1.8 : QU’EN DIRA-T-ON ?
1.8 :
QU’EN
DIRA-T-ON ?
LUCY ET ANNIE
DISCUTENT DANS LA VOITURE DE MATT QUI EST GAREE PRES DU CHEMIN DE
L’ECOLE.
LUCY :
Tu ne veux pas
que j’aille voir ce qu’ils font, maman ?
ANNIE :
Non, ils vont
arriver.
ROSIE :
Mais
quand ?
ANNIE :
Quand tous
leurs copains seront partis. Comme ça, ils ne verront pas
que
c’est votre maman qui vient les chercher.
SIMON
(en train de citer
l’alphabet avec un objet dans ses mains) : D
… E … F …
G.
ROSIE (apercevant
Mary et Matt) : Ah ! Les voilà.
LUCY :
Ce n’est pas
trop tôt.
MARY
ET MATT
ARRIVENT, S’INSTALLENT DANS LA VOITURE.
MARY :
Je passe
devant.
LUCY :
Je ne
comprends pas. C’est toujours moi qui m’assois
derrière.
ANNIE :
Mary,
pourquoi tu ne passes jamais à
l’arrière ?
MARY :
Parce
que Lucy était devant tout à l’heure.
C’est mon
tour d’y être.
ANNIE
(s’adressant à
Matt) : Elles sont toujours comme ça avec
toi ?
MATT :
Ca se passe
toujours très bien. Je fais descendre ceux qui veulent se
chamailler.
ANNIE :
Ah ! Je
vois.
MATT (ayant
entendu
le moteur de la voiture) : La voiture démarre bien.
ANNIE :
Ca m’a
coûté deux cents cinquante dollars pour la faire
réparer.
MATT
PREND LE
VOLANT. LA VOITURE DEMARRE.
D’UN AUTRE
COTE, ERIC PARLE À UNE FEMME DANS SA VOITURE, GAREE DEVANT
L’HOTEL.
ERIC :
Comment vous
sentez-vous ?
ABBY :
Un peu tendue.
Vous pensez que c’est ce que j’ai de mieux
à faire ?
ERIC :
Oui, je pense.
J’en suis convaincu.
ERIC SORT DE
SA VOITURE. ABBY SOUPIRE. LA VOITURE DE MATT S’AVANCE VERS
CELLE
D’ERIC.
RUTHIE :
Regardez !
C’est papa !
SIMON :
Il entre dans
l’hôtel avec une dame.
ANNIE :
Il doit
sûrement avoir un rapport avec l’église.
SIMON :
J’aimerais
bien savoir lequel.
GENERIQUE
ERIC
ET ABBY ENTRE
DANS UN MOTEL. ERIC SE PRESENTE A UN MANAGER.
ERIC :
Bonjour …
(le manager s’approche d’Eric) Camden.
LE
MANAGER : Bien,
monsieur.
ERIC
PAIE LE SEJOUR.
LE MANAGER LUI REND LA MONNAIE.
ERIC :
Merci.
LE
MANAGER : Je vous
en prie.
ABBY
SUIT ERIC
JUSQUE DANS UNE CHAMBRE D’HOTEL.
ABBY
(en soupirant) :
Hmm !
ERIC :
Vous avez bien
fait de tout me dire.
ABBY :
Je ne
sais toujours pas si ma décision est la bonne.
ERIC :
Je suis
certain que si.
ABBY :
Je me le
demande. Il est vrai que la situation ne fait visiblement
qu’empirer.
Mais ce n’est pas sa faute, je vous assure.
ERIC (ne
la croyant
pas) : Abby !
ABBY :
Non, non, non,
non ! Non, ne croyez pas que s’il me bat,
c’est sans aucune
raison. Je ne lui donne pas tout le bonheur qu’il attend de
moi et
parfois, il perd un peu patience.
ERIC :
Ce n’est pas
votre faute.
ABBY :
Mais …
ERIC :
Ce n’est
absolument pas la vôtre.
ABBY :
Mais je
n’arrive pas à tenir la maison vraiment comme il
le veut. Et
j’y passe pourtant mes journées. Je ne comprends
pas où
est mon problème.
ERIC :
Le
problème, ce n’est pas vous, Abby. Le
problème, c’est
lui.
ABBY :
Pourtant, il
est tellement gentil avec tout le monde.
ERIC :
Oui, ce genre
d’homme agit toujours de cette façon.
Aaah ! J’aimerais
vous convaincre d’aller dans un foyer pour femmes.
ABBY :
Non !
ERIC :
Vous y
seriez …
ABBY :
Non !
ERIC :
Avec
d’autres femmes …
ABBY :
Non !
ERIIC :
… qui
traversent le même genre d’épreuves que
vous.
ABBY :
Non, merci !
Je ne veux pas que d’autres personnes soient au courant, en
tout
cas, pas pour l’instant.
ERIC :
Abby,
voyons. Ne cherchez pas à le protéger, alors que
c’est
vous qui êtes en danger.
ABBY :
Je ne pense
pas qu’il me ferait vraiment du mal,
Révérend Camden.
ERIC :
Il vous a
quand même cassé deux côtes.
ABBY :
C’est vrai …
mais ce n’était pas son intention.
ERIC :
Peut-être,
mais on ne sait pas ce qu’il vous fera la prochaine fois.
ABBY :
C’est juste.
Si je pouvais rester un peu de temps seule, je pourrais prendre une
décision.
ERIC :
Prenez tout le
temps que vous voudrez.
ABBY :
Vous êtes
sûr que c’est bien d’utiliser
l’argent de la paroisse
pour ça ?
ERIC :
La caisse
d’urgence familiale de la paroisse sert aux urgences
familiales et
ceci en est une.
ABBY :
Vous
comprenez ? Je n’arrive pas à
réfléchir
quand il crie sur moi … et … et … (en
pleurant) il est toujours
en train de crier sur moi.
ERIC :
Vous ne voulez
pas en parler à quelqu’un ? Pourquoi pas
… à
votre sœur de New York ?
ABBY :
Non, je
vous en supplie. Je n’aurais peut-être pas
dû venir
ici.
ERIC :
Si vous
deviez. Vous pouvez aussi venir à la maison. Annie ne verra
aucun inconvénient à ce que vous restiez avec
nous.
ABBY :
Non, non, non,
je ne veux pas que votre femme soit au courant et … et
j’ai
besoin d’être un peu seule.
ERIC :
En tout cas,
si je peux faire quelque chose …
ERIC,
PRÊT À
PARTIR, OUVRE LA PORTE.
ERIC :
Tachez de vous
reposer.
ABBY :
Oui.
LUCY
SE DEMANDE CE
QU’ERIC FAIT AVEC UNE AUTRE FEMME À
L’HOTEL. CETTE
DISCUSSION SERA INTERROMPUE PAR LA PRESENCE DE MATT.
MARY :
A ton avis,
qu’est-ce que papa faisait avec cette femme ?
LUCY :
D’après
maman, ça a un rapport avec l’église.
MARY :
Que voulais-tu
qu’elle dise d’autres ? Papa entre dans un
hôtel en
plein milieu de l’après-midi avec une femme de la
paroisse,
une femme mariée.
LUCY :
Et alors ?
MATT
ARRIVE EN
PLEINE DISCUSSION.
MATT
(en se raclant la
gorge et fait signe à Lucy de s’en
aller) : Hm !
Hm !
LUCY
(en regardant Matt) :
Ouais, t’as raison. En quoi ça me
regarde ?
LUCY S’EN
VA. MATT PARLE À MARY.
MATT :
Tu ne devrais
pas parler avec Lucy de papa. C’est une conversation de
grande
personne.
MARY :
A ton avis,
qu’est-ce qu’il faisait dans cet
hôtel ?
MATT :
Je te le dirai
quand tu seras une grande personne.
MARY :
Tu n’es pas
venu pour parler de papa. Qu’est-ce que tu veux,
alors ?
MATT :
J’aimerais
qu’on parle de ton ami, Richard.
MARY :
Je croyais que
tu l’aimais bien. Ca m’est égal, de
toute façon.
MATT :
Oui, il est
sympa.
MARY :
Il est
sympa ? Il est un peu plus de sympa. D’abord,
c’est pour
ainsi dire le meilleur joueur de l’équipe de foot
américain,
En plus de ça, il est mignon, il a le sens de
l’humour. Il
est gentil et il embrasse comme un dieu.
