Saison 1 en VF



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6.18 "La bague au doigt"



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1

1.14 :  SEPT, CA SUFFIT

 

LA FAMILLE CAMDEN ATTEND DE LA FAMILLE À L’AEROPORT. JOHN CAMDEN APPELE « LE COLONEL » ET SA FEMME RUTH QUI SONT, EN FAIT, LES PARENTS D’ERIC.

ROSIE : S’il sont nos grands-parents, pourquoi, lui, on doit l’appeler « colonel » ? (Une voix venant du parlophone se fait entendre)

ANNIE : Euh … ça, c’est parce que ton grand-père était soldat et qu’il en est vraiment très fier. Alors, nous l’appelons « colonel » en signe de respect.

MATT : On a surtout la frousse, oui.

LUCY : Hm ! Quand je les vois, ça me donne la chair de poule.

MATT : Je me demande pourquoi on est tous venu à l’aéroport, surtout un vendredi, alors qu’on a tous dû sécher l’école. Ils aiment que Maman et Mary, de toute façon. (Cette dernière sourit)

ANNIE : Nous sommes tous venus les chercher parce que nous l’avons toujours fait, parce qu’ils aiment ça et que votre père ne veut pas y aller seul.

ERIC : Bien dit.

SIMON : Mais lui, ce sont ses parents

ROSIE : Pourquoi on ne va pas à l’intérieur ?

LUCY : Parce qu’ils détestent les démonstrations de joie en public.

SIMON : Hé ! Tu crois qu’ils vont apporter leurs sucres d’orge ? Je déteste leurs sucres d’orge.

LUCY : Ouais, moi aussi. Ils sont trop durs et ils ne sont même pas bons.

MATT : Je crois qu’aucun de nous n’a jamais réussi à finir un seul de ces trucs.

ERIC : Laissez-moi vous dire quelque chose. Ils vont apporter des sucres d’orge. Ils en apportent toujours. Ils croient que nous adorons ça et nous n’allons pas les détromper. Ou sans ça, ils vont nous apporter des choses encore plus infectes.

ANNIE : Grand-mère Ruthie et le colonel adorent nous rendre visite. Et nous allons tous avoir l’air aussi ravi qu’eux de ces retrouvailles.

LES GRANDS-PARENTS CAMDEN DESCENDENT DE L’AVION.

RUTH : Je suis sûre qu’ils sont tous là.

COLONEL : Euh … bien sûr qu’ils sont tous là, tous les sept au complet. Ils se déplacent en meute, comme les loups. (Ricanements) Tu les as, les sucres d’orge ?

RUTH : Je les ai laissés dans la valise. C’était trop lourd à transporter. Je ne sais pas pourquoi ils les apprécient tellement. Ils sont affreux, ils ont un goût horrible.

COLONEL : Oui, je sais mais ils se ruent tous dessus comme s’ils n’avaient jamais vu de bonbons.

RUTH : Ces enfants avaleraient n’importe quelle horreur.

COLONEL : Ha ! Ha ! Tu les aperçois là-bas ?

RUTH (en regardant fixement les enfants pour attirer l’attention) : Tu as vu leurs dents ? Comment peuvent-ils avoir d’aussi jolies dents en avalant toutes ces sucreries ?

MARY : Les voilà !

COLONEL : Ils nous ont repéré. Hm !

ANNIE (en criant) : Ho ! Ho !

COLONEL : Très bien. C’est le moment de brancher notre machine à sourire.

RUTH (en souriant) : Ha ! Ha !

MARY : Bonjour, grand-mère.

ERIC : Comment ça va, colonel ?

COLONEL : Eric !

ERIC : Content de te voir.

RUTH (aux autres enfants) : Ca va, mes chéris ?

ANNIE (en prenant Colonel dans ses bras) : Vous avez fait un bon voyage ? (Elle ricane et l’embrasse)

COLONEL (à Annie) : Oui … Toujours aussi jolie ?

RUTH (à Annie) : Oooh ! Oh ! Si tu savais comme je suis contente

COLONEL (à Mary) : Oh ! Mary ! Viens m’embrasser. (Mary prend Colonel dans ses bras et l’embrasse)


 


 

GENERIQUE


 


 

TOUTE LA FAMILLE RENTRENT A LA MAISON. RUTH ET COLONEL SONT TRES CONTENTS.

RUTH : Aaah ! Ca fait du bien d’être rentré.

ERIC (à Ruth et Colonel) : Vous avez l’air bien en forme.

RUTH : Je vais sortir les petits cadeaux.

ERIC : Ah !

ANNIE : Attendez ! Attention !

ANNIE, DEBORDANTE DE JOIE, TAPE DES MAINS. LA LUMIERE S’ALLUME ET UNE MUSIQUE ASSOURDISSANTE SE FAIT ENTENDRE. TOUT LE MONDE EST EFFRAYE PAR CE BRUIT.

ERIC : Ho ! Ho !

ANNIE : Aaah ! Ho !

RUTH : C’est quoi ça ?

ANNIE : Euh … j’ai … j’ai fait installer des interrupteurs qu’on met en marche en tapant dans les mains et … et je crois que ce n’est pas encore très bien réglé.

SIMON : Je vais éteindre ça.

ERIC : En fait, ce qu’elle veut dire, c’est que maintenant, quand on tape dans les mains, on ne sait pas si ça va marcher ou si ça va s’éteindre. (Ricanement d’Annie) Enfin, ça met de l’ambiance, quoi. (La musique s’arrête)

RUTH S’EXCLAME ET RICANE. ELLE DONNE LE PLUS PETIT PAQUET DE SUCRE D’ORGE À ROSIE.

RUTH : Tiens, ma chérie.

MARY : Oh ! Grand-mère, tu as apporté des sucres d’orges ?

ANNIE : Oooh ! Vos sucres d’orge !

ERIC (en s’exclamant) : Oooh !

ANNIE : Si vous saviez comme les enfants adorent ces bonbons.

COLONEL : Passe-leur les sucreries, Ruthie.

RUTH RICANE UNE NOUVELLE FOIS ET DONNE LE PLUS GRAND PAQUET À MATT.

MATT : Ha ! Ha ! C’est génial, vous les distribuez toujours en fonction de notre taille ?

RUTH : C’est vrai. Et c’est toi qui en as le plus. Si j’avais vu tes cheveux, je t’en aurais pris davantage encore. (Ruth, Matt, Eric et Annie s’éclatent de rire)

ERIC (à Annie) : Chérie, je vais craquer.

ANNIE : Maman, Colonel, si vous montiez à l’étage défaire vos bagages, vous détendre et …

RUTH : Oui, nous sommes fatigués.

COLONEL : Oui, nous sommes fatigués mais je crois que nous parviendrons jusqu’à notre chambre.

ANNIE : D’accord, Colonel.

RUTH (en essayant d’avancer) : Pardon !

AVANT DE MONTER DANS LA CHAMBRE, RUTH DIT UN MOT À ANNIE A PROPOS DE SA MERE (JENNY JACKSON).

RUTH : Annie !

ANNIE : Hm !

RUTH : On a vraiment été désolé quand on a su pour ta mère.

COLONEL : Ah oui ! C’était une femme formidable, ta mère. Comment va ton pauvre papa ?

ANNIE : Euh … il … il va bien. Vous savez, il va lui falloir un peu de temps.

COLONEL : Ruthie ! Tu vas me faire penser à envoyer à son père, quelques bons steaks.

RUTH : Bonne idée.

RUTH REGARDE ANNIE EN FAISANT OUI DE LA TETE. ELLE ET COLONEL MONTENT DANS LEUR CHAMBRE.

ERIC : Mes parents ! Steaks et sucreries, ça guérit tout. (en regardant les enfants) Et qu’est-ce que vous attendez, là ? Sauvez vous vite !

LES ENFANTS S’EN VONT EN CRIANT. ANNIE NE PEUT PAS S’EMPËCHER DE RIRE.


 

RUTH ET COLONEL SONT DANS LA CHAMBRE QU’ANNIE ET ERIC LEUR A PRETEE.

COLONEL : Et celle du milieu, que … comment elle s’appelle ?

RUTH : Lucy.

