE CET AVIS.


 

ERIC ET Mme BINK SONT SUR LE POINT D’ALLER VOIR Mme HINKLE A LA MAISON DE RETRAITE.

Mme BINK : Si en passant devant la maison d’Odile Hinkle, je n’avais pas vu le panneau « à vendre » planté sur la pelouse, je n’aurais jamais su qu’elle déménageait.

ERIC : Et apparemment, vous avez pris le formulaire de changement d’adresse dans le camion du postier.

Mme BINK : Ce n’est pas ce qui nous intéresse dans cette histoire.

ILS ENTRENT DANS CETTE MAISON.

Mme BINK : Si Odile a déménagé aussi rapidement et sans même prévenir ses amis, pour moi, ça veut dire ce que ça veut dire. C’est très simple. Ce sont ses enfants qui l’ont forcée à rentrer dans cet hospice, Révérend. Elle est détenue ici contre sa volonté.

ERIC : Mme Bink, je vous propose d’aller d’abord nous entretenir avec Mme Hinkle avant de crier à la prise d’otage.

Mme BINK : Bien ! J’espère simplement que vous aurez plus de chance comme moi de pouvoir lui parler.

ERIC : Que voulez-vous dire ?

Mme BINK : Je lui ai téléphoné et je suis même venue ici à plusieurs reprises. Et je n’ai jamais pu passer le parage de la réception.

ERIC : Il se peut qu’ils vous aient mal comprise … ou peut-être que vous vous êtes mal exprimée. Voilà !

Mme BINK (avec un demi rire) : Ho ! Ho ! Hm ! Hm !

ERIC : Enfin, je suppose.

ILS SE DIRIGENT VERS LA RECEPTION.

Mme BINK (au réceptionniste) : Bonjour, monsieur.

LE RECEPTIONNISTE : Bonjour.

Mme BINK : Nous avons été invités à prendre le thé par Mme Odile Hinkle. Auriez-vous l’obligeance de nous indiquer où se trouve son appartement ? Vous seriez bien aimable.

LE RECEPTIONNISTE : Hinkle ?

Mme BINK : Hinkle. H, I …

IL RECHERCHE LE NOM DANS L’ORDINATEUR.

LE RECEPTIONNISTE : Aaah ! Voilà … Aaah ! Je suis désolé mais Mme Hinkle a demandé à ne pas être dérangée.

Mme BINK (désespérée) : Qu’est-ce que je vous avais dit ? Mieux vaut partir, Révérend.

ERIC : Non. Attendez ! (au réceptionniste) Excusez-moi, euh … auriez-vous la gentillesse d’appeler Mme Hinkle ? Je suis persuadé qu’elle serait ravie de voir sa meilleure amie, Mme Bink, et son pasteur, Eric Camden. Si elle apprenait que nous étions dans l’établissement …

LE RECEPTIONNISTE : Je suis désolé. Nous respectons les désirs de nos résidents et Mme Hinkle souhaite qu’on ne la dérange pas.

Mme BINK (à Eric) : Voilà !

ERIC : Vous serait-il possible de lui laisser un message ?

LE RECEPTIONNISTE : Oui, bien sûr. Tenez !

ERIC SE MET À ECRIRE LE MESSAGE. « S’IL VOUS PLAIT, APPELLE-NOUS »

ERIC : Voilà ! Tenez !

LE RECEPTIONNISTE : Je vais le lui faire porter.

ERIC : Je vous remercie.

LE RECEPTIONNISTE SE MET À ECRIRE LE NUMERO DE LA CHAMBRE DE Mme HINKLE. SOUDAIN, LE TELEPHONE SONNE, IL DECROCHE.

LE RECEPTIONNISTE : Réception, j’écoute.

TANDIS QU’ERIC SE MET A LIRE DISCRETEMENT LE NUMERO.

ERIC (en quittant la réception) : Chambre 219.


 

MARY, LUCY, MELISSA ET SHELBY SE RETROUVENT AU LYCEE.

LUCY : Salut, Shelby. T’as compris quelque chose au cours de math, toi, aujourd’hui ?

SHELBY : Tout ce que j’ai compris, c’est « au revoir » et « à demain ».

LUCY : Hi ! Hi ! Hi ! Ecoute, si t’as rien de prévu demain soir, est-ce que ça te dirait de venir dîner chez moi et de revoir le cours ?

SHELBY : D’accord. Enfin, il faut que je demande à ma mère, mais je pense qu’elle sera d’accord.

LUCY : Génial ! Alors, euh … ben, je te dis « à demain soir ».

SHELBY : A demain soir, oui. Au revoir.

LUCY : Salut.

LES DEUX FILLES SE QUITTENT. LUCY S’APPROCHE DE MARY ET DE MELISSA.

MELISSA : Tu as un toupet extraordinaire, Lucy. Je suis sciée.

MARY : Moi aussi.

MELISSA : Bon, à tout à l’heure.

MELISSA S’EN VA EGALEMENT. MARY ET LUCY SE REGARDENT FIXEMENT.

LUCY : Quoi ? Ben, j’essaie seulement de savoir si Shelby a un problème et si je peux l’aider. Ben, je me fais du souci pour elle, c’est tout.

MARY : Excuse-moi, je craignais que ce soit de la curiosité mal placée.

LUCY : Pas du tout. (Mary claque la porte de son casier) Je m’inquiète pour elle et je suis prête à m’impliquer personnellement.


 

SIMON REGARDE UN DESSIN ANIME À LA TELEVISION. ROSIE APERCOIT MATT QUI VA ENTRER DANS LA PIECE.

ROSIE : Ca y est, il arrive.

ROSIE ACCOURT ET S’INSTALLE À COTE DE SIMON. MATT ARRIVE EN SOUPIRANT, S’INSTALLE PRES D’EUX ET CHANGE DE CHAINE.

ROSIE (à Simon) : Si tu avais poussé la télécommande avec ton pied, j’aurais pu choisir la chaîne que je voulais.

SIMON : Désolé, mais je n’arrivais pas à la toucher.

ROSIE : C’est bizarre. Moi, je suis trop petite pour toucher par terre, mais pas toi.

SIMON : C’est parce que je rétrécis.

MATT : Et si tu t’enfonçais un peu moins dans le canapé ? (Simon se tient droit)

ROSIE : Tu devrais aller voir un docteur.

MATT SE LEVE ET PASSE LA TELECOMMANDE A ROSIE. CELLE-CI COUPE LE SON, SE LEVE ET VOIT MATT MONTER À L’ETAGE. DES QU’ELLE REVIENT, SIMON SE LEVE A SON TOUR. PUIS, ON LE VOIT EN TRAIN DE DEPLACER DES LIVRES SE TROUVANT SOUS LES COUSSINS DU CANAPE.