MATT (en
ayant
entendu le mot
« embrasser ») :
Voilà !
C’est de ça justement … c’est
de ça dont je
voulais qu’on parle, toi et moi.
MARY
(mécontente) :
Quoi ?
MATT :
Je pense que
tu devrais y aller doucement, ne pas le laisser te faire quoi que ce
soit trop rapidement.
MARY :
Mais on
s’embrasse, c’est tout.
MATT :
Oui. Eh bien,
n’allez pas plus loin.
MARY :
Mais qu’est-ce
que tu sais de lui ?
MATT :
Je sais
que tout le monde l’aime bien, qu’il est sorti avec
un tas de
filles et que … il a plus d’expériences
que toi.
MARY :
Ca ne veut
absolument rien dire.
MATT :
Si, au
contraire.
MARY :
Qu’est-ce
que ça veut dire ?
MATT :
Ca veut dire
« fais attention ».
MARY :
Richard est un
garçon très bien, tu sais.
MATT :
Les garçons
très bien, ça n’existe pas.
MATT
S’EN VA.
SIMON
EST TOMBE
AMOUREUX D’UNE DES FILLES DE SA CLASSE. TOUT EN REVASSANT, IL
INSCRIT SUR UNE FEUILLE DE PAPIER, LE PRENOM
« GABRIELLE »
ET UNE SERIES DE PETITS CŒURS. IL N’ENTENDAIT NI SA
MAMAN, NI
HAPPY.
ANNIE :
Simon !
Tu rêves ? Simon.
SIMON :
M’dame ?
IL
SE RETOURNE.
SIMON :
Oh
pardon. Je voulais dire « oui,
maman ».
ANNIE
(étonnée) :
Madame ? Tu m’appelles madame, maintenant ?
Ca ne va
pas ?
ANNIE
S’APPROCHE
DE LUI.
SIMON :
Qui ça ?
Moi ? Non, ça va très bien, maman.
ANNIE :
Tu as envie
de parler ?
SIMON :
Si tu veux.
ANNIE :
Bien.
SIMON :
Je t’écoute.
Papa a une petite amie ?
ANNIE :
Non, ton père
n’a pas de petite amie.
SIMON :
Tu en es
sûre ?
ANNIE :
Oui, ton père
travaille très souvent avec des femmes. Ca fait partie de
ses
attributions.
SIMON :
Et ça
n’a pas l’air de te gêner ?
ANNIE :
Non, ça
ne me gêne pas. J’ai confiance en lui. Vraiment.
SIMON :
Vraiment ?
ANNIE :
Vraiment.
ERIC RENTRE À
LA MAISON ET SURPREND UNE DISCUSSION.
SIMON :
Quand on
parle du loup …
ERIC (en
déposant
sa mallette) : Hm !
SIMON :
C’est juste
un dicton.
ERIC
(en ne pouvant pas
s’empêcher de rire) : Hm !
Hm !
SIMON :
T’as passé
une bonne journée ? Il n’est rien
arrivé
d’intéressant au travail ?
ERIC :
Non,
non, rien d’intéressant. La routine. (En
embrassant Annie)
Aaah !
IL
APERCOIT SIMON
QUI REGARDE SA FEUILLE DE PAPIER.
ERIC :
Qu’est-ce
qui se passe ?
SIMON NE
REPOND PAS, ANNIE LE FAIT À SA PLACE.
ANNIE :
Rien. Le
dîner sera prêt dans une heure.
QUELQU’UN
SONNE À LA PORTE.
SIMON :
Je vous
laisse seuls, les tourtereaux.
ERIC
JETTE UN ŒIL
SUR CE QUE SIMON EST EN TRAIN DE CACHER. CELUI-CI S’EN
APERCOIT
TRES VITE ET S’EMPARE DE SA PETITE
« DECLARATION ».
IL OUVRE LA PORTE.
RICHARD :
Bonjour,
Simon.
MARY
APPARAÎT
JUSTE AU MOMENT OU IL ENTEND RICHARD.
SIMON
(à Mary) :
Tiens, te revoilà !
MARY:
Bonjour,
Richard.
RICHARD:
Mary,
comment vas-tu?
MARY : Bien.
ERIC : Richard ! Quel bon
vent
t’amènes?
RICHARD : Euh,
j’arrive dans
l’entraînement et je pensais qu’on
… qu’on pourrait
faire quelques passes, si ça vous dit.
ERIC : Euh,
j’ai eu une dure
journée. Une autre fois, si tu veux bien.
MARY :
J’ai le temps de
m’entraîner avec toi.
ERIC :
T’as fini tes devoirs ?
MARY : Oui,
presque.
RICHARD
ET MARY S’EN VONT.
SIMON FERME LA PORTE.
SIMON (en riant) :
Je crois que
t’aurais mieux fait d’accepter.
ERIC :
Qu’est-ce que tu penses
de lui ?
SIMON :
Richard ? Il n’y a
rien à craindre avec lui.
ERIC : Tu crois
ça ?
SIMON : Ecoute,
elle a quatorze
ans. Si tu veux mon avis, il va y avoir un Richard par mois pendant
les prochaines années.
MARY ET
RICHARD SONT EN TRAIN DE
JOUER AU FOOT AMERICAIN. APRES QUELQUES PASSES, CES DEUX PERSONNES SE
PARLENT.
MARY : Pas de
plaquage, on a dit.
RICHARD : Je ne
veux pas te
plaquer, je veux t’embrasser et c’est ce que je
vais faire.
MARY : Tu ne peux
pas.
RICHARD :
Pourquoi ?
MARY : Pas ici, on
pourrait nous
voir.
RICHARD : Et
alors ?
MARY : Alors,
j’ai assez de
problèmes comme ça. J’ai eu un C
à mon test de
math et je dois le faire signer.
RICHARD : Un
C ? Je m’en
contenterai. Tu vas avoir une bourse de basket. Alors, pourquoi tu
t’inquiètes ?
MARY : Je ne
compte pas sur cette
bourse, franchement.
RICHARD : Mais si,
tu peux. Je
t’ai vu jouer.
MARY : Je dois
garder une bonne
moyenne.
RICHARD : Tu dois
surtout
apprendre à te détendre.
MARY : Toi, tu vas
obtenir ta
bourse de football, facilement.
RICHARD :
J’espère. Je ne
peux pas financer mes études autrement.
MARY :
Qu’est-ce que tu vas
étudier ?
RICHARD : Toi.
LUCY FAIT
SON DEVOIR. SIMON
S’APPROCHE D’ELLE
LUCY (en regardant
Simon) :
Qu’est-ce qu’il y a ?
SIMON : Tu penses
que ça
existe, le coup de foudre ?
LUCY :
J’en suis même
sûre. C’est ce qui est arrivé entre moi
et Jimmy Moon.
On m’avait dit qu’il m’aimait bien et je
saurai pas mal de
chose sur lui, mais il y a eu cet instant formidable. Ce moment
magique est pareil à aucun autre.
J’étais devant
l’entrée de l’école et je
discutais avec deux
camarades, quand il est passé près de moi, en
frôlant
presque mon épaule. Il a continué son chemin et
tout à
coup, alors que j’avais déjà
renoncé, il s’est
retourné et nos regards se sont croisés.
C’était
comme un éclair. On aurait dit que la foudre nous avait
frappés tous les deux en même temps. Et nous
étions
les seuls à nous en rendre compte. Et c’est parti
aussi vite
que …
LUCY SE
RETOURNE. EN FAIT, SIMON
A PRIS LA FUITE.
LUCY (A Happy) :
Merci de m’avoir
écouté.
ELLE TEND
LA PATTE D’HAPPY.
D’AUTRE PART, SIMON EST DANS SA CHAMBRE OU ROSIE JOUE AVEC UN
SINGE
EN PELUCHE. TANDIS QU’IL SE COUCHE, RUTHIE LUI PARLE.
ROSIE :
Qu’est-ce que tu fais ?
SIMON :
T’es trop petite pour
comprendre.
ROSIE :
Peut-être pas.
SIMON : Tomber
amoureux au premier
regard, tu crois que c’est possible ?
ROSIE : Je ne me
souviens pas de
la première fois où j’ai
regardé quelqu’un.