COLONEL : Lucy, oui. Tu sais, elle est encore plus bavarde que ne l’était Eric. Quand je pense qu’elle n’a pas arrêté de nous parler de son idiot de petit ami pendant tout le trajet depuis l’aéroport. Si je me retrouve encore coincé avec elle, je vais avaler une bonne douzaine de mines anti-personnelles et me jeter après par la fenêtre.

RUTH : C’est sûr que parfois, ils sont un petit peu trop envahissants.

COLONEL : (Ricanement) Eh bien ! Heureusement que nous avons Annie et Mary. Tu sais, notre Mary a tout ce qu’il faut pour réussir dans la vie.

RUTH : Et Annie, je l’ai toujours trouvée merveilleuse. Elle n’a pas peur de se salir les mains.

COLONEL : Oui. Enfin. Ils sont encore jeunes. Ils auraient bien besoin de nos conseils.

RUTH : On devrait peut-être songer à passer les voir ici plus d’une fois par an.

COLONEL : Tu veux rire ? On se ruinerait en confiserie. (Ricanements)


 

MATT, LUCY, SIMON ET ROSIE SONT DANS LA CAVE. MATT FAIT LA MORALE À CES TROIS AUTRES QUI SEMBLENT AVOIR TRES PEUR DU COLONEL.

SIMON (à Matt) : Alors, tu peux nous dire comment on va survivre pendant ces sept jours ?

MATT : (Soupir) Très bien. (Il prit la boîte à outil, la pose à terre et s’assied dessus) Un, ne jamais accrocher le regard de l’un d’entre eux ; ils considèrent ça comme un défi. Deux, toujours bouger ; ne vous laissez pas coincer dans un coin. Trois, et c’est ça le plus important, ne jamais avoir l’air effrayé ; je les fréquente depuis seize ans, le colonel sent la peur comme un requin, le sang. Il la renifle et il s’en nourrit.

SIMON : Mais alors, il va sûrement me dévorer tout cru parce qu’il fait vraiment peur. (Eric arrive, étonné de les voir dans cette pièce)

ERIC : Ah ! Mais qu’est-ce que vous êtes venu faire ici ?

LUCY : La même chose que toi. (Il se joint à eux, Simon est en train de lire)


 

RUTH ET COLONEL SONT EN TRAIN DE LIRE AU LIT. ANNIE FRAPPE A LA PORTE ET ENTRE.

ANNIE : Euh … je vais à la quincaillerie. Oui, j’avais pensé que si vous n’étiez pas trop fatigués, vous pourriez m’accompagner. (Ruth et Colonel se lèvent et se mettent à s’exclamer)

RUTH : Ce sera avec joie, ma chérie. (Ricanements d’Annie et de Colonel)

COLONEL : Tu as préparé une liste ?

ANNIE : Euh … oui. La voilà !

COLONEL (en mettant son manteau) : Bon, c’est très bien.

ANNIE ET COLONEL SE METTENT À RICANER. EN QUITTANT LA CHAMBRE, ILS CROISENT LUCY.

LUCY : Dites, où ce que vous allez ?

ANNIE : A la quincaillerie. Je t’aurais bien proposé de venir mais je sais que tu détestes ce magasin.

LUCY : Oui, mais je pourrais passer un petit peu de temps avec grand-mère et le colonel.

RUTH : Oh non, Lucy chérie. Nous sommes là pour plusieurs jours. Si tu détestes cette quincaillerie, il est inutile de venir.

COLONEL : C’est vrai, nous aurons largement le temps de sortir une autre fois. (Ricanement de Ruth)

LUCY : Mais comme ça, on aura le temps de discuter. (Mary arrive)

MARY : Je vais venir. (à Lucy) Comme ça tu pourras saouler quelqu’un.

ANNIE : (Ricanement) Bon ! Ben ! Allons-y, mauvaise troupe, en avant ! (Les cinq personnes sont sur le point de quitter la maison)


 

SIMON ET ROSIE SONT DANS LEUR CHAMBRE.

SIMON : Moi, en tout cas, j’ai ma Viper pour ma pensée.

ROSIE : Et si tu ne gagne pas cette laiterie ?

SIMON : C’est une loterie. Et bien sûr que je vais gagner.

ROSIE : Pourquoi ça ?

SIMON : Parce je suis un garçon à qui il arrive que des trucs incroyables.

ROSIE : Ah oui. (Elle caresse un bébé chien et regarde la voiture) Elle est ravissante.

SIMON : Ravissante ? La Viper n’est pas ravissante. Elle est géniale, superbe, hallucinante, classe ou super branchée, mais pas ravissante. T’as saisi ?

ROSIE : Bien sûr. C’est même gravé dans ma petite tête.

SIMON : Laisse tomber.


 

A LA QUINCAILLERIE, LUCY SE MET A PARLER DE JIMMY MOON AVEC SES GRANDS-PARENTS. CA AGACE COMPLETEMENT MARY.

LUCY : Et la première fois qu’il a vu Jimmy, papa ne l’a pas aimé. Mais maintenant, je sais que c’est à cause de sa timidité. Certaines personnes, ça les rend bizarre. Mais ça ne fait rien parce qu’il me parle vraiment de tout. C’est comme hier au déjeuner, quand il était embêté à cause d’un contrôle de math.

MARY (en montrant un rouleau de papier collant à Ruth) : Je crois qu’un rouleau suffira.

RUTH, COLONEL ET MARY RICANENT. LUCY, MECONTENTE, AVANCE UN PEU PLUS LOIN. D’AUTRE PART, ANNIE PARLE À EMMA, LA RESPONSABLE DE CETTE QUINCAILLERIE QUI EST UNE DE SES VIEILLES CONNAISSANCES, OU PEUT-ETRE LA MERE D’UN VOLEUR. LUCY SE TROUVE PRES D’ELLES.

ANNIE : Oh ! Emma ! C’est ravissant. Je ne vous avais encore jamais vu avec ce collier.

EMMA : Ah ! Oh ! Mais je ne l’ai pas depuis très longtemps. Je suis veuve et mon mari n’a jamais eu les moyens de m’offrir de bague de fiançailles. Alors, c’est mon fils qui me les a données. Il y a près d’un mois de ça, environs. Il voulait se faire pardonner. (Mary s’approche de Lucy)

MARY (à Lucy) : Lucy, excuse-moi pour tout à l’heure.

LUCY : Dis, t’as vu les bagues sur son collier ?

MARY : Maman, on dirait ton alliance et ta bague de fiançailles.

LUCY : Oh oui ! C’est vrai.

ANNIE : Oui, je les ai vu. (à Emma) Euh … vous voyez, il y a deux mois environs, mon fils et moi, nous avons été braqués …

EMMA : Aaah !

ANNIE : … et le voleur a pris ma bague de fiançailles et mon alliance qui ressemblaient beaucoup aux vôtres, mais ce ne sont sûrement pas les mêmes.

EMMA : Mais c’est horrible ! Est-ce que vous avez été blessés ?

ANNIE : Non, non, non, ça nous a seulement un peu secoués. A bientôt, Emma !

EMMA : Merci. Au revoir, Annie. (Colonel, qui a entendu la discussion, s’approche d’Annie)

COLONEL : Annie ! Tu crois que ce sont tes bagues ?

ANNIE : Euh … je n’arrive pas à croire qu’Emma Wooten pourrait porter les bagues qu’on m’a fait voler.

RUTH : Tu as déjà vu son fils ?

ANNIE : Non.

RUTH : Alors, tu ignores quel genre de garçon il peut être ?

ANNIE : Ce ne sont pas les miennes, je vous assure. (Annie s’en va, choquée)


 

A L’EGLISE, COLONEL EST VENU PARLER A ERIC.

ERIC : Mais, je croyais que tu devais aller au magasin de bricolage.

COLONEL : J’y suis allé et j’ai dit à Annie de me déposer ici. J’ai pensé qu’on pourrait discuter.

ERIC : Papa !

COLONEL : Hm ?

ERIC : Tu veux bien éteindre ce cigare ? Il est interdit de fumer dans une église.

COLONEL (en ôtant son cigare à la bouche) : Bon. Je te parie que Dieu n’aurait rien contre mon cigare.

ERIC : Eh bien, si jamais il entre ici, s’il en fume un, tu auras le droit de rallumer le tien.

COLONEL : Ouais, touché. Hé ! Eric ! Que s’est-il passé quand ta sœur était ici ? Est-ce qu’elle va bien ?

