1.2 SECRETS DE FAMILLE
1.2
SECRETS DE
FAMILLE
ON VOIT SIX
EXTRAITS DE L’EPISODE PRECEDENT :
1. A TABLE,
PENDANT LE DINER.
MATT :
Je sors, ce
soir.
ERIC :
Avec qui tu
sors, ce soir ?
MARY
(en répondant
à la place de Matt) : Une étudiante, une
fille qui
a un an de plus que lui.
2.
LUCY FAISANT LE
POIRIER.
ROSIE :
Qu’est-ce
que tu fais ?
LUCY :
Je
m’efforce de devenir une femme. Alors, fiche-moi la paix.
3. SIMON
FAISANT SA PRIERE POUR AVOIR UN CHIEN.
SIMON :
Bien joué,
mon Dieu. Maintenant, tout ce que t’as à faire,
c’est
faire entrer un chien dans le jardin et je suis sûr que
c’est
en ton pouvoir.
4. À
L’EGLISE, APRES LA PRIERE DE SIMON PENDANT LA CHANSON
« AMAZING
GRACE ».
LES
CHORISTES : Amen.
5.
EN SORTANT DE LA
MAISON.
SIMON (débordant
de joie) : Oui ! C’est vrai.
Regardez ! Dieu existe.
(Il serre le chien dans ses bras).
6. A TABLE,
APRES LE PETIT-DEJEUNER. (CECI EST UN RESUME DE CE PASSAGE).
ANNIE :
Maman,
qu’est-ce qui se passe ?
JENNY :
Je suis
atteinte de leucémie.
ANNIE (d’un
air consterné) : Oh ! Maman !
(Annie prend
Jenny dans les bras)
SIMON
ENTRE DANS SA
CHAMBRE. IL SURPREND HAPPY EN TRAIN DE MACHONNER LES CHAUSSURES
D’ERIC.
SIMON :
Happy !
Non ! Je t’ai dit qu’il ne fallait pas
manger les chaussures
de papa … (en examinant la chaussure trouée)
Aaah !
C’est malin ! Ils seront assez en colère
quand ils
découvriront que tu vas avoir des petits.
SIMON PREND LA
CHAUSSURE ET LA CACHE SOUS SON LIT.
SIMON (se
mettant en dessous du lit) : Ha !
ROSIE (la
tête
en bas, en regardant Simon) : Qu’est-ce que tu
fabriques ?
SIMON :
Euh … je
prépare une surprise pour papa.
ROSIE :
Quel genre de
surprise ?
SIMON :
J’accroche
toutes ses chaussures, ici, tu vois. Alors, ne dis rien à
personne, promis ?
ROSIE :
Promis.
SIMON :
Tu me le
jures ?
ROSIE
HOCHE LA TETE.
SIMON :
Promets-moi
seulement de ne rien dire à personne.
ROSIE :
Je te le
promets.
LES PARENTS
D’ANNIE SONT SUR LE POINT DE QUITTER LA MAISON.
ANNIE :
Incroyable ! Cette semaine a passé à une
vitesse …
JENNY :
Je suis aussi
de ton avis, chérie.
SIMON :
Je
t’aurais donné un coup de main, si tu me
l’avais demandé.
Donne-moi une valise.
ERIC :
Non, ça
va aller, Simon. Ca a un équilibre.
JENNY :
Quelle
bonne idée ça a été de
trouver cette
chienne à la fourrière. Tu deviens un jeune homme
très
responsable.
SIMON :
Oui, et je
vais le devenir plus encore, vous allez voir.
MATT :
J’espère
que tu m’aideras à nettoyer la cuisine.
SIMON :
Ben
voyons …
MARY :
Et encore
merci de m’avoir raccourci ma jupe, grand-mère.
ANNIE :
Et
quelle jupe ?
ERIC :
Raccourci de combien ?
LUCY :
Grand-père,
merci de m’avoir abonner à Sassy.
MATT :
Merci de
m’avoir offert ce couteau de l’armée
suisse.
CHARLES :
Je
vois qu’on ne sait pas garder les secrets dans cette maison,
n’est-ce pas ? (Eclats de rire)
ANNIE :
Vous ne
voulez pas rester quelques jours de plus avec nous ?
ROSIE
(en parlant en même
temps que Charles) : Simon, non !
CHARLES :
Ouais. On essaiera.
ERIC :
Oui !
Il doit rester quelques dollars sur votre compte en banque.
ANNIE :
Euh …
j’aimerais tellement que vous restiez.
JENNY
(en s’approchant
d’Annie) : Je vais revenir bientôt, ma
chérie. Je
te le promets.
ANNIE, TOUTE
EMUE, PREND SA MERE DANS SES BRAS.
ERIC :
Allez, il est
temps qu’on y aille.
CHARLES :
Absolument.
Il est temps de se dire au revoir.
JENNY :
Ca a été
un vrai bonheur de passer cette semaine avec vous. (en prenant Matt
dans ses bras) Au revoir, mon grand.
CHARLES (en
s’apercevant qu’Eric porte une chaussure
différente à
chaque pied) : Vous avez un problème avec votre
pied ?
ERIC :
Ben, je
n’arrive pas à trouver l’autre
chaussure.
SIMON :
Il perd tout,
grand-père. C’est normal. Je te la chercherai,
papa.
ERIC :
Ah ça,
c’est gentil, Simon.
APRES QU’ERIC
SOIT PARTI AVEC SES BEAUX-PARENTS, MATT EST INTRIGUE PAR LE
COMPORTEMENT DE SA MERE.
MATT :
Maman,
dis-moi ce qui se passe avec grand-mère. Je sais
qu’il y a
quelque chose et je m’estime assez grand pour savoir ce que
c’est.
ANNIE :
Je regrette,
chéri. Ce n’est vraiment pas le moment.
MATT :
Mais tu
me le diras, c’est promis ?
ANNIE
(tout bas) :
Oui. Mais une autre fois.
MATT SOUPIRE.
ANNIE PART À SON TOUR POUR PARLER UNE DERNIERE FOIS
À
SA MERE AVANT SON DEPART. ERIC EST EN TRAIN DE CHARGER LE COFFRE DE
LA VOITURE.
ANNIE :
Tu ne veux
vraiment pas rester ici, pour suivre un traitement ?
JENNY :
Non, je ne
veux pas, Annie. Je t’assure. Je ne veux pas imposer cette
épreuve
à vos enfants. Ils ne le méritent vraiment pas.
ANNIE :
Je
sais, mais enfin. Tu ne dois pas …
ERIC :
Vous ne
devez pas supporter le poids de ce secret, l’un et
l’autre.
CHARLES :
Ecoutez, nous avons eu, l’un et l’autre, plus de
temps pour
réfléchir à cette question que vous
… Prenons
plutôt … la vie au jour le jour, comme elle vient,
et
regardons ce qui se passe.
JENNY
(à Charles) :
Merci, mon trésor.
ANNIE :
Vous
reviendrez nous voir ?
JENNY :
Mais oui,
dans deux semaines, au plus tard.
ANNIE :
Je
compte sur vous.
JENNY :
Promis,
juré.
CHARLES
(juste au
moment où Jenny embrasse Annie) : Paroles de scout.
JENNY :
Tout
ira bien.
ANNIE :
Papa.
ANNIE
S’APPROCHE DE SES PARENTS POUR LES EMBRASSER.
ANNIE :
Au revoir,
maman.
ENSUITE, ILS
MONTENT DANS LA VOITURE.
ANNIE:
Bon. Eh bien, bon
voyage.
JENNY :
Merci.
ANNIE
(après
avoir embrassé Jenny) : Appelez-moi quand vous
serez
arrivés.
JENNY :
D’accord.
ANNIE
ET ERIC
FERMENT LA PORTIERE, PUIS DISCUTENT.
ERIC :
Ta mère
s’inquiète plus pour ses petits-enfants que pour
elle-même.
Elle est incroyable.
ANNIE :
Quand est-ce
qu’on va le leur dire ?
ERIC :
Oui, il
sera toujours assez tôt pour le leur annoncer.
ANNIE :
Oui.
GENERIQUE
SIMON LAVE LA
VAISSELLE. MARY ET LUCY LUI APPORTE LES ASSIETTES SALES. TOUT
À
COUP, LE TELEPHONE SONNE. MATT DECROCHE.
MATT :
Allo …
Une fois de plus, ça a raccroché. Qui doit vous
appeler, exactement ?
LUCY ET
MARY :
Personne.
LES
DEUX FILLES S’EN
VONT.
MATT :
Rosie !
Hm ! Hm ! Hm !
MATT
PREND ROSIE.
CELLE-CI EST ASSISE SUR LA TABLE.
MATT :
Dis-moi,
Rosie ! Tu connais mon copain Jeff ?
ROSIE :
Oui.
MATT :
Est-ce que tu
sais si Mary attend un appel de lui ?
ROSIE :
Motus.
MATT :
Oui …
Allez, file.
SIMON :
Matt ! A
ton avis, dans combien de temps Happy va avoir ses petits ?
MATT :
Je ne sais
pas, pourquoi ?
SIMON :
Parce que je
ne sais pas combien de temps je pourrais tenir comme ça. Je
ne
sais plus quoi faire pour retarder le moment d’annoncer aux
parents
la mauvaise nouvelle.
MATT :
Oh !
Si ce n’est que ça, je crois que je peux
t’aider. Remplis
le lave-vaisselle et ensuite, nettoie le plan de travail de la
cuisine. J’ai un coup de fil à passer.
SIMON :
Merci.