SIMON : Oui, mais
est-ce que c’est
possible qu’un homme croise le regard d’une femme
et comprenne
alors qu’il est amoureux d’elle, d’un
coup ?
RUTHIE : Bien
sûr.
SIMON :
C’est vrai ?
ROSIE : Je crois
que ça
peut arriver.
SIMON :
C’est ce que je pense,
moi aussi. Il ne faudra le dire à personne,
d’accord ?
Il y a une nouvelle à l’école. Elle
s’appelle
Gabrielle et je crois que c’est la femme de ma vie. Celle que
j’aimerai jusqu’à la fin de mes jours
… avec maman.
ROSIE : Alors,
pourquoi il ne faut
le dire à personne ?
SIMON : Parce que
les autres vont
penser que c’est stupide. C’est pour ça
que je le dis
seulement à toi.
ROSIE : Je
comprends. Tu
continueras à m’aimer aussi ?
SIMON (en faisant oui de la
tête) :
Et Mary, et Lucy.
RUTHIE :
C’est bien.
TOUTE LA
FAMILLE EST À
TABLE.
MATT : Le match
d’hier était
super.
MARY : Richard
soutient les Bears,
cette année.
ANNIE : Il les
soutenait déjà
avant qu’il ne batte Dallas.
MARY : Bien
sûr.
ANNIE :
Hm ! Je suis dans
l’équipe de football … de
l’église.
MARY : Il dit
qu’ils ont une
défense formidable et qu’ils sont très
rapides.
LUCY : Mais pas
assez déployés.
Jimmy dit qu’ils sont rapides mais étroits. Donc
vulnérables.
SIMON : Oui, mais
Gabrielle dit
que …
SIMON
INTERROMPT SA PHRASE. IL
AVAIT PRONONCE LE PRENOM
« GABRIELLE », CE QUI
LAISSE ENTENDRE A CHACUN QUE SIMON A UNE PETITE AMIE. ERIC LE REGARDE
DU COIN DE L’ŒIL.
ERIC (après un
silence de
quelques secondes) : Gabrielle ? C’est qui,
Gabrielle ?
SIMON : Personne.
ERIC :
Hm ! C’est bien
quelqu’un.
SIMON :
C’est personne.
ERIC : Simon,
dis-nous qui c’est ?
ROSIE :
Peut-être Simon te
dira qui est Gabrielle si tu nous dis qui était cette femme
avec qui tu étais à l’hôtel.
A
ENTENDRE ROSIE, TOUT LE MONDE
CROIT QU’ERIC A UNE LIAISON.
PLUS
TARD, ERIC AIDE ANNIE À
REMPLIR LE LAVE-VAISSELLE.
ERIC : Tu es
certaine de bien
comprendre pourquoi je ne veux pas te dire ce que je faisais
là-bas ?
ANNIE : Nous
sommes mariés
depuis dix-huit ans et je suis consciente que ton travail de
conseiller est confidentiel.
ERIC : Bon. Donc,
on est
d’accord ?
ANNIE : Oui, oui.
Tout ce qu’il
y a de plus d’accord.
ERIC ET
ANNIE S’EMBRASSENT.
ANNIE :
À quelle heure tu
rentres à la maison ?
ERIC : Euh
… je ne sais pas,
pourquoi ?
ANNIE :
Hm ! Je vais faire
des pâtes avec une sauce à la crème et
je ne veux
pas qu’elles restent trop longtemps sur le feu.
ERIC : Bon. A
quelle heure tu veux
que je rentre ?
ANNIE :
Hm ! Quand tu veux.
ERIC : Cinq
heures, ça te
va ?
ANNIE : Oui, cinq
heures, c’est
parfait.
ERIC : Bon. Eh
bien, à tout
à l’heure. La sauce à la
crème, c’est celle
que j’aime ?
ANNIE : Pas
spécialement.
Mais les enfants l’adorent.
ERIC :
Ah ! Oui … bonne
journée.
ERIC PART.
A LA
CANTINE DE L’ECOLE, SIMON
MANGE AVEC GABRIELLE. LA DAME EST EN TRAIN DE SERVIR CETTE DERNIERE.
LA
DAME (à Simon) :
Qu’est-ce que tu veux, mon garçon ?
Maïs ou petits
pois ?
SIMON
REGARDE L’ASSIETTE DE
GABRIELLE. LA DAME LUI POSE LA MEME QUESTION.
LA DAME :
J’ai dit : maïs
ou petits pois ?
SIMON : La
même chose
qu’elle, s’il vous plait.
GABRIELLE (regardant
Simon) :
Maïs.
ENSUITE,
LA DAME SERT SIMON.
ERIC
DISCUTE À NOUVEAU
AVEC ABBY À L’HOTEL.
ERIC : Jack vous a
appelé ?
ABBY : Non,
c’est moi qui l’ai
appelé pour qu’il sache que … je
voulais m’éloigner
pendant quelques jours. Il m’a accusé
d’avoir une liaison.
ERIC : Il vous a
accusé
d’avoir une liaison ?
ABBY : Il
était dans une
colère folle.
ERIC : Vous avez
réfléchi
à mon idée d’appeler votre
sœur ?
ABBY : Non, non,
non, je ne veux
pas. Si je l’appelle et que … et que je ne vais
pas à New
York, c’est elle qui viendra et ça ne fera que
compliquer
les choses.
ERIC :
Abby !
ABBY : Il est hors
de question que
j’appelle ma sœur, tant que je ne suis pas
sûre de pouvoir
quitter la ville et … et je ne sais pas comment je vais le
faire.
Je n’ai pas d’argent personnel. Ca fait des
années que je
ne travaille pas. Je suis … je suis incapable de me
débrouiller.
ERIC : Vous
êtes tout à
fait capable de vous débrouiller toute seule.
ABBY : Je
n’ai pourtant pas
réussi à faire grand-chose
jusqu’à présent,
vous ne croyez pas ?
ERIC : Mais non.
C’est difficile
de réussir quand quelqu’un vous dénigre
constamment.
Vous pouvez vous assumer. Qu’est-ce que vous avez fait
d’autres
quand vous êtes entrée dans mon bureau pour me
parler de
Jack ?
ABBY : Et il dit
que si nous
divorçons, je serai damnée. J’ai fait
le vœu
solennel de rester avec lui jusqu’à ce que la mort
nous
sépare.
ERIC : Lui
qui ? Le vrai Jack
ou le Jack que vous avez épousé ?
Croyez-moi, Dieu connaît le vrai Jack Morris que vous avez
découvert
après coup. Voyez-vous le même vœu
maintenant que vous
le connaissez ?
ABBY :
Certainement pas.
ERIC : Bonne
réponse. Vous
avez fait un choix fondé sur un mensonge. Rien ne vous
empêche
de faire un nouveau choix … fondé sur la
vérité.
ANNIE SE
PROMENE AVEC RUTHIE ET
HAPPY.
ANNIE (en
chantant) : Combien vaut
ce chien … dans la vitrine ?
ROSIE (en
chantant) : Ce jolie
petit chien noir et blanc.
ENSUITE,
ELLES RENCONTRENT LEUR
VOISINE SORTANT DE LA MAISON : MADAME BEEKER.
Mme
BEEKER: Ho! Ho!
Ho! Bonjour.
ANNIE : Bonjour, madame
Beeker. Comment
allez-vous?
Mme BEEKER :
Ho ! Ho !
Très bien. Bonjour Rosie.
Ho ! Mais tu
as un joli petit ami ?
ROSIE :
C’est notre
chienne.
Mme
BEEKER (après
avoir entendu Happy ronfler) : Et c’est ce que je
crois.
Comment va notre pasteur ?
ANNIE :
Il va très
bien.
Mme
BEEKER :
Ho ! Je n’en doute pas, mais ça doit vous
peser
horriblement de vivre avec un mari qui doit passer autant de temps
avec ses paroissiens toute la journée.
ANNIE :
Absolument pas. Ca fait partie de son travail. Surtout
n’hésitez
pas à l’appeler si vous avez besoin de lui. Bonne
journée,
madame Beeker.
Mme
BEEKER :
Ho ! Est-ce que vous savez que ce couple adorable Jack et Abby
Morris est en train de se séparer.
ANNIE :
Non, je ne
suis pas au courant.
Mme
BEEKER : Moi, je
ne comprends pas pour quelle raison. Jack est un garçon si
charmant et qui ne ménage pas sa peine.