SIMON (reprenant Rosie) : « Tu devrais aller voir un docteur », alors là, t’as fait fort.

ROSIE : Je me suis dit que c’était une bonne idée. Un docteur, c’est sérieux et tout le monde croit à ce qu’il dit.

SIMON : Je crois que ça a marché sur Matt.

ROSIE : Ouais, je suis sûre que oui. Il est parti bouder et moi, j’ai la télécommande.

SIMON : C’est officiel, alors. On est des génies ! (Ils se donnent la main) Ouais !


 

ANNIE EST DANS LA CUISINE. ELLE PREPARE LE DINER.

LUCY : Dis maman, je peux inviter Shelby à venir dîner et revoir un cours, demain ?

ANNIE : Tu pourrais commencer par me dire qui est Shelby.

LUCY : Oh ! C’est une copine que je me suis fait à un cours de math. Nous avons très, très vite sympathisé.

ANNIE : Oooh ! Une matheuse ! Alors, c’est formidable.

SIMON ESSAIE D’ATTRAPER UN VERRE.

ANNIE : Shelby est la bienvenue. Je rajouterai un couvert à table, à moins que l’un de vous ne s’en charge. Suivez mon regard.

SIMON : Oh ben, hier, j’arrivais encore à attraper les verres. Hum !

MARY AIDE SIMON.

SIMON : C’est gentil. Je te remercie. Je n’aurais jamais pu l’attraper tout seul. (Annie regarde Simon) Je dois rétrécir ?

MARY : Pas assez vite à mon goût.

ROSIE : Tu devrais aller voir le docteur.

SIMON : Hm !

SIMON FERME L’ARMOIRE. LUI ET ROSIE QUITTENT LA PIECE.

LUCY : Merci, maman.

ANNIE : Oh ! Je t’en prie.

MATT ARRIVE DANS LE SALON. SIMON ET ROSIE LUI FONT UNE FARCE EN SE CACHANT DERRIERE LE CANAPE.

ROSIE (aussitôt Matt reparti) : On y est arrivés.

SIMON : L’esprit de Matt ne lui appartient plus. Il est en notre possession.


 

DANS LE BUREAU DE L’EGLISE, ERIC TELEPHONE A ANNIE.

ERIC : Mme Bink et moi n’avons pas été autorisés à voir Mme Hinkle. Tout ce que j’ai pu faire, c’est laisser un message au réceptionniste. (…) (Son du beeper)

ANNIE : Et si Mme Hinkle ne rappelait pas ?

ERIC : J’aviserais, je n’ai pas encore tracé de plans de bataille mais … (sonnerie du beeper) … Annie, je te rappelle tout à l’heure.

ANNIE : D’accord. A plus tard.

ERIC RACCROCHE ET PASSE UN AUTRE COUP DE FIL. PERSONNE NE REPOND, IL RACCROCHE. LE BEEPER CONTINUE TOUJOURS DE SONNER. APRES UN MOMENT, LE TELEPHONE SONNE.

ERIC (après avoir décroché) : Oui ?

Mme BINK : Vous n’avez pas votre beeper sur vous, Révérend ? Je vous ai appelé plusieurs fois et votre ligne était toujours occupée.

ERIC : Dès que vous m’avez bipé, je vous ai téléphoné, mais c’était occupé.

Mme BINK : Oui, évidemment. J’essayais de vous appeler. (Son du beeper)

ERIC : Vous avez une idée du nombre de fois que vous m’avez bipé ?

Mme BINK : Ca n’a aucune espèce d’importance. Je voulais savoir si vous avez eu des nouvelles d’Odile ? (Son du beeper)

ERIC : Non, pas encore, non.

Mme BINK : Il ne me reste plus qu’à faire un passage en force.

ERIC : Qu’est-ce que vous me racontez ?

Mme BINK : Odile Hinkle est ma meilleure amie. Et j’ai la ferme intention de la faire sortir de cet hospice, d’une façon ou d’une autre. Ou bien vous me prêtez main forte ou alors vous lirez le compte rendu de mes exploits en première page. Ca dépend que de vous.

ERIC : C’est bon. J’arrive tout de suite.

ERIC RACCROCHE ET SOUPIRE.


 

PLUS TARD, LUI ET Mme BINK RENDENT UNE PETITE VISITE CHEZ Mme HINKLE.

ERIC : Ca doit être par là. Chambre 219.

Mme BINK : Révérend, j’appréhende le spectacle qui nous attend. J’ai beaucoup entendu parler de ces endroits où les enfants se débarrassent de leurs parents. Elle est probablement attachée, droguée et sûrement nourrie avec des produits avariés.

ERIC : Pas d’outrance. Attendons de voir ce qu’il en est avant de dramatiser la situation.

Mme BINK : Comme vous voudrez.

ERIC FRAPPE A SA PORTE. Mme HINKLE L’OUVRE.

Mme BINK : Je te félicite, Odile.

Mme BINK ENTRE. ERIC RESTE DANS LE HALL.

Mme HINKLE (à Eric) : Vous entrez ou pas ?

ERIC ENTRE. Mme HINKLE FERME LA PORTE.

Mme BINK : Cet endroit est charmant, Odile.

Mme HINKLE : Merci beaucoup. J’ai encore quelques bricoles à amener mais ça prend tournure.

Mme BINK : Ha ! Ha ! Ha ! Oui. Oui. Oui. Tu vois ? Si je … si je ne te connaissais pas aussi bien, je dirais que tout ça est trop beau pour être vrai.

ERIC : Euh … nous sommes soulagés de … de … de voir que … hmm … tout va bien. Euh … euh … j’ignorais que vous déménagiez, alors quand j’ai vu le panneau sur votre pelouse, j’ai craint le pire d’autant que nous n’arrivions pas à vous joindre.

Mme HINKLE : Vous m’en voyez navrée, Révérend, mais j’ai appris qu’un appartement se libérait et j’ai préféré sauter sur l’occasion pour ne pas le perdre. Je comptais vous prévenir mais je n’ai pas eu le temps. Hum … je suis extrêmement occupée avec le déménagement … Mon réfrigérateur fait des glaçons en forme de petits croissants. C’est tout automatique.

Mme BINK ECLATE DE RIRE.

ERIC : C’est original.