MARY
ET LUCY SONT
DANS LEUR CHAMBRE. CETTE DERNIERE DECROCHE LE TELEPHONE.
LUCY :
On pourrait au
moins avoir un signal d’appel.
MARY :
Ou le renvoi
d’appel.
LUCY :
Ou bien le
blocage d’appel.
MARY :
Ou une
deuxième ligne.
LUCY :
Ou des
beepers.
MARY :
Ou un fax.
LUCY :
Ou un
portable.
MARY :
Faut pas
rêver. Tant que papa sera pasteur, on ne pourra pas avoir une
vie normale.
LUCY DECROCHE
A NOUVEAU LE TELEPHONE. LE MOT
« RACCROCHE » SE
FAIT ENTENDRE.
MARY :
Je ne vais pas
recevoir d’appel de sitôt.
LUCY :
Ouais. Moi non
plus.
MARY :
De qui tu
attends un appel ?
LUCY :
De quelqu’un
qui va peut-être m’appeler.
MARY :
Son nom ?
LUCY :
Ca ne te
regarde pas.
MATT ETAIT EN
TRAIN DE TELEPHONER A UNE FILLE, RENEE NICHOLSON.
MATT :
Bien, je
vais passer t’apporter à manger.
RENEE :
Ce n’est
pas nécessaire. Je n’ai même pas faim.
MATT :
Je passerai
dès que j’aurais fini.
RENEE :
Ne t’inquiète
pas, je vais aller me coucher tôt.
MATT :
Mais il faut
absolument que tu manges.
DU COTE DE
LUCY ET MARY, CETTE DERNIERE FERME LA PORTE ET VEUT SAVOIR LE NOM DU
PETIT AMI DE LUCY.
MARY
(adossée
contre la porte) : Allez ! Dis-le moi.
LUCY :
Il n’y a
rien à dire, je t’assure.
MARY :
Dis-le
moi, tu ne reverras jamais plus la salle de bain.
LUCY :
Je dois y
aller. Laisse-moi passer.
MARY :
Est-ce que tu
as vraiment envie d’y aller ?
LUCY :
Oui.
MARY :
Tu en as
vraiment besoin ?
LUCY :
Oui.
MARY :
Tu sais ce qui
est bon pour ça ? Les chatouilles.
LUCY :
Non,
non, pas les chatouilles.
MARY :
Tu ne me
laisses pas d’autres solutions.
MARY
ACCOURT VERS
LUCY POUR LA CHATOUILLER
LUCY
(en courant) :
Mary ! Non ! Pas ça. Je vais te le dire.
C’est
d’accord. C’est d’accord.
MARY :
Bon. Alors,
comment il s’appelle ?
LUCY :
Ne ris pas,
hein. Il s’appelle Jimmy Moon.
MARY
(en riant) :
Hm ! Hm ! D’où est-ce
qu’il sort, un nom
pareil ?
LUCY :
Je ne sais
pas, mais il est mignon.
MARY :
Je vois.
Alors, un conseil. Ne parle pas de ça à papa et
maman.
Ils acceptent assez mal mon histoire avec Jeff et j’ai quand
même
quatorze ans. D’autre part, je ne veux pas que tes histoires
de
garçons puissent avoir des incidences sur les miennes.
LUCY :
Je fais quoi
s’il appelle et que c’est eux qui
répondent ?
MARY :
Dis que c’est
un garçon qui est tombé malade à
l’école
et qui t’appelait pour ses devoirs.
LE
TELEPHONE SONNE. MARY
DECROCHE.
MARY : Allo.
JEFF : Salut, Mary.
MARY : Ah ! C’est
toi, Jeff ? (À
Lucy) Tu ne devais pas aller quelque part ?
LUCY : Ca peut
attendre.
ANNIE
RENTRE ENTRE DANS LA
MAISON.
ANNIE (à
Simon) : Ca va,
chérie ?
SIMON : Ca va,
maman. Je vais
ranger ma chambre.
ANNIE :
C’est très bien.
Tu as aidé Matt à nettoyer la cuisine ?
SIMON : Oui.
J’ai même
rempli le lave-vaisselle et nettoyer le plan de travail.
ANNIE :
C’est formidable.
SIMON
MONTE DANS SA CHAMBRE.
MATT (qui arrive en
descendant) :
Tu me prêtes la voiture pour aller à la
bibliothèque ?
ANNIE : La
bibliothèque ?
MATT : Ouais.
ANNIE : Tu vas
à la
bibliothèque ?
MATT : Ecoute. Ce
n’est quand
même pas la première fois.
ANNIE : Je te la
laisse. Mais ne
sois pas en retard !
MATT : Je ne serai
pas en retard,
je serai prudent au volant, je ne parlerai pas à des
inconnus
et je regarderai en traversant.
ANNIE (prenant Matt dans
ses bras) :
Hm ! Aaah !
MATT : Maman, je
ne pars pas sur
le front, je vais juste à la bibliothèque.
ANNIE (en faisant oui de la
tête) :
Hm ! Hm ! A tout à l’heure.
MATT
S’EN VA. ANNIE PENSE À
MANIERE D’ANNONCER L’ETAT DE SANTE DE SA MERE A SES
ENFANTS.
CETTE
NUIT, LA FAMILLE CAMDEN
SONT AU LIT. PLUS TARD, SIMON EST REVEILLE PAR DES ABOIEMENTS. HAPPY
EST RESTE. MAIS MATT, SEUL, N’A PAS DORMI.
SIMON (regardant
le lit de Matt) :
Matt !
LE MATIN,
ERIC ESSAIE D’APPELER
MATT. CELUI-CI ARRIVE ET SE FERA REPRIMANDER PAR ERIC.
ERIC (en colère
contre Matt) :
A la cuisine ! Tout de suite.
MATT
S’APPROCHE DE SON PERE.
LES AUTRES MEMBRES DE LA FAMILLE SE REVEILLENT.
ERIC : Au fait, il
est quelle
heure ?
MATT (regardant sa
montre) : Cinq
heures et quart.
ERIC : Ah
bien ! Je …
je … ta montre fonctionne. Attends ! Euh
… (en prenant
le téléphone) Ah ! Le
téléphone
marche aussi très bien. Dans ce cas, tu risques de gros
problèmes.
MATT : Je le
crains, oui.
ERIC :
J’ai tellement de
questions en tête que je ne sais pas par laquelle commencer.
Euh … tout d’abord, dis-moi, où
étais-tu ?
MATT : Chez une
amie.
ERIC : Une
amie ?
MATT :
C’est une amie que tu ne
connais pas.
ERIC : Ah,
c’est une amie.
Intéressant, hein ! Comment as-tu pu oser faire une
chose
pareille ? T’es tombé sur la
tête, ou quoi ?
LES
AUTRES ENFANTS PRETENT
L’OREILLE SUR CETTE DISCUSSION.
ANNIE : Les
enfants !
SIMON : Si tu
penses que je peux
être utile à quelque chose, appelle-moi,
d’accord ?
ERIC (entendu de
loin) : Tu te
rends compte que tu devais rentrer dans la soirée. Et
qu’on
t’a attendu toute la nuit. Tu n’as même
pas téléphoné.
Et puis, tu n’as aucune excuse.
MATT : Je suis
allé à
la bibliothèque et ensuite je suis passé voir
cette
amie car elle ne se sentait pas très bien.
ANNIE (en intervenant dans
cette
discussion) : Pourquoi ? Qu’est-ce
qu’elle a ?
MATT : Elle a des
problèmes
… au niveau du ventre. Un truc féminin.
ANNIE :
Féminin ? …
Ah, je vois.
MATT : Je ne
pensais pas y rester
toute la nuit. Seulement, je me suis endormi sur le canapé.
ERIC : Bien
… Que ça ne
se reproduise plus jamais ! Ou plutôt, moi, je vais
faire
en sorte que ça ne se reproduise plus jamais.
ERIC
S’EN VA. ANNIE ET MATT
SEMBLENT TRES ENERVES.
MARY ET
LUCY PARLENT DANS LA
CHAMBRE. ELLES SE DEMANDENT OU MATT AVAIT PASSE LA NUIT.
MARY : Quel
dommage qu’on ait
pas pu s’approcher. On aurait dû attendre que maman
soit en
bas.
LUCY :
Attends ! Examinons
les faits et tâchons de raisonner.
MARY : Fait
numéro un, il a
dit qu’il allait à la bibliothèque.
LUCY : Le fait est
qu’il ne va
jamais à la bibliothèque.
MARY : Fait
numéro deux, il
a passé la nuit hors de la maison.
LUCY : Le fait est
qu’il a dû
passer la nuit avec une fille.
MARY :
À vrai dire, ce
n’est pas un fait, mais une forte probabilité.
Alors,
passons aux hypothèses. Première
hypothèse, il a
passé la nuit avec une fille.
LUCY :
Deuxième hypothèse,
ils se sont bécotés pendant toute la nuit.
MARY : Le fait est
que tu es
beaucoup trop jeune pour que je puisse jouer à ce jeu avec
toi. Prépare-toi plutôt pour
l’école.
A CE
MOMENT-LA, ROSIE ARRIVE.
ROSIE :
Qu’est-ce que vous
faites ?
MARY : Rien,
espèce de
marmotte.
ROSIE
S’INSTALLE SUR LES GENOUX
DE MARY.
ROSIE :
Quelqu’un a des ennuis ?
LUCY :
Qu’est-ce qui te fait
croire que quelqu’un a des ennuis ?
ROSIE : Parce que
je suis
descendue à la cuisine et papa m’a dit juste
« bonjour ».