ANNIE : Oui,
ça arrive.
Mme
BEEKER : Entre
nous, le bruit court qu’Abby aurait une liaison.
ANNIE :
je ne prête
aucune attention aux rumeurs.
Mme
BEEKER : Ah ?
Eh bien, vous devriez peut-être.
ANNIE :
Au revoir,
madame Beeker. Ce fut un plaisir.
ELLES
CONTINUENT
LEUR PROMENADE.
ROSIE :
Est-ce qu’on
l’aime bien ?
ANNIE :
Il faut
essayer d’aimer tout le monde.
ROSIE :
D’accord.
A LA COUR
DE RECREATION, NIGEL
PARLE A SIMON. ON VOIT GABRIELLE EN TRAIN DE SAUTER À LA
CORDE.
NIGEL : Vas-y,
passe le message !
SIMON : Tu
crois ?
NIGEL : Bien
sûr, pourquoi ?
Il est très bien.
SIMON : Je ne sais
pas.
UN GARCON
(BOBBY) TAPE SUR LE DOS
DE SON AMI (MARK), ET MONTRE DU DOIGT, SIMON REGARDANT GABRIELLE.
NIGEL : Elle ne
saura jamais que
tu l’aimes bien, si tu ne lui dis pas.
SIMON :
C’est vrai. Bon, j’y
vais.
SIMON EST
À DEUX DOIGTS DE
DONNER LE MESSAGE À GABRIELLE. UN GARCON COURT POUR
L’INTERCEPTER.
MARK :
C’est quoi, ce papier ?
SIMON :
Arrête, rends-moi
ça !
MARK : Une
seconde !
PUIS, IL
FINIT PAR LE LIRE.
MARK :
Chère Gabrielle,
comment vas-tu ? Moi, ça va, je t’aime
bien. Est-ce que
tu m’aimes bien ? Coche la case oui ou non. P. S. Le
maïs
était un très bon choix.
PUIS, IL
AJOUTE EN CLAMANT DEVANT
TOUT LE MONDE,
MARK : Simon et
Gabrielle sont
amoureux, ils s’embrassent tous les deux.
SIMON : Je ne
l’ai jamais
embrassée.
MARK :
C’est peut-être
parce que tu as la bouche qui sent le maïs. (En se retournant
et
en s’éclatant de rire) Hè !
Hè !
Hè ! Hè !
Hè !
GABRIELLE,
AYANT ASSISTE A LA
SCENE, S’ENFUIT. SIMON EST DECU.
ERIC EST
OCCUPÉ À
ECRIRE. IL NE VOYAIT PAS MATT ARRIVER.
MATT : Je te
dérange ?
ERIC : Euh
… à vrai dire,
j’ai un petit peu de mal à travailler. Je
n’ai pas très
envie de manger ces pâtes à la crème et
maintenant, j’ai une petite faim.
MATT :
C’était délicieux.
ERIC : Tant mieux
pour toi. Alors,
de quoi veux-tu qu’on parle ?
MATT : Je vais
aller droit au but.
Il y a une rumeur qui circule au lycée.
ERIC : Sur Mary et
Richard ?
MATT : Non, papa.
Sur toi.
ERIC : Tu
plaisantes ?
MATT : Je me
mêle peut-être
de ce qui me regarde pas, mais je ne veux pas voir maman souffrir.
ERIC :
Matt ! Il n’y a
absolument rien et … j’aimerais te dire ce que je
faisais l’autre
jour dans cet hôtel mais je ne peux pas. C’est
confidentiel.
MATT :
D’accord, je voulais
seulement que tu saches ce que les gens racontent.
ERIC : Eh bien,
laissons-les
raconter
APRES UN
MOMENT DE SILENCE, ANNIE
APPARAIT. ELLE AVAIT ENTENDU LA DISCUSSION.
SIMON
JOUE LE MALADE POUR NE PAS
MANQUER L’ECOLE. IL PLACE UN THERMOMETRE SUR
L’AMPOULE ALLUMEE DE
L’ABAT-JOUR.
ROSIE :
Qu’est-ce que tu fais ?
SIMON : Rien.
Simplement, je ne me
sens pas très bien.
AU MOMENT
OU ANNIE ARRIVE, SIMON
PLACE LE THERMOMETRE DANS LA BOUCHE.
ANNIE : Tu prends
ta température ?
SIMON : Oui, je
crois que j’ai
pas loin de quarante degrés et demi.
ANNIE
RETIRE LE THERMOMETRE.
ANNIE : Non, ta
température
est normale.
SIMON :
Quoi ? Comment est-ce
qu’elle peut être normale ?
ROSIE : Tu ne
l’as peut être
pas assez laissé chauffer sous la lampe.
ANNIE : Tu ne veux
vraiment pas me
dire ce qu’il y a ? Il est arrivé quelque
chose à
l’école, hier ?
SIMON : Je crois
que … que le
maïs que j’ai mangé
n’était pas très
bon.
ANNIE : Je vois.
Donc, tout ça
n’a rien à voir avec Gabrielle ?
SIMON : Euh
… qui ça ?
ROSIE : Tu sais
bien, la femme que
tu aimes.
ANNIE A
DU MAL À SE
REMETTRE.
ANNIE : Euh
… bon. Tu sais, je
crois que tu peux rester à la maison, une
journée. Une
indigestion au maïs ne dure généralement
pas plus
de vingt-quatre heures.
SIMON : Merci,
maman.
ANNIE
S’EN VA.
MARY ET
LUCY SONT DANS LEUR
CHAMBRE.
MARY (en
soupirant) : Hm …
dépêche-toi, s’il te plait.
LUCY : Euh
… tu as dormi tout
habillée, ou quoi ? Tu es sur le pied de guerre
depuis le
lever du soleil.
MARY : Je veux
seulement aller à
l’école.
LUCY : Et pourquoi
faire ?
MARY : Pour
rentrer plus vite à
la maison et retrouver Richard. On va étudier.
LUCY :
Répète !
MARY : On va
étudier
ensemble.
LUCY : Tu
parles ! Comment
maman et papa ont pu avaler ça ?
MARY :
C’est d’eux-mêmes
que vient cette idée.
LUCY : Ah
ouais ? Tu penses
que je pourrais les convaincre d’avoir la même
idée
pour Jimmy et moi ?
MARY : Non.
LUCY :
Pourquoi ?
MARY : Parce que
un, toi et Jimmy,
vous ne sortez pas ensemble, donc il n’y a pas de raison pour
que
vous vous voyez pour étudier, et deux, Richard et moi, on
est
plus vieux que vous. Et entre nous, c’est plus
sérieux.
ERIC
ARRIVE ET A ENTENDU LA
DISCUSSION.
ERIC : Et
sérieux,
jusqu’où ?
MARY : Tu nous
écoutais ?
ERIC : Euh
… non, je n’écoutais
pas. J’entendais en passant devant la porte.
MARY : Tu sais,
franchement, ça
ne te va pas du tout d’écouter aux portes.
MARY,
FACHEE, S’EN VA. ERIC
PARLE À LUCY.
ERIC : Tu es
fâchée
contre moi, toi aussi ?
LUCY : Je ne suis
pas vraiment
fâchée. Je dirais plutôt que je suis
intriguée.
Il faut plus d’informations pour être
fâchée.
ERIC : Lucy,
voyons. Quand je
donne des conseils aux gens, ce qu’ils me disent est
confidentiel.
Si je racontais les problèmes de tout le monde, personne ne
me
ferait plus confiance.
LUCY : Je
comprends.
ERIC : Cette
histoire entre Mary
et Richard, ça a l’air vraiment
sérieux, hm ?
LUCY : Papa, tu ne
penses quand
même pas que je vais répondre à cette
question ?
ERIC : Non,
évidemment.
C’est une question habituelle des parents.
LUCY : Est-ce que
ce sera tout ?
Je dois me préparer pour l’école.
ERIC : Oui, ce
sera tout. Ca m’a
fait plaisir de parler avec toi.
ERIC
S’EN VA EN FERMANT LA
PORTE. ANNIE QUITTE LA PIECE ET SE RETROUVE NEZ A NEZ DEVANT SON
MARI.
ERIC : Oh, pardon.
ANNIE : Je
t’aime, tu sais.