Mme BINK : Oui. Hum …

ERIC : Félicitations ! Mme Hinkle, si nous pouvons faire quelque chose pour vous, euh … n’hésitez pas. Nous sommes vos amis, vous pouvez compter sur nous.

Mme HINKLE : Je n’ai besoin de rien. Les enfants ont beaucoup aidé. Il ne me reste plus qu’à ranger mes petites affaires et je me sentirai tout à fait chez moi.

Mme BINK : Hm ! En parlant des enfants, euh … est-ce qu’ils ont eu quelque chose à voir dans ta soudaine décision de … heu … heu … de te faire la malle comme une fille de rien ?

Mme HINKLE : Gladys, fiche-moi la paix. Nous avons abordé le sujet des centaines de fois. Je n’ai plus l’âge de m’occuper d’une si grande maison entourée d’un si grand jardin. Ces derniers temps, je ne me sentais plus en sécurité toute seule là-bas. Il aurait pu m’arriver n’importe quoi, vois-tu ?

Mme BINK : Tu sais ce que tu aurais pu faire de plus intelligent ? Acheter un gros chien et le maître qui va avec. Mais vendre ça ? Ah ! Jamais !

Mme HINKLE : Je fais ce que je veux. (Eric se lève. Mme Bink est vexée)

ERIC (aidant Mme Bink à se lever) : Bien, je suis heureux de savoir que tout va pour le mieux.

Mme HINKLE : C’est merveilleux d’avoir des amis qui pensent à vous et qui vous rendent visite, même s’ils n’ont pas la délicatesse de prévenir avant de déranger.

ERIC : Veuillez nous en excuser. Vous nous téléphonerez ?

Mme HINKLE : Mais oui, si j’ai besoin de quelque chose, oui.

Mme BINK (en colère) : Tu ne t’es jamais plainte de la grandeur de ta maison. Jamais ! Ni de tes angoisses liées à ta sécurité. Je sais que tu ne nous dis pas la vérité sur les vraies raisons de ton déménagement et je n’aime pas ça. Pas du tout !

Mme BINK OUVRE LA PORTE ET PUIS S’EN VA.

ERIC (en l’embrassant) : Au revoir.

IL S’EN VA. Mme HINKLE FERME LA PORTE.

Mme HINKLE : Je sais. C’est pour ça que je ne t’ai rien dit.

ELLE ETEINT LA LAMPE.


 

LUCY ET MARY SONT DANS LEUR CHAMBRE. ELLES SE SONT FAIT UN MASQUE D’ARGILE.

LUCY : Je ne pourrais pas être boulimique comme Shelby. Je n’aurais jamais assez de volonté pour me faire vomir après chaque repas.

MARY : Tu sais, ça ne me dérangerait pas de discuter de ça avec toi si tu étais sûre que Shelby est réellement boulimique, mais tu n’en sais rien. Alors, toi et tes intimes convictions, vous commencez à m’agacer à un tel point que je ne vais pas tarder à avoir envie de vous supprimer si tu ne te tais pas.

LUCY : C’est ce que tout le monde dit, hein. Je n’invente rien.

MARY : Il y a une immense différence entre ce que tout le monde dit et la vérité.

LUCY : Oui et comme tout le monde dit, il n’y a pas de fumée sans feu.

MARY : Et quand tout le monde utilise un lance-flamme, la vie devient un enfer. Je ne crois pas ce que tout le monde dit. Tu ferais mieux d’en faire autant.

LUCY : Et tu me prends pour qui ? Bon, il faut le garder combien de temps, ton masque d’argile ?

MARY (en lisant le mode d’emploi) : Quinze minutes d’application par jour vous débarrassent de votre stress de la journée, quinze minutes pour retrouver un éclat que vous croyiez perdu à jamais, quinze minutes pour redevenir celle que vous étiez.

LUCY : Tout ça en seulement quinze minutes ?

MARY : C’est ce qui est écrit.

LUCY : Oh ! C’est génial.

MARY : Ouais … Encore un peu ?

LUCY (en riant et se débattant) : Aaah ! Ha ! Ha !


 

SIMON ET ROSIE SONT DANS LEUR CHAMBRE.

ROSIE : Tu as raison. Je suis plus grande avec ça.

SIMON : Ben, oui. Comme ça, quand tu seras à côté de moi, j’aurais l’air plus petit et ils croiront que je rétrécis.

ANNIE ARRIVE, TRES CHARGEE.

ANNIE : Euh … les enfants, je vais étendre le linge et je voulais savoir ce que vous fassiez de beau. Vous avez passé la journée enfermés ici et ça, ça cache quelque chose. Et le fait que je ne vous ai pas vus de toute la soirée confirme mes soupçons. De plus, toutes les portes sont ouvertes, excepté celle-ci, ce qui me fait penser que vous cachiez quelque chose. Alors, dites-moi tout.

ROSIE : Tu es forte, elle est forte. (Elle parle d’Annie et puis de Happy)

SIMON (en se levant) : D’accord. Ecoute, on ne fait rien de mal. Nous menons une expérience.

ANNIE : Une expérience ?

SIMON : Euh … ce matin, je posais des questions à papa sur les sectes et comment ça marchait et … et il a dit que si on croit hyper fort à quelque chose, on arrive à amener les gens à penser la même chose. C’est le prosélytisme insidieux.

ANNIE : C’est tout à fait vrai.

SIMON : Il a ajouté qu’il valait mieux avoir du charisme, ce qui est mon cas.

ANNIE : C’est encore vrai.

SIMON : Je suis obligé de te croire sur parole. On a cherché le mot charisme dans le dico et on n’a pas trouvé.

ANNIE : Essaie de chercher à C, H, A, R.

SIMON : Oh ! Je croyais que ça commençait par K.

ROSIE SE LEVE EGALEMENT. MATT EST DANS LE CORRIDOR. IL EST EN TRAIN D’ECOUTER AUX PORTES.

SIMON : Il m’a dit de faire cette expérience pour voir si j’étais capable de faire croire à tout le monde que je rétrécissais.

ROSIE : Tout le monde, sauf moi. Je suis censée être un membre de la secte qui diffuse dans des salles.

ANNIE : Oh ! C’est … c’est formidable.

SIMON : On a fait un essai sur les filles dans la cuisine.

ANNIE : Aaah ! Le coup du verre ?

SIMON : Ouais, mais ça n’a pas bien marché. Alors, on a décidé de nous concentrer sur une seule personne à la fois. Nous avons choisi Matt. Comme c’est le plus âgé de nous tous, s’il croit que je rétrécis, je pourrais l’utiliser pour convaincre les autres enfants.

ROSIE : Comme ça, l’esprit de Matt nous appartiendra.