LUCY : Et
alors ?
ROSIE :
D’habitude, il dit
toujours « bonjour, petit
poussin ».
LUCY : Il a
peut-être
simplement oublié.
ROSIE :
S’il est comme ça,
c’est que quelqu’un a fait une bêtise.
MARY : Eh bien,
c’est Matt. Mais
tu n’as pas à t’inquiéter
parce que ce qu’il a
fait n’est pas très grave.
ROSIE : Je suis
certaine que si.
SIMON
ENTRE DANS SA CHAMBRE. A
L’INSTANT D’APRES, MATT ARRIVE, DE MAUVAIS HUMEUR.
SIMON : Alors,
t’as fait une
grosse bêtise ?
MATT (en
soupirant) : Pff !
J’ai l’impression.
SIMON :
Qu’est-ce que t’as
fait ?
MATT : Comment
ça,
qu’est-ce que j’ai fait ? J’ai
été couché.
SIMON :
C’est génial,
c’est ce que je pensais.
MATT : Et en quoi
c’est génial ?
SIMON :
T’as dormi chez une
fille ?
MATT :
Pourquoi ?
SIMON : Ce serait
encore mieux.
MATT : Bon,
écoute, je ne
comprends rien.
SIMON :
C’est simple. Si t’as
fait quelque chose de vraiment mal, par exemple, le genre de
bêtise
qui peut t’envoyer en prison.
MATT : Personne ne
va aller en
prison.
SIMON :
C’est un exemple. Si
c’est quelque chose de très grave, Happy et moi,
on est
sauvé.
SIMON
LANCE LE BALLON À
MATT.
MATT :
Pourquoi ?
SIMON : Tu ne
comprends pas que
c’est le moment idéal pour leur annoncer
qu’elle va avoir
des petits. Des petits, ce serait rien à
côté de
ce que t’as fait.
MATT : Et tu es
fou ? Tu vas
leur annoncer une mauvaise nouvelle après une mauvaise
nouvelle ?
SIMON : Pourquoi
pas ?
MATT : Parce que
la colère
qu’ils ont contre moi, ils la passeront sur toi.
SIMON (en tombant des
nues) : Ah !
MATT : Ecoute,
suis mon conseil !
Attends qu’ils aient reçu une bonne nouvelle pour
le leur
dire.
SIMON :
Espérons qu’ils
auront une bonne nouvelle, bientôt. Est-ce que tu
l’as
embrassée ?
MATT : Et de quoi
je me mêle ?
SIMON ET
MATT FONT UNE BATAILLE
D’OREILLER.
SIMON (en
criant) : Aaah !
Aaah !
MATT (en riant) :
Ha ! Ha !
ANNIE
APPREND L’ALPHABET À
ROSIE, TANDIS QU’ERIC CHERCHE APRES SES CHAUSSURES.
ROSIE : J.
ANNIE (en
répétant) :
J.
ROSIE : K.
ANNIE (en
répétant) :
K.
ROSIE : L,
M, N, O
ANNIE : L, M, N,
O. Sauf que ce
sont quatre lettres différentes. L, M, N et O.
ROSIE :
Ah ! D’accord.
ANNIE : P.
ANNIE SE
RETOURNE.
ERIC : Euh
… je cours toujours
après mes chaussures.
ROSIE (en
regardant son papa en
riant) : Hm ! Hm !
ANNIE (à
Rosie) : Dis-moi,
chérie, tu n’aurais pas les chaussures de papa,
par hasard ?
ROSIE
FAIT NON DE LA TETE. ERIC
S’APPROCHE D’ELLE.
ERIC : Tu sais,
papa a vraiment
besoin de ses chaussures. Alors, si tu sais où elles se
trouvent, euh … Hm ?
ROSIE
S’EN VA.
ERIC : Bon, je
mettrai celles du
dimanche.
ANNIE : Hm !
Hm !
ERIC : Euh
… tu n’as pas vu
mes clés ?
ANNIE :
Hm ! A côté
de l’évier.
ERIC : A
côté de
l’évier. Où ça, à
côté de
l’évier ? Ah ! Et euh
… mon alliance ?
ANNIE : Sur le
lavabo.
ERIC : Le lavabo
… Maintenant,
je n’ai plus qu’à mettre la main sur la
liste des gens
auxquels je dois rendre visite.
ANNIE
L’A TROUVE DANS SON
MANTEAU.
ERIC :
Voilà … Merci.
(Baisers)
ANNIE : Oh, Je ne
sais pas ce que
tu ferais sans moi.
ERIC : En tout
cas, ça,
je ne lui ferai pas. (Baisers)
ANNIE :
Hm ! Tu sais ce que
je me disais ?
ERIC : Que
dès que Rosie
irait à l’école, on pourrait se
promener tout nus.
ANNIE : Non.
ERIC :
N’empêche qu’on
pourrait.
ANNIE : Je me
disais qu’il y a
une autre raison pour que Matt ait été
couché.
Il ne nous a pas tout dit. (Baisers)
ERIC : Toi,
t’as le chic pour
gâcher les plus beaux instants.
ANNIE : Euh
… oui.
ERIC : Tu crois
qu’il a eu des
rapports sexuels ?
ANNIE : Non, non.
Je suis sûre
que non.
ERIC : Et
qu’est-ce qui te fait
dire ça ?
ANNIE :
L’intuition.
ERIC :
T’as pas autre chose
qu’une intuition ?
ANNIE : Si. Je lui
ai demandé
et il a dit non.
ERIC :
Aaah oui ! S’il a
dit non, tant mieux.
ANNIE :
Ah !
ERIC : Mais il va
quand même
être puni. Je vais lui interdire de se servir de la voiture
pendant au moins un mois.
ANNIE : Euh
… qu’est-ce que tu
dirais d’une semaine ?
ERIC : Trois.
ANNIE : Mais il
conduira les
enfants à l’école parce que sinon, la
punition, c’est
moi qui vais la faire.
ERIC :
D’accord. Mais pour aller
et revenir de l’école, c’est tout.
ANNIE :
Entendu ! Et à
la bibliothèque. Il ne faut pas le décourager
d’aller
à la bibliothèque.
ERIC : On ne sait
même pas
s’il est allé à la
bibliothèque.
ANNIE :
J’ai vu les livres qu’il
a empruntés, quand il est parti ce matin.
ERIC :
Très bien. La
bibliothèque et l’école.
ANNIE :
Parfait ! Deux
semaines. (Baisers)
ERIC : Trois.
ANNIE :
D’accord.
ERIC : Tu sais
où sont mes
belles chaussures ?
ANNIE : Les neuves
qui te font mal
aux pieds ?
ERIC : Ouais.
ANNIE : Tu les as
mises dans le
placard du couloir après l’office de dimanche.
ERIC :
T’as raison. Qu’est-ce
que je ferais sans toi ?
AUX
ABORDS DE L’ECOLE, MATT
DISCUTE AVEC JEFF. MARY LE RENCONTRE EN PASSANT.
MARY (en
passant) : Salut, les
garçons !
JEFF : Salut,
Mary ! Il
faudrait que je te voie, tout à l’heure.
MARY : Ah
oui ?
JEFF : Oui. (en
riant) Hm !
Hm ! Hm !
MATT : Non, tu ne
la verras pas.
JEFF : Ah
oui ? Et pourquoi ?
MATT : Ben, parce
que c’est ma
sœur.
JEFF : Il va bien
falloir qu’elle
sorte avec un garçon un jour ou l’autre.
MATT : Oui. Mais
il n’est pas
nécessaire que ce soit avec toi.
JEFF : Pourquoi
pas avec moi ?
MATT : Parce que
je te connais et
que je te connais depuis toujours, d’ailleurs.
JEFF : Et
après ? Tu
sais que j’aime bien ta sœur. Elle n’est
pas comme les autres.
MATT : Comment
ça ?
JEFF : Avec elle,
je peux parler
sport.
MATT : Si tu la
voyais uniquement
pour parler sport, ça me serait égal.
JEFF : Et
qu’est-ce que tu
t’imagines ? Que je vais devenir entreprenant avec
elle ?
MATT : Non, mais
c’est elle qui
risque de le devenir avec toi.
ALORS
QU’ERIC EST SUR LE POINT
DE RENDRE VISITE A SA BELLE-MERE, SES CHAUSSURES DU DIMANCHE LUI
SERRENT LES PIEDS. IL L’APERCOIT, SORTANT DE
L’HOPITAL AVEC UN
DEAMBULATEUR.
JENNY : Je me sens
beaucoup mieux,
ERIC :
Ah ouais ! C’est
ce que je vois, en effet.
JENNY : Oh oui, je
peux marcher.
ERIC A
UNE CRAMPE À SON
PIED, CE QUI FAIT QU’ON LE VOIT MARCHER DE TRAVERS. PUIS,
TOUJOURS
MAL A L’AISE, IL PORTE UN PLATEAU-REPAS. ET ENCORE APRES, IL
TELEPHONE A ANNIE. UNE INFIRMIERE APPARAIT DISCRETEMENT EN PLEINE
DISCUSSION.
ERIC (au
téléphone en se
massant le pied) : Oh ! Euh … euh
… euh … Bien, elle
dit qu’elle va beaucoup mieux … Oui,
c’est vrai, elle va
beaucoup mieux. Et elle me demande de te remercier pour les fleurs
…
Oui, oui, ça lui a fait très plaisir.
ANNIE : Tant mieux.
