1.01. TOUT VA POUR LE MIEUX
1.01. TOUT VA POUR LE MIEUX
DANS
CE PREMIER EPISODE DE LA PREMIERE SAISON, TOUT COMMENCE PAR LA PRESENTATION DES
PERSONNAGES DE LA FAMILLE CAMDEN. (D’ABORD LES PARENTS, ENSUITE LEURS CINQ
ENFANTS, EN COMMENCANT PAR LA PLUS JEUNE, ROSIE ET EN TERMINANT PAR LEUR FILS
AINE, MATT) POUR COMMENCER, LES PARENTS CAMDEN, ERIC ET ANNIE, CONTINUENT DE
DORMIR. JUSTE AU MOMENT OU ILS S’EMBRASSENT, UN DE LEURS ENFANTS FRAPPE A LA
PORTE.
ANNIE : Entrez.
ROSIE OUVRE
LA PORTE ET ENTRE.
ROSIE : Bonjour.
ERIC :
Bonjour, Rosie. (Claquement de porte)
ANNIE
SE MET À RIRE. ROSIE S’INSTALLE DANS LEUR LIT.
ERIC : Fais comme
chez toi.
ROSIE : Qu’est-ce
que vous faisiez ?
ANNIE : Oooh !
ERIC : Eh
ben …
ANNIE : On s’apprêtait à se
lever.
UN AUTRE FRAPPE À LA
PORTE.
ROSIE : Entrez.
SIMON OUVRE LA PORTE ET
ENTRE À SON TOUR.
SIMON : Bonjour. (Claquement
de porte)
ANNIE : Bonjour.
ERIC : Bonjour, Simon.
IL S’INSTALLE DANS LE LIT
PRES DE ROSIE.
SIMON : J’étais en train de me
demander. Qu’est-ce qu’il y aura au petit-déjeuner ?
ANNIE (en baillant) : Ca, je ne
l’ai pas encore décidé.
SIMON : Tant pis. J’attendrai.
UN AUTRE FRAPPE À LA
PORTE.
SIMON : Entrez.
LUCY OUVRE LA PORTE ET
ENTRE À SON TOUR.
LUCY : Qu’est-ce que vous
faites tous là ? (Claquement de porte)
ERIC : Rien … Rien … Absolument
rien.
LUCY : On mange ? J’ai faim.
SIMON : Moi aussi.
ANNIE : Je me lève. J’ai
compris.
LUCY SE JOINT À SIMON ET
ROSIE. UN AUTRE FRAPPE À LA PORTE.
LUCY : Entrez.
MARY OUVRE LA PORTE ET
ENTRE. ERIC S’APPRETE A SE LEVER.
MARY : Je me demandais où vous
étiez passés. (Claquement de porte)
ERIC : Tu vois, Mary ? Nous
sommes là.
MARY SE JOINT À LUCY,
SIMON ET ROSIE.
MARY : Tu veux que je prépare
le petit-déjeuner, maman ?
ANNIE : Non merci, chérie, je
m’en occupe.
UN AUTRE FRAPPE À LA
PORTE.
MARY : Entrez.
MATT OUVRE LA PORTE, LA
LAISSE OUVERTE ET ENTRE.
MATT : Salut, tout le monde.
ERIC : Bonjour, Matt.
MATT (à ses quatre frères et
sœurs) : Les enfants, on est samedi.
SIMON : Et alors ?
MATT : C’est le jour où maman
et papa font la grasse matinée.
MARY, LUCY, SIMON ET
ROSIE SORTENT DU LIT ET QUITTENT LA CHAMBRE EN COURANT.
LUCY : On va se préparer un
super petit-déjeuner. (Rires)
ROSIE : Dormez bien.
ANNIE LEUR FAIT SIGNE.
MATT REGARDE ERIC EN SOURIANT.
ERIC : C’est gentil.
MATT .QUITTENT LA PIECE A
SON TOUR ET FERME LA PORTE.
GENERIQUE
DANS LA CUISINE, ANNIE
PREPARE LE PETIT-DEJEUNER EN ECOUTANT LA MUSIQUE (CHANSON DE ROY ORBISON :
YOU’VE GOT IT). ERIC VERSE LE VIN. ENSUITE, LES DEUX PERSONNES SE METTENT À
TRINQUER ET À S’EMBRASSER. UN MOMENT PLUS TARD, ILS S’APPRETENT A QUITTER LA
CUISINE. EN PASSANT, ERIC ETEINT LE MAGNETO. AVEC ANNIE, IL APPORTE LE
PETIT-DEJEUNER À LA SALLE A MANGER.
ANNIE (en arrivant) : Voilà le
petit-déjeuner !
ERIC : Ah ! Mais c’est sympa de
vous lever.
SIMON : Est-ce que je peux dire
la prière, maintenant ?
ANNIE (à Matt) : Tu es bien
pressé. Tu as un rendez-vous ?
MATT : J’espère que non. J’ai
besoin de la voiture.
MARY : Tu avais dit que tu
m’aiderais pour mes lancers francs.
SIMON : Je peux y aller, papa ?
ANNIE : Est-ce que tu peux
attendre que Rosie soit assise, s’il te plaît ?
LUCY AIDE ROSIE A
S’ASSEOIR.
SIMON (après que Rosie soit
assise) : Ca y est ? Je peux ?
ERIC LUI FAIT UN SIGNE.
SIMON DIT SA PRIERE. IL AIMERAIT AVOIR UN CHIEN.
SIMON : Mon cher Dieu, merci
pour ce repas. Et si tu existes vraiment, mon Dieu, je sais que tu trouveras le
moyen de m’avoir le chien que je voudrais. Amen.
TOUT LE MONDE RIT AUX
ECLATS.
SIMON : Quoi ?
ERIC : Premièrement, si ça peut
te rassurer, Dieu existe vraiment. Et deuxièmement, merci de nous avoir demandé
la permission pour obtenir ce que tu veux. Bonne chance !
ROSIE : Bonne chance, Simon. (Simon
est mécontent)
ANNIE : Si tu veux, nous en
reparlerons après le dîner. D’accord ?
SIMON : D’accord, maman.
MARY (à Matt) : Tu peux
t’entraîner avec moi pendant une petite demie heure ?
MATT : Tu es en troisième et tu
fais sport-étude. Je ne peux rien faire de plus pour toi.
MARY : Mais j’ai raté deux
lancers francs, hier soir. Deux.
ERIC : Tu as le temps, Matt.
ANNIE : Hm ! Je pensais que
vous alliez jouer au billard.
MATT : Papa va jouer au billard
et moi, je vais vivre ma vie. Je sors.
ERIC : Tu sors ce soir ? Et
avec qui ?
MARY : Une étudiante. Une fille
qui a un an de plus que lui.
ANNIE (à Mary) : Chérie, quand
tu auras l’âge de Matt, tu pourras sortir avec des garçons plus âgés que toi.
MARY : Je ne trouve pas ça
juste, maman. Tous les garçons de mon âge sont des nuls.
SIMON : Je crois que le chien
est le meilleur ami de l’homme après Dieu.
ANNIE : Après le dîner, Simon.
ERIC : Matt, je voudrais te
parler et je voudrais aussi jouer au billard.
MATT : C’est un choix très
difficile.
ERIC : Ah bah, pas du tout. Je
te propose un marché. On fait une partie. Si tu gagnes, on ne discute pas et si
c’est moi qui gagne, en revanche, on discute.
MATT : Hum ! Je ne t’ai pas
battu une seule fois.
ERIC : Eh ben, justement.
ANNIE (à Lucy) : C’est gentil
d’aider ta petite sœur comme ça, Lucy. Merci.
ERIC (à Lucy) : Tu as l’air
d’avoir beaucoup grandi depuis quelque temps.
ANNIE SE MET À RIRE.
LUCY, ENERVEE, S’APPRETE A QUITTER LA TABLE.
LUCY : Ca fait longtemps que je
ne suis plus une petite fille. Je veux manger dans ma chambre.
ERIC : Je ne pense pas que ce
soit une bonne idée.