ERIC : (Soupir) Non, ça ne va pas du tout. Elle est alcoolique, mais elle est courageuse. Elle a promis qu’elle allait s’en sortir et elle va sûrement y arriver.

COLONEL : Les gens bien ne tombent pas dans l’alcoolisme.

ERIC : Oh ! Des tas de gens deviennent alcooliques.

COLONEL : Je suppose que c’est vrai mais pas ceux qui ont le sens de la discipline et du devoir. C’est une bonne chose que vous n’ayez pas choisi la carrière militaire. Vous n’auriez pas tenu deux minutes.

ERIC : Eh ! Faire une carrière militaire n’a jamais vraiment été un de mes rêves.

COLONEL : Tu es un rêveur, Eric, depuis que tu sais marcher. Ce sont donc pour ça que tes enfants sont des rêveurs.

ERIC : Mes enfants vont bien.

COLONEL : Non, justement pas. Tu refuses de le voir. Tu sais, Matt va te poser des problèmes. C’est un révolté. La petite Lucy a un besoin désespéré d’attention et d’approbation. Rosie et Simon sont bien partis pour devenir des enfants gâtés. Je ne dis pas qu’ils ne sont pas gentils, simplement, j’ai peur qu’ils n’aient des problèmes dans le futur.

ERIC : Je crois que je connais mes enfants un peu mieux que toi.

COLONEL : Oh ! Je suis bien persuadé que tu crois les connaître. Mais avec cinq enfants, il faudrait que tu aies des yeux derrière la tête.

ERIC : Je suis sûrement beaucoup plus méfiant que tu l’imagines.

COLONEL : Vraiment ? Combien de personnes d’après toi y a-t-il dans cette pièce ?

ERIC : Deux.

COLONEL : Faux … Trois.

COLONEL RECULE LES VETEMENT DE LA PENDERIE. IL APERCOIT UN JEUNE GARCON PLANQUE DERRIERE.

COLONEL : Très bien, jeune homme. Je crois que vous me devez une explication.

GEORGE : Qui êtes-vous ? Un policier ?

COLONEL : Non, je suis le colonel John Camden du Corps des Marines Américaines. Ici, c’est une propriété privée

GEORGE : Pas la vôtre, en tout cas. (Eric arrive)

ERIC : Bonjour, je suis Eric Camden, révérend.

GEORGE : Ravi de vous connaître. Moi, c’est George, l’orphelin.


 

PLUS TARD, ERIC DISCUTE DE GEORGE À ANNIE, RUTH ET COLONEL.

ERIC : J’ai téléphoné à mon amie Joan Kleric à l’orphelinat et il s’appelle vraiment Georges. C’était effectivement un orphelin. Il venait d’être renvoyé, il y a quinze jours, de sa douzième famille d’accueil.

ANNIE : Oh ! Le pauvre petit garçon.

ERIC : Apparemment, Georges doit penser que … à l’âge avancé de neuf ans, il doit être trop tard pour avoir une chance de se faire adopter. C’est la troisième fois qu’il fugue en six mois.

COLONEL : Ce petit a du cran et le sens des initiatives, mais comment s’est-il retrouvé dans ton bureau ?

ERIC : Il faisait partie d’un groupe que Joan avait amené à l’église, un dimanche. Elle a dit que le lundi, il avait posé des tas de questions sur moi et que le soir, il était parti, il y a quinze jours de ça.

ANNIE : Mais cet orphelinat est à tente kilomètres d’ici. Comment a-t-il fait pour arriver jusque là ?

RUTH : Il est sûrement très débrouillard.

COLONEL : La volonté de survivre, l’esprit pratique. C’est un futur Marine.

ERIC : Papa, il a neuf ans. Mais je … j’espérais justement … euh … que tu dirais ça parce que … enfin, je me demandais si vous seriez tous d’accord pour qu’il demeure ici, jusqu’à ce que je le reconduise là-bas, lundi matin.

ANNIE : Bien sûr. Il a l’air très mignon et les enfants l’aiment beaucoup.

ERIC : Maman ? Papa ?

RUTH : Absolument. Qui remarquera qu’il y a un enfant de plus ? (Ricanement)

COLONEL : Je trouve que c’est une idée géniale. Le fait d’avoir un orphelin à domicile leur fera peut-être apprécier la chance qu’ils ont d’avoir une vie aussi facile.

ERIC : Oui. (Il se tape la tête, tout à coup la lumière s’éteint)

ANNIE (prise de frayeur : Oh ! Oh ! (Elle frappe des mains, la lumière se rallume) Ah ! C’est un système très sensible. Hé !


 

GEORGE ET SIMON SONT DANS LA CHAMBRE. AVANT DE DORMIR, CELUI-CI PARLE ENCORE DE SA CHANCE DE GAGNER UNE VOITURE.

GEORGE : Elle est super, cette voiture. On dirait le vaisseau de Luke Skywalker.

SIMON : Oui, je sais. Et bientôt, cette merveille sera à moi.

GEORGE : Comment tu comptes y arriver ?

SIMON : J’ai acheté un billet de loterie au centre commercial.

GEORGE : Et alors ?

SIMON : Alors, je suis le plus chanceux des humains. C’est une sorte de super pouvoir. Si j’étais un super héros, je m’appellerai souvent Super Chanceux.

GEORGE : Si je décidais de devenir un super héros, je me trouverai un plus joli nom. Super Chance, ça fait ringard.

SIMON (en se levant): Tais-toi un peu et dors. (Il va dans son lit)

GEORGE : Parfait. Bonne nuit. (Il s’arrête de lire)

EN ETANT DANS SON LIT, SIMON ESSAIE D’ETEINDRE LA LUMIERE EN FRAPPANT DES MAINS. CA NE MARCHE PAS.

SIMON (au bout de la seconde fois) : Maman et ses stupides interrupteurs.

GEORGE SE LEVE POUR ETEINDRE LA LUMIERE, ENSUITE, IL RETOURNE AU LIT.

GEORGE : Dors bien, Super Chance.

SIMON : Oh ! Laisse moi dormir.


 

MATT ENVISAGE DE DORMIR SUR LE CANAPE DU SALON. PENDANT QUELQUES TEMPS, SA CHAMBRE DEVIENT CELLE D’ERIC ET ANNIE ET LA CHAMBRE DE CES DERNIERS DEVIENT CELLE DE RUTH ET COLONEL ROSIE, PAR CONTRE, VA SE JOINDRE A MATT.

ROSIE : Pourquoi est-ce que tu dors ici ?

MATT : Papa et maman ont pris ma chambre. Ils vont laisser la leur aux grands-parents pour qu’ils puissent utiliser la salle de bain. Comme ça, ils ne vont pas hanter le couloir toute la nuit et nous saurons où ils sont.

ROSIE : (Rire) Je peux dormir avec toi, Matt ?

MATT : Allez ! Dépêche-toi. (Rosie s’installe sur le canapé du salon, Matt la couvre) Et voilà !

ROSIE : Je n’aime pas y être près de George. Il me donne envie de pleurer parce qu’il n’a pas de maman et de papa

MATT : Je suis sûr qu’un jour, George aura une vraie famille.

ROSIE : Je l’espère bien.


 

ANNIE ET ERIC SONT AU LIT EN TRAIN DE DISCUTER DE L’ADOPTION DE GEORGE.

ANNIE : Hm ! Tu disais que ce serait plus romantique.

ERIC : Je suis assez grand pour admettre que j’avais tort.

ANNIE : Hmm !

ERIC : Euh …

ANNIE : Alors, qu’est-ce qui te tourmentes ?

ERIC : Et tu étais en dehors du fait que je n’entends pas avec mes parents depuis quarante ans.

ANNIE : Hmm ! Tu as dû t’y faire. Tu veux adopter Georges, c’est ça ?

ERIC : Non … non. On n’a pas les moyens d’avoir un autre enfant. Il est parti pour avoir des problèmes affectifs. Il faudrait qu’on réfléchisse à deux fois avant de prendre ce genre d’engagement.

ANNIE : Alors, tu veux l’adopter ?

ERIC : Je n’en sais rien. On a toujours dit qu’on en adopterait un après Mary.

ANNIE : Hm ! Et puis, après Lucy.

ERIC : Puis après Simon.