ERIC : Euh
… tu sais,
finalement, je me demande si … si je ne vais pas rentrer
plus tôt
à la maison. Oui, après tout, je crois euh
… que je
travaillerai aussi bien là-bas qu’au bureau.
ANNIE :
C’est une excellente
idée … Tu m’entends ?
J’ai dit que ça me
ferait énormément plaisir.
ERIC :
Hein ? Ah !
Parfait. C’est ce que je vais faire, alors.
ANNIE : A tout
à l’heure.
ERIC :
C’est ça.
IL RACCROCHE.
UNE INFIRMIERE :
Bonjour,
monsieur.
ERIC : Bonjour.
UNE INFIRMIERE :
C’est la
première fois que je vous vois dans cet hôpital.
ERIC (en
bégayant) : Euh …
je suis … je suis Eric Camden. (en lui serrant la main)
Enfin, le …
le pasteur Eric Camden.
UNE INFIRMIERE :
Ah ! Elle
est bien bonne. Vous êtes pasteur ?
ERIC (en
bégayant) : Oui.
De l’église de … de … de
… de Glenoak. C’est …
C’est … j’étais avec ma femme.
UNE INFIRMIERE :
Aaah !
ERIC : Euh
… oui, je suis marié
… depuis dix-huit ans.
UNE INFIRMIERE :
Et vous ne portez
pas d’alliance ?
ERIC : Je
l’ai laissé
près du lavabo.
UNE INFIRMIERE :
Je suppose que
vous avez aussi oublié votre col près du lavabo.
ERIC : Non. Nous
ne portons plus
de col. Mais je … je … je … je suis
réellement marié
et je … je suis père de cinq enfants.
UNE INFIRMIERE :
On a tous cinq
enfants !
ERIC : Ah oui,
c’est vrai. Je
vous assure.
UNE INFIRMIERE :
Ecoutez, je ne
sais pas si tout ce que vous dites est vrai, mais je sais
reconnaître
quelqu’un qui a mal aux pieds. Alors, si vous voulez, il y a
un
cordonnier, tout près. Je peux sortir et lui demander
s’il
peut vous agrandir un peu vos chaussures.
ERIC : Mais
… mais, c’est-à-dire que …
euh … vous êtes sûre que
ça ne vous pose pas de problème ?
UNE INFIRMIERE :
Aucun problème,
je vous assure.
ERIC (en donnant
la chaussure a
l’infirmière) : Merci … Je serai en
gériatrie, au
septième étage.
L’INFIRMIERE
FAIT OUI DE LA
TETE. ERIC S’EN VA.
LUCY SE
TROUVE AVEC SES DEUX AMIE
AU L’ECOLE.
FILLE 1 :
T’en as de la chance.
Tâche de garder ton calme. Et tout se passera bien.
FILLE 2: Il est
juste au coin de
l’allée.
FILLE 1:
T’as vraiment de la
chance. Jimmy Moon est très mignon.
FILLE 2: Le
voilà.
LES DEUX
FILLES PARLENT DE JIMMY.
CELUI-CI ARRIVE, FAIT SEMBLANT DE NE PAS LA VOIR ET PUIS S’EN
VA.
FILLE 1 (en voyant Lucy
craquer) :
Désolée.
FILLE 2: Viens.
APRES QUE
LES DEUX FILLES SOIENT PARTIES, JIMMY SE RETOURNE. LUCY A RETROUVE LE
SOURIRE.
MATT,
MARY, LUCY ET SIMON
RENTRENT DE L’ECOLE EN RIANT. ANNIE EST EN TRAIN DE PREPARER
LE
DINER.
MARY :
J’ai fait ce que j’ai
pu pour lui souffler la réponse, mais ça
n’a servi à
rien. Bonsoir, Maman.
MATT : Salut,
maman.
SIMON : Salut,
maman.
ANNIE (en
épluchant les
pommes de terre) : Bonsoir.
LUCY : Bonsoir,
maman.
ANNIE
VOIT LES ENFANTS OUVRIR LE
FRIGO.
ANNIE : Ne vous
empiffrez pas,
nous allons bientôt dîner.
MARY : Je meurs de
faim.
LUCY : Moi aussi.
MATT VOIT
MARY ET LUCY PRENDRE
DES CHIPS.
MATT : Doucement,
les filles.
Laissez-en pour les autres.
ANNIE : Happy
s’est un peu
empâtée, dernièrement. Tu ne trouves
pas, Simon ?
SIMON : Euh
… si, si, un peu. Je
lui donne probablement trop à manger. C’est pour
ça,
tu comprends ? Je vous ai promis à toi et
à papa
que je lui donnerai à manger. J’essaie seulement
de faire
mon travail du mieux que je peux.
LUCY : Maman,
est-ce que quelqu’un
m’a appelé ?
ANNIE : Non,
chérie.
Personne. Je regrette.
SIMON : Je pense
aussi qu’elle
ne fait pas suffisamment d’exercice. Alors, ce que je vais
faire
avant de m’occuper de mes devoirs, c’est
l’emmener faire un
tour dehors et jouer un petit moment avec elle. Il y a aussi autre
chose que je peux faire.
ANNIE : Euh
… quoi ?
SIMON : Je peux
emmener Rosie se
promener avec moi. Comme ça, elle ne
t’embêtera pas.
ROSIE : Je
n’embête pas
maman, J’ai tout fait pour l’aider.
SIMON : Oui, mais
tu peux m’aider
à sortir la chienne.
ROSIE : Je peux
t’aider pour la
surprise ?
ANNIE : Quelle
surprise ?
SIMON : Ce
n’est rien, c’est
juste une surprise.
ROSIE
S’ECLATE DE RIRE.
SIMON : Viens,
Rosie.
ROSIE SE
LEVE ET SUIT SIMON.
MATT (en voyant
Mary s’en
aller) : Ne touche pas au téléphone. Je
dois
appeler quelqu’un.
MARY : Je
regrette. Moi aussi.
ANNIE : Attends
une seconde,
Matt !
MATT (en se
retournant) : Oui.
ANNIE : Ne fais
pas de projets,
d’accord ? Ton père et moi, nous avons
décidé
de te priver de la voiture pendant trois semaines.
MATT : Mais
pourquoi ?
ANNIE : Tu
n’es pas rentré
hier soir.
MATT :
Enfin ! Je vous ai dit
que je n’avais rien fait.
ANNIE : Tu aurais
quand même
dû nous appeler.
MATT : Je ne
pouvais pas. Je
m’étais endormi.
ANNIE :
Matt !
MATT :
D’accord.
ANNIE : Je me
sentirais mieux si
tu me disais avec qui tu étais.
MATT : Avec une
amie, voilà
tout.
ANNIE : Une amie
du lycée ?
MATT : Je
… je l’ai rencontré
à la bibliothèque, il y a quinze jours.
ANNIE :
Qu’est-ce que tu fais à
la bibliothèque ? Tu ne vas jamais à la
bibliothèque.
MATT : Maintenant,
j’y vais. Je
ne vois pas où est le mal.
ANNIE : Il
n’y a aucun mal, au
contraire. C’est pour ça que tu auras le droit de
prendre la
voiture pour aller à la bibliothèque et au
lycée.
Mais ce sera tout … Elle t’aide à
rédiger ton
devoir ?
MATT : Non.
ANNIE :
Désolé.
MATT : Je
l’amènerai à
la maison, un de ces jours, pour que tu fasses sa connaissance. Ca te
va ?
ANNIE (en
souriant) : J’en serai
ravie. Quand ça ?
MATT :
Oh ! Je t’en prie.
ANNIE :
Aussitôt qu’elle
sera rétablie.
MATT : Ecoute, on
en reparlera,
d’accord ?
ANNIE :
J’y compte bien …
Après le dîner, avec ton père.
MATT : Je peux
aller à la
bibliothèque ?
ANNIE : Oui
… (en insistant) On
dîne à six heures.
MATT : Entendu. A
tout à
l’heure.
ANNIE : A tout
à l’heure
… (juste au moment où Matt allait partir)
J’aimerais pas
être à ta place.
ROSIE ET
SIMON JOUENT EN DEHORS
DE LA MAISON.
SIMON (à Rosie
qui fait le
chien) : Saute, maintenant ! Allez,
attrape ! Vas-y,
attrape ! Attrape ! Bravo, c’est
très bien. Je
vais pouvoir apprendre ça à Happy.
SIMON
REGARDE HAPPY EN TRAIN DE
MACHONNER UNE CHAUSSURE.
SIMON : Ah
non ! Pas une
chaussure de papa. Non, t’es vilaine, tu sais ? (En
examinant
la chaussure et en la mettant dans son sac) Oooh !
Rosie.
J’ai besoin de toi pour détourner
l’attention de maman.
ROSIE :
D’accord.
SIMON : Euh
… vas la voir et
dis-lui que t’as soif.
ROSIE : Mais
enfin, je n’ai pas
soif.
SIMON : Ca
n’a pas d’importance.
ROSIE : Oh si,
ça en a.
SIMON : Vous ne
m’aidez vraiment
pas, toi et Happy.
PENDANT
QU’ANNIE PREPARE LE
DINER, LE TELEPHONE SONNE. ELLE DECROCHE.
ANNIE : Allo.
RENEE : Bonjour.
Est-ce que Matt
est là, s’il vous plaît ?
ANNIE : Euh
… je suis sa mère.
Matt n’est pas à la maison.
RENEE :
Oh ! Bon. Vous pouvez
lui dire que Renée a appelé.
ANNIE : Bien
sûr. Je lui
dirai. Il devra être rentré à
l’heure du dîner.