LUCY : Très bien. (Elle
quitte la pièce)
ERIC (tout bas à Annie) : J’y
vais.
ANNIE : Non, laisse-la.
SIMON (à Rosie) : Entre nous,
si on avait un chien, il pourrait manger ça.
APRES LE PETIT-DEJEUNER,
ANNIE S’OCCUPE DE REPARER UNE MACHINE À LA CUISINE. ERIC L’ENTEND CRIER.
ANNIE (en se cognant la tête) :
Aïe ! … Oh ! Zut !
ERIC : Dis donc, tu ne crois
pas qu’on pourrait se débarrasser des ordures en faisant comme nos ancêtres, en
les jetant à la poubelle ?
ANNIE : Non, non, je vais le
réparer. Ce n’est qu’un broyeur … Hm !
ERIC CONTEMPLE LE VISAGE
D’ANNIE.
ERIC : Tu es très belle, comme
ça.
ANNIE : Oooh ! Je t’en prie.
J’ai le visage tout couvert de graisse. (Ils s’embrassent) Tu as
déjà vu un broyeur ?
ERIC : J’irai au bout du monde
avec toi.
ILS METTENT LA TETE SOUS
LA MACHINE.
ERIC : Aaah !
ANNIE : Tiens, c’est exactement
là.
ERIC : Quand est-ce que t’as
appris la plomberie ? Ce n’était pas quand tu attendais Simon ?
ANNE : Non, non, l’électricité,
la plomberie, c’était Mary. Simon, c’était la cuisine régionale … Aaah !
ERIC : On est tranquille, ici.
ILS S’EMBRASSENT. UN
MOMENT PLUS TARD, SIMON ARRIVE.
SIMON : Entre nous, un chien,
c’est beaucoup moins embêtant qu’un bébé.
APRES AVOIR ENTENDU
SIMON, ILS S’APPRETENT A SE REDRESSER. ERIC SE COGNE LA TETE.
ERIC : Ah ! Oh !
ANNIE (à Eric) : Tu préfères
parler chien avec Simon ou puberté avec Lucy ?
SIMON : Est-ce que je peux
avoir un chien, s’il vous plaît ?
ERIC : Je choisis la puberté.
ANNIE : D’accord.
LE TELEPHONE SONNE. SIMON
LE PASSE À ANNIE. EN CE TEMPS-LA, ERIC QUITTE LA PIECE.
ANNIE : Allo. (…) Ah ! Bonjour,
maman. Ca va ?
DEVANT LA PORTE DE LA
CHAMBRE DE MARY ET LUCY, CETTE DERNIERE S’AMUSE À FAIRE LE POIRIER. ROSIE ARRIVE
ET S’EN APERCOIT.
ROSIE : Qu’est-ce que tu fais ?
LUCY : J’essaie de devenir une
femme. Alors, fiche-moi la paix.
ROSIE : Faire le poirier, ça
aide à devenir une femme ?
LUCY : C’est Mary qui me l’a
dit. Ca te va ?
ROSIE : Ca me va.
ERIC ARRIVE À SON TOUR.
ERIC (à Rosie) : Qu’est-ce
qu’elle fait ?
LUCY : Papa ! (Elle se
relève) Laisse-moi passer.
ELLE FILE À LA SALLE DE
BAIN.
ROSIE (à Eric) : Elle essaie de
devenir une femme.
ERIC FRAPPE A LA PORTE.
ERIC (en hurlant) : Lucy ?
C’est ton père. Tu te souviens de moi ? Celui qui t’a offert par erreur un
mannequin en tenue d’Adam complète ? T’as pas oublié ? Ecoute, il y a bien assez
de sujets délicats entre toi et moi. Alors, parlons-en. Encore que celui-ci ne
soit pas si délicat. (Lucy fait la grimace) Tiens, à propos,
est-ce que … tu n’aurais pas commencé à avoir tes règles ? Oui, parce que quand
j’avais ton âge, c’est la seule question …
LUCY (en lançant le
porte-savon) : Vas-t’en !
ERIC A ENTENDU UN COUP
SEC. IL REGARDE ROSIE EN TRAIN DE FAIRE LE POIRIER COMME LUCY.
ERIC (sous le choc) : Oh ! Mon
Dieu, mon Dieu, mon Dieu !
DANS LA CUISINE, SIMON
EST EN CONVERSATION AVEC ANNIE, SUR UN MEME SUJET : SON DESIR D’AVOIR UN CHIEN.
SIMON : Le problème, c’est que
j’ai été le bébé pendant longtemps et je regrette l’époque où on s’occupait de
moi.
ANNIE : Ha ! Ha !
SIMON : C’est une chose qu’un
chien peut me donner. Je ne vous embêterai plus. Tu comprends ?
ANNIE : Hm ! Très bien.
SIMON : Je lui donnerai à
manger, je le promènerai. Ca ne vous posera aucun problème. Je t’assure.
ANNIE : Euh … chéri, ne te
fatigue pas. Tu as beau tenté de me convaincre. Ton père et moi en avons déjà
parlé et notre décision est prise. On ne veut pas de chien.
SIMON (en souriant) :
Heureusement pour moi, t’es peut-être d’un avis contraire.
DANS LE JARDIN, MATT SE
MET À FUMER. MARY ARRIVE ET S’EN APERCOIT.
MARY : T’es fou de faire un
truc pareil. Tu vas te faire repérer.
MATT : Ca m’étonnerait.
Crois-moi, ils ne se doutent de rien. Et puis, j’ai un truc absolument
infaillible. (Il range sa cigarette et cache son haleine au moyen d’un
spray mentholé) Indécelable.
IL SE LEVE ET REGARDE
JOUER MARY. APRES QUE LE BALLON SOIT LANCE, MATT LE RATTRAPE.
MATT : Tu lances bien. C’est
une histoire de garçon ?
MARY : Si c’était le cas ?
MATT : C’est ça ?
MARY : Peut-être.
MATT : Alors, c’est un garçon ?
MARY : Non, je n’ai pas de
petits copains. Et tu sais pourquoi je n’ai pas de petits copains ?
MATT : Oui, parce que tu es
grande et que les … les garçons de ton âge sont plus petits.
MARY : Exact. Et c’est sûrement
ça qui rend les choses difficiles, et même impossibles.
MATT : Quelle chose ?
MARY : Par exemple, si je
pouvais embrasser un garçon, eh ben, je pourrais cesser de penser à ça et me
concentrer sur mon lancer.
MATT : Tu peux embrasser un
garçon. Pourquoi est-ce que tu ne pourrais pas le faire ? Tu n’as jamais
embrassé de garçons ?
MARY : Tu sais, au moment où
les filles de ma classe embrassaient les garçons de ma classe, j’étais déjà plus
grande que tous les garçons de ma classe.
MATT : Petit ou grand, je ne
vois pas du tout l’importance.
MARY : Ca me ferait bizarre
d’embrasser un garçon plus petit que moi. Je vais embrasser quelqu’un de plus
grand que moi.
MATT : Qui ça ?
MARY : Il n’y a personne.
MATT : Oh si, il y a quelqu’un.
Dis-moi qui c’est.
MARY : La question n’est pas
là. Ce qui m’ennuie, c’est … c’est que je ne saurais absolument pas dans quelle
ordre faire ça, quelle geste faire, ses mains, les miennes, mon visage et le
sien, ses lèvres et mes lèvres. Je ne veux pas être maladroite. Et donc …
MATT : Donc ?
MARY : Donc, j’ai pensé …
MATT : Qu’est-ce que tu as
pensé ?
MARY : Que tu pourrais
peut-être …
MATT : Je pourrais peut-être
quoi ?
MARY : Aaah ! Que tu pourrais …
que tu pourrais me montrer, tu comprends. Comme ça, ça me ferait une petite
expérience.
MATT (en riant) : Non, mais tu
délires ou quoi ?
ERIC ARRIVE DANS LE
SALON.
ANNIE : J’ai rêvé ou j’ai
entendu crier ?