ANNIE : Et maintenant, c’est après Rosie.

ERIC : Ce serait de la folie de songer à faire ça. Non ? Pas vrai ?

ANNIE : Mais nous sommes fous. On en parlera aux enfants et à George. T’es d’accord ? (Ils s’embrassent)

ERIC : Je ne peux pas. Mes parents sont à l’autre bout du couloir. C’est trop.

ANNIE : Hé ! Tu as quel âge ? Douze ans ?

ERIC : Quand ils sont là, oui.

ANNIE : Oh ! (Elle frappe des mains. La lumière s’éteint)


 

COLONEL ECOUTE DU DE LA MUSIQUE ANCIENNE DANS LA CHAMBRE EN FUMANT SON CIGARE. RUTH APPARAÎT EN TENUE ELEGANTE.

COLONEL : Mon dieu, tu es toujours aussi sexy qu’il y a quarante-trois ans, quand ils m’avaient transporté dans cet hôpital militaire en Corée. Je n’aurais jamais cru que je serais ravi d’avoir une balle dans l’estomac et un poumon rempli de gaz moutarde, mais tu étais là.

RUTH : Tu es prêt ?

COLONEL : Elle me demande si je suis prêt ! (Il dépose son cigare) Approche. (Ruth s’approche de Colonel) Le nom de notre jeu … c’est la bataille dans un lit.

RUTH SE MET À RICANER. AU MOMENT OU COLONEL DISTRIBUE LES CARTES. ON FRAPPE À LA PORTE.

RUTH : Je croyais qu’ils s’étaient endormis.

COLONEL : Entrez.

GEORGE (en ouvrant la porte) : Je n’arrive pas à dormir. Je peux jouer, moi aussi ?

RUTH : Sors ton fric … et ferme la porte. (George ferme la porte et s’installe sur leur lit)

COLONEL : Bon. Ecoute, George, tu peux tromper mon fils avec ton petit numéro de chien battu, mais ça ne prend pas avec moi. Il est temps de jouer franc jeu.

RUTH : Voyons, Colonel, c’est un jeune délinquant, n’oublie pas. Voyons si mamie Ruthie sera plus convaincante … Très bien, fini de rigoler, sale petite vermine. Tu t’es dit depuis le début que mon fils et sa femme étaient les victimes idéales. Je suis prête à parier qu’ils parlent de t’adopter, en ce moment, en pensant que l’idée vient d’eux.

COLONEL : Tu es sale petite canaille, avoue.

GEORGE : Il faut ce qu’il faut pour arriver à ses fins. J’ai choisi le révérend, j’ai tendu mon piège et il est tombé dedans.

COLONEL : (Il se racle la gorge) Je vois. Et … qu’est-ce que tu en penses maintenant que tu as investi la baraque ?

GEORGE : En fait, je ne sais pas du tout si ces gens me conviennent. J’avais espéré être leur seul enfant. Mais dites-moi, Colonel Camden, vous avez vraiment fait la guerre ou vous étiez planqué à l’arrière ?

COLONEL : J’ai fait la guerre ? Fiston, je peux très bien te parler d’une petite fantaisie appelée « la Guerre de Corée ». (Il se racle la gorge)


 

QUELQUES HEURES PLUS TARD, LES ENFANTS CAMDEN ENTRENT CHEZ ERIC, ANNIE QUI LEUR PARLENT DE L’ADOPTION DE GEORGES.

SIMON : J’espère que c’est parce que vous voulez le ramener le plus vite possible à l’orphelinat. Ce type, il me tape sur les nerfs. (Matt aide Simon à s’asseoir sur la table)

MATT : C’est pourquoi ?

ANNIE : Eh bien, euh … nous pensions que peut-être, George ne devrait pas repartir à l’orphelinat.

ERIC : Qu’il devrait rester.

SIMON : Tu peux répéter ?

ROSIE : Nous allons l’adopter ?

ERIC : Enfin, c’est … c’est justement de ça qu’on voulait vous parler.

ANNIE : Votre père et moi, nous voulons l’adopter. Il lui faut une famille.

ERIC : Et ses chances d’en trouver une ne sont pas aussi bonnes que celles qu’à Simon de gagner cette voiture.

SIMON : Ce n’est pas amusant, tu sais.

LUCY : Mais vous croyez vraiment qu’il va se plaire avec nous ?

MARY : Est-ce qu’on en a les moyens ?

MATT : Ce serait une lourde charge.

SIMON : Laissez-moi vous dire ce qu’on en pense tous. Ca, c’est sans hésitation votre plus mauvaise idée.

ANNIE : Ouais … Nous … nous avions espéré que vous seriez un peu plus enthousiaste.

ERIC : Oui, mais est-ce qu’au moins vous êtes tous … vaguement concernés ?

ROSIE : Je suis vaguement concernée.

ERIC (à Annie) : Tu vois ?

ANNIE : Hm ! Hm !

ROSIE EST TOUT À FAIT D’ACCORD, CONTRAIREMENT AUX AUTRES.


 

PENDANT CE TEMPS, GEORGE PREND SON PETIT DEJEUNER. IL NE VOIT PAS ARRIVER RUTH ET COLONEL.

GEORGE : Oh ! Bonjour. Déjeunez avant que la horde rapplique.

RUTH : Où sont-ils tous passés ?

GEORGE : Dehors, pour un conseil de famille.

COLONEL : Qu’est-ce qui se passe ?

GEORGE : Ils parlent sûrement de moi. Vous savez, à propos de mon adoption ?

RUTH : Tu sais, quoi qu’il arrive, ça va marcher. Tu es un très gentil petit garçon.

COLONEL : Ha ! Ha ! Et comment ?

GEORGE : Hè ! Si cette famille veut de moi, je croirai au Père Noël et je ne dirai plus de gros mots.

COLONEL : Hmm !

RUTH ET COLONEL S’ELOIGNENT DE GEORGE. CEUX-CI S’OPPOSENT A L’IDEE D’ERIC ET D’ANNIE D’ADOPTER GEORGE.

RUTH (bien bas) : Eric et Annie ne devraient pas adopter cet enfant.

COLONEL : Oui, ils n’en feront rien. Et si jamais ils le font, ils vont le regretter toute leur vie.


 

MATT ET MARY DISCUTENT DANS LA CHAMBRE DE CETTE DERNIERE. ELLE EST OCCUPER A JOUER AU BASKET BALL DEVANT LA PORTE, ET AU DEBUT DE LA DISCUSSION.

MATT : Hé !

MARY : Je croyais qu’on devait tous s’y opposer.

MATT : Aaah ! Oui, comme si je pouvais leur dire « Désolé, papa et maman, mais je vote pour que l’orphelin que vous vouliez adopter soit jeté à la rue ». Réfléchis. En plus, ça leur prendra plein de temps pour essayer d’éduquer George. C’est vrai, Rosie sera jalouse. Alors, ils devront lui consacrer du temps et plein d’attention. Simon déteste George. Alors, ils devront s’occuper de lui pour que ça se passe bien. Et comme Lucy va flipper par rapport à ses relations avec eux, papa et maman devront lui consacrer plus de temps à elle aussi. Et ils seront un petit peu débordés.

MARY : Aaah ! Ce qui veut dire que nous, on pourra faire tout ce qu’on voudra ?

MATT : Ca ne te donne pas envie de faire des trucs différents, comme d’apprendre à conduire ?

MARY : Ne dis pas de bêtises. Je n’ai même pas l’âge du permis.

MATT : Tu sais, ça, c’est quelque chose qu’ils remarqueront, seulement s’ils ne sont pas débordés. Allez, quoi ? On va à l’église et on revient. (Il lui tend les clés)

MARY (en prenant les clés) : Que la fête commence ! (Ils quittent la pièce)


 

GEORGE EST EN TRAIN DE DISCUTER AVEC ERIC ET ANNIE SUR LEUR PROPOSITION D’ADOPTION.

GEORGE : D’accord, ça marche. (Il serre la main d’Eric) Merci beaucoup. Merci pour tout.

GEORGE S’EN VA. ERIC ET ANNIE, TRES FIERS, SE SERRENT DANS LES BRAS.

COLONEL : Je suppose que ça ne vous intéresse pas de connaître notre opinion, là-dessus ?

ANNIE : Oh ! Ca nous intéresse toujours d’avoir votre opinion, colonel. Parce que c’est toujours intéressant.