ANNIE : Hm !

SIMON : Dis, tu ne vendras pas la mèche ?

ANNIE : Pas dans l’immédiat. Mais ne comptez pas sur moi pour vous aider. Ca serait abuser de mon autorité de mère.

SIMON : Ca ne fait rien, ça ira. Matt sera bientôt sous notre influence. Il n’a rien vu venir parce qu’on se la joue cool.

ANNIE (en ouvrant la porte) : Je vois.

ROSIE : Hyper cool.

ANNIE QUITTE LA PIECE. SIMON REFERME LA PORTE. LES DEUX ENFANTS SE METTENT À SOUPIRER.


 

DANS LA RUE, ERIC PARLE À Mme BINK.

Mme BINK : Quoi qu’en dise Odile, je suis certaine que ses enfants sont à l’origine de la mise en vente de sa maison.

ERIC : Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?

Mme BINK : L’argent. Ils doivent avoir besoin de l’argent qu’elle obtiendra de la vente de sa maison. Elle adore ses enfants et ils le savent que trop bien. Ils profitent de l’amour qu’une mère porte à ses enfants.

ERIC : Euh … je ne crois pas.

Mme BINK : Ecoutez, Révérend, je connais Odile mieux que vous et je connais aussi ses enfants mieux que vous. Pourquoi mettez-vous ma parole en doute ?

ERIC : Parce que les raisons invoquées par Mme Hinkle me semblent justifiées. Elle vivait seule dans une grande maison. Ce n’est peut-être pas ce que nous aurions fait à sa place, mais je respecte sa décision. Nous lui avons rendu visite, nous avons discuté avec elle. Nous lui avons proposé de lui venir en aide. Nous lui avons fait comprendre que si elle voulait qu’on intervienne, il suffisait de nous le demander. Et elle a refusé. Elle n’avait pas l’air malheureuse, elle est en possession de toutes ses facultés. Nous ne pouvons rien faire.

Mme BINK : Dieu ! Vous avez raison. Nous ne pouvons rien faire du moins avec une attitude tel que la vôtre, et vous vous targuez d’être un homme de foi. Foi en quoi ?

ELLE RENTRE CHEZ ELLE.


 

LE LENDEMAIN …


 

ANNIE MET DE L’ORDRE DANS LE SALON. ERIC ARRIVE.

ANNIE : Alors ?

ERIC : J’ai encore laissé un message sur le répondeur de Mme Bink. Je sais qu’elle est là, mais elle refuse de me parler. Elle refuse de me parler. Mme Hinkle refuse de me parler …

ANNIE : Moi, je veux bien te parler si tu acceptes de soulever le canapé et même t’écouter.

ERIC AIDE ANNIE. CETTE DERNIERE RETROUVE DES OBJETS SOUS LE CANAPE.

ERIC : Gladys Bink n’en démord pas. Elle s’est mis dans la tête que derrière le déménagement de Mme Hinkle, se trame un complot. Elle veut absolument le déjouer pour retrouver ses habitudes avec sa meilleure amie.

ANNIE : Hm  … J’ai lu une petite annonce dans le journal de ce matin. Ils proposent une visite de la maison. (Eric et Annie s’asseyent sur le canapé) Je sais que tout est voué à changer, que la vie est une marche en avant, mais … euh … le fait de savoir que cette maison va être vendue et que quelqu’un d’autre va l’habiter me serre le coeur. Je partage le ressentiment de Mme Bink.

ERIC : Oh oui, moi aussi. Gladys Bink est une de mes fidèles préférées. Ca me chagrine de la voir agir de la sorte.

ANNIE : Je comprends et je suis de tout cœur avec toi.

ERIC : T’es gentil. Merci. N’empêche que je trouve anormal que Mme Bink passe son temps à harceler son amie pour que les choses redeviennent comme avant.

ANNIE : Qu’est-ce que tu comptes faire ?

ERIC : Je n’en sais rien. Pourquoi ne pas harceler Mme Bink à mon tour jusqu’à ce qu’elle laisse son amie tranquille ?

ANNIE : Bonne chance.

ERIC : Merci.

ERIC ET ANNIE SE LEVENT. ERIC SE PREPARE A PARTIR. ANNIE CONTINUE À RANGER LE SALON.


 

SHELBY ET LUCY SONT DANS LA CHAMBRE DE CETTE DERNIERE.

LUCY : Je vais descendre chercher quelque chose à grignoter. T’as envie de quelque chose, en particuliers ?

SHELBY : Euh … je ne suis pas difficile.

LUCY : D’accord.

SHELBY : Euh … Lucy. Où sont les toilettes ?

LUCY : Dans l’entrée, première porte à droite.

LUCY S’EN VA ET SE DIRIGE DANS LA CUISINE.

LUCY (à Mary) : Tu sais quoi ? J’ai demandé à Shelby si elle voulait manger quelque chose, elle a dit oui et tout de suite après, elle m’a demandé où étaient les toilettes. Ce n’est pas une preuve, ça, peut-être ? (Annie arrive)

ANNIE : Une preuve de quoi ?

LUCY SE GARDE DE REPONDRE.

MARY : Puisque t’es si maligne, vas-y, explique-toi.

LUCY : Il y a une rumeur qui court comme quoi Shelby serait boulimique

ANNIE : Ah ! Parce que toi, tu crois ce que dit la rumeur ?

LUCY : Non ! Je sais qu’il faut un minimum de preuve.

ANNIE : Comme, par exemple, l’inviter à dîner pour voir ce qui va se passer après le repas.

LUCY : Ce n’est pas la seule raison pour laquelle je l’ai invitée, bien que c’en soit une. Si elle est vraiment boulimique, je pourrai peut-être lui apporter mon soutien.

ANNIE : Ah ? Vraiment ? Qu’est-ce que tu avais prévu de faire ? Officialiser ce qui n’est encore qu’une rumeur de lycée ? La boulimie est une véritable maladie. La soigner requiert plus de compétence, et excuse-moi, beaucoup plus de maturité et de sensibilité que celles que tu as. J’aurais espéré que face à la détresse de ton amie, tu éprouverais de la compassion et non de la curiosité malsaine.

LUCY : Oui, je reconnais que mes intentions n’étaient pas très nettes. C’est vrai, c’était même à la limite du malsain. Et je suis prête à me racheter, à l’aider de mon mieux.

ANNIE : C’est-à-dire ?

LUCY : Je ne sais pas. Mais tu dois bien avoir une idée. S’il te plaît.