ILS
S’EMBRASSENT.
ERIC : On devrait
se croiser plus
souvent dans le couloir.
ANNIE : Si tu veux
revenir
déjeuner, je te ferai un bon petit plat, hein.
ERIC :
J’avoue que la
proposition est très alléchante, seulement, je
suis
pris … pour le déjeuner.
MATT
ARRIVE.
MATT : Papa, il y
a un type en bas
qui veut te voir. Jack je ne sais pas quoi.
ERIC (à
Annie) : Reste ici
avec les enfants, tu veux ?
ANNIE : Oui.
ERIC SE
DIRIGE AU SALON. JACK
VEUT À TOUT PRIX PARLER À ERIC.
ERIC : Bonjour,
asseyez-vous …
Que puis-je faire pour vous ?
JACK : Je vais
aller droit au but.
Le bruit court que vous et ma femme, vous avez une liaison.
ERIC :
J’ai entendu cette
rumeur. Je me demande qui l’a lancée.
JACK : Je ne sais
pas. Mais ce que
je sais, en revanche, c’est qu’une rumeur est
souvent fondée
sur une vérité.
ERIC (faisant oui de la
tête) :
Hm ! Hm ! Vous savez comme moi que celle-ci ne
l’est
pas ?
JACK : Ecoutez,
ça n’a
pas été facile pour moi de venir vous voir.
J’espère
que vous m’excuserez si je vous ai injustement
soupçonné.
Mais sachez que ce n’est pas la première fois.
Abby a déjà
fait ça.
ERIC : Mais Abby a
fait quoi,
exactement ?
JACK :
C’est … c’est une
chose que j’ai énormément de mal
à dire parce
que je … parce que je l’aime de tout mon
cœur. Abby a un
problème. Elle ment de façon incroyable
à mon
sujet. Elle prétend que je suis violent avec elle. Elle va
trouver un homme qui va la prendre en pitié, juste pour
coucher avec lui.
ERIC :
Vraiment ? Je suis
étonné que vous n’ayez pas
demandé le divorce.
JACK : Je ne suis
pas de ceux qui
croient dans le divorce.
ERIC : Oui
… Mais, tout de même.
Si elle vous trompe autant …
JACK :
J’ai essayé de lui
faire suivre une thérapie mais chaque fois qu’elle
fait des
progrès, elle abandonne.
ERIC : A quoi vous
attribuez cette
attitude ?
JACK : Je ne sais
pas. Je … je
suppose que c’est parce que … Abby avait un
père qui la
brutalisait et qu’elle n’a jamais pu surmonter
ça.
ERIC : Je croyais
que son père
était mort quand elle était toute jeune.
JACK : Non, non,
non. Elle en a
préféré sans doute.
ERIC :
C’est triste.
Sincèrement, Jack, je me demande si, après tout
ce que
vous avez supporté, vous n’auriez pas besoin de
voir
quelqu’un ?
JACK :
Moi ? Non, non, non,
non. Non, je m’en sors très bien. Je surmonte
toutes mes
déceptions. L’important, c’est
qu’elle puisse aller
mieux. Et si, par chance, vous la voyez, ou … si vous parlez
avec
elle, demandez-lui de revenir à la maison. En tout cas, si
elle ne veut pas me voir, je … je lui laisserai volontiers
la
maison. Je …j’irai m’installer chez mes
parents. Je tiens
vraiment à trouver une solution.
JACK SE
LEVE, TEND LA MAIN A ERIC
ET PUIS S’EN VA.
PRES DU
LYCEE, MATT APERCOIT
RICHARD EN DISCUSSION AVEC UN GARCON PORTANT UN CHAPEAU ET UNE
COUETTE.
RICHARD : Si tu
peux attendre une
semaine, ce sera super. Je ne peux pas faire mieux pour le moment.
LE GARCON :
D’accord.
ILS SE
TENDENT LA MAIN. LE GARCON
TEND UNE ENVELOPPE À RICHARD.
RICHARD :
Même heure, dans
une semaine.
LE GARCON : Ouais.
Merci.
JUSTE AU
MOMENT OU LE GARCON S’EN
VA, MATT PARLE À RICHARD.
MATT :
C’est de la drogue ?
Parce que si c’est le cas, tu vois ma sœur pour la
dernière
fois. (En regardant l’enveloppe) Qu’est-ce
que c’est ?
RICHARD : Un
compte rendu de
bouquins. Je n’ai pas d’ordinateur, ni de machine,
alors il faut
que je paie quelqu’un pour me le taper.
MATT (navré) :
Je me
suis un peu emballé. Excuse-moi, Richard. J’ai pas
mal de
souci avec ma famille, en ce moment.
RICHARD : Dis,
Matt ! Cette
rumeur stupide sur ton père, je ne le connais que depuis
quelques semaines et je sais que ce n’est pas vrai.
MATT : Oui. Je le
sais aussi,
n’empêche que ça
m’embête.
RICHARD : Dis-toi
qu’il y a une
explication rationnelle.
MATT (après
avoir entendu la
sonnerie) : Allez, viens.
ANNIE EST
EN TRAIN D’ASPIRER LE
TAPIS, LORSQUE SOUDAIN, ON SONNE À LA PORTE. ELLE
L’ETEINT
L’ASPIRATEUR.
ROSIE : Il ne faut
pas ouvrir tant
qu’on ne sait pas qui c’est.
ANNIE : Compte sur
moi, chérie
et merci. (A haute voix) Qui est là ?
Mme BEEKER :
Madame Beeker.
ROSIE (en faisant la
grimace) :
Hmm !
ANNIE
OUVRE LA PORTE.
Mme BEEKER :
Bonjour.
HAPPY
GROGNE.
ANNIE : Bonjour,
madame Beeker.
Mme BEEKER :
J’ai fait de la
cuisine et je me suis dit que peut-être vous auriez envie
d’un
peu de ragoût de thon.
ANNIE :
C’est très gentil
de votre part.
Mme BEEKER : Le
pasteur est-il
chez vous ?
ANNIE : Non, il
est sorti.
Mme BEEKER : Oh,
zut alors !
J’aurais été prête
à jurer que je
l’avais vu entré dans cet hôtel de la
troisième
rue. Je me serais bien arrêtée. Mais je
n’aurais
jamais pu imaginé ce qu’il faisait
là-bas. Par
conséquent, je me suis éclipsée. Faut
vraiment
que je parle avec lui.
ANNIE : Je peux
faire quelque
chose pour vous, madame Beeker ?
Mme BEEKER : Oh
non, ma chère.
Est-ce que moi, je peux faire quelque chose pour vous ?
ANNIE : Vous
pouvez garder votre
ragoût de thon … et l’offrir aux
nécessiteux.
Mme BEEKER :
Oh !
ANNIE LUI
FERME LA PORTE AU NEZ.
Mme BEEKER : Eh
ben, c’est très
bien …
ROSIE (après
qu’Annie ait
fermé la porte) : Est-ce qu’on l’aime
encore ?
ANNIE (à
contrecoeur) :
Oui.
ROSIE : Bon.
ROSIE
MONTE DANS SA CHAMBRE.
ANNIE CONTINUE SON TRAVAIL.
RICHARD
ET MARY SONT EN TRAIN
D’ETUDIER.
RICHARD :
Qu’est-ce que tu
étudies, en ce moment ?
MARY : Le peuple
des Steppes,
enfin les Sibériens. Et toi, tu étudies
quoi ?
RICHARD : Toi.
MARY : Tu pourrais
au moins
regarder ta géographie, tu ne crois pas ?
RICHARD : Non,
ça pourrait
me distraire.
TOUS DEUX
S’EMBRASSENT. SIMON
ARRIVE ET LES SURPREND ET S’APPROCHE D’EUX.
SIMON (en
regardant Mary et
Richard se retourner) : Ne faites pas attention à moi.
Faites
tout ce que vous voulez. Faites comme si je
n’étais pas là.
SIMON
S’EN VA.
MARY (A Simon) :
Tu peux te
dépêcher ?
TANDIS
QUE SIMON SORT DE LA
NOURRITURE DU FRIGO, LES DEUX PERSONNES S’EMBRASSENT
À
NOUVEAU.
SIMON (venant avec un bocal
de
cornichon et un bidon de soupe) : Ca peut me rendre
malade ?
MARY :
Sûrement.