ERIC : Vas-y. J’abandonne. (Ils
s’embrassent)
ANNIE : À propos, maman et papa
vont passer nous voir, demain soir.
ERIC : Ils viennent exprès,
depuis l’Arizona ?
ANNIE : Oui.
ERIC : C’est bon signe, ça ?
ANNIE : Je suppose.
ELLE VA À L’ETAGE. SIMON
PARLE À ERIC.
SIMON : Est-ce que grand-mère
aime les chiens ?
ERIC : Est-ce que tu te
rappelles de ce qui est arrivé aux hamsters que je t’avais donnés ?
SIMON : Ce n’est pas de ma
faute. Je t’assure, je n’y suis pour rien.
ERIC : Ah oui, d’accord. Et
l’élevage de fourmis ?
SIMON : Elles se sont sauvées.
ERIC : Tu les as laissé tomber.
SIMON : Admettons …
ERIC : Et le poisson rouge ?
SIMON : Qui peut dire combien
ça mange, un poisson rouge ?
ERIC : Ecoute, Simon. Un chien,
ça exige plus de soin et d’attention que tous ces animaux réunis. Je pense que
tu n’es pas assez responsable.
SIMON : Mais papa, ça fait bien
longtemps que c’est arrivé, tout ça.
ERIC : Ca s’est passé dans les
six derniers mois.
SIMON : Mais je suis un grand
garçon, maintenant. Je saurai bien m’en occuper, du chien. Je te le jure.
ERIC : Ne jure pas.
SIMON : Pardon, papa. Mais
enfin, papa, suppose qu’un chien errant qui serait très joli, qui serait très
gentil et qui pourrait se faire tuer n’importe où, n’importe quand et par
n’importe qui, un jour par hasard, se retrouve dans notre jardin, qu’est-ce
qu’on fait ? On peut le garder ? Il aurait plus de chance de survivre en restant
ici avec nous que tout seul dans la rue. S’il te plaît, est-ce qu’on pourrait ?
ERIC : Tu es plutôt un bon
négociateur, toi. (Il se lève) En supposant que par une sorte de
hasard, de coïncidence extraordinaire, un chien ait la malencontreuse idée de
venir vers toi, ici dans le jardin de la maison, c’est d’accord. Mais ne t’avise
pas de l’attirer toi-même dans notre jardin. (Il s’apprête à sortir)
Dis à maman que je serai rentré dans une heure.
ERIC PARTI, SIMON DIT SA
PRIERE.
SIMON : Bien joué, mon Dieu.
Maintenant, tout ce que t’as à faire, c’est faire venir un chien dans le jardin
et je suis sûr que c’est en ton pouvoir.
MATT ET MARY SONT
TOUJOURS DANS LE JARDIN.
MATT : Ne m’embrasse pas.
MARY : Mais arrête, je ne vais
pas t’embrasser, voyons. (Matt soupire) Bon. Alors, est-ce que je
lui touche le visage avec ma main, comme ça ?
MATT : Non, surtout pas. Si
quelqu’un doit toucher le visage de l’autre, c’est lui, pas toi.
MARY : D’accord.
MATT (un peu gêné) : Oui, ne
fais rien. Je ne sais pas. C’est vraiment indispensable ?
MARY : Oui, écoute, reste comme
tu es. (Matt soupire) D’accord. (Pendant ce temps-là, Eric
arrive et s’occupe à faire les poubelles) Donc, je ferme les yeux, et
ensuite …
MARY TENTE D’EMBRASSER
MATT, ERIC LES SURPREND. AYANT ENTENDU DU BRUIT, ILS SE RETOURNENT.
MATT : Oh ! Papa, ce n’est pas
du tout ce que tu crois.
ERIC : Tant mieux, ça me
rassure. (Il n’en revient pas) Mon Dieu ! Mon Dieu ! (Il
s’en va)
MARY : (Soupir)
Excuse-moi.
ANNIE EST DANS LE
CORRIDOR. ELLE APPELLE LUCY.
ANNIE : Lucy ! Lucy !
LUCY (entendue de loin) : Je
suis là.
ANNIE SE DIRIGE VERS SA
CHAMBRE.
ANNIE : Lucy !
LUCY (entendue de loin) : Je
suis là.
ELLE OUVRE LA PORTE DU
PLACARD. ELLE L’APERCOIT CACHEE, LA.
ANNIE : Qu’est-ce que tu as ?
LUCY : S’il te plaît, dis à
papa de ne pas se mêler de mes affaires.
ANNIE : Oooh ! Ma chérie. (Elle
s’approche de Lucy) Il veut simplement que tu ne te sentes pas gênée
quand il veut discuter avec toi de certaines choses.
LUCY : Je ne veux parler de ça
à personne. Je veux seulement les avoir. Toutes mes copines les ont déjà et je
me sens comme une sorte de monstre
ANNIE : Tu n’es pas un monstre
et tu les auras.
LUCY : Et si ça n’arrive
jamais ?
ANNIE : Ca arrivera. Je te le
promets, ça arrivera. Tu ne sais pas que pour chaque fruit, il y a une saison ?
Il y a un temps pour tout et en particuliers, il y a un temps pour … enfin, pour
toi, c’est important de savoir, c’est que tu dois laisser la nature suivre son
cours et ne pas chercher à précipiter les choses
LUCY : Oui. Merci quand même,
maman.
MATT ET ERIC SONT ALLES
JOUER AU BILLARD. A CE MOMENT-LA, ILS SONT SUR LE POINT DE TERMINER LEUR PARTIE.
ERIC : La « trois » dans le
coin … (Balle empochée) Ouais … La « six » dans le coin … (Balle
empochée) Et … si je dégageais la « huit », qu’est-ce que t’en penses ?
… (Enfin, balle « huit » empochée, fin de la partie) C’est dans la
poche ! Allons discuter.
MATT ET ERIC QUITTENT LE
CLUB DE BILLARD. EN SE RENDANT À LA CAFETERIA. ERIC A L’INTENTION DE DISCUTER
AVEC MATT DE SA CONSOMMATION DE TABAC.
ERIC (se dirigeant vers la
cafeteria) : Comment ça va, Eddie ?
EDDIE : Bien, merci. (Ils
s’installent)
LA SERVEUSE : Ces messieurs
vont prendre quelque chose ?
MATT : Non merci.
ERIC : Allons, Matt ! (à la
serveuse) Ce sera un café noir pour moi et mon fils, lui, va prendre … (à Matt)
Qu’est-ce que tu fumes, exactement ? Blondes ou brunes ? (à la serveuse)
Apportez-nous ce que vous avez.
MATT : Ecoute, papa, je ne fume
pas. C’est ma petite amie qui fume.
ERIC : Je t’ai vu fumer, Matt.
MATT : Oui, et alors ? C’était
du tabac, ce n’était pas du hash.
ERIC : Ca, ce n’est pas
vraiment une excuse, Matt. Voyons, tes cigarettes me coûtent combien,
exactement ? Je veux dire … en argent de poche. Parce qu’après tout, c’est moi
qui paie tes cigarettes. Alors combien ? Vingt dollars ? Très bien, donne-moi
vingt dollars.
MATT : Je n’ai que vingt
dollars sur moi et je sors, ce soir.
JUSTE AU MOMENT OU MATT
DONNE L’ARGENT À ERIC, LA SERVEUSE ARRIVE.
LA SERVEUSE : Voilà.
ERIC (à la serveuse) : Merci.
MATT (en donnant l’argent à
Eric) : Tiens.
ERIC (à Matt) : Merci. Tu ne
risques pas d’aller loin avec la voiture. T’as laissé le réservoir presque vide.
MATT : Qu’est-ce que tu crois ?
Je n’ai pas de portefeuille rempli de billets.
ERIC : Bienvenue au club. Tu
sais comment on gagne de l’argent ?
MATT : Oui, en travaillant.
ERIC : Aaah !
MATT : J’ai cherché pendant
tout l’été.
ERIC : Tu as de la chance. Je
t’en ai trouvé un. Je me suis dit que si tu pouvais enfin gagner ton argent, tu
pourrais acheter toi-même tes cigarettes.