ERIC : Euh … je … je ne vois pas pourquoi vous auriez une opinion là-dessus. Cette adoption n’a rien à voir avec vous. Enfin, hmm … ce n’est pas tout à fait vrai, je veux dire que … une fois par an, vous devrez vous coltiner un paquet de sucres d’orge en plus.

COLONEL : Je peux savoir ce que ça veut dire ?

ERIC : Ca veut dire que … Annie et moi, nous allons prendre l’entière responsabilité d’élever George. Ca veut dire que nous devrons le guider, le protéger et l’aimer. Alors, je ne vois pas en quoi votre opinion pourrait nous intéresser.

COLONEL SE LEVE, COMPLETEMENT OUTRE.

COLONEL (en s’approchant d’Eric) : C’est extraordinaire ! Tu rêves encore tout haut ? Qui va payer pour cet enfant, l’adoption, les frais de justice ? Et inutile de songer à la façon dont tu pourras l’envoyer à la fac, ainsi que tes cinq autres enfants, d’ailleurs.

ERIC : Ils iront à la fac de ma même façon que nous en faisant des petits boulots.

COLONEL : Aaah ! Tu m’en veux toujours de ne pas t’avoir payer tes études ?

ERIC : Ah ! Si je t’en veux … je ne t’en ai jamais voulu pour ça.

COLONEL : Bien sûr que si, et ça continue. Mais toi et ta sœur aviez besoin d’apprendre qu’il faut travailler pour mériter les choses très importantes.

ERIC : Ca, je le sais, je l’ai compris.

COLONEL : Oui, tu l’as compris parce que je t’avais appris la valeur du travail et ta discipline.

ERIC : Je te remercie de me l’avoir inculqué de force.

RUTH (en se levant) : Nous pensions seulement que vous aviez suffisamment à faire avec vos cinq enfants. (Elle s’en va)

COLONEL : Et si tu as un problème avec ces sucres d’orge, tu aurais dû nous en parler, il y a des années. (Il s’en va. Annie est déçue du comportement de ses beaux-parents et déçue à l’idée de ne pas adopter George)

ERIC : J’aurais dû lui en dire des choses, il y a des années.


 

GEORGE, ROSIE ET SIMON SONT DANS LA CHAMBRE. CES DEUX DERNIERS FONT SEMBLANT D’ETRE AU VOLANT. ILS SONT DANS UNE VOITURE EN CARTON ET IMITENT LE BRUIT DU MOTEUR.

GEORGE : Vous avez, si j’avais envie d’aller faire un tour, je prendrais une vraie voiture. A l’époque où j’avais l’âge de Rosie, un de mes copains à l’orphelinat m’avait déjà appris à forcer une voiture.

ROSIE : Tu n’aurais pas dû m’apprendre ça ? Ce n’est pas quelque chose que je devrais savoir ?

SIMON : Non. Et il ne le sait pas non plus.

GEORGE : Choisissez : une étrangère ou une américaine ?

ROSIE : Vas-y. Dis-le moi. Je suis en retard, c’est ça ?

SIMON : Non, pas du tout. Je ne te crois pas, d’abord.

GEORGE : Oh ! Le petit garçon assis dans une voiture en carton avec sa petite sœur ne me croit pas. Bou-hou !

SIMON : T’as qu’à le prouver.


 

LUCY ESSAIE DE PARLER A RUTH ET COLONEL, EN S’EXCUSANT DE LEUR PARLER DE JIMMY MOON, MAIS APRES, ELLE NE TROUVE PAS LES MOTS POUR SE JUSTIFIER.

LUCY : Je suis désolée de vous avoir embêter comme ça, hier, au magasin de bricolage. C’est parce que je … enfin, je … c’est … euh … (Elle ne sait pas quoi dire)

RUTH : Quoi ?

LUCY : Hm … je … je suis vraiment ravi que vous soyez là. Hm ! (Elle s’en va)

RUTH : J’aimerais savoir ce qu’elle attend exactement de nous ? (Lucy se rend aux toilettes. Elle entrouvre la porte pour écouter la discussion)

COLONEL (à Eric et Annie qui viennent d’arriver) : Euh … On se demandait si on pouvait vous emprunter une voiture. Je voudrais passer prendre certaines choses à la quincaillerie.

ANNIE : Oh ! Mais … je peux très bien vous y conduire.

COLONEL : Non, je te remercie pour ton offre, Annie, mais … je … hm … je préfère conduire moi-même, en général.

RUTH : Oh ! Pour être franc, nous aimerions sortir seuls, une fois de temps en temps.

ANNIE : Eh bien, les clés sont accrochées près de la porte. Prenez le break. Le réservoir est plein.

COLONEL : Merci, on ne sera pas long.

ANNIE : Hm ! Prenez votre temps. (Lucy ferme discrètement la porte. Ruth et colonel sortent de la maison)

ERIC : Il conduit comme s’il était dans le dernier convoi quittant Saigon.

ANNIE : Chéri, il était dans le dernier convoi qui a quitté Saigon.

ERIC : Oui, mais moi, je ne payais pas l’assurance de son char d’assaut.


 

MARY ET MATT RENTRENT À LA MAISON. MARY AVAIT FAIT UN DERAPAGE AVEC LA VOITURE. MATT N’EN EST PAS TRES FIER.

MARY : Si tu veux que je le dise aux parents, je vais le faire.

MATT : Non, c’est inutile. Je me suis garé si près du mur qu’ils ne verront rien.

MARY : Tu crois qu’ils ne verront pas cette éraflure ?

MATT : Heureusement qu’ils sont distraits par d’autre chose. A propos, tu es une très mauvaise conductrice. Est-ce que tu as compris qu’il fallait toujours regarder devant soi ?

MARY (énervée) : Ah ! S’il te plaît, notre van est gigantesque et il avait mis sa boîte aux lettres pratiquement au milieu de la rue.

COLONEL : Nous allons sortir. On peut vous déposer quelque part ? (Il regarde les cheveux de Matt) Et pourquoi pas chez le coiffeur ?

MATT : Ah ! Hé ! Hé ! Non, merci. Je me suis fait couper les cheveux, il y a quelques jours pour être beau pour votre arrivée.

COLONEL : Aaah ! Tu es très mignon. La prochaine fois, dis-lui d’utiliser des ciseaux.

RUTH SE MET À RICANER, CE QUI METTENT MAL A L’AISE, MATT ET MARY.


 

ANNIE ENTRE DANS LA CHAMBRE DE MARY ET LUCY. CELLE-CI NE PARVIENT PAS A CACHER SES EMOTIONS.

ANNIE : Hé ! Lucy ! Je vais au supermarché, tu veux m’accompagner ? (Lorsque Lucy se retourne, Annie l’aperçoit en larmes) Tu veux me dire ce qui t’arrive ?

LUCY : Rien du tout, c’est stupide. (Claquement des mains, lumière éteinte)

ANNIE (en rallumant la lumière) : Ah ! Ca, ça m’étonnerait.

LUCY (en s’asseyant près de la penderie) : C’est parce que je fais pleins d’efforts pour être très gentille avec le colonel et grand-mère Ruthie, et ça ne marche pas. Et si en fait ça ne marche pas, c’est parce qu’ils ne m’aiment pas.

ANNIE : Ce n’est pas vrai. Ils t’aiment énormément. Le colonel se jetterait sous les roues d’une voiture pour toi.

LUCY : Le colonel se jetterait sous les roues d’une voiture rien que pour rigoler.

ANNIE : Oui, probablement. Ecoute, ils ont leur propre façon de voir les choses. C’est parce que … ils ne s’expriment pas toujours comme …

LUCY : Comme des gens normaux ?

ANNIE : Ou comme tous ceux qu’on connaît.

LUCY : Mamie Ruthie est la seule grand-mère qui me reste.

ANNIE : Oui, chérie, je sais. (Lucy Elle serre dans ses bras) Oh ! Ma puce ! C’est fini.

LUCY : Je suis contente que tu récupères bientôt tes bagues.

ANNIE : Quoi ?

LUCY : C’est bien pour ça qu’ils sont allés à la quincaillerie, pour reprendre tes bagues à cette dame.