SIMON
ENTEND ANNIE L’APPELER.
ANNIE :
Simon !
SIMON
(embarrassé) : Ho !
Ho ! (Après avoir rangé les
pots) : Oui,
maman.
TANDIS
QUE MARY ET RICHARD
S’EMBRASSENT UNE TROISIEME FOIS, SIMON VIENT CHEZ ANNIE.
ANNIE : Je
t’ai dit de les
laisser tranquille pendant qu’ils étudient. Ils
étudient,
n’est-ce pas ?
SIMON : Je pense
que oui, maman.
ANNIE : Peu
importe. Pourquoi
es-tu allé là-bas ? Tu as encore mal au
ventre ou
alors, euh … tu veux manger ?
SIMON : Euh
… Non, mais j’aurais
peut-être mal demain matin.
ANNIE : Ah
non ! Demain, tu
retournes à l’école, mon
cœur. Tu veux me dire
quelque chose, non ?
SIMON : Non,
c’est plutôt
une question que je veux te poser.
ANNIE : Quelle
question, chérie ?
SIMON : Comment
ça se fait
que papa ne soit pas venu dîner ?
ANNIE : Je ne sais
pas.
SIMON :
J’espère qu’il
va bien.
ANNIE : Je suis
sûre que
oui.
SIMON : Il a
peut-être eu la
même chose que moi ? C’est juste une
supposition.
EN PLEINE
NUIT, JACK SORT DE SA
VOITURE ET SE DIRIGE VERS L’HOTEL. ERIC SE MET À
LE REPERER.
MATT, AYANT VU SON PERE AU MEME ENDROIT QUE JACK, SORT DE LA VOITURE.
JACK (au manager de
l’hôtel) :
Bonjour, je suis censé retrouver ma femme ici,
c’est notre
anniversaire de mariage. Seulement, je … j’ai
oublié dans
quelle chambre elle m’a dit qu’elle
était. C’est au nom
de Abby Morris.
LE
MANAGER FAIT SA RECHERCHE.
ERIC INTERVIENT.
ERIC : Elle a
quitté
l’hôtel.
JACK (se
retournant) : Comment le
savez-vous ?
ERIC : Laissez
tomber, Jack. Je ne
marche pas.
UN MONSIEUR :
Révérend,
il y a un problème ?
ERIC : Oui,
reconduisez monsieur.
JACK : Non,
c’est inutile. Je
m’en vais.
JACK
S’EN VA. ERIC PARLE AU
MONSIEUR.
ERIC : Abby est
dans sa chambre ?
UN MONSIEUR : Oui,
j’ai été
avec elle au salon quand j’ai vu son mari qui y est
entré.
Je lui ai dit de monter.
ERIC : Merci,
j’apprécie
votre aide. Continuez de veiller sur elle.
UN MONSIEUR : Ne
faites surtout
pas de souci pour ça !
ERIC : Merci.
LE
MONSIEUR S’EN VA. ERIC
APERCOIT MATT.
ERIC (à
Matt) : Et tes
devoirs, tu les a déjà finis ?
MATT
ENTEND SON PERE ET LE
REJOINT. TOUS DEUX SORTENT DE L’HOTEL.
MATT : Excuse-moi,
papa. Ce n’est
pas que je n’ai pas confiance en toi mais c’est
juste …
ERIC : Ca va,
Matt. Je sais que tu
t’inquiètes pour maman.
MATT (embarrassé)
Oui.
ERIC :
C’est très bien.
MATT : Alors, tu
fais quoi,
maintenant ?
ERIC : Je crois
que je vais
attendre encore un petit moment.
MATT : Cette femme
ne risque plus
rien ?
ERIC : Je ne sais
pas. J’espère.
MATT : Tu veux que
je suive ce
type ?
ERIC : Non merci,
c’est vraiment
gentil de ta part. Mais tu vois, je ne crois pas que la filature, ce
soit ton fort.
MATT :
Où je me suis
planté ?
ERIC : Oh, ce
n’est pas
difficile de repérer une vieille voiture bleue sous un
réverbère.
MATT : Tu
m’as vu ?
ERIC : Ca oui
… Qu’est-ce
qu’il y a à dîner ?
J’ai une de ces faims.
MATT : Du poulet
rôti …
farci à l’ail, je crois.
ERIC :
Ah ! Un de mes plats
préférés.
MATT : Ne
t’emballe pas, je
crois que c’est Happy qui a eu le droit à ta part.
MATT
TOUCHE L’EPAULE D’ERIC,
QUI S’EN VA.
ERIC : Eh oui.
MARY EST
ENTRAIN D’ETUDIER.
RICHARD VEUT LA FAIRE SORTIR.
RICHARD : Et si on
sortait
s’entraîner un peu ? J’ai besoin
de respirer.
MARY : Je ne peux
pas. Il faut
qu’on étudie encore.
RICHARD (en entendant
sonner le
téléphone) : Tu veux que je
réponde ?
MARY : Non, pas la
peine.
Quelqu’un va le faire.
RICHARD : Allez,
viens. On peut
bien sortir deux minutes, non ? Ce week-end, je
t’emmènerai
voir un film de filles. Celui que tu voudras.
MARY : Non, je
n’ai pas envie de
voir un film de filles.
RICHARD : Ah la la
! C’est ce
que j’aime chez toi. Je te prêterai mon blouson de
foot.
Qu’est-ce que tu dis de ça ?
MARY (en riant) :
Hm ! Ca, tu
me l’as déjà promis, Richard.
RICHARD
SOUPIRE. ENSUITE, IL
S’APPROCHE DE MARY.
RICHARD :
Hm ! Je t’aiderai
pour ton coup de pied.
MARY : Je
n’ai pas besoin qu’on
m’aide pour mon coup de pied, merci.
RICHARD
ET MARY S’EMBRASSENT.
ANNIE ARRIVE, ELLE EST A MOITIE SURPRISE.
ANNIE :
Mary ! Je peux te
voir dans le salon, une petite minute ?
MARY
QUITTE RICHARD ET SE DIRIGE
DANS L’AUTRE PIECE OU ANNIE L’ATTEND POUR LUI
PARLER.
ANNIE : Tu as
oublié de me
faire signer ton contrôle de math.
MARY :
C’est vrai, j’ai
oublié. Je voulais te le donner, ce matin.
ANNIE : Madame
McMillan a appelé,
aujourd’hui. Elle dit que ta moyenne a
sérieusement baissé
depuis trois semaines.
MARY : Oui, mais
le programme est
devenu plus difficile depuis trois semaines.
ANNIE :
Peut-être que si tu
prêtais autant d’attention à ta
géométrie
qu’à Richard, tu suivrais.
MARY : Mais maman
…
ANNIE : Je ne veux
plus que vous
étudiiez ensemble tant que ta moyenne en math n’a
pas
remonté. Va chercher ton contrôle que je le signe.
MARY : Oui. (En
montant) Dis à
Richard que je reviens dans une minute et n’aie pas
l’air aussi
en colère, tu vas finir par le faire fuir.
PENDANT
QUE MARY MONTE CHERCHER
SON CONTROLE, RICHARD LIT SON COURS.
RICHARD : La
Ré … la Ré
… la République Unie … la
République Unie de Ta …
Ta …Tazanie … Tanz … Tazanie
… enfin, bref. Se trouve …
ANNIE SE
REND COMPTE QUE RICHARD
A DES PROBLEMES DE LECTURE.
ANNIE (en se raclant la
gorge) :
Hum ! Hum ! Richard !
RICHARD : Ah,
madame Camden. Où
est Mary ?
ANNIE : Oh, elle
va revenir dans
un instant. Elle a oublié de me faire signer son
contrôle
de math.
RICHARD : Il
paraît qu’elle
a eu du mal à le faire.
ANNIE : Oui.
Assieds-toi.
RICHARD
S’ASSIED.
ANNIE :
Qu’est-ce que tu
étudies ?
RICHARD : Une
leçon de
géographie débile.
ANNIE : La
géographie,
c’était ma hantise à moi aussi. Je
confondais le
Nord avec le Sud et l’Est avec l’Ouest. Je connais
un bon
répétiteur, si tu veux. C’est une dame
âgée
de notre paroisse. Elle s’appelle Sarah. C’est une
enseignante à
la retraite. Elle pourrait t’aider sans que personne ne soit
au
courant.