MATT : Tu ne chercheras pas à
me convaincre d’arrêter ?
ERIC : Tu penses que je peux ?
MATT : Ca m’étonnerait. Tu
attends quoi de moi ?
ERIC : De prendre le travail.
Et de tacher de ne pas le lâcher, celui-là.
MATT : C’est tout ?
ERIC : Non. Demain, essaie de
venir avec nous. Si tu ne le fais pas pour moi, fais-le au moins pour maman … A
propos, tes cheveux …
MATT : Je ne me couperai pas
les cheveux.
ERIC : Non, non, je voulais
simplement dire que ça te va très bien, comme ça.
LE LENDEMAIN …
A L’EGLISE, TOUS LES
FIDELES CHANTENT EN CHŒUR « AMAZING GRACE ». PENDANT CE TEMPS-LA, SIMON DIT SA
PRIERE.
SIMON : Mon Dieu, sois gentil,
fais qu’un chien entre dans notre jardin, aujourd’hui. C’est tout. Et je te
promets que je ne le laisserai pas mourir. Je te le promets. (Soupir)
A LA FIN DE LA CHANSON,
ERIC MONTE SUR L’ESTRADE.
ERIC : Bienvenue. (Matt
arrive) Encore une fois, bienvenue à tous. Je voudrais vous dire un
passage de l’Ecclésiaste, même si ça ressemble aux paroles d’une chanson des
Byrds, c’est bien un passage de l’Ecclésiaste. Pour chaque fruit, il y a une
saison …
EN AYANT ENTENDU CETTE
PHRASE, LUCY, ENERVEE, SORT DE L’EGLISE EN COURANT. LA PLUPART DES GENS SE
RETOURNENT.
ANNIE : Je vais voir ce qu’elle
a. (à Mary) Occupe-toi de Rosie. (Elle sort également de l’église)
ERIC : Peut-être mes enfants
entendent-ils trop ce genre de chose à la maison ? (Rires)
DE RETOUR À LA MAISON,
ANNIE PARLE A ERIC DE LA RAISON POUR LAQUELLE LUCY A QUITTE PRECIPITAMENT
L’EGLISE.
ANNIE : J’ai utilisé le même
passage pour la rassurer quant au fait qu’elle n’avait toujours pas ses règles.
Elle a cru que tu allais parler de ça devant toute l’église.
ERIC : Aaaïe ! Comment
peut-elle imaginer ça ?
ANNIE : Mais parce qu’elle a
douze ans et qu’elle est un peu désorientée.
ERIC : Euh … je vais aller lui
parler. Où est-ce qu’elle est ?
ANNIE (en s’asseyant sur le
lit) : Eh bien, Mary l’emmène courir. Elle lui a dit que ça l’aiderait.
ERIC : Eh bien, quand elle
rentrera, je lui parlerai.
ANNIE : Pourquoi ? Pourquoi
est-ce que tu veux lui parler ?
ERIC : Parce que c’est le
conseil que je donnerai au père de n’importe quel adolescent qui se sentirait
perturbé devant ce phénomène absolument … normal, merveilleux par lequel elle va
devenir une femme.
ANNIE : Ha ! Ha ! Mais enfin !
Est-ce que tu te rends compte de ce que tu dis ?
ERIC : Quoi ?
ANNIE : Mais voyons, ce
phénomène n’est pas si merveilleux, il est aussi particulièrement angoissant,
troublant. C’est tout, sauf merveilleux.
ERIC : Ah ? Vraiment ?
ANNIE : Comment ça, vraiment ?
Mais oui ! Ecoute, je crois que tu devrais essayer d’être moins direct avec
elle.
ERIC : C’est plus fort que moi.
Je … je ne sais pas lui parler. Enfin, Mary n’a jamais été comme ça.
ANNIE : Lucy n’est pas Mary.
Lucy est beaucoup plus sensible qu’elle. Elle ne sera jamais comme sa grande
sœur. Ce n’est pas elle qui me demandera un jour d’aller à la pharmacie et
d’acheter une boîte bleu et blanc de protections « taille standard ».
ERIC : S’il te plaît,
laisse-moi rêver un peu.
ECLAT DE RIRE D’ANNIE.
LUCY ET MARY SONT DANS
LEUR CHAMBRE.
LUCY : Jamais plus je n’oserai
me montrer en public. Jamais.
MARY : Oh ! N’exagère pas.
Change-toi vite, maintenant et viens courir avec moi. Ca te fera du bien.
LUCY : Le poirier, aussi, tu me
disais que ça allait m’aider.
MARY : Et alors ?
LUCY : Alors, il ne s’est rien
passé. Je vais devoir rester dans cette maison pendant toute ma vie et me
résoudre à devenir une vieille fille.
MARY : Tu ne pourras pas. Ce
n’est pas notre maison. Elle appartient à l’église. Un jour, quelqu’un va te
mettre dehors. Alors, tu ferais mieux de t’en aller d’ici tout de suite.
LUCY : Tu penses que la dame
qui a légué cette maison à l’église aurait pu être folle ? Peut-être, son
fantôme est encore là ? Je suis peut-être possédée.
MARY : Mais non, tu as
simplement le syndrome prémenstruel.
LUCY : Tu crois ?
MARY : J’en suis absolument
convaincue. Allez, change-toi, en vitesse.
LUCY : D’accord. Mais
peut-être, je devrais prendre quelque chose avec moi, au cas où. On ne sait
jamais.
MARY : Rassure-toi, on ne va
pas s’éloigner de la maison. On sera juste à deux minutes, si tu veux rentrer.
LUCY : N’empêche que ça peut
arriver, n’est-ce pas ?
MARY OUVRE LE TIROIR DE
LA COMMODE, PREND UN TAMPON ET LE DONNE A LUCY.
MARY : Tiens !
LUCY : Merci.
MARY : Peut-être que tu es
possédée.
LUCY REGARDE MARY EN
SOURIANT. MARY ECLATE DE RIRE.
ERIC DESCEND DE SA
CHAMBRE. ROSIE EST ASSISE SUR LA RAMPE D’ESCALIER. ELLE ENTEND SES PAS.
ROSIE : Papa, quand est-ce que
maman va nous faire à manger ?
ERIC (en prenant Rosie dans ses
bras) : Et pourquoi ce ne serait pas moi, aujourd’hui ?
ROSIE : Toi, tu fais moins bien
la cuisine.
ERIC : Qui dit que je suis
mauvais cuisinier ?
ROSIE : Oh ! Personne, parce
qu’on ne voudrait pas te vexer.
ERIC : Aaah ! (Simon
arrive) Dis donc, Simon, tu veux déjeuner ?
SIMON : Non merci. Je monte au
grenier. De là-haut, je pourrai voir s’il n’y a pas de chien errant, par ici. Tu
comprends ? C’est dimanche, et à l’église, j’ai demandé au bon Dieu de m’en
envoyer un.
ERIC : Tu sais, il se peut que
Dieu aussi pense que t’es pas suffisamment responsable pour avoir un chien.
SIMON : Papa, je crois que si
Dieu existe, il me connaît un petit peu mieux que toi et donc, il sait
parfaitement que je suis quelqu’un de responsable.
ERIC : Très bien. Comme tu
voudras.
ERIC ET ROSIE QUITTENT LA
PIECE. SIMON REDESCEND.
SIMON : D’un autre côté, si je
mangeais un petit morceau avant, je pourrais tenir plus longtemps. (en criant et
en courant) Papa, attends-moi !
MARY ET LUCY SONT EN
TRAIN DE COURIR LOIN DE LA MAISON.
LUCY : Va moins vite !
MARY : On ne va pas vite.
LUCY : Je n’arrive pas à te
suivre.
MARY : Si, tu peux.
LUCY : Mais je ne peux rien
faire du tout. Je suis un monstre.
MARY : Tu n’es pas un monstre.
Tu es juste un peu fofolle. Allez, un peu de courage, Lucy. Un petit effort.
LUCY : Oh ! Je suis fatiguée.