ROSIE
ARRIVE DISCRETEMENT.
RENEE : Bien,
merci.
ANNIE : Est-ce que
vous vous
sentez mieux ?
RENEE :
Ah ! Matt vous a
dit ?
ANNIE : Oui. Euh
…
ANNIE
REGARDE ROSIE.
ROSIE : Maman, je
peux avoir un
verre d’eau ? C’est pour Simon.
ANNIE : Oui,
chérie … (à
Renée) Renée, euh … si vous voulez
venir dîner
avec nous, j’ai préparé un
rôti. Je serai
absolument ravie de rajouter une assiette.
SIMON
ARRIVE À SON TOUR.
RENEE : Vous
croyez ? C’est
gentil, en tout cas.
ANNIE : Alors,
c’est d’accord ?
A six heures ?
RENEE :
D’accord. Comptez sur
moi. Je viendrai.
ANNIE : Bien. A
tout à
l’heure.
TOUT EN
RACCROCHANT, ELLE REGARDE
SIMON, QU’ELLE N’AVAIT PAS VU ARRIVER. ANNIE
S’EST SENTIE
SAISIE.
ANNIE (en donnant
le verre d’eau
à Simon) : Ah ! Tiens, Simon !
SIMON : Merci.
ANNIE : Je peux
accrocher ton
blouson ?
SIMON : Non,
ça va. Je vais
le faire. C’est mon beau blouson. Je vais monter le ranger
dans
l’armoire et mettre un sweat-shirt ou … ou un
pull. Comme ça,
je ne salirai pas, sinon, il faut le donner à nettoyer.
ANNIE :
Hm !
SIMON
S’EN VA. ANNIE SE DOUTE
DE QUELQUE CHOSE.
MARY
ESSAIE DE TELEPHONER À
JIMMY A LA PLACE DE LUCY. LA LIGNE EST OCCUPEE.
MARY : Ce
n’est pas trop tôt.
LUCY :
Qu’est-ce que tu fais ?
Tu l’appelles ?
MARY : Bien
sûr. Toi aussi,
appelle Jimmy. Il vaut mieux ça que d’attendre.
LUCY : Oh non, pas
question.
SIMON MET
LA TABLE.
ANNIE (en arrivant avec la
salade) :
Et voilà !
ERIC (en arrivant
à son tour) :
Bonsoir.
ANNIE : Bonsoir,
chéri.
SIMON : Bonsoir,
papa. Regarde, je
mets la table et pourtant, c’était le tour de Matt.
ERIC : Ah
oui !
ANNIE (en embrassant
Eric) : Hm !
Hm ! Hm ! J’ai parlé
à Matt de la sanction
et on en discutera après le dîner.
ERIC : Bien.
ANNIE (en voyant Eric mal
chaussé) :
Où sont passées tes chaussures ?
ERIC : Ah ? (murmures)
C’est idiot!
Hé ! Hé ! Une
infirmière les a portées
chez un cordonnier pour les agrandir, seulement, c’est
fermé
pendant le week-end.
ANNIE (lui montrant une
bague) :
Elle était mignonne, hein ?
ERIC :
Ah ! (murmures) C’est
pour qui l’autre couvert ?
ANNIE :
L’amie de Matt. Je l’ai
invitée à dîner avec nous.
MATT (en
arrivant) : Comment ça ?
Quelle amie ?
ANNIE :
Renée a appelé
juste après que tu sois parti et comme elle disait
qu’elle
allait mieux, je l’ai invitée à la
maison.
MATT : Ce
n’est pas vrai !
ERIC : Et
… si tu disais merci,
tu ne crois pas que ce serait mieux ?
MATT : Mais
maman !
ERIC : Quel est le
problème ?
ANNIE :
Excuse-moi. Tu as dit que
tu allais l’inviter et il m’a semblé que
le moment était
opportun.
MATT : Non, le
moment n’est pas
opportun.
ERIC : Et pourquoi
ça ?
MATT : Parce
qu’il ne l’est
pas, c’est tout.
SIMON
S’EN VA DES QUE QUELQU’UN
SONNE A LA PORTE.
SIMON : Ne bougez
pas. Je vais
voir qui c’est.
MARY : Quelle
mouche a piqué
Simon ?
LUCY : Oh
… il est vraiment
lèche-botte, en ce moment.
ERIC :
Ah ? Vous avez
remarqué ça, oui ?
MATT : Il faut que
je vous dise
quelque chose avant.
RENEE (en
arrivant) : Bonsoir.
J’espère que je ne suis pas en retard ?
RENEE SE
PRESENTE A LA FAMILLE
CAMDEN.
MATT (à
Renée) : Euh …euh
… bonsoir.
RENEE : Bonsoir.
MATT (à
Renée) : Euh
… je te présente ma famille.
ERIC ET
ANNIE REGARDENT
FROIDEMENT RENEE.
SIMON (sans
discrétion) :
Est-ce que vous allez avoir un bébé ?
ERIC ET ANNIE :
Simon !
RENEE : Euh
… non.
Effectivement, je vais avoir un bébé, mais Matt
n’en
est pas le père.
ERIC ET
ANNIE SONT SOULAGES.
SIMON (sans
discrétion) :
Eh bien ! Voilà une bonne nouvelle !
ERIC ET ANNIE :
Simon !
SIMON : Euh
… le moment est
peut-être venu de vous annoncer que Happy va aussi avoir des
petits et que elle a mangé les chaussures de papa.
ANNIE ET
ERIC SONT CONSTERNES. CE
DERNIER REGARDE EN L’AIR.
LA
FAMILLE CAMDEN ET RENEE SONT À
TABLE.
SIMON : Alors, tu
vas te marier ?
RENEE :
Aaah ! Peut-être
quand je serai plus vieille.
SIMON :
Pourquoi ? T’as
quel âge ?
RENEE : Dix-sept
ans.
SIMON : Ca fait un
peu jeune.
RENEE : Oui.
SIMON :
T’as envie d’avoir
d’autres enfants ?
RENEE : Non, je
trouve que c’est
amplement suffisant.
SIMON : Maman en a
eu cinq.
ERIC (en se raclant la
gorge) :
Hum ! Euh … Mais si quelqu’un nous
racontait comment sa
journée à l’école
s’est passée
aujourd’hui, hein … hm … hm
... ?
SIMON : Alors,
personne ?
PERSONNE
NE REPOND. LUCY FAIT NON
DE LA TETE.
ERIC (en regardant tout le
monde) :
Non ? Non ? Hm ?
SIMON : Alors,
où en
étais-je ?
MATT
DISCUTE AVEC SON PERE DANS
LE SALON.
ERIC : Je ne
comprends pas
pourquoi tu as jugé qu’il ne valait mieux ne pas
m’en
parler.
MATT : Il faudrait
que je te dise
tout, alors que tu ne veux pas me dire ce qui se passe avec
grand-mère.
ERIC :
S’il te plait, Matt, ne …
ne détourne pas la conversation.
MATT :
D’accord. Mais je veux
quand même savoir.
ERIC : Tu sauras
en temps voulu.
MATT : Pourquoi
pas maintenant ?
ERIC : Parce que,
maintenant, j’ai
envie que nous parlions de Renée et de toi.
MATT : Il
n’y a rien entre Renée
et moi. Je te l’ai dit, on est amis.
ERIC :
Sincèrement … je
suis fière que tu sois l’ami de
quelqu’un qui a besoin
d’amis, en ce moment.
MATT (en ayant des
doutes) :
Mais ?
ERIC : Mais
rien ! Renée
a besoin d’ami, en ce moment. Et … ce dont elle a
besoin surtout,
c’est de ses parents et du père de son enfant.
MATT : Sa
mère et partie,
il y a des années et son père ne veut plus
entendre
parler d’elle.
ERIC
(embarrassé) Aaah !
MARY ET
LUCY DISCUTENT DANS LEUR
CHAMBRE. ELLES ONT CHAQUE UN BALLON DE BASKET CACHE SOUS LEUR PULL.
MARY :
Han ! Tu t’imagines
avoir dix-sept ans et être enceinte ?
LUCY : Je ne me
vois déjà
pas en train d’embrasser un garçon.
MARY : Moi aussi.
LUCY : Toi, tu
devrais faire
attention.
MARY :
Voyons ! On ne tombe
pas enceinte en s’embrassant.
LUCY : Mais
qu’est-ce qu’il y
a exactement entre le moment où on s’embrasse et
celui où
on tombe enceinte ? (en s’asseyant sur le lit)
Wouf !
MARY : Ecoute, ne
vas pas plus
loin que le baiser et tu ne craindras pas d’avoir un enfant.
LUCY : Je
n’ai pas pu avoir de
réponse de papa.
LE
TELEPHONE SONNE. LUCY ET MARY
SE JETTENT DESSUS. CETTE DERNIERE DECROCHE.
MARY : Allo.
JEFF : Bonsoir,
Mary.
MARY : Bonsoir, Jeff
… Quoi?
ERIC ET
MATT SONT ENCORE EN TRAIN
DE DISCUTER DE RENEE.
MATT : Je ne
comprends pas. Il y a
pleine de filles qui font ça constamment et rien
n’arrive.
Renée l’a fait une fois. Ce n’est
vraiment pas juste. Elle
est si gentille.
ERIC : Ce
n’est pas une
punition, Matt. C’est une sorte d’accident
biologique … mais
c’est la vie.
MARY
ARRIVE, COMPLETEMENT
FURIEUSE.
MARY :
J’aimerais bien dire un
mot à Matt, si tu permets.