RICHARD : La
géographie, ce
n’est pas mon vrai problème. Mon vrai
problème, c’est
que je lis mal.
ANNIE :
Ah ! Je comprends !
Et pour ça aussi, je crois qu’elle peut faire
quelque chose.
RICHARD : Je suis
un peu vieux
pour apprendre, non.
ANNIE : Mais non,
pas du tout.
Figure-toi que Sarah n’a pas su lire avant quarante ans. Son
mari
est mort, ça l’a obligé à
s’y remettre. Elle
a repris l’école, puis elle s’est
inscrite au lycée
et elle a fini par donner des cours du soir à des adultes
pour
les préparer à la fac. Elle est à la
retraite et
se remet et … franchement, euh … elle a besoin de
faire quelque
chose.
RICHARD (en soupirant)
Hm ! J’ai
l’impression d’être tellement
bête.
ANNIE : Mais non,
tu n’es pas
bête ... Je vais te donner son numéro. Elle va te
faire
remonter ton niveau très vite. En plus, c’est une
mordue de
foot, tu verras.
RICHARD :
C’est très
gentil à vous, seulement, je ne sais pas si j’y
arriverai.
MARY, QUI
EST INTERVENU DANS LA
DISCUSSION, VIENT AVEC SON CONTROLE.
MARY : Arriver
à quoi ?
ANNIE :
Oh ! Je discutais
avec Richard et je lui dis de laisser pousser sa moustache mais il
ne sait pas si il arrivera.
MARY :
Ah ! Je vois. Tiens,
si tu veux signer.
ANNIE : Mais oui.
(En lisant les
résultats) : Soixante-quinze points. Oh !
Ce n’est
pas si mal Accroche-toi, Mary. Tu peux remonter ta moyenne.
ANNIE
S’EN VA. MARY PARLE À
RICHARD.
MARY : Elle a de
sacrées
sautes d’humeur, en ce moment.
RICHARD : Oui, moi
aussi. Faut que
j’y aille.
MARY (le voyant
prêt à
partir) : Attends ! Alors, tu ne
m’embrasses pas ?
RICHARD : Pas tant
que ta moyenne
en math n’aura pas remonté.
SIMON
ESSAIE À NOUVEAU DE
MANQUER L’ECOLE. ELLE ORDONNE À ROSIE DE
L’ASSOMMER TOUT
EN LUI LANCANT DES OBJETS LOURD SUR SA TETE. SIMON LUI DONNE UNE
CHAUSSURE.
SIMON :
T’as bien compris,
Rosie. A trois, je veux que tu me donnes un bon coup sur la
tête
avec ça.
ROSIE :
C’est à Happy,
cette chaussure.
SIMON : Un
… deux … (en
reprenant la chaussure) non.
PUIS, IL
LUI DONNE UN GROS LIVRE.
SIMON : Essaie
ça.
ROSIE :
C’est le livre de
comptines que tu donnes.
SIMON : Un
… (en reprenant le
livre) non.
PUIS, IL
LUI DONNE LA BATTE DE
BASE-BALL.
SIMON : Ca, ce
sera mieux.
SIMON
(essoufflé) : Pff !
ROSIE : Ne bouge
plus.
SIMON : Non,
attends ! Han !
Ca ne peut pas marcher.
LUCY
ARRIVE.
LUCY :
J’aurais pu le faire. Va
te brosser les dents, il faut que je parle avec Simon.
ROSIE :
D’accord, mais il va te
demander de lui donner un coup sur la tête. (En partant
d’un
air mécontent) Je ne peux jamais m’amuser.
LUCY (après que
Rosie soit
partie) : Simon, qu’est-ce que tu fais ?
SIMON : Eh
ben ! Je voulais
faire en sorte que Rosie m’assomme. Comme ça, je
ne serais
pas allé à l’école, demain.
Mais je me suis
dit que … elle n’arrivera jamais à le
faire.
LUCY :
Qu’est-ce qui s’est
passé avec Gabrielle ?
SIMON : Je lui ai
envoyée
une lettre d’amour … et elle a
été interceptée.
LUCY :
Qu’est-ce que tu disais ?
SIMON : En
résumé,
que finalement le maïs est un bon choix.
LUCY : Tu devrais
toujours
demander l’avis d’une femme pour les questions de
cœur.
SIMON : Je ne
voulais pas parler
de ça à maman.
LUCY : Je veux
dire moi.
SIMON :
Ah ?
LUCY : Ecoute,
demain, tu vas
devoir retourner à l’école, de toute
façon.
Mais je suis sûre que demain, tes petits camarades auront
tout
oublié. Et je te parie qu’un autre enfant va se
ridiculiser
devant tout le monde.
SIMON : Ah
bon ? Tu crois ?
LUCY : Et
comment ? Un de tes
copains aura sûrement vomi, aujourd’hui. Et
dès
demain, on ne pensera plus à toi.
LUCY
S’EN VA. SIMON REFLECHIT A
CE QU’A DIT LUCY.
ERIC
VIENT CHEZ ANNIE, QUI LIT
DANS SON LIT.
ERIC : Ca
va ?
ANNIE : Ca va.
ERIC : Pardon
d’avoir oublié
d’appeler.
ANNIE : Ca ne fait
rien.
ERIC
SOULEVE UNE SERVIETTE ET
S’APERCOIT QU’IL Y A UN RESTE DE POULET ROTI.
ERIC : Tu
n’as pas donné
ma part à Happy ?
ANNIE : Mais il en
reste quand
même un petit peu.
ERIC : Merci.
ERIC
S’APPROCHE D’ANNIE.
ERIC : Ecoute.
ANNIE : Ca va
très bien. Tu
n’as pas besoin de m’expliquer.
ERIC : Je devrais
en parler à
personne, seulement, Abby m’a demandé de te le
dire. Elle
est très gênée de toutes ces rumeurs
qui
circulent, en ce moment.
ANNIE : Je
n’écoute pas
les rumeurs et tu le sais.
ERIC : Mais quand
même, je
suis navré que ça provoque ces ragots.
ANNIE : Alors, que
se passe-t-il,
réellement ?
ERIC : Abby est
battue par son
mari, depuis des années.
ANNIE (en
soupirant) : Oh …
la pauvre. Je tombe des nues. Enfin, plus ou moins.
ERIC : Plus ou
moins ?
ANNIE : Je pense
à ce que
tu viens de dire. Tous les morceaux du puzzle s’ajustent
à
merveille. Par exemple, j’essaie toujours
d’intégrer Abby
à des groupes de femmes, Mais elle dit toujours que Jack
n’aime pas ce genre d’activité. Abby a
un diplôme de
commerce. Et elle dit que Jack ne veut pas qu’elle exerce un
travail. Et ils ne sont pas dans le besoin, il gagne bien sa vie.
Pourquoi n’ont-ils qu’une seule voiture ?
Et elle n’a pas
d’ami. Tout s’explique.
ERIC : Quand je
pense que cet
homme venait avec elle à l’église tous
les dimanches
et jouer la comédie de l’honnête et
vertueux citoyen.
ANNIE : Les maris
qui battent leur
femme sont … que des lâches.
ERIC : Et aussi
des criminels.
ANNIE :
Qu’est-ce que tu vas
faire ?
ERIC :
C’est à Abby de
faire quelque chose.
SIMON
REVIENT DE L’ECOLE. MARK,
QUI L’AVAIT EMBETE, SE TROUVE EN HAUTEUR, SUR UN MURET.
MARK :
Hé, Simon !
Qu’est-ce qui s’est passé ?
T’as été
absent hier parce que t’avais le mal d’amour.
GABRIELLE
REGARDE SIMON ET S’EN
VA. MARK SE MET À SAUTER ET CRAQUE SON PANTALON. SON AMIE SE
MOQUE DE LUI.
BOBBY (en pointant du
doigt) : Je
vois l’Amérique, je vois l’Europe. Je
vois le caleçon
de Mark.
MARK :
Hm ! La ferme !
SIMON (en faisant une
prière) :
Merci, mon Dieu !
BOBBY : Il y a des
cow-boy dessus,
en plus. Ca, c’est un beau caleçon. Ha !
Ha ! Ha !
L’AUTRE
GARCON S’EN VA EN
RIANT. MARK EST EMBARRASSE ET NE SAIT PLUS VERS QUI SE RETOURNER.