ANNIE NE REPOND PAS. ELLE S’EN VA, DE MAUVAISE HUMEUR.

ANNIE (à Mary) : Est-ce que tu étais au courant ?

MARY : Oui, bien sûr. Mais je n’ai rien pu faire pour l’arrêter.


 

ERIC EST PARTI VISITER LA MAISON DE Mme HINKLE. IL ARRIVE EN RETARD. IL TOMBE SUR SES ENFANTS. (LEUR NOM : KEVIN ET DANA)

KEVIN : Bonjour, monsieur.

ERIC : Aaah !

KEVIN : Tenez, vous avez raté le début de la visite mais vous pouvez rejoindre les autres dans la cuisine.

ERIC : Ah ! Oui. A vrai dire, je connais bien la maison. Je suis le pasteur de votre maman. Ouais, Eric Camden.

DANA : Aaah !

KEVIN : Aaah ! (Il serre la main d’Eric) Euh … Kevin Hinkle.

ERIC : Enchanté.

KEVIN : Euh … et voici ma sœur, Dana.

DANA (en serrant la main d’Eric) : Enchanté, Révérend.

ERIC : Pareillement. Eh bien … ça doit faire mal au cœur de voir sa mère vendre la maison familiale. Ca me rend triste et pourtant, je n’ai pas grandi ici.

KEVIN : Oui, ça … ça fait quelque chose, mais voyez-vous, notre mère en a décidé ainsi et nous la soutenons de notre mieux et respectons ses décisions.

DANA : Notre mère nous répète depuis des années qu’elle était trop vieille pour s’occuper d’une aussi grande maison

ERIC : C’est exactement ce qu’elle … ce qu’elle m’a dit, lorsque je lui ai rendu visite.

KEVIN : Par ailleurs, elle ne se sentait plus en sécurité.

ERIC : Seule dans cette maison, il aurait pu lui arriver n’importe quoi.

KEVIN : Enfin, quoi qu’il en soit, elle … elle voulait s’en débarrasser.

DANA : Oui, et puisqu’elle tient à vendre, nous lui donnons un coup de main.

ERIC : Je vous en félicite. Hum … elle a de la chance d’avoir ses deux enfants qui défendent si bien ses intérêts.

KEVIN : Révérend, nous l’aimons, c’est tout.

DANA : Et elle nous aime … énormément.

ERIC : Sûrement.


 

SIMON EST EN TRAIN DE JOUER AU BOWLING DANS LE CORRIDOR. IL EST INTERROMPU PAR MARY ET ROSIE QUI SORTENT DE LEUR CHAMBRE.

MARY : T’as défait l’ourlet de ton pantalon ?

SIMON : Non, je l’ai toujours eu comme ça. C’est la mode, c’est tout.

MARY : Tu me rassures, j’ai cru un moment que tes jambes rapetissaient.

ROSIE : Tu devrais aller voir le docteur. (Simon se tourne vers Rosie) Ca marche super !

SIMON (pas très rassuré) : Ouais.


 

ERIC FRAPPE A LA PORTE DE CHEZ Mme BINK. CETTE DERNIERE L’OUVRE.

ERIC : Je suis passé chez Mme Hinkle pendant la visite des futurs acquéreurs.

Mme BINK : Comment … ça s’est passé ?

ERIC : Eh bien, vous savez, il n’y avait pas mal de gens et …

Mme BINK : Oui, bien sûr qu’il y avait pas mal de gens. Les visites sont faites pour ça.

ERIC : Parmi les … les nombreux visiteurs, se trouvaient les enfants de Mme Hinkle. J’ai l’impression qu’il y a quelque chose et je m’apprête à lui rendre une nouvelle visite.

Mme BINK : Qu’est-ce que vous croyez ? Que je vais interrompre ce que je fais pour vous suivre comme un toutou chez ma meilleure amie pour la contrarier ? Et cela parce que vous en avez décidé ainsi.

ERIC : Oui.

Mme BINK : Je vais chercher mon sac.

ERIC ET Mme BINK SE QUITTENT PENDANT UN MOMENT.


 

SIMON ET ROSIE SONT DANS LEUR CHAMBRE. SIMON EXAMINE LA PENDERIE.

SIMON : Hum … T’as pas l’impression que la barre est plus haute qu’avant ?

ROSIE : Je ne sais pas, je monte toujours sur une chaise pour prendre mes habits.

SIMON : Hum …

MATT ARRIVE.

MATT : T’aurais pas un feutre rouge ?

SIMON : Si.

SIMON LANCE LE FEUTRE À MATT. CE DERNIER S’APPROCHE DE SIMON, LE TOUCHE ET LE REGARDE LONGUEMENT.

SIMON : Quoi ?

MATT : Je croyais que tu plaisantais, mais finalement, t’avais raison, tu rétrécis.

SIMON : Quoi ? Hum … Je sais.

MATT : C’est très bizarre. Avant, tu m’arrivais plus haut.

ROSIE : Tu devrais aller voir le docteur.

MATT : Ouais, elle a raison, sinon, tu risques de rétrécir jusqu’à disparaître.

MATT S’EN VA.

ROSIE : On a réussi. Matt est converti. (Grognement de Happy)

SIMON SE MET FACE AU MUR.

SIMON : Avant, ma tête arrivait à la portière de la voiture.

ROSIE : Maintenant, elle ne touche même pas les roues.

SIMON : Je sais … je sais. Tu sais pourquoi Matt dit que je rétrécis ?

ROSIE : Parce qu’il est hypnotisé et son esprit nous appartient ?

SIMON : Non, parce que je rétrécis, pour de vrai.

ROSIE : Tu devrais aller voir le docteur.

SIMON, DESESPERE, SOUPIRE.


 

ERIC ET Mme BINK RENDENT UNE NOUVELLE VISITE À Mme HINKLE DANS SA MAISON DE RETRAITE.

ERIC (tout bas) : Nous allons essayer de faire preuve d’un minimum de diplomatie.

Mme BINK : Je suis d’accord. La situation est plus que délicate. Je saurai me tenir.

ERIC : Bien.

Mme BINK FRAPPE A LA PORTE. Mme HINKLE L’OUVRE.

Mme BINK (en colère) : Tu n’es qu’une vieille menteuse.

Mme HINKLE EST CHOQUEE.

Mme BINK (à Eric) : La diplomatie n’a jamais été mon fort.

ERIC ET Mme BINK ENTRE CHEZ Mme HINKLE QUI FERME AUSSITOT LA PORTE.