MARY : Un peu plus vite, s’il
te plaît.
LUCY : Je ne peux pas aller
plus vite, je te l’ai dit.
MARY : Si, tu peux aller plus
vite.
LUCY : Non, je ne peux pas
aller plus vite.
MARY : Allez, allez,
dépêche-toi.
ELLE BOUSCULE JEFF SUR
SON PASSAGE.
MARY : Jeff, excuse-moi. Je
suis désolée.
JEFF : Ce n’est rien. Ce n’est
pas de ta faute.
MARY : Je ne t’ai pas fait
mal ?
JEFF : Non, non, tu m’as
renversé. Oh ! Ce n’est pas de ta faute.
MARY : Voyons. Bien sûr que si,
c’est de ma faute. Je ne regardais pas où j’allais.
JEFF : Tiens, bonjour, Lucy. Je
ne savais pas que tu aimais courir.
LUCY : Euh … si, j’adore ça.
JEFF : J’allais justement voir
Matt. Il a dit qu’il avait un nouveau job.
MARY : Oui, c’est papa qui le
lui a trouvé.
JEFF : Génial !
MARY : Dis-moi, puisque Matt
est occupé ailleurs, peut-être que tu pourrais m’aider à améliorer mon lancer
franc. Si tu as le temps.
LUCY MET
MALENCONTREUSEMENT SA MAIN DANS LA POCHE DE SON SHORT. ELLE FAIT TOMBER LE
TAMPON. JEFF LE REGARDE. MARY LE RAMASSE ET LE MET DANS SA POCHE. LUCY,
HONTEUSE, S’EN VA EN COURANT.
MARY : Alors, tu viens ou tu ne
viens pas ?
JEFF : Si, si. Je viendrai.
MARY : Sept heures, ce soir.
MARY S’EN VA REJOINDRE
LUCY.
MARY : Lucy ! Attends !
ROSIE, SIMON ET ERIC SONT
EN TRAIN DE MANGER DANS LA CUISINE. CES DEUX DERNIERS CONTINUENT A PARLER CHIEN.
SIMON : Tu sais, le beurre de
cacaouette, c’est mauvais pour les chiens. Ca leur colle au palais et après, ils
peuvent s’étouffer avec.
ERIC : Intéressant. (Matt
arrive)
MATT : À quelle heure je suis
censé me présenter chez la vieille dame ?
ERIC : D’ici une demie heure et
elle s’appelle Mme Bink. Et je te rappelle que cette personne est une de mes
paroissiennes préférées. Alors euh … aie un peu de respect pour elle.
MATT : Pour cinq dollars de
l’heure, tu parles !
ERIC : Elle a besoin d’un petit
coup de main pour faire ses courses et tu peux conduire sa voiture, une Mustang
70 décapotable.
MATT : Ouais, c’est super cool.
ERIC : Si jamais tu perds ce
travail, tu me devras six mois de présence à l’église, le dimanche.
MATT : Ca n’arrivera pas.
ERIC : J’espère.
MATT (en ouvrant le frigo) :
Dis-moi, papa, tu te souviens de … de cette conversation qu’on a eue avec toi et
maman à propos des hommes et des femmes ?
ERIC : Un des plus intéressants
souvenirs de ma vie.
MATT : Eh bien, vous devriez
avoir la même conversation avec Mary.
MARY ET LUCY CONTINUENT À
COURIR.
LUCY : Tu crois qu’il savait
que c’était un tampon ?
MARY : Quelle importance !
LUCY : Décidément, je me
déteste.
MARY : Qu’est-ce que tu vas
faire ? Te cacher tous les mois comme une espèce de femme des cavernes, c’est
ça ?
LUCY : Oui, et je me ferai
dispenser de gym.
MARY : Est-ce que tu trouves
Jeff mignon ?
LUCY : Ah ! Laisse tomber. Ils
ne te laisseront jamais sortir avec lui, crois-moi.
MARY : Ouais, je sais, mais tu
le trouves mignon, non ?
LUCY : Oh ! Ce n’est pas mon
genre.
MARY : Ah bon ? C’est quoi, ton
genre ?
LUCY : Le Prince Charles.
MARY : (Soupir)
Lui, c’est un snob.
LUCY : Ca, c’est seulement
l’homme public. Tu sais, je suis sûre que c’est quelqu’un de sensible et timide.
MARY : Oui, et bientôt
célibataire.
LUCY (en riant) : Hm ! Hm !
MATT EST EN GRANDE
CONVERSATION AVEC ERIC ET ANNIE. C’EST À PROPOS DE MARY ET DE SON PREMIER
BAISER.
MATT : Ce que je ne veux pas,
c’est qu’elle embrasse le premier venu rien que pour satisfaire sa curiosité.
ERIC : Nous comprenons.
MATT : Personnellement, je la
trouve jeune pour se préoccuper de ce genre de chose.
ERIC : Ouais.
ANNIE : Je vous en prie, cette
enfant a quatorze ans. Il est normal qu’elle ait envie qu’on l’embrasse.
D’ailleurs, je pense qu’on devrait la laisser sortir avec des garçons plus vieux
qu’elle.
MATT : Mais ce serait de la
folie. Tu ne sais pas de quoi les garçons de mon âge sont capables.
ANNIE REGARDE ERIC.
ANNIE : J’en ai entendu
suffisamment pour aujourd’hui.
MATT ET ANNIE SE LEVENT.
ANNIE (à Matt) : Je vais te
déposer chez Mme Bink. Eh Matt ! N’oublie pas ce soir. Grand-mère et grand-père
seront là. Alors, sois rentré à la maison à l’heure du dîner.
MATT : Maman, je tiens à être
là. Je les aime bien, tu sais.
ANNIE : Hm ! (Matt s’en
va)
ERIC : Dis donc, comment se
fait-il qu’ils aiment tes parents et pas les miens ?
ANNIE : Les miens sont mieux. (Elle
s’en va)
ERIC : Ouais … Hm !
DANS LE JARDIN, SIMON EST
OCCUPE A ENTRAINER ROSIE A JOUER AU CHIEN.
SIMON (rôle du maître) :
Ecoute-moi et fais ce que je te dis … Regarde … Regarde … Assis. (Rosie,
assise) Maintenant, parle.
ROSIE (rôle du chien) : Wouf !
Wouf !
SIMON : C’est bien, le chien.
Maintenant, suis-moi. (Rosie se lève et le suit en courant) Au
pied !
ROSIE : Wouf !
SIMON : Au pied !
ROSIE : Wouf ! Wouf !
TOUS DEUX CONTINUE À
COURIR. ILS ACCROCHENT MATT QUI SORT DE LA MAISON.
MATT : Wouah ! Aaah !
SIMON : Hah !
MATT : Ha !
SIMON ET ROSIE RENTRENT À
LA MAISON. MATT CROISE JEFF.
MATT : Salut, vieux. Comment ça
va ?
JEFF : Oh ! Bien. Très bien.
C’était comment, hier soir ?
MATT : Ca doit rester entre
elle et moi.
JEFF : Je demandais ça comme
ça. Hé ! J’ai croisé tes sœurs. Mary m’a demandé de l’aider. On a rendez-vous
tout à l’heure.
MATT : C’est hors de question.
JEFF : J’irai.
MATT : Non, pas question.
MARY ET LUCY ARRIVENT
VERS EUX.
JEFF : Hé ! Mary !
LUCY S’EN VA. MATT
S’ARRANGE POUR QUE MARY NE VOIE PAS JEFF.
MATT : Jeff n’est pas libre, ce
soir.
JEFF : Je ne suis pas libre ?
MARY : Matt, occupe-toi de tes
affaires, d’accord ? (Elle rentre)
JEFF : Mais qu’est-ce qui te
prend ?
MATT : C’est ma sœur, Jeff. Tu
ne vois pas ce que ça veut dire ? (Annie sort de la maison)
ANNIE : A la voiture, Matt. Je
vais te déposer. Bonjour, Jeff.
MATT ENTRE DANS LA
VOITURE.