ERIC : Tu sais que
nous étions
en pleine conversation ? Mais qu’est-ce qui se
passe ?
MARY (en
s’adressant à Matt) :
Qu’est-ce que tu as raconté à
Jeff ?
MATT :
C’est entre moi et Jeff.
MARY : Ca ne
l’est plus,
désormais. Il a annulé notre sortie. Je ne peux
pas
croire que tu lui as dit que je voulais l’embrasser. Tu
n’es
qu’un idiot.
MATT : Jeff est
mon meilleur ami
et on parle souvent de ce genre de chose. Ma sœur veut sortir
avec
lui, eh bien, on parle de ma sœur.
MARY : Merci, tu
es trop gentil.
MATT : Tu voulais
te servir de lui
pour qu’il t’embrasse, c’est tout.
MARY (en criant) :
Non, ce n’est
pas vrai.
ERIC : Ah ouais,
ça va !
Calmez-vous ! Euh … s’il te
plaît, Mary, tu permets
que je fasse une suggestion ?
MARY : Tu y tiens
vraiment ?
ERIC : Euh
… pour être
vraiment sincère, oui, oui, j’y tiens beaucoup. Si
tu ne
veux pas te servir de Jeff pour qu’il t’embrasse,
alors fais-le
lui savoir. Dis-lui, euh … qu’il n’y a
pas le feu, hein ?
Euh …dis-lui que tu veux apprendre à le
connaître et
passer des moments agréables avec lui et un jour, lorsque
plusieurs … plusieurs … plusieurs …
plusieurs … plusieurs …
euh … soirées auront passé, une fois
que vous aurez
appris à bien vous connaître l’un et
l’autre, vous
pourrez vous embrasser … ou pas.
MARY : Tu crois
que ça peut
marcher ?
ERIC : Ca peut
valoir la peine
d’essayer. L’importance, c’est de se
parler, de … de
garder la communication … (en la voyant s’enfuir)
toujours
ouverte.
MATT (en
colère) : Mary est
trop jeune pour sortir avec quelqu’un. L’exemple de
Renée
ne t’a pas servi de leçon ?
ERIC (abasourdi) :
Euh …
RENEE
PARLE À ANNIE DANS
LA CUISINE. CELLE-CI EST EN TRAIN DE METTRE LES RESTANTS DE VIANDE
DANS LE PLAT.
RENEE : On a mis
un préservatif.
On ne l’a pas utilisé correctement,
c’est tout. Enfin,
selon toute vraisemblance. Quand j’ai appris que
j’étais
enceinte, j’ai tout de suite su que je voulais garder le
bébé.
Je ne voulais pas le faire adopter. Et voilà !
Dites-moi,
ça fait mal … de faire un
bébé ?
ANNIE (embarrassée
par
cette question): Euh … je ne vais pas répondre
à
cette question. En revanche, ça aide
d’être bien
préparé. Est-ce que tu suis des cours ?
RENEE : Non, pas
encore.
ANNIE : Eh bien,
il y a des cours
gratuits à la maternité. Je peux me renseigner
pour
toi ?
RENEE : Oui,
merci. Vous savez, ce
n’est pas vraiment comme ça que
j’imaginais mon avenir,
c’est vrai, je pensais que je serais chanteuse ou prof de
musique
ou bien astronaute. Tout sauf mère célibataire.
Si ça
se trouve, je serai peut-être la première
chanteuse,
mère célibataire, astronaute.
ANNIE ET
RENEE S’ECLATENT DE
RIRE.
ERIC A
EMPRUNTE LES CHAUSSURES À
MATT. IL SE REND DANS LA MAISON DU PERE DE RENEE : Mr
NICHOLSON.
IL FRAPPE QUATRE FOIS À LA PORTE.
ERIC (au
père de Renée
qui ouvre la porte) : Bonsoir.
Mr NICHOLSON : Oui.
ERIC : Euh
… je suis un ami de
votre fille et … (puis, en claquant la porte)
M. NICHOLSON : Je
regrette, je
n’ai pas de fille.
ERIC : Euh
…
IL FERME
LA PORTE AU NEZ D’ERIC.
CELUI-CI ESSAIE UNE DEUXIEME FOIS. LE PERE DE RENEE OUVRE À
NOUVEAU LA PORTE.
ERIC : Votre fille
m’a demandé
de vous dire qu’elle allait bien … et
qu’elle …
APRES
CETTE MEME REACTION, ERIC
ESSAIE UNE TROISIEME FOIS.
ERIC : Bonsoir. Je
m’appelle
Eric Camden. Je suis pasteur de l’église de
Glenoak.
Ecoutez, moi aussi, j’ai trois filles.
Mr NICHOLSON : Ah
oui ?
ERIC : Ouais.
Mr NICHOLSON :
L’une d’elle est
enceinte ? (puis, en claquant la porte)
SIMON EST
DANS SA CHAMBRE. IL
MONTRE À SA MERE LES CHAUSSURES QUE HAPPY A MACHEES ET
QU’ILS
AVAIENT CACHEES SOUS LE LIT.
ANNIE : Pour les
petits de Happy,
ce n’est pas ta faute. Mais tu aurais dû nous
prévenir
pour les chaussures dès que Happy s’est
attaquée à
la première.
SIMON :
C’est ce qu’on appelle
la sagesse rétrospective, c’est
ça ?
ANNIE : Euh
… oui, oui, c’est
ça.
SIMON :
T’inquiète pas,
maman. Je trouverai un moyen pour lui en payer des nouvelles.
ROSIE : Ah
oui ? Comment ?
SIMON : Ecoute,
Rosie. Ceci est
une conversation de grandes personnes.
ROSIE : Ah
vraiment ?
PLUS
TARD, ON APERCOIT ANNIE QUI
SE SERT DU CAFE.
ANNIE (en voyant arriver
Matt) :
Ca va ?
MATT : Oui.
ANNIE (en le voyant pieds
nus) :
Où sont tes chaussures ?
MATT : Je viens de
… de les
prêter à papa. Tu permets que j’en boive
une tasse ?
ANNIE
(étonnée) : Tu
t’es mis au café ?
MATT : Oui.
ANNIE :
J’étais loin
d’imaginer ça.
ANNIE
SERT UNE TASSE DE CAFE À
MATT.
ANNIE : Tu sais,
il y a quelque
chose sur moi que tu ignores aussi.
MATT :
Qu’est-ce que c’est ?
ANNIE : Eh bien,
j’ai été
excellente en littérature anglaise.
MATT : Je ne suis
pas mauvais non
plus. Tu sais, si j’obtiens un A pour ce papier, je serai
dispensé
d’examen.
ANNIE : Et
c’est pour ça
que tu vas à la bibliothèque ?
C’est pour ça
que tu nous as fait toutes ces cachotteries ?
MATT : Je ne veux
pas que ça
me porte malheur … Si je te pose une question franche, tu me
répondras franchement ?
ANNIE (en
souriant) : Je ferai ce
que je peux.
MATT : Est-ce que
grand-mère
va mourir ?
ANNIE : On a
diagnostiqué
chez elle, une forme de leucémie qu’il est
très
difficile de soigner à un stade aussi avancé.
MATT : Donc, elle
est condamné ?
ANNIE : Oui
… Oui, Matt, elle
est condamnée.
ERIC
ETEINT LA LUMIERE DU
CORRIDOR ET VA DANS LA PIECE OU MATT FAIT SON DEVOIR.
ERIC : Tu
travailles ?
MATT : Oui.
ERIC : Ta
mère m’a dit
que vous aviez discuté ?
MATT NE
REPOND PAS.
ERIC : Ca
va ?
MATT : Si
ça n’allait
pas, tu me dirais que grand-mère a bien vécu sa
vie,
c’est ça ?
ERIC :
Matt !
MATT : Ecoute, je
n’ai pas envie
de parler de ça.
ERIC : Une autre
fois.
MATT : Oui. (en le
levant) Je
pense qu’il ne faut pas en parler aux enfants. Ils ne sont
pas
assez grands pour comprendre ce genre de chose.
ET MATT
S’EN VA.
A
L’ENTREE DE L’ECOLE, MARY
DISCUTE AVEC JEFF.
JEFF : Alors,
à quelle
heure je peux passer te prendre ?
MARY : Viens vers
sept heures et
demie. Et n’oublie pas qu’il y a une condition.
JEFF : Pas de
baisers, je sais.
Hm ! Hm ! Hm ! (claquement des mains)
ERIC REND
VISITE AU PETIT AMI DE
RENEE, OCCUPE À REPARER SA MOTO.
ERIC (en se raclant la
gorge) :
Hem ! Hem ! Bonjour, je suis Eric Camden, le pasteur
de
l’église de Glenoak. J’aurais
aimé vous voir pour
parler avec vous d’une amie qui s’appelle
Renée Nicholson.
LE GARCON :
Pourquoi faire ?
ERIC : Je crois
qu’elle va avoir
besoin de votre aide.
LE GARCON (en
soupirant et en se
levant) : Pff ! Regardez notre maison. Vous croyez
qu’on
a un trésor enfoui dans le jardin ?
ERIC : A vrai
dire, je me
demandais si vous accepteriez de prendre un emploi … au cas
où
bébé aurait besoin de nourriture, d’un
toit, de
vêtements ?
LE GARCON :
Ecoutez ! J’ai
postulé comme chercheur nucléaire, il
n’y a pas
d’embauche.