ANNIE (terrifiée) : Oh non, mon dieu ! Mais qu’est-ce que j’ai fait ? Eric ! (Annie et Lucy quittent la chambre et rappelle Eric depuis le couloir) Eric !

ERIC : Quoi ? Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?

ANNIE : Tes parents sont allés récupérer mes bagues ?

ERIC : Tes … tes bagues ?

ANNIE : Celles notre mariage La vendeuse de la quincaillerie les portaient. Et moi, je ne suis pas sûre que c’étaient les miennes. Mais tes parents les ont vues et …

ERIC : Et avec la voiture, ils sont autonomes.

LES TROIS PERSONNES QUITTENT RAPIDEMENT LA MAISON. PENDANT CE TEMPS LA, ROSIE, SIMON ET GEORGE S’AMUSENT AVEC LA VOITURE D’ERIC. CE DERNIER ESSAIE DE L’OUVRIR AVEC UNE TIGE METALLIQUE ET OUVRE LA PORTIERE.

GEORGE : Alors, tu disais ? (Il s’installe dans la voiture, ainsi que Rosie et Simon qui se met au volant. Ce dernier ferme la portière)

SIMON : De quoi j’ai l’air ?

ROSIE (voyant Eric, Annie et Lucy à travers la vitre) : De quelqu’un qui va avoir de gros problèmes.

ERIC S’APPROCHE DE SIMON EN KLAXONNANT. CE DERNIER EST EFFRAYE.

ERIC (en ouvrant la portière) : Allez ! Descendez de cette voiture. Vite. (Coup de klaxon)

SIMON : Je t’assure qu’on ne faisait rien de mal.

ANNIE : J’ai pourtant l’impression que vous étiez en train de jouer dans la voiture.

ROSIE (à Annie) : Ne t’en fais pas. Il ne voulait aller nulle part, mais seulement la faire démarrer.

ERIC : Quoi ?

SIMON (à Rosie) : N’essaie plus de m’aider, d’accord ?

GEORGE : Ce n’est vraiment pas sa faute. C’est moi qui ai eu cette idée. Ce sera peut-être mieux de me renvoyer à l’orphelinat.

SIMON : Tu sais, il n’a peut-être pas tort. On sera aussi bien sans lui.

ERIC (en colère) : Simon, tais-toi. Vous trois, dans vos chambres ! Vite ! Dépêchez !

GEORGE S’EN VA. SIMON RESTE CAR ROSIE NE BOUGE PAS.

SIMON (à Rosie) : Par vous trois, il voulait aussi parler de toi.

ROSIE : Je sais compter. Je ne force pas les portières, mais je sais compter.

SIMON ET ROSIE S’EN VONT. MATT ET MARY ARRIVENT. ERIC S’INSTALLE AU VOLANT.

ERIC : On s’occupera d’eux quand je serai revenu avec mes parents.

ANNIE : Hm ! Hm !

ERIC : Quelqu’un veut m’accompagner ? (Les quatre personnes mettent beaucoup de temps pour réfléchir) Froussards !

ERIC DEMARRE SA VOITURE DONT ON VOIT LES ERAFLURES A L’ARRIERE. LES QUATRE PERSONNES REGARDAIENT ERIC ET RENTRENT ENSUITE À LA MAISON.


 

A LA QUINCAILLERIE, ERIC PARLE A LA VENDEUSE.

ERIC : Vous n’auriez pas vu par hasard, un homme très intimidant aux cheveux blancs accompagné d’une femme grande avec beaucoup de prestance. Vous voyez ?

EMMA : Non, pas encore et je m’en souviendrai. Mon mari est mort récemment et j’ai remarqué que je regardais beaucoup les couples. Je sais, c’est bizarre.

ERIC : Non, non, ce n’est pas bizarre. Je suis vraiment désolé pour votre mari. Mais … mais c’est un petit peu gênant mais … ma femme m’a dit que … hm … que ces bagues étaient un cadeau de votre fils mais … elles ressemblent terriblement à celles que je lui avais données, il y a dix-huit ans et … je suis même prêt à vous les racheter ou à vous les remplacer.

EMMA : Enfin, je … je … je comprends votre situation, mais … mais elle m’a dit que ce n’étaient pas les siennes. Elles sont vraiment importantes pour moi. Je n’ai pas envie de m’en séparer. Euh … j’ai perdu assez de choses. Je suis désolée.

ERIC : Très bien. Merci.


 

PENDANT CE TEMPS-LA, RUTH ET COLONEL SE RENDENT AU « KENSINGTON » CHEZ L’ASSISTANTE SOCIALE D’UN HOME POUR ENFANTS AFIN DE POUVOIR ADOPTER GEORGE.

RUTH : Nous sommes désolés de vous bousculer ainsi, mais nous ne restons ici que quelques jours. Il doit y avoir tellement de papiers à remplir.

ASSISTANTE SOCIALE : Oooh ! Je suis ravie que vous soyez là. George a besoin d’un père très sévère. Et vous savez, les adoptions entre des enfants assez âgés et de vieux couples sont celles qui marchent le mieux.

RUTH : Enfin, nous … nous avons flirté avec l’adoption dans le passé, mais ça n’était jamais le bon moment.

ASSISTANTE SOCIALE : Eh bien, j’espère que cette fois, ce le sera. Ca nous a été facile de nous arranger pour qu’une assistante sociale vienne vous voir dès votre retour à New York. Mais bien sûr, les choses sont toujours plus faciles quand le gouverneur décroche son téléphone.

COLONEL (en riant) : Hé ! Hé ! Hé ! Oui. Hi ! Hi ! Enfin … lui et moi, on s’est rappelé le bon temps à l’époque où on était simples soldats. Il arrivait à faire fuir l’ennemi avec un simple journal plié en quatre … (Rire de Ruth) … comme nous tous, d’ailleurs.

RUTH (en riant) : Oh !

ASSISTANTE SOCIALE : Je voudrais tellement être là quand vous leur annoncerez la nouvelle.

RUTH : Oh oui ! Hé ! Hé ! Ca va être un moment inoubliable.

COLONEL (cigare en bouche) : Bon, espérons au miracle et préparons-nous au pire. (Il serre la main de l’assistante sociale) Ca va être la guerre. (Ricanement de Ruth)


 

UN MOMENT PLUS TARD, RUTH ET COLONEL RENTRENT A LA MAISON.

RUTH : Ah ! Vous voilà ! (Ricanements)

COLONEL : Désolé d’avoir été si long. Je crois qu’on a dû perdre la notion du temps.

RUTH (à Annie) : Excuse-nous de ne pas t’avoir prévenue pour le dîner, mais j’espère qu’il n’est pas trop tard pour le dessert. (Elle montre un gâteau à Annie)

ANNIE : Oooh ! Dans cette famille, il n’est jamais trop tard, mais ce n’était vraiment pas utile.

ERIC : Où avez-vous passé la journée ? (Matt s’en va)

COLONEL : Eh bien, si tu tiens vraiment à le savoir, nous avons rendu visite à l’assistante sociale de George.

RUTH : Ton père et toi en avons longuement parlé. (George écoute la conversation) Et nous avons pris la décision d’adopter George. (Air consterné d’Eric)

ANNIE : Euh … Essayons de parler de ça calmement et raisonnablement.

ERIC : Je ne vois pas ce que la raison vient faire ici.

ANNIE : En tout cas, restons calme sans nous emporter.

ERIC : George n’est pas un enfant facile. Il a eu une vie très dure et l’adoption aussi sera très dure pour lui. Il lui faudra beaucoup d’amour et d’affection.

COLONEL : Et c’est toi qui en as le monopole ?

ERIC : Non. Bien sûr que non. Mais l’amour ou l’affection, ce n’est pas vraiment votre point fort.

RUTH : Là, tu te trompes.

ERIC : Est-ce que vous vous souvenez de m’avoir consolé quand j’avais de la peine ? Est-ce que vous nous laissiez seulement exprimé un seul de nos sentiments ?

COLONEL : Si tu es en train de demander si on vous mouchait le nez, si on vous tenait la main, la réponse est non. Non, nous n’avions pas le temps. Nous étions trop occupés à vous mettre un toit sur la tête et à manger sur la table.

ERIC : Etre parents, c’est plus compliqué que ça.

COLONEL : Oh ! Ca veut dire quoi, exactement ?