JEFF : Bonjour.
MATT : Ne l’oublie pas, Jeff.
ANNIE (à Matt) : Ta ceinture !
LA VOITURE DEMARRE.
ERIC EST AU SALON EN
TRAIN DE REGARDER UN JOURNAL. MARY ARRIVE.
MARY : Ca va,
papa ?
ERIC : Ca va.
MARY : Je peux prendre quelques
journaux ?
ERIC : Ouais. (Mary
s’assied en face d’Eric) Dis donc, je voudrais que nous parlions de
quelque chose, ensemble.
MARY : Je t’écoute.
ERIC : Voilà. Ta mère et moi,
nous avons remarqué à quel point tu étais devenue responsable. Nous sommes très
fiers de toi. C’est pourquoi nous pensons que finalement, le moment est venu de
revoir cette petite règle que nous t’avions imposée de ne sortir qu’avec des
garçons de ton âge.
MARY : Quoi ?
ERIC : Ouais … Donc, tu peux
sortir maintenant avec un garçon d’un an ou deux plus âgé.
MARY : Matt t’as encore tout
raconté ?
ERIC : Euh …
MARY (en colère) : Je le
déteste !
MARY ABANDONNE SON
JOURNAL ET QUITTE LE SALON EN COURANT. PENDANT CE TEMPS, MATT SORT DE LA
VOITURE.
ANNIE (en lui faisant signe) :
A tout à l’heure, mon chéri.
MATT FAIT SIGNE A ANNIE
ET FRAPPE A LA PORTE DE CHEZ Mme BINK. CELLE-CI EST SOUS MASQUE RESPIRATOIRE.
Mme BINK (en ouvrant la porte
et en retirant le masque) : Hum … hum … mais où Diable étiez-vous passé ? (Elle
tousse)
Mme BINK FAIT ENTRER
MATT.
Mme BINK (en toussant) où sont
mes cigarettes ?
MATT : Vous feriez mieux de
respirer un peu d’oxygène.
Mme BINK : Quoi ? Vous voulez
faire sauter la maison et moi, par-dessus le marché ? Je ne peux pas fumer et
utiliser la bouteille d’oxygène en même temps. (en toussant) Aidez-moi à trouver
mes cigarettes au lieu de rester planté là.
MATT : Mais vous n’avez pas
perdu un poumon ?
Mme BINK : Je ne vois pas en
quoi cela vous regarde, mon garçon. Franchement.
MATT : Excusez-moi.
Mme BINK (en toussant) Je
croyais que vous étiez vous-même fumeur.
MATT : Euh … eh bien,
c’est-à-dire que …
Mme BINK : Est-ce que vous avez
une cigarette ? (Elle tousse)
MARY EST DANS LE COULOIR
ET LUCY, AUX TOILETTES. ROSIE ARRIVE.
ROSIE (à Mary) : Qu’est-ce que
tu fais ?
MARY : Chut.
LUCY (entendue dans les
toilettes) : Ouais !
MARY : Ha ! Ha !
MATT CONDUIT LA VOITURE
DE Mme BINK.
Mme BINK (en toussant) :
Pourrait-on rouler plus vite, s’il vous plaît ?
MATT : Je ne veux pas qu’on me
colle une amende.
Mme BINK : Ne vous en faites
pas, je la paierai.
MATT : Non, je regrette. Je
veux garder mon permis de conduire
Mme BINK (en hurlant) :
Arrêtez-vous ! Arrêtez-vous ! Il y a un drugstore.
MATT : Je vous rendrai votre
argent. Mais ne comptez pas sur moi pour vous acheter des cigarettes alors que
vous n’avez qu’un poumon et que vous êtes sous assistance respiratoire.
Mme BINK : Vous n’êtes qu’un
petit hypocrite. (Elle tousse)
MARY ET LUCY, TOUJOURS
DANS LE COULOIR, SE METTENT À SAUTILLER.
MARY (à Lucy) : Je ne te
l’avais pas dit.
LUCY : Si, tu me l’avais dit.
ROSIE : Dites-le-moi. (Rires)
Dites-le-moi.
ERIC ARRIVE. MARY ET LUCY
SE RETOURNENT ET ARRETENT DE SAUTER.
ROSIE (en lui faisant signe) :
Salut, papa !
MARY (à Lucy) : Va lui dire !
LUCY ACCOURT VERS ERIC.
ERIC : Alors ? Je voudrais
simplement savoir si des félicitations sont oui ou non de rigueur ?
LUCY FAIT OUI DE LA TETE.
ERIC : Alors, toutes mes
félicitations, Lucy ! C’est un jour important, je crois ? Tu sais ce que je
pense ? Eh bien, je pense que toi, Mary et maman, vous devriez aller au
restaurant, demain soir pour fêter l’événement. Rien que vous trois. (Lucy
sourit) Les femmes de la maison ! C’est moi qui invite.
LUCY S’APPROCHE D’ERIC,
LUI TEND LA MAIN ET LE PREND DANS SES BRAS.
LUCY : Papa.
ERIC : Oui, chérie.
LUCY : Quand maman sera
rentrée, tu pourras m’acheter quelque chose à la pharmacie ?
ERIC : Sans aucun problème.
LUCY, TOUTE CONTENTE,
S’EN VA. QUELQUES SECONDES PLUS TARD, ELLE REVIENT EMBRASSER ERIC POUR LE
REMERCIER. PENDANT QU’ELLE REPART, ERIC ENTEND DES ECLATS DE RIRE. ENSUITE, IL
MONTE AU GRENIER. IL APERCOIT SIMON, PAIRE DE JUMELLES A LA MAIN, EN TRAIN DE
REGARDER A TRAVERS LA PETITE FENETRE.
ERIC (à Simon) : Tu es encore
là ?
SIMON SE RETOURNE ET NE
REPOND PAS. IL CONTINUE À OBSERVER.
ERIC : Tu ne veux pas qu’on
aille s’acheter une glace ?
SIMON : Non merci.
ERIC : Il est possible, un
jour, quand tu seras plus grand, qu’un chien vienne ici.
SIMON : Je voulais qu’il vienne
aujourd’hui.
ERIC : Simon, il arrive parfois
qu’on n’ait pas ce qu’on aimerait avoir.
SIMON : Oui, je sais mais
j’aurais bien aimé avoir ce que je veux juste aujourd’hui.
ERIC (après avoir réfléchi
pendant quelques secondes) : Ouais.
ERIC QUITTE LA PIECE.
N’AYANT VU AUCUN CHIEN, SIMON SE MET A SOUPIRER.
DANS LA SALLE DE BAIN,
MARY EST OCCUPEE A SE RAFRAICHIR LE VISAGER. PENDANT CE TEMPS, MATT FRAPPE A LA
PORTE.
MATT : Mary !
MARY (en colère) : Toi,
va-t’en !
MATT FRAPPE A NOUVEAU A
LA PORTE.
MATT : Ca va ! Laisse-moi
entrer.
MARY OUVRE LA PORTE ET
REPOUSSE MATT.
MATT : Hé ! Hé ! Mais enfin,
qu’est-ce qui te prend ?
MARY : T’es un mouchard !
MATT : Ouais, tu parles ! Pour
ce que ça m’a rapporté. Ce n’est pas parce que tu peux sortir avec des garçons
plus âgés que tu peux sortir avec mes copains.
MARY : Je ne peux pas.
MATT : Tu ne peux pas ?
MARY : Tu crois ça ?
MATT : Oui, je le crois.
MARY REPOUSSE A NOUVEAU
MATT.
ERIC EST DANS SA CHAMBRE,
LE TELEPHONE SONNE.
ERIC (en décrochant) : Allo.
Mme BINK : Bonjour. C’est Mme
Bink.
ERIC : Bonjour. Comment ça
s’est passé ?
Mme BINK : Votre fils n’y a vu
que du feu. Vraiment. Je ne m’étais pas amusée comme ça, depuis des années. (au
facteur) Merci … Je vais vous envoyer la facture pour l’oxygène ?