ERIC : Ouais
… Si ça
vous intéresse, il y a peut-être de
l’embauche au club
de billard. Ce n’est pas aussi prestigieux que le
nucléaire,
enfin c’est un boulot de serveur payé au salaire
minimum …
Mon adresse est sur la carte. C’est assez angoissant
d’avoir une
fille, alors si je peux faire quoi que ce soit pour vous, appelez-moi
surtout.
LE GARCON
FAIT OUI DE LA TETE.
ERIC S’EN VA.
LE GARCON (en
criant) :
Alors, c’est une fille ?
ERIC : Oui, vous
allez avoir une
petite fille. Félicitations.
LUCY
QUITTE L’ECOLE ET CROISE
JIMMY MOON.
UNE FILLE (en faisant
signe) : Au
revoir, Lucy.
UNE AUTRE FILLE :
Au revoir, Lucy
et à demain.
JIMMY (en
arrivant) : Lucy !
Est-ce qu’il y a des gens qui sont venus te voir pour te dire
que
je t’aime bien ?
LUCY : Euh
…
JIMMY : Toi, tu
m’aimes bien ?
LUCY :
C'est-à-dire que …
JIMMY : Ca va,
ça va. Moi
non plus. Je crois qu’on nous a joué un mauvais
tour, c’est
tout.
LUCY (en le voyant
partir) : Euh …
s’il te plaît, attends.
MATT EST
ASSIS, SEUL, SUR LA
TERRASSE.
SIMON (en
arrivant) : Matt !
Euh … tu sais, je crois qu’on devrait discuter
… d’homme à
homme.
MATT :
D’accord. Qu’est-ce
qu’il y a ?
SIMON :
J’ai beaucoup réfléchi.
MATT : Tu ne
devrais pas. Tu
pourrais te faire du mal.
SIMON :
Arrête ! Je
parle sérieusement.
MATT : Excuse-moi.
Vas-y. Je
t’écoute. A quoi tu
réfléchis ?
SIMON : A
Renée.
MATT :
C’est à papa que
tu devrais parler.
SIMON : Non. Je
pense que c’est
à toi que je dois en parler.
MATT :
Franchement, je ne suis pas
sûr de pouvoir répondre à tes
questions, Simon.
SIMON : Ce
n’est pas vraiment
une question, c’est plutôt une sorte …
d’observation.
MATT : Je verrai
ce que je peux
faire.
SIMON : Je pense
que tu devrais
épouser Renée.
MATT : Non, mais
tu débloques !
SIMON : Non,
écoute, elle
est gentille. T’es gentil. Je parie que le
bébé sera
très gentil.
MATT : Simon, je
ne peux pas
épouser une fille sous prétexte qu’elle
est gentille.
Renée et moi, on est amis, tu sais. On n’est pas
amoureux.
Si je me marie, je veux être amoureux.
SIMON : Je ne
comprends pas. Elle
est adorable, elle est mignonne, elle sait se tenir à table.
Qu’est-ce que tu lui reproches, exactement ?
MATT : Rien.
SIMON : Alors, tu
vas y
réfléchir ?
MATT : Non, Simon.
Tu sais
pourquoi ? Parce que je ne veux que le bonheur de
Renée.
Et son bonheur, ce serait d’épouser
quelqu’un dont elle
serait amoureuse, quelqu’un de responsable et
d’équilibrée.
SIMON : Je
n’avais pas pensé
à ça. T’es pas quelqu’un de
responsable, c’est
vrai.
MATT : Tu as trois
secondes :
trois, deux, un
MATT ET
SIMON SE METTENT À
COURIR.
ERIC
TRAVAILLE DANS SON BUREAU.
ANNIE (en
arrivant) : Ce
jeune homme voudrait te parler.
LOU : Merci
… (en s’approchant
d’Eric) Bonjour, euh … je suis venu pour vous
remercier … pour
le travail. J’ai eu le travail au club de billard. Je suis
allé
là-bas dès la fin de mes cours.
ERIC (abasourdi) :
Euh …
LOU : Je
m’appelle Lou, l’ami
de Renée. Euh … je suis le papa.
ERIC : Mais
… mais … j’a
…j’avais cru comprendre que … que le
garçon que j’ai
rencontré ce matin … euh …
c’était …
LOU : Non, non,
non, non. Lui,
c’est mon frère aîné. Il dit
qu’il aurait
bien pris le boulot, si vous entendez parler d’autre chose.
ERIC :
Aaah ! Bien sûr.
Mais j’essaierai de lui trouver quelque chose
également, euh
… À propos, euh …j’ignore si
ça vous intéresse,
mais il y aura un service spécial, ce dimanche à
l’église.
LOU : Euh
… euh … oui,
seulement, je vais sûrement travailler.
ERIC : Le
dimanche, le club de
billard est fermé.
LOU (en tombant des
nues) : Ah !
MARY ET
LUCY SONT DANS LA
CHAMBRE. L’UNE CHERCHE UN VETEMENT, L’AUTRE LIT UNE
REVUE.
MARY : Je
n’arrive pas à
le croire. J’ai enfin réussi à trouver
un garçon
avec lequel je vais pouvoir sortir. Le baiser n’est pas
d’actualité
pour l’instant mais on sort ensemble.
PENDANT
CETTE DISCUSSION, LUCY
FOND EN LARMES.
MARY :
T’as un problème,
Lucy ?
LUCY (en
pleurant) : Ce n’est
rien.
MARY (en
s’approchant de Lucy) :
Alors, pourquoi tu pleures ?
LUCY (en
pleurant) : C’est
l’article que je lis qui est très triste.
MARY (en lui reprenant son
magazine) :
Ca te fait pleurer, Sassy ?
LUCY (en
pleurant) : Je me suis
complètement tournée en ridicule en face de Jimmy
Moon.
Et maintenant, il ne veut plus de moi.
MARY (en la
réconfortant) :
Alors, c’est lui, l’imbécile, pas toi.
ANNIE
DISCUTE AVEC MATT.
ANNIE :
Aujourd’hui, j’ai dit
à ta grand-mère que nous avions eu une discussion
… et je me disais que si tu voulais, tu pourrais lui passer
un coup de
fil juste pour lui dire euh … un petit bonjour.
MATT : Je ne
saurai pas quoi lui
dire.
ANNIE : Eh bien,
dis-lui tout
simplement que tu penses à elle comme tu l’as
toujours fait.
Je lui ai parlé de Renée, elle a
été
impressionnée par le fait qu’elle se soit
confiée à
toi.
MATT : Elle sait que
j’ai été
couché et que je suis privée de voiture pendant
trois
semaines.
ANNIE (en riant) :
Euh … Eh oui,
je lui ai dit toujours tout.
ERIC (en
arrivant) : Matt !
On n’a pas eu l’occasion de parler de ta
grand-mère.
MATT : A quoi bon
en parler ?
MATT
QUITTE LA PIECE.
ERIC
(surpris):
Hem ! Euh … Ca alors ! Les
gens viennent me
raconter leur vie mais mon fils ne veut pas discuter avec moi, sauf
si je le coince dans une pièce Comment ça se
fait ?
ANNIE :
C’est avec moi qu’il
discute.
ERIC : Euh
… Tout de même !
Je parle avec ma mère de mes problèmes et
j’en parle
aussi avec mon père.
ANNIE : Ah
oui ? Ce père
avec lequel tu parles au téléphone, une fois par
semaine, du temps qu’il fait ?
ERIC : Tous les
deux, on est des
fans du temps qu’il fait.
ANNIE :
Hm ! Hm !
SIMON (en
arrivant) : Ecoutez !
Voici la solution que j’ai trouvée si vous
êtes
d’accord, tous les deux.
ERIC :
C’est quoi ?
SIMON :
C’est très
simple. Je vais vendre de la citronnade.
ERIC : Euh
… dis-moi, combien de
fois tu as déjà vendu de la citronnade ?
SIMON : Euh
… plein de fois ?
ERIC : Et
… combien de fois
as-tu pris la peine de rembourser ta mère pour tous les
invendus ?
SIMON : Euh
… combien de fois,
maman ?
ANNIE :
Jamais !
ERIC :
Non !
SIMON : Mais je
crois que j’ai
découvert un secret, maman. C’est
l’emplacement,
l’emplacement et l’emplacement.
ERIC (en parlant entre ses
dents) :
Euh … écoute-moi bien. Simon, je sais
… à quel
point c’est difficile pour un enfant de ton âge de
se faire
de l’argent. Alors, pourquoi tu n’essaierais pas de
faire un
travail utile pour la communauté ? Je ne
sais pas.
Essaie de rendre service aux autres gens et moi, je
rachèterai
moi-même les chaussures.
SIMON : Tu sais,
c’est une bonne
idée !
ANNIE :
Qu’est-ce qui est une
bonne idée ?
SIMON : Je
distribuerai la
citronnade.
ERIC :
Voyons ! Ce n’est
pas ce que je voulais dire.
SIMON : Je sais,
papa. Mais
réfléchis. Entre ne rien faire et aller
à
l’église, grâce à ma
citronnade, beaucoup plus
de gens viendront à l’église.
ANNIE (en
riant) : Ha !
Ha ! (en s’en allant) Oh !
SIMON : Alors,
t’es d’accord ?
ERIC : On verra,
Simon, on verra.
MARY FORCE
LUCY A TELEPHONER A JIMMY. CETTE DERNIERE REFUSE.
LUCY : Oh
non ! Je ne peux
pas lui parler.
MARY : Si, tu
peux. Dis seulement
que tu ne savais pas quoi lui dire aujourd’hui et que tu
crains
qu’il l’ait mal pris.