Mme BINK : Odile, je te prie de m’excuser de … de faire intrusion chez toi sans crier gare, mais tu n’as pas dit la vérité sur les raisons qui t’ont poussé à partir de chez toi. En tant qu’amie d’un peu plus de vingt ans, je crois que je mérite mieux que ça, le Révérend aussi, d’ailleurs. C’est une question de principe, bien que je ne sois pas d’accord avec les prétendues raisons qui ont motivé ce déménagement. Au nom de notre vieille amitié, tu aurais dû avoir le courage de me faire part des véritables raisons de ton départ, quelles qu’elles soient.

ERIC : Je suis passé chez vous, aujourd’hui et … et j’ai rencontré vos enfants.

Mme HINKLE (en souriant) : Vous les avez trouvés comment ?

ERIC : Occupés à vendre votre maison et … j’ai eu l’impression que vous aviez tous trois appris le même texte.

Mme HINKLE : Non, ce n’est pas tout à fait ça, mais nous avons discuté et nous sommes arrivés à un commun accord.

ERIC : Ils ne vous ont pas forcé la main ? Ils ne vous ont pas forcé à vendre ? C’est sûr ?

Mme HINKLE : Non. Et je vais vous dire quelque chose que vous allez mieux comprendre.

Mme BINK : Vas-y.

Mme HINKLE : Je n’ai jamais été une bonne mère. Je n’ai pas su apprendre à mes enfants à être forts et indépendants, voyez-vous ? Et maintenant, lorsqu’ils ont des problèmes ou besoin de quelque chose, eh bien, ils réclament mon aide.

Mme BINK : Kevin s’est encore mis des dettes sur le dos.

Mme HINKLE FAIT OUI DE LA TETE.

Mme HINKLE : Et Dana et son mari souhaitent voyager avant qu’ils ne soient trop vieux. Je me suis dit « Oh ! Un jour, tout leur reviendra ».

ERIC : Ce n’est pas une raison pour anticiper. Surtout si vous regrettez déjà d’avoir déménagé.

Mme BINK : Evidemment qu’elle le regrette, n’est-ce pas ? Jamais elle n’aurait le cœur de partir de chez elle.

Mme HINKLE : Oooh ! C’est pourtant la triste réalité. J’ai perdu la tête momentanément, mais, euh … ma maison me manque trop. Et je vais vous faire un aveu. La sécurité de cet établissement laisse un peu à désirer … Ramenez-moi chez moi.

ERIC ET Mme BINK SE LEVENT.

Mme BINK : Allez, viens.

LES TROIS PERSONNES QUITTENT LA MAISON DE RETRAITE. Mme HINKLE VA BIENTOT RECUPERER SA MAISON.


 

ANNIE ENTRE DANS LA CHAMBRE DE SIMON ET ROSIE.

ANNIE : J’espère que vous avez faim parce que le dîner est prêt … Qu’est-ce qui se passe ?

SIMON : Je ne veux pas t’inquiéter mais je rétrécis. Alors, regarde-moi bien parce que, d’après Matt, je vais probablement être réduit à néant, disparaître.

ROSIE : Tu devrais peut-être prendre une photo de lui. Je la garderai toujours.

ANNIE : Aux dernières nouvelles, l’expérience consistait à faire croire à Matt que tu rétrécissais. Il a dû se passer quelque chose qui te fait croire que tu rétrécis réellement.

SIMON : Tu n’as pas encore compris. Je rétrécis pour de vrai.

ANNIE : Simon, écoute-moi bien, tu veux ? Tu ne peux pas rétrécir, c’est impossible et ça n’arrivera jamais.

SIMON : Oh ! Je m’attendais à ce que tu me dises ça. Merci d’avoir essayé, maman.

ANNIE : Simon, tu ne crois pas que ton prosélytisme insidieux et ton charisme ont fonctionné sur toi et non pas sur Matt ?

SIMON : Justement, maman. Je ne croyais pas que je rétrécissais, alors que les autres oui, y compris Matt.

ANNIE : C’est vrai ? Qu’est-ce que ton frère t’a dis, au juste ?

SIMON : Eh bien, il a dit qu’avant, je lui arrivais à la poitrine et … il m’a tenu devant lui. Il avait raison.

ANNIE : Ah ! Euh … (en criant) Matt !

SIMON : Matt ne peut rien faire pour moi. Personne ne peut rien faire pour moi. Papa et toi, vous devriez adopter un autre fils et l’appeler « Simon Deux », un garçon blond comme moi avec du … magnétisme et du charme

ANNIE : Du magnétisme et du charme ?

ROSIE : Et charismatique. J’ai trouvé dans le dictionnaire.

ANNIE : Oh ! (Matt arrive)

MATT : Qu’est-ce qui se passe ?

ANNIE : Il faut sortir les poubelles. Le dîner est bientôt prêt et ton frère rétrécit, mais pour de vrai.

MATT : Simon, tu ne rétrécis pas.

SIMON : Ne te fatigue pas, je sais que tu es de mèche avec maman. J’apprécie le geste.

MATT : Simon, je vous ai entendus, toi et Rosie, dire à maman que vous tentiez une expérience sur moi. Alors, j’ai décidé de te prendre à ton propre piège. Tu comprends ?

SIMON : Tu étais au courant de mon expérience ?

MATT : Comme toute la famille, oui. J’ai demandé à Mary de jouer le jeu aussi.

SIMON : Et pour la penderie ?

MATT : J’ai mis la tringle plus haut et tes posters aussi.

SIMON : Et mes pantalons ?

MATT : J’ai défait tes ourlets.

SIMON : Tu dis ça seulement pour me rassurer. Je veux voir un docteur.

ANNIE (à Matt) : Tu vas l’y emmener.

MATT : Où ça ?

ANNIE : Chez le médecin. Le docteur Peterson est encore à son cabinet. (Elle regarde sa montre) Si vous vous dépêchez, vous avez une chance d’être rentrés avant la fin du dîner.

SIMON (à Matt) : Je prends mon blouson et je t’attends dans la voiture. (Il descend de son lit)

ROSIE (à Simon) : Je viens avec toi au cas où tu n’arriverais pas à attraper ton blouson.

MATT FAIT DESCENDRE ROSIE DU LIT.

ANNIE (à Matt) : Tu devrais prendre quelques semaines sur ton argent de poche. Je ne crois pas que la vérification de taille soit remboursée par notre assurance maladie. Le médecin va probablement exiger que tu règles la consultation.

MATT : Non, mais tu plaisantes ? Il ne rétrécit pas.

ANNIE : Oui, moi, je le sais et toi aussi. Mais Simon, lui, ne le sait pas. Et cela, à cause de toi.