ERIC : C’est ça, envoyez-la. Je
vous rappelle dans la semaine. Merci.
ERIC RACCROCHE. DU COTE
DE CHEZ Mme BINK, ELLE S’APERCOIT QUE LE MONTANT DE LA FACTURE A AUGMENTE. ELLE
APPELLE LE FACTEUR.
Mme BINK (en hurlant) : Vous
êtes sûr que vous ne vous êtes pas trompé dans le total ? (Le facteur se
retourne) C’est normal, ce supplément ?
LE FACTEUR : Oui, madame.
ON ENTEND ABOYER UN
CHIEN. ERIC SE LEVE ET REGARDE PAR LA FENETRE. MATT SORT DE SA CHAMBRE ET LE
CROISE.
MATT : Papa. J’arrête de fumer.
ERIC : Félicitations ! (Il
descend)
MATT : Et j’ai été viré.
ERIC : Alors, on se verra à
l’église.
ANNIE, TRES PERTURBEE,
REVIENT À LA MAISON.
ANNIE : Eric ! Ah ! Tu es là ?
Ecoute, je ne sais pas ce qui m’a pris …
ERIC : Annie ! Qu’est-ce que tu
as fait ?
ANNIE : Eh ben, je suis allée à
la fourrière et c’était juste pour jeter un coup d’œil et …
ERIC : Ce n’est pas un endroit
où il faut jeter un coup d’œil.
ENTRETEMPS, SIMON EST EN
TRAIN DE JOUER AVEC SES PETITS SOLDATS
SIMON : Aaah ! Brrr ! Brrr !
Aaah ! Brrr ! Brrr ! Aaah !
ENSUITE, IL ENTEND UN
CHIEN ABOYER. EN EFFET, IL EN VOIT UN EN PLEIN MILIEU DU JARDIN.
SIMON (en hurlant) : Euh …
Reste où tu es. Ne bouge pas. (Il descend en courant) Maman !
Papa ! Venez ! C’est incroyable ! Venez voir ! Maman ! Allez, venez ! Venez !
C’est un miracle.
SIMON SORT DE LA MAISON
EN COURANT. ERIC ET ANNIE LE SUIVENT.
SIMON (s’approchant du chien) :
Ouais ! C’est vrai. Regardez ! Dieu existe.
ANNIE : J’ai dit à ce chien
qu’on allait voir et que rien n’était décidé. Je l’ai amené de la fourrière. Il
n’est pas entré par hasard dans le jardin, donc …
ERIC : Donc, en dépit du fait,
et ça, je te l’assure, que Dieu existe, il n’a strictement rien à voir, mais
rien du tout, tu entends, avec ça.
SIMON : Je suis sûr que si. Tu
crois que maman aurait pu faire une chose pareille toute seule ?
PLUS TARD, ANNIE PREPARE
UN GATEAU AU CHOCOLAT DANS LA CUISINE. ERIC ARRIVE.
ANNIE (à Eric) : Ca va ?
ERIC : On peut se parler ?
ANNIE : Oui. De quoi veux-tu
qu’on parle ? Tu veux goûter ?
ERIC : Euh … non merci.
ANNIE : Oh ! C’est ton gâteau
préféré.
ERIC (un peu préoccupé) : Oui …
non, mais … pas maintenant.
ANNIE : Ca ne va pas ?
ERIC : Notre fils est devant la
maison en train de jouer avec un chien … hmm … vraiment … hmm … adorable.
ANNIE : Aaah ! Il est craquant.
ERIC : Nous étions convenus
pourtant ensemble que notre fils était trop jeune et trop irresponsable pour en
avoir un et je me sens euh … je me sens … comment dire … euh … je me sens …
ANNIE : Tu es fâchée ?
ERIC : Peut-être pas … non,
non. Le mot est trop fort. Je ne pense pas que je dirai que je suis … Tiens, un
petit peu, peut-être.
ANNIE : Mais je te comprends
tout à fait.
ERIC : Non. Non, ne dis pas ça.
Je ne veux pas que tu comprennes et que tu discutes avec moi.
ANNIE : Très bien. Très bien.
Allons-y. Discutons-en.
ERIC : Je croyais que nous
étions tombés d’accord sur cette question.
ANNIE : Absolument et j’admets
avoir commis une erreur en allant à la fourrière, c’est vrai. Mais je suis allée
là-bas seulement au cas où un jour prochain …
ERIC : J’aimerais simplement
savoir à quel moment tu as flanché.
ANNIE : Quand j’ai su que ce
pauvre chien allait être piqué au bout de vingt-quatre heures.
ERIC : Oh ! C’était seulement
pour … pour savoir.
MATT ET MARY SE
PRECIPITENT DEVANT LA PORTE. CETTE DERNIERE L’OUVRE. C’EST JEFF QUI PROPOSE À
MARY DE FAIRE DES PANIERS.
MATT : Quoi ?
JEFF : Je croyais qu’on devait
jouer en attendant que vos grands-parents arrivent.
MARY : On y va.
MARY SORT DE LA MAISON.
JEFF (à Matt) : Tu ne veux pas
venir ?
MATT : Toi, ça va. Ne fais pas
de bêtise.
IL FERME BRUSQUEMENT LA
PORTE. ERIC ARRIVE.
ERIC : C’était
Jeff ?
MATT : Oui. En fait, il n’est
pas venu me voir. Il est venu voir Mary.
ERIC : Mary ?
ANNIE ARRIVE EN SIFFLANT.
ERIC (à Annie) : Jeff et Mary ?
T’étais au courant, toi ?
ANNIE : Euh … non, mais tu
sais, ça ne m’étonne pas.
ERIC : Enfin, il … il est trop
vieux pour elle.
ANNIE : M’enfin, il a seize
ans, il a deux ans de plus qu’elle.
ERIC : Il va sur ses dix-sept
ans.
ANNIE : Ha ! Ha ! C’est un
garçon très gentil.
ERIC : Pas si gentil que ça.
ANNIE : Ecoute, remettons notre
conversation avec Mary. Attendons qu’elle n’ait plus le béguin pour Jeff. Dans
deux semaines, elle en trouvera un autre qui peut-être te plaira un peu plus.
ERIC : Euh …
ANNIE : Quoi ?
ERIC : J’ai déjà discuté avec
elle.
ANNIE : Je pensais que nous
devions en parler ensemble.
ERIC : Ah oui ? Vraiment ?
ANNIE : Oui.
ERIC : Oh ! C’est vrai.
Seulement, j’étais avec elle et le sujet est venu comme ça de lui-même.
ANNIE : Formidable, chéri.
Disons maintenant que nous sommes quittes.
MARY ET JEFF SONT EN
TRAIN DE JOUER DANS LE JARDIN.
JEFF : Ton lancer franc paraît
très bien.
MARY : Tu ne veux pas essayer
de me dribler ?
JEFF : D’accord.
PENDANT CE TEMPS-LA, MATT
EST OCCUPE A REGARDER PAR LA FENETRE.
ERIC : Tu espionnes ta sœur ?
MARY (entendue de loin) :
Allez !
MATT : Je veille sur elle.
C’est tout ce que je fais.
MARY (entendue de loin) : Ha !
Ha ! Ha ! T’es crevé ou quoi ?
ERIC : Tu as raison. A deux, on
veillera mieux sur elle.
MARY (entendue de loin) : Et
hop … Et hop !
SIMON A RAMENE CE CHIEN
DANS LA MAISON. IL LUI FAIT VISITER SA CHAMBRE.
SIMON (au chien) : Et ça, tu
vois, c’est notre chambre. Ne te fais pas de souci si maman et papa ne veulent
pas te laisser dormir ici. Ils finiront par accepter. (Rosie arrive)
ROSIE : Est-ce qu’il sait faire
des tours ?
SIMON : Je ne sais pas.
ROSIE : Je peux lui en montrer.
SIMON : Vas-y. (Simon et
Rosie sont agenouillés sur le sol) Viens par ici, le chien. Maintenant,
regarde bien ce que fait Rosie.