LUCY (en prenant le
téléphone) :
Salut. Je ne savais pas quoi te dire aujourd’hui et je crains
que
tu ne l’ais mal pris. (en raccrochant) J’ai eu le
répondeur.
MARY (en riant) :
Hm ! Hm !
DANS LE
SALON, ANNIE EST EN TRAIN
DE LIRE, A ROSIE, L’HISTOIRE DU PETIT CHAPERON ROUGE.
ANNIE (en
lisant) : Alors, le
petit chaperon rouge sortit de la maison, toute heureuse, à
l’idée d’offrir à sa
grand-mère sa galette
et son petit pot de beurre. Elle traversa les prés et les
champs, elle entra dans la forêt en chantant … (en
fermant le
livre) On arrête ici pour ce soir. On reprendra demain,
d’accord ?
MATT (en
arrivant) : Je peux aller
à la bibliothèque ?
ERIC : La
bibliothèque ?
Un vendredi soir ?
ANNIE : Je pensais
que tu avais
fini ton papier.
ERIC : Si tu
penses rencontrer
Renée, je crois que Lou a prévu d’y
passer pour la
voir ce soir.
MATT : Oui, je
suis au courant.
Elle me l’a dit. Alors, est-ce que je peux aller
ailleurs ?
ERIC : Non, Matt,
je regrette. Pas
pendant trois semaines … Sauf si tu as envie de jouer au
billard.
On se fait une petite partie ?
MATT : Non merci.
Je ne suis pas
aussi désespéré.
ERIC : Alors,
peut-être le
prochain week-end.
MATT :
Peut-être.
ON SONNE
À LA PORTE. HAPPY
ABOIE.
ANNIE : Oh ! Ca peut
être Jeff.
TOUT LE
MONDE DESCEND. MATT OUVRE
LA PORTE. EN VOYANT JIMMY, QUI AVAIT REPONDU AU MESSAGE DE LUCY,
MATT, SIMON, MARY ET LES PARENTS ONT L’AIR CONSTERNE.
ANNIE :
Hein ?
JIMMY : Euh
… Ca va. Lucy est
là ?
MATT FAIT
SIGNE QUE NON.
DISCRETEMENT EN SE CACHANT DERRIERE LA PORTE, LUCY SOURIT ET LUI FAIT
SIGNE SANS LUI DIRE UN MOT.
ERIC ET
ANNIE SONT AU LIT.
ANNIE (livre à
la main) :
Tu as parlé avec le père de
Renée ?
ERIC :
J’ai laissé un
message. Je reviens tout de suite. Je crois que je n’ai pas
fermé
la porte d’entrée à clef.
ANNIE : Moi, je
l’ai fait.
ERIC :
Ah ! Je vais me
chercher un verre de lait. T’en veux un ?
ANNIE : Mais non.
Je vais y aller.
ERIC : Non, non,
non, je m’en
occupe.
ANNIE : Tu sais,
tu ne devrais pas
montrer de façon aussi évidente que tu
l’attends.
Mary pensera que tu ne lui fais pas confiance. Du reste, elle ne
passera pas le seuil de la porte avant vingt-trois heures
précise,
c’est-à-dire l’heure limite
légale.
ERIC : Ca se voit
tant que ça
que je l’attends ?
ANNIE : Oui.
ERIC : Ca
m’est égal.
ERIC SE
LEVE ET RENCONTRE LUCY
DANS LE CORRIDOR.
LUCY :
Papa ! Tu vas guider
le retour de Mary ?
ERIC : Euh
… non, non.
Pourquoi ? J’ai ouvert à ta
sœur une confiance absolue
…Dis-moi, ton ami Jimmy a l’air bien sympathique.
LUCY :
Oh ! Tu sais, ce n’est
qu’un camarade de classe. Il est venu me voir pour savoir
quel
devoir il fallait faire. Il a été malade.
ERIC : Tu sais ce
qu’on a en
commun ?
LUCY :
Quoi ?
ERIC : Pour
mentir, on est aussi
mauvais l’un que l’autre.
LUCY :
T’as raison. Excuse-moi,
papa.
ERIC : Excuse-moi
aussi.
Maintenant, je vais dans le salon attendre ta sœur.
ERIC
S’EN VA. LUCY S’ECLATE
DE RIRE. EN CE TEMPS-LA, MATT EST AU TELEPHONE. IL PARLE À
SA
GRAND-MERE.
MATT : Tout va
bien, grand-mère.
J’appelle pour dire bonjour. Je suis content que tu sois
encore
debout. … Oui, trois semaines. Enfin maman me
réduira
peut-être la peine à deux …
ERIC EST
SUR LE POINT D’OUVRIR
LA PORTE. IL APERCOIT HAPPY.
ERIC :
Ah !
Tu veux faire un tour, toi? Allez, je te donne deux
minutes,
Happy. Fais vite !
ERIC
OUVRE LA PORTE. A SA PLUS
GRANDE SURPRISE, IL DECOUVRE QUE MARY ET JEFF SONT EN TRAIN DE
S’EMBRASSER.
ERIC (en les
voyant se
retourner) : Ca va ?
COMME
MARY ET JEFF NE REPONDENT
PAS, ERIC FERME LA PORTE.
MARY (à
Jeff) : Où
en étions-nous ?
AUX ABORD
DE L’EGLISE, SIMON
DISTRIBUE DE LA CITRONNADE.
SIMON (à un
passant) :
Venez, monsieur. Merci d’être venu.
ANNIE (aux
personnes qui
l’entourent) : Toi, aussi tu attends pour de la
citronnade ?
Excuse-moi. Bonjour, monsieur. C’est une très
belle journée,
n’est-ce-pas ? Bonjour.
ANNIE
S’APPROCHE DE SIMON.
SIMON : Tu vois,
je t’avais dit
que c’était une bonne idée.
ANNIE : Oui, mais
le service va
bientôt commencer, alors, tu devrais fermer ton stand.
SIMON :
D’accord.
ANNIE : On se
retrouve à
l’intérieur. (à Matt) Tu
viens ?
MATT : Est-ce que
j’ai le
choix ?
ANNIE : Euh
… prends Simon avec
toi, d’accord ?
MATT : Entendu.
UNE DAME :
Pourquoi est-ce que tu
ne fais pas payer ta citronnade, Simon ?
SIMON : Moi, je
voulais bien faire
payer pour acheter à papa, des chaussures neuves ?
Mais
il ne voulait pas.
UNE DAME : Ton
papa a besoin de
chaussures neuves ?
SIMON : Oui.
Est-ce que vous savez
ce que ça peut coûter, des chaussures ?
UNE DAME :
Ha ! Ha !
Hm ! (en lui donnant un billet) : Tu donneras
ça à
ton papa.
SIMON :
Wouah ! Merci.
UNE DAME (aux personnes qui
l’entourent) : Le pasteur a besoin de chaussures
neuves.
Excusez-moi. Le pasteur a besoin de chaussures neuves.
UN MONSIEUR :
Confession !
TOUT LE
MONDE SE REUNIT A
L’EGLISE. D’ABORD, ERIC REMARQUE LA PRESENCE DE
L’INFIRMIERE
QUI LUI MONTRE SES CHAUSSURES.
ERIC :
Ha ! Ha ! Ha !
Ha ! Bon. (à ses fidèles) Bonjour, euh
… j’ai
eu pas mal de nouvelles à vous annoncer, ce matin
…
HORS DE
L’EGLISE, ON APERCOIT
MATT ET SIMON. CE DERNIER EST PARVENU À RECOLTER DE
L’ARGENT.
SIMON :
Hé, Matt !
Regarde !
MATT :
Qu’est-ce que c’est que
ça ?
SIMON :
C’est pour offrir des
chaussures à papa. Viens, il va être
très
content.
MATT (à
la famille de
Renée) : Ah ! Je vous rejoins tout de suite.
SIMON :
D’accord.
À
L’EGLISE, ERIC EST SUR
LE POINT DE PRESENTER RENEE NICHOLSON À SES FIDELES.
ERIC : A
présent, je pense
que tout le monde est arrivé … (Simon arrive avec
de
l’argent) Pour commencer, j’aimerais
souhaité la bienvenue
au dernier membre de notre chorale : Renée
Nicholson.
AVANT QUE
CELLE-CI NE CHANTE, ON
REMARQUE L’ARRIVEE DE LOU, SON PETIT AMI, PERE DE SON ENFANT.
SIMON S’ASSIED À COTE D’ANNIE.
ANNIE (voyant
l’argent) : Oh !
Simon !
RENEE
(en
chantant) : I see an angel … it has spread its
wings … above
my head and my heart … the joy and love around me
…
PENDANT
CETTE CHANSON, ON
APERCOIT Mr NICHOLSON (QUI AVAIT RECONNU LA VOIX DE SA FILLE) ET MATT
PRES DE LA PORTE DE L’EGLISE.
Mr
NICHOLSON (consterné) :
Vous savez, c’est ma fille ! La choriste !
MATT :
Hm ! Ah oui ?
Venez.
MATT
INVITE Mr NICHOLSON A VENIR
VOIR CHANTER SA FILLE DANS L’EGLISE.
RENEE (en
chantant) : ... I see an angel … it has spread its
wings …
above my head and my heart … the joy and love around me
… has
filled me so … has given me the chance to be … an
angel … I see
an angel … around me …
CETTE
CHANSON DONNE LE SOURIRE À
SON PETIT AMI ET À SON PERE, AINSI QU’À
LA FAMILLE
CAMDEN.
Script
rédigé par Nadine, toute reproduction est
interdite
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