MATT : Je ne te suis pas. Ca ne te pose pas de problème qu’il se serve de moi ?

ANNIE : Je savais qu’il y avait peu de chance qu’un enfant de onze ans ait les capacités, les ressources requises pour convaincre son frère âgé de dix-sept ans qu’il rétrécissait. Et même si ça avait été le cas, croire que tu rétrécis est une chose qui me semble infiniment moins angoissante que de rétrécir et de finir par disparaître dans le néant.

MATT : Oui, d’accord, tu as raison.

ANNIE : Tu es son grand frère. C’est ton devoir de faire en sorte qu’il … qu’il n’adhère pas à … à des balivernes du style « rétrécissement »

MATT : (Soupir) Oui, je sais. Je suis vraiment désolé mais … mais les médecins, ils me fichent la trouille. J’ai horreur des salles d’attente de médecin.

ANNIE : Commence par te convaincre que tu peux. (Matt soupire)

MATT : D’accord, docteur.


 

ERIC, Mme BINK ET Mme HINKLE SE RENDENT PRES DE LA PROPRIETE DE CETTE DERNIERE. ILS Y RENCONTRENT KEVIN, DANA ET L’AGENT IMMOBILIER.

DANA (entendue de loin) : Oooh ! Je la trouve magnifique, cette maison.

KEVIN : Bonjour, maman. La vente s’annonce bien. Papa et toi, vous avez si bien entretenu cette maison que les gens sont très intéressés.

Mme HINKLE : Ca, je comprends. D’ailleurs, moi aussi, je suis très intéressée. J’ai changé d’avis. Je ne veux plus vendre.

Mme BINK : Elle ne vend plus.

DANA : Maman, qu’est-ce que tu racontes ? Je croyais qu’on s’était mis d’accord.

KEVIN : Oui, maman. Souviens-toi, nous en avons parlé. Nous comptons sur toi.

Mme HINKLE : Oh ! Je suis désolée, mes chéris, vous allez être obligés de ne compter que sur vous-mêmes un peu plus longtemps. Votre père et moi avons travaillé très dur pour pouvoir nous offrir cette maison. Cet endroit est rempli de souvenirs, de bruits familiers. Je ne peux pas m’en passer. C’est ma maison et je ne suis pas encore prête à la quitter. Vous serez les premiers à le savoir.

DANA : Je comprends que tes souvenirs te manquent, mais as-tu pensé à ta sécurité ? Tu es une vieille femme et tu vas vivre seule dans cette grande maison. Imagine ce qui peut se passer si un rôdeur décide de te cambrioler et te faire du mal.

Mme HINKLE : Je ne crois pas qu’un inconnu puisse me faire plus de mal que mes propres enfants, lorsqu’ils essaient de me ficher à la porte de chez moi afin de voyager ou de rembourser leurs dettes. Je préfère prendre le risque avec un inconnu. Ca me sera moins douloureux et franchement moins embarrassant … Vous avez de la chance que je n’ai pas ma bombe lacrymogène.

Mme BINK : Ah ! J’ai la mienne.

ERIC : Non, non, je … je ne pense pas que ce soit nécessaire.

Mme BINK (en riant) : Ah ? Ha ! Ha !

ERIC : Et … (Il enlève le panneau « à vendre » planté dans la pelouse) Ouais … Ce n’est plus nécessaire, non plus. (Il remet le panneau à Kevin et Dana)

KEVIN : Désolé pour cet incident.

L’AGENT IMMOBILIER : Ne vous en faites pas, ce sont des choses qui arrivent tous les jours.

LES FUTURS ACQUEREURS ET L’AGENT S’APPRETENT A PARTIR.

Mme HINKLE (à ses enfants) : Je vous appellerai demain.

DANA (à Mme Hinkle) : Toi aussi.

Mme HINKLE : Mais pas trop tôt.

Mme BINK : Pas trop tôt, compris ?

DANA : Elle va me le payer.

KEVIN : Mais calme-toi, Dana, je t’en prie.

Mme HINKLE : Je n’ai jamais été aussi fière de moi, Gladys.

LES DEUX DAMES ECLATENT DE RIRE.

Mme BINK : Tu as envie de manger quelque chose ?

Mme HINKLE : Oui.

Mme BINK : Oui, et alors ?

Hme HINKLE : Et arrosé d’une bonne bière.

Hme BINK : Oooh ! Oh ! Je suis partante.

ERIC : Je resterai sobre pour vous ramener chez vous.

Mme HINKLE ENTRE DANS SA MAISON.

Mme BINK : Quel revirement de situation. (Soupir de soulagement)

ERIC : C’est une vraie amie.

Mme BINK : Et vous, un vrai ami. Et vous n’êtes pas mal comme pasteur non plus.

ERIC : Merci.

Mme BINK : Oh ! Oh ! Seigneur ! Je me fais si vieille. Aaah !

ERIC : Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?

Mme BINK : Oh ! Vous êtes … (Elle l’embrasse) … adorable.


 

TOUTE LA FAMILLE CAMDEN ET L’AMIE DE LUCY PASSENT À TABLE.

MARY : Alors, qu’a dit le docteur ?

MATT : Que Simon n’a pas la même taille qu’il y a un an. (Shelby se ressert à manger)

SIMON : Je suis plus grand de deux centimètres.

ANNIE : Oh ! (à Matt) Tu as payé la consultation ?

MATT : Euh … non.

SIMON : Et puis, j’ai pris aussi des pectoraux. Ben, c’est normal, je fais de la muscu.

ANNIE : Hm ! Ca se voit.

SIMON REGARDE SHELBY. ELLE A UN GRAND APPETIT.

SIMON (à Shelby) : Il me reste encore la moitié. T’en veux ?

SHELBY : Hm ! Non, ça ira, je te remercie. Je vous prie de m’excuser une petite minute. Je reviens tout de suite.

SHELBY QUITTE LA TABLE. LUCY NE LA QUITTE PAS DES YEUX.

ANNIE : Oui.

ANNIE SE LEVE EGALEMENT.

SIMON : Je suis content qu’elle ait refusé mon offre. Je disais ça juste pour être sympa avec elle.

ANNIE ET SHELBY SE RETROUVENT DANS LE CORRIDOR.

ANNIE : Aaah ! Euh … tu es partie si vite que j’ai eu peur que … tu ne te sentes pas bien. En général, les enfants courent aux toilettes les soirs où c’est leur père qui prépare le dîner.

SHELBY : Vous avez cru que j’étais allée vomir ?

ANNIE : Sincèrement, je ne sais pas.