ERIC : Ca veut dire que vous, vous n’êtes pas des parents faits pour George.

COLONEL : Eh bien, je t’adore et j’adore ta famille. Mais toi et ta famille, vous n’êtes pas la meilleure solution pour lui. George a besoin de fermeté, de discipline. Oooh oui ! Il a aussi besoin d’amour et je suis désolé si tu penses que ta mère et moi, on ne t’en n’a pas assez donné. Mais laisse-moi te dire ceci : aussi mauvais père que j’aie été d’après toi, je n’aurais jamais, jamais pris une décision qui aurait perturbé ma famille et empêcher un petit enfant d’obtenir ce qu’il y a de mieux pour lui. Et tout cela uniquement par dépit !

ERIC : Le fait de ne pas te laisser adopter George n’a rien à voir avec du dépit.

COLONEL (très en colère): Est-ce que tu en es bien sûr ?

COLONEL S’EN VA, FACHE. RUTH REGARDE FROIDEMENT ERIC.

ERIC : Je vais aller faire un tour. (Il s’en va, ainsi que George)

RUTH : Je suppose que tu es d’accord avec Eric ?

ANNIE : Seulement quand il a raison.

RUTH : D’accord … D’accord. Dis-moi mes vérités !

ANNIE : Vous en êtes sûre ?

RUTH : Absolument. Je ne pleure pas facilement. Apparemment, c’est justement là le problème. Alors, tu peux y aller franchement.

ANNIE : Vous n’êtes pas toujours très aimables et c’est souvent très dur à supporter.

RUTH : Ca, c’est franc.

ANNIE : Vous êtes très distante et vraiment entêtée. Certaines de vos plaisanteries sont cruelles. Vous et le colonel, vous êtes des gens formidables, mais vous êtes affreusement durs envers vos proches.

RUTH : Le colonel dirait que seuls les faibles y voient de la dureté.

ANNIE : Et bien, le colonel se tromperait. De plus, la plupart des gens sont plus faibles que vous. Patton était plus faible que vous.

RUTH : Non, non, non, non, trop tard. Il est inutile de me cirer les pompes. (Annie a le fou rire) Oh ! Oh ! Annie ! Annie ! Merci d’avoir été si franche avec moi.

ANNIE : Ne me remerciez pas encore. Je voudrais que vous me rendiez un service.

RUTH : Ce que tu voudras.

ANNIE : C’est Lucy. Elle, elle espérait vraiment pouvoir se rapprocher de vous. Vous comprenez ? Depuis que maman, euh … Bref, vous êtes la seule grand-mère qui lui reste. Elle était très proche de ma mère. Alors, je m’étais dit que si elle pouvait se rapprocher de vous, peut-être qu’elle se sentirait un peu moins seule.

RUTH : Je vais voir ce que je peux faire.


 

DANS LEUR CHAMBRE, SIMON ET ROSIE SONT TOUJOURS DANS LA VOITURE EN CARTON.

ROSIE : Même si tu gagnes la Viper, papa et maman refuseront que tu t’assoies dedans.

SIMON : Pas si je gagne, mais quand j’aurais gagné. J’ai de la chance, n’oublie pas.

ROSIE : Si tu as de la chance, alors pourquoi on peut quitter cette chambre que pour aller aux toilettes ?

SIMON : Parce que George est un imbécile.

ROSIE : Ben ! Tu vas devoir t’y habituer, parce qu’il va sûrement rester chez nous pendant très, très longtemps.

SIMON S’ENERVE. EN FAISANT UN GESTE BRUSQUE, LA LUMIERE S’EST ETEINTE.

ROSIE (un peu gênée) : Oooh ! (Grognement de Happy, claquement des mains)

SIMON : Et c’est reparti.


 

GEORGE SURPREND RUTH ET COLONEL EN TRAIN DE FAIRE LEURS BAGAGES.

GEORGE : Qu’est-ce que vous faites ? (Tous les deux se regardent)

COLONEL : Nous partons à la première heure, demain matin.

GEORGE : Alors, vous allez m’emmener avec vous ? S’il vous plaît ?

COLONEL : George, ça suffit ! Tu as la chance de vivre ici et je ne tolèrerai pas que tu te mettent à pleurnicher.

GEORGE : Pourquoi vous ne m’adoptez pas ? (Annie et Eric surprennent la discussion) Je serai sage, je ne vous embêterai pas. Vous ne vous apercevrez même pas de ma présence. (Essoufflements)

COLONEL : George, écoute-moi bien. Eric est parfait pour des choses comme ça. Il sait ce qui est bien. C’est quelqu’un de bien, de très malin, de très intelligent. Et avec de la chance, tu finiras par lui ressembler. De toute façon, qui aurait envie de vivre avec un couple de vieux croulants comme nous ? Tu auras toute une maison remplie d’enfants formidables.

GEORGE : Ce sont tous des rêveurs.

RUTH : Mais il n’y a rien de mal à rêver un petit peu.

COLONEL : Non. (Essoufflements de George) Il est temps que tu poses ton sac, que tu commences à rêver à ton avenir.

GEORGE : Ca … ça, je l’ai déjà fait. Mon rêve à moi, c’est de vivre avec vous.

COLONEL : Je veux que tu sois un bon petit. Je veux que tu arrêtes de faire des bêtises. Et c’est un ordre.

GEORGE : Oui, chef.


 

MATT DICUTE AVEC LA QUINCAILLERE. IL VEUT À TOUT PRIX RECUPERER SES BAGUES POUR LES RENDRE À ANNIE.

MATT : Excusez-moi !

EMMA (pris de frayeur) : Oooh ! Vous avez failli me faire mourir de peur.

MATT : Ah ! Je … je suis désolé. Je sais ce que c’est. Ma mère et moi, on s’est fait attaqué, un jour. Un type a braqué un pistolet sur moi et pris tout ce qu’on avait, y compris les bagues de ma mère. Ces bagues ! J’ai eu trop peur pour l’en empêcher.

EMMA : On dirait que vous aviez de bonnes raisons d’avoir très, très peur.

MATT : Oui, c’est possible. Mais ça a changé ma façon de voir les choses, à commencer par moi. J’aimerais bien redevenir comme avant. Je ne sais pas si je vais y arriver mais … mais, j’aimerais bien que ma mère récupère ses bagues.


 

RUTH ENTRE DANS LA CHAMBRE DE LUCY ET MARY.

LUCY (à Mary et Ruth qui vient d’arriver) : Je vais vous laisser toutes les deux.

RUTH : Non, non. Attends. J’ai, là, quelque chose que je voudrais te montrer, à toi.

LUCY : Vraiment ?

RUTH : Hm ! Hm ! Tu sais, ton histoire avec le petit Jimmy Moon m’a fait repenser à quelque chose.

LUCY : Qu’est-ce que c’est ?

RUTH : Ca, c’est la première lettre d’amour que le colonel m’a écrite. Je la garde dans mon sac. A force de passer du temps avec toi, j’ai compris que tu étais capable d’apprécier une vraie passion. (Ruth tend la lettre à Lucy)

LUCY (en lisant la lettre) : « Mon très cher poulet rose …».

RUTH : Ho ! Ho ! Je n’aimais pas trop, ce petit surnom. Mais « poulet rose » était le nom du héros de sa bande dessinée préférée. Je la découpais dans le journal et je la lui envoyais tous les jours. Faudrait que tu me la rendes demain matin et ne dis surtout pas au colonel que je te l’ai montrée.

LUCY : D’accord. Merci.

RUTH S’EN VA. LUCY MONTRE LA LETTRE À MARY.

LUCY ET MARY : Poulet Rose ? (Eclats de rire)


 

MATT ARRIVE CHEZ ERIC ET ANNIE APRES AVOIR ETE CHEZ EMMA.

ANNIE (en baillant) : Oooh ! (en regardant Matt) Ah ! Salut, Matt. On t’a réveillé ?

MATT : Oh non ! J’aurai fini par me réveiller, un jour. (Rire d’Annie) Alors, les problèmes du monde sont résolus ?

ERIC : Euh … non, mais il est encore tôt.

MATT (en ricanant) : Hm ! Hm !

ERIC (en lui donnant un verre de jus d’orange) : Ah !

MATT : Ah ! Merci. J’ai bien réfléchi. Tu te souviens du soir où on s’est fait agressé ?