SIMON A PITIE DE LUI. IL ARRIVE À SON SECOURS. IL ENLEVE SON
SAC A DOS ET SA VESTE.
SIMON (en mettant
sa veste autour
de sa taille) : Tiens, mets ça autour.
MARK : Merci.
SIMON : Et ne
t’en fais pas,
après-demain, ils auront complètement
oublié.
TOUJOURS
À LA SORTIE DE
L’ECOLE, MARY PARLE UNE DERNIERE FOIS À RICHARD.
RICHARD :
Hé ! Je peux
te parler une minute ?
MARY : Oui.
Qu’est-ce qu’il y
a ?
RICHARD : Ta
mère est
vraiment très chouette.
MARY : Oui,
quelquefois.
RICHARD : Elle ne
t’a rien dit
sur moi, hier soir, après que je sois
parti ?
MARY : Non,
pourquoi ?
RICHARD : Je
pensais qu’elle
l’aurait fait.
MARY : Oh, ne
t’inquiète
pas, elle t’aime bien. Elle est mécontente de ma
moyenne, en
ce moment. C’est tout.
RICHARD : Et la
mienne n’est pas
formidable non plus. Je me demande si on ne pourrait pas
étudier
séparément, cette semaine.
MARY : Il y a un
problème ?
RICHARD : Non,
seulement, j’ai
quelque chose à faire. Et … et je dois le faire
sans toi.
MARY :
Très bien.
RICHARD :
Très bien ?
C’est tout ? Tu ne veux pas savoir ce que
c’est ?
MARY :
J’ai confiance en toi. Je
n’ai pas besoin de savoir ce que c’est.
RICHARD (en
souriant) : Hm !
Tu es sûre que tu as quatorze ans ?
MARY :
Ha !
ANNIE
S’AMUSE AVEC ROSIE,
ANNIE (à
Rosie) : Et la
bleue, tu l’as trouvée ?
ANNIE
ENTEND CLAQUER LA PORTE.
C’EST SIMON, LUCY ET MARY QUI RENTRENT DE L’ECOLE.
ANNIE (à
Simon, Rosie et
Mary) : Alors ? C’était comment,
l’école ?
SIMON :
Super ! Un copain a
craqué son pantalon.
LUCY :
J’avais raison.
MARY : Et tu sais,
maman, Richard
te trouve très chouette.
ANNIE (toute
contente) : Hm !
Hm !
MATT (arrivant à
son tour) :
Maman ! Papa nous a dépassés, tout
à
l’heure. Il était … avec cette femme,
là. C’est
ce qu’on fait quand on apprend que son mari est avec une
autre
femme. On range ?
ANNIE : Oui,
aide-moi.
ROSIE : Mais je
n’ai pas
terminé.
ANNIE : On jouera
tout à
l’heure, Rosie.
MATT ET
ANNIE AIDE À
RANGER LA TABLE DU SALON, LORSQUE SOUDAIN ERIC VIENT AVEC ABBY.
ANNIE (après
avoir entendu
claquer la porte) : Bonjour, Abby. Comment
allez-vous ?
Vous connaissez Matt ?
MATT FAIT
OUI DE LA TETE.
ANNIE : Et Rosie.
ABBY : Bonjour.
ROSIE (à
Abby) : Où
est-ce que tu vas ?
ABBY : Je vais
m’installer à
New York. J’ai une sœur, là-bas.
ROSIE (regardant
le petit sac
d’Abby) : Et c’est tout ce que
t’emportes ?
ABBY : Euh
… euh … oui, pour
le moment.
QUELQU’UN
FRAPPE À LA
PORTE.
ERIC : Je vais
voir qui c’est.
MATT (à
Abby) : Vous voulez
peut-être quelque chose à boire ?
ABBY : Volontiers.
ABBY,
EFFRAYEE, ENTEND JACK À
TRAVERS LA PORTE.
JACK :
Où est ma femme,
Camden ?
ANNIE : Matt,
appelle la police.
JACK : Je veux lui
parler tout de
suite.
MATT
S’EN VA. IL APPELLE LA
POLICE.
JACK : Je ne
partirai pas tant
qu’elle ne sera pas sortie.
ERIC SORT
DE LA MAISON ET SUGGERE JACK DE LAISSER ABBY TRANQUILLE.
ERIC : Rentrez
chez vous, Jack.
Elle n’a pas envie de vous voir.
JACK : Je ne veux
pas savoir si
elle en a envie. C’est ma femme et elle fera ce que je lui
dirai de
faire.
ERIC : Non, plus
maintenant.
ABBY (sortie de la
maison) :
Rentre à la maison, Jack. Tout est fini. Tout est fini
depuis
longtemps.
JACK : Toi,
écoute-moi.
Jamais je ne te laisserai partir, tu entends ?
Jamais !
ERIC:
Jack.
ABBY:
Je regrette.
Je n’en peux plus. Fais-toi soigner.
JACK ET
ERIC S’EN VIENNENT AUX
MAINS.
JACK (à
Matt et Annie qui
viennent d’arriver): Ne vous mêlez pas de
ça, vous.
(En donnant un coup de poing à Eric) :
Han !
ERIC, A
SON TOUR, ETRANGLE JACK
JACK (en criant)
: Aaah !
Beurk !
ERIC : Vous ne passerez
pas. Annie,
Abby, rentrez à la maison.
TANDIS
QUE MATT ENCOURAGE ABBY ET
ANNIE A RENTRER, ERIC ET JACK ONT FINI DE SE BATTRE.
JACK :
Han … Vous ne
m’empêcherez pas de l’approcher. Je la
suivrai jusqu’à
New York, s’il le faut.
ERIC : Je vous le
déconseille.
J’ai un de mes amis qui est juge, là-bas, et deux
autres qui
travaillent en dehors du système, voyez ce que je veux
dire ?
D’anciens voyous. Ils se sont rangés mais ont
rechuté,
éventuellement. Et je pense qu’ils seraient ravis
de vous
faire visiter New York.
JACK : Elle ne va
pas porter
plainte contre moi. Pasteur !
LA
VOITURE DE POLICE ARRIVE SUR
LES LIEUX. DEUX HOMMES EN SORTENT.
ERIC :
Réveillez-vous,
Jack. Les temps ont changé. Votre femme n’a pas
besoin de
porter plainte. Elle a deux côtes cassées. Et pour
la
police, c’est largement suffisant.
LES DEUX
POLICIERS ARRIVENT VERS
JACK.
UN POLICIER (à
Jack) : Vous
êtes Monsieur Morris ?
JACK : Oui,
c’est moi. Qu’est-ce
qu’il y a ?
UN POLICIER : Je
dois vous arrêter
pour violence conjugale.
L’AUTRE
POLICIER : Suivez-nous,
monsieur Morris.
LE
DERNIER POLICIER QUI A PARLE
LUI PASSE LES MENOTTES.
L’AUTRE
POLICIER : Vous pouvez
garder le silence. Tout ce que vous direz pourra être
utilisé
contre vous. Vous avez le droit à un avocat, si vous
n’en
avez pas.
APRES LE
DEPART DE JACK, ERIC
RENTRE À LA MAISON. TOUT EN FERMANT LA PORTE, IL VEILLE
À
CE QUE JACK SOIT ENTRE LES MAINS DE LA POLICE.
SIMON : Papa, ce
monsieur frappait
sa femme ?
ERIC :
J’ai bien peur que oui.
Mais … je ne pense pas qu’il recommencera.
ABBY,
QUANT A ELLE, PARLE À
ANNIE.
ABBY (en
pleurant) : Je … je ne
vais pas avoir la force de commencer une nouvelle vie.
ANNIE : Si, vous
l’aurez. Vous
trouverez la force grâce à vos amis et
à la
famille. Chaque fois que vous aurez besoin d’Eric et de moi,
nous
serons là. Vous pouvez nous appeler de New York à
n’importe quelle moment et nous vous appellerons. Nous
resterons en
contact, je vous le promets.
ERIC
PREND ABBY, TOUT EN LARME,
DANS SES BRAS. ANNIE S’EN VA. ELLE EMBRASSE ROSIE. TOUTE LA
FAMILLE
EST EMUE PAR L’ATTITUDE D’ABBY.
Script
rédigé par Nadine, toute reproduction est
interdite
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