SHELBY : Bon, d’accord. Je suis venue nettoyer mon appareil dentaire

ANNIE : Ah !

SHELBY : Vous savez, ça ne m’ennuie pas que vous pensiez que je souffre de boulimie. Ca me gêne moins que la vérité.

ANNIE : C'est-à-dire ?

SHELBY : Avoir faim.

ANNIE : Comment ?

SHELBY : Ma mère ne touche plus ses allocations et en ce moment, c’est très dur.

ANNIE : Oui, mais de là à n’avoir rien à manger.

SHELBY : Ca arrive quelquefois, mais on s’en sortira.

ANNIE : Oh ! Je suis désolée. Ecoute, je te promets de t’aider.

SHELBY : Non, non, je ne veux pas de l’aide de qui que se soit. Je ne veux pas qu’on sache que je suis pauvre.

ANNIE : Personne n’en saura rien.

SHELBY : Même Mary et Lucy ?

ANNIE : Oui.

SHELBY : Je les remercie, mais je sais pourquoi elles m’ont invité à dîner. Les nouvelles vont vite. Je suis venue parce que je savais que j’allais venir manger ici qu’à la maison. Désolée d’avoir abusé de leur gentillesse et de la vôtre.

ANNIE : Tu n’as abusé de personne. Tu as accepté une invitation à dîner. Toi et ta famille, vous serez toujours les bienvenues. Les solutions ne manquent pas. Je vais vous inscrire au programme d’aide alimentaire de l’Eglise. N’oublie pas de me donner ton adresse avant de rentrer chez toi.

SHELBY : D’accord.

LES DEUX PERSONNES SE DIRIGENT VERS LA SALLE À MANGER.

ANNIE : Qui veut un dessert ?

SIMON : Je crois qu’il me reste encore de la place.

ROSIE : Moi aussi, j’aime bien manger une petite douceur après le dîner.

ANNIE : Je vais voir ce que je peux faire.

LUCY : Je vais t’aider, maman.

LUCY ET MARY QUITTENT LA TABLE. TOUS TROIS SE DIRIGENT VERS LA CUISINE OU ANNIE EST EN TRAIN DE PREPARER LE DESSERT. PENDANT CE TEMPS-LA, MATT DEBARRASSE LA TABLE.

LUCY : Alors, t’as parlé avec Shelby ?

ANNIE : Oui, Shelby n’est pas allée vomir et elle n’est pas boulimique.

LUCY : C’est tout ?

ANNIE : Tes amis devront s’en contenter.

ANNIE EMMENE DEUX PORTIONS DE GLACE MYRTILLE A LA SALLE A MANGER. EN CE TEMPS-LA, MARY ET LUCY SE SERVENT.

MARY : Qu’est-ce qu’elles ont bien pu se dire ?

LUCY : Euh … je n’en sais rien.

MARY : Qu’est-ce que tu vas dire à tes copines, demain ?

LUCY : Eh bien, ce que je sais, que Shelby est une fille sympa et drôle et qu’elle est vraiment très forte en math.

MARY : Tu crois que c’est ce qu’elles ont envie d’entendre ?

LUCY : Tant pis. Je me demande si ça ferait plaisir à Shelby de venir avec moi au volley.

LUCY ET MARY QUITTENT LA CUISINE. SIMON TOMBE SUR ANNIE QUI S’APPRETE A Y ENTRER.

SIMON : Hé ! Tu m’as bien gardé une part ? Il faut que je m’alimente davantage. T’as saisi ?

ANNIE : Oui, j’ai saisi. Je surveille ta crème glacée le temps que tu sortes les poubelles et que tu reviennes. Tu es d’accord ?

MATT (qui rit hautement) : Ha ! Ha !

ANNIE (à Matt) : Et pour toi, même motif, même punition.

SIMON (en criant comme Matt) : Ha !


 

APRES LE DINER, MATT ET SIMON SORTENT LES POUBELLES. ERIC SORT DE LA MAISON ET LEUR PARLE.

ERIC : Bonsoir, les enfants, tout va bien ?

SIMON : Le docteur a dit que j’ai pris deux centimètres et de sacrés pectoraux.

ERIC : L’expérience n’a pas été concluante ?

SIMON : Non, pas vraiment. Matt a réussi à me convaincre que je rétrécissais. Donc pour le prosélytisme insidieux, tu avais raison. Mais c’est moi qui devais convaincre Matt que je rétrécissais. J’en déduis que l’expérience est un échec.

ERIC : Matt t’a fait croire que tu rétrécissais ?

SIMON : Oui.

ERIC : Au point d’aller consulter un docteur ?

SIMON : L’idée s’est incrustée dans mon esprit. Il fallait que je voie un docteur.

ERIC : Je vois. Tu sais, lorsqu’on admire ou … qu’on aime une personne, on lui accorde toute sa confiance à tel point qu’on en fait un héros et cela même si cette personne est un frère ou une sœur.

MATT : Oui, oui, d’accord, papa. Message reçu.

ERIC : Bien, je l’espère.

MATT : Je te donne ma parole. Je ne mettrai plus jamais mon puissant cerveau en concurrence avec ce crâne de piaf. (Il touche Simon)

ERIC : Je vois que c’est clair. Plus de guerre psychologique. C’est fini.

MATT : Promis.

SIMON : D’accord.

ERIC : Bien.

PUIS, IL SE MET À OBSERVER SIMON.

ERIC : Eh ouais.

PUIS, IL S’EN VA. APRES QUE MATT ET SIMON SE SOIENT OCCUPE DES POUBELLES, CE DERNIER OBSERVE MATT.

MATT : Quoi ?

SIMON : Il m’a semblé que tu avais un problème de cheveux, mais en fait, non.

MATT : Un … un problème comment ?

SIMON : Je ne sais pas. Comme … si on voyait ton crâne, mais en fait, c’est sûrement une histoire de lumière.

MATT : Comme … comme … comme si je perdais mes cheveux ?

SIMON : Oui, mais … pas autant que papy. (Il s’écarte de Matt)

MATT : Hé ! Une minute ! J’ai compris ton petit jeu. Tu te paies ma tête, encore une fois.

SIMON : Ouais, ouais, t’as compris. Tes cheveux tiennent le coup. C’est vrai.

MATT (en riant) : Hè ! Hè !

SIMON S’AVANCE VERS LE JARDIN. MATT EST OCCUPE A SE TATER LE CUIR CHEVELU.

SIMON : Pas mal pour un crâne de piaf.


Script rédigé par Nadine, toute reproduction est interdite

 
     

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