ANNIE : Hm ! Si je m’en souviens !

MATT : Voilà, maintenant, tu peux l’oublier. (Il lui donne l’écrin qui contient les deux bagues volées) Je dois y aller. (Il s’en va)

ANNIE : Hm !

APRES QUE MATT AIT QUITTE LA PIECE, ANNIE OUVRE L’ECRIN, REGARDE LES BAGUES. TRES CONTENTE DE LES RECUPERER, ERIC L’EMBRASSE.


 

PLUS TARD, RUTH ET COLONEL S’APPRETENT A QUITTER LA MAISON, AINSI QUE GEORGE, DONT ILS ONT FINALEMENT LA GARDE.

MARY : C’est bête que vous partiez.

RUTH : Je sais, mais nous allons bientôt revenir. Cette fois, c’est promis. Nous irons te voir jouer au basket-ball.

COLONEL : Oui.

MARY : D’accord.

LUCY : Merci pour la lettre.

RUTH (tout bas) : Chut ! Je t’en prie, enfin. Attention !

MATT : Et merci pour les sucres d’orge.

ROSIE : Moi aussi.

COLONEL : Ho ! Ho ! Ho ! Mais c’est normal. C’est bien normal … (à Rosie) Bon, écoute bien, toi, pas de copains et pas de voiture avant encore au moins dix ans.

ROSIE : Amen. Et après ça ?

COLONEL : Euh … nous … nous en reparlerons, hm ?

ROSIE : Alors, ça marche. (Apres avoir entendu le klaxon, Colonel regarde à travers la porte.)

COLONEL : Ah ! Le taxi est là.

GEORGE PLEURE. RUTH LE PREND DANS SES BRAS.

ERIC : Papa ! Attends ! (Il avance pour lui remettre un papier) Tu as oublié ça. Ce sont les papiers pour l’adoption de Georges. On a passé la nuit à y réfléchir. Vous devriez mettre vos noms.

COLONEL : Mais aux dernières nouvelles, tu pensais qu’on n’était pas les parents faits pour lui.

ERIC : Je me suis trompé. C’est vous qu’il a choisis. Il a besoin de vous.

GEORGE : Vous voulez dire …

ANNIE : Oui, George. Après avoir attendu si longtemps une famille, nous pensons que tu as bien mérité de vivre avec les personnes que tu aurais choisies.

RUTH : Oh ! Annie. Merci.

ANNIE ET RUTH SE SERRENT DANS LES BRAS.

RUTH : La vie ne vous donne pas souvent une chance de repartir à zéro et de refaire certaines choses.

COLONEL : En les faisant peut-être mieux.

ERIC : Je sais. Je sais que tu as fait du mieux que tu pouvais, quels que soient les problèmes que nous avions, ma sœur et moi. Nous avions aussi des parents … qui pensaient à nous et travaillaient dur pour nous et après dix-huit ans, et cinq et presque six enfants, je sais que ça ne va pas être facile.

COLONEL : Vous êtes quelqu’un de bien, révérend.

ERIC : Vous aussi, colonel.

COLONEL : On n’est pas très bien collé en tant que père et fils. Si on essayait d’être des amis, hm ?

ERIC : Oui, avec joie.

ERIC ALLAIT LUI SERRER LA MAIN. COLONEL LE PREND DANS SES BRAS.

RUTH : Oooh ! Oh ! Oh ! (Tout le monde regarde Eric et Colonel)

ANNIE : Mon Dieu.

ELLE CLAQUE DES MAINS, ON ENTEND À NOUVEAU DE LA MUSIQUE. ANNIE S’AFFOLE. APRES QUELQUES SECONDES, ELLE CLAQUE UNE DEUXIEME FOIS POUR QUE LA MUSIQUE S’ARRETE. TOUT LE MONDE S’ECLATE DE RIRE.

COLONEL : Eh bien, George ? Tu es prêt à aller voir ta nouvelle maison ?

GEORGE : Oui, monsieur. Je ne demande que ça.

COLONEL : Bien.

RUTH ET COLONEL SE METTENT À RICANER. ON FRAPPE À LA PORTE.

MATT : Oh ! Je vais ouvrir. (Il ouvre la porte et se trouve devant un inconnu, qui est le livreur de la voiture de Simon) Bonjour.

LE LIVREUR DE VOITURE : Excusez-moi. Le comité qui a organisé la loterie du centre commercial m’envoie remettre sa voiture à monsieur Simon Camden.

ANNIE : Quoi ?

SIMON : Autrement dit, Super Chance. (Tout le monde parle en même temps)

RUTH : Vous disiez qu’il a gagné une voiture ?

GEORGE : Comment tu y es arrivé ?

SIMON : Je commençais à m’impatienter.

ANNIE : Quoi ?

ERIC : Tu as quoi ?

ANNIE : Tu as gagné une voiture ? (Eclat de rire général)

MATT : Ha ! C’est génial.

MARY : Viens vite, Matt, allons la voir.

MARY OUVRE LA PORTE. MATT LA SUIT. MALHEUREUSEMENT, ERIC LES RETIENT POUR LES REPRIMANDER.

ERIC : Ca n’a pas été suffisant, hier ? Vous devez des excuses au type en bas dans la rue et cinquante dollars pour sa boîte aux lettres. Nous reparlerons de cette éraflure à l’avant de la voiture. Et de cette leçon de conduite sans permis, ainsi que de la façon dont votre vie va changer dramatiquement à cause de certaines restrictions. Mais … tout à l’heure, quand il n’y aura plus de témoins. (Matt pointe son doigt) Ouais.

LE LIVREUR DE VOITURE : Monsieur Camden Simon, euh … si je ne m’abuse, vous n’avez pas encore dix-huit ans.

SIMON : Non.

LE LIVREUR DE VOITURE : Ce qui veut dire que vous n’avez pas le droit de posséder cette voiture.

SIMON : Je sais, je voulais seulement la gagner et donner à ma Super Chance, un peu d’exercice. Mais ne vous en faites pas, j’utilise mes pouvoirs que pour le bien.

LE LIVREUR DE VOITURE : Hm ! Ce garçon gagne à la loterie, donc il a des super pouvoirs. Hm ! Hm ! Hm !

COLONEL SE RACLE LA GORGE.

LE LIVREUR DE VOITURE : Et euh … à quoi bon discuter ? Ah ! Est-ce que le type effrayant regarde vers moi ? (Deux coups de klaxon)

COLONEL : Ruthie, George, fiston, il est temps d’y aller et de mettre les voiles.

RUTH : Oh ! Oh ! Oh ! (Elle prend Annie dans ses bras)

ANNIE : Ah ! Je t’adore, mamie.

RUTH : Au revoir. (Puis elle va vers Eric) Je t’adore, chéri.

ANNIE (à Colonel) : Au revoir.

COLONEL (à George) : Viens, on va y aller. (George dit au devoir à Annie)

ANNIE (à George) : Allez, vas-y !

RUTH : Oh mais, on va revenir très bientôt. Voilà ! Voilà ! (Elle sort de la maison)

GEORGE : Salut, Simon ! (Il s’en va avec Colonel)

SIMON : Est-ce que ça irait si mon père me faisait faire le tour du pâté de maison ?

ERIC : Euh …

LE LIVREUR DE VOITURE : (Il se racle la gorge) Euh … tout ce que tu voudras. Bien sûr. Ah ! Vas-y, amuse-toi bien.

TOUT LE MONDE SE MET DEVANT LA MAISON.

ANNIE : Oh ! Une Viper ! Il y a beaucoup de chevaux sur ce capot. Peut-être que je devrais conduire.

ERIC : Qui a supporté ses parents pendant trois jours ?

ANNIE : Bon. Très bien, amusez-vous. (Baisers)

ERIC SE DIRIGE VERS LA VIPER ET Y MONTE AVEC SIMON.

ERIC : Tu sais, je n’arrive pas à croire que dans six ans, je vais devoir t’apprendre à conduire.

SIMON : Oui, et dans sept ans, ce sera ton frère.

ERIC : Quoi ?

SIMON : Ben, George est ton frère, maintenant.

ERIC : Ouais. Maintenant que tu me le dis … et t’as raison, hein.

SIMON : Pauvre George.

ERIC DEMARRE SA VOITURE. LE LIVREUR LE REGARDE.

 

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