ROSIE : Bonjour, je m’appelle
Rosie
SIMON : Est-ce qu’on peut y
aller ?
ROSIE : Assis. (Rosie,
assise. Le chien, assise.)
SIMON : Ca alors ! T’as vu ça ?
(Rosie rit) Attention ! Celui-là est plus difficile, t’es prête ?
(Rosie fait oui de la tête) Allez, parle.
ROSIE : Wouah ! Wouah ! Wouah !
(Le chien aboie autant de fois que Rosie)
SIMON : Bravo ! T’es un bon
chien. T’es un bon chien.
ROSIE : Tu ne me dis rien à
moi ?
SIMON : Si, t’es une bonne
fille. Une bonne fille.
ROSIE : Merci.
SIMON : Hé ! Celui-ci est plus
difficile que les autres. Couché ! (Rosie, couchée. Le chien, couché.)
Allez ! Roule sur le côté. Roule sur le côté. (Rosie se roule par terre.
Le chien n’y parvient pas encore.)
ROSIE : Ce n’est pas difficile.
Regarde. (Rosie lui montra ce tour une seconde fois. Cette fois, le chien
y parvient.)
SIMON : Wouah ! Ce chien est un
génie. (Rosie regarde Simon d’un air jaloux) Quoi ? T’es pas un
génie, toi.
ROSIE : Mais si, monsieur.
SIMON : Bon. D’accord. T’es un
génie.
ROSIE : Merci.
JEFF ETANT PARTI, MATT A
UNE DISCUSSION AVEC MARY.
MATT : Ca s’est bien passé
entre vous deux ?
MARY : Pourquoi tu le
demandes ? Tu nous surveillais.
MATT : Il te plaît ?
MARY : Qu’est-ce que ça peut te
faire ?
MATT : C’est mon meilleur ami.
MARY : Et après ?
MATT : Un garçon ne sort pas
avec la sœur d’un ami.
MARY : Ah oui ? Et pourquoi
ça ?
MATT : Parce que … parce que je
ne veux pas que tu souffres.
MARY : Ouais, je sais.
MATT : Tu me parais beaucoup
trop pressée d’embrasser quelqu’un.
MARY : J’ai déjà attendu
quatorze ans. Qu’est-ce que tu veux de plus ?
MATT : Mary, j’aimerais que tu
prennes ton temps. Donne-toi un mois si tu en pinces encore pour lui. Dans
trente jours, eh bien, on reparlera de tout ça.
MARY : D’accord.
MATT : Trente jours ? Tu
attendras ?
MARY : Trente jours de plus ou
de moins, il me plaît depuis que j’ai dix ans. Alors … (Elle s’éloigne de
Matt)
DANS LA CUISINE, ANNIE
MET LES COOKIES DANS LE FOUR. ELLE SE MET À CHANTONNER. ERIC ARRIVE.
ERIC : Bonjour.
ANNIE : Bonjour.
ERIC : Tu sais la meilleure ?
Matt a dit qu’il se ferait un plaisir d’aller à l’aéroport chercher tes parents
à notre place.
ANNIE : Ho ! Ho ! Ho ! Il se
ferait un plaisir ?
ERIC : Ouais.
ANNIE : Matt qui a son permis
de conduire depuis deux mois se ferait un plaisir de passer prendre mon père et
ma mère et de leur donner quelques sueurs froides en roulant sur trois
autoroutes qui ne lui ont encore jamais été autorisé à prendre. Ha ! Ha !
ERIC : Je suis sûr que ça ne
l’ennuie pas du tout.
ANNIE : Ah ! Mais c’est très
amusant. Je rirais bien avec toi mais il faut que je finisse de préparer le
dîner.
ERIC : Dis-moi, Annie, je t’ai
déjà dit à quel point j’appréciais que tu fasses la cuisine pour sept personnes
pratiquement tous les soirs de la semaine ?
ANNIE : Mon chéri, ne te
fatigue pas, je ne ferai pas l’amour avec toi pendant que mes parents sont là.
ERIC : D’accord.
ANNIE : Mais je t’aime quand
même.
ERIC : Je sais, je sais. Enfin,
je veux dire, moi aussi, je t’aime.
ANNIE : Oui, c’est ce que
j’avais compris. Oh ! A propos ! Qu’est-ce qui s’est passé avec Mary et Jeff ?
ERIC : Hein ?
ANNIE : Oui, je vous ai vus,
toi et Matt. Euh … tu sais, un garçon va l’embrasser, un jour ou l’autre …
ERIC : Je suis convaincu mais …
je doute fort que ça lui arrive aujourd’hui.
ANNIE SE MET À RIRE. LUCY
ARRIVE
LUCY : N’oublie pas, papa.
ERIC : Non, non, non, je ne
vais pas oublier. (Lucy rit à son tour)
ANNIE : Je peux emmener Lucy
après le dîner, si tu préfères ?
ERIC : Non, non, c’est le rôle
du père de subvenir aux besoins de sa fille, même si c’est pour apporter des
tampons.
ANNIE : (Rire) Et
merci d’aller chercher mes parents. C’est bientôt l’heure. Top !
ERIC : Ah ! Oui.
ANNIE (en regardant Eric) :
Hm ! Ah !
ERIC : Quoi ?
ANNIE : Où est Matt ?
ERIC : Hum, il est sûrement
devant la porte 3, en ce moment.
ANNIE : Quoi ?
ERIC : Je ne savais pas que tu
ne voulais pas qu’il aille à l’aéroport. Excuse-moi.
ANNIE : (Soupir) Ecoute,
Eric. Il faut que nous ayons une conversation à propos des enfants. Il faudrait
qu’on se mette tous les deux d’accord sur certaines règles et qu’on essaie de
les respecter.
ERIC : D’accord. Peut-être ce
soir avant de dormir ? Au moins, ça nous fera une occupation.
ANNIE : Oui. Et pas seulement
aujourd’hui, pendant plusieurs soirs. Hm ?
ERIC : Aaah !
SEPT HEURES MOINS DIX DU
SOIR, LA FAMILLE CAMDEN AU COMPLET (ENFANTS, PARENTS, GRAND-PARENTS) SONT EN
TRAIN DE DINER.
ANNIE : Quel voyage
merveilleux ! Tu te souviens, chéri ?
ERIC : Oh oui, je m’en
souviens.
ANNIE : Ca restera un des plus
beaux souvenirs de ma vie.
JENNY (la grand-mère) : Chérie,
je te félicite. C’était délicieux. Je ne sais pas comment tu fais.
ANNIE : Je t’en prie, maman, ta
cuisine est mille fois meilleure. Merci quand même. (Baiser)
MATT : Grand-père, tu crois que
tu pourrais m’aider à réparer les haut-parleurs du break ?
JENNY : Encore ?
CHARLES (le grand-père) : Mais
pourquoi on ne les remplacerait pas ?
JENNY : Aaah ! Hm ! Hm ! Mieux
encore. Pourquoi ne pas remplacer tout l’autoradio et l’équiper d’un lecteur de
disques lasers ?
ERIC : Je n’ai rien remarqué à
propos des haut-parleurs. (Rires)
ANNIE : Excusez-moi.
JENNY : Matt, toi et
grand-père, vous pouviez choisir un bel ensemble et je te l’offrirai. D’accord ?
MATT : Oui. D’accord.
ANNIE : Maman, ça peut
attendre.
JENNY : Ca peut attendre ? Mais
pourquoi ne pas le faire tout de suite ?
PENDANT UN MOMENT DE
SILENCE, ON ENTEND ABOYER LE CHIEN.
ANNIE : Euh … Matt, tu peux
aller voir Rosie et Simon ? Je crois qu’il joue avec le chien, dehors.
MATT : Euh … ouais, tout de
suite.
MATT QUITTE LA TABLE ET
S’EN VA. IL EST EVIDENT QUE JENNY A UN PROBLEME DE SANTE. CETTE DERNIERE
S’APPRETE A LEUR ANNONCER LA NOUVELLE.
ANNIE : Alors, maman qu’est-ce
qui se passe ?
JENNY NE REPOND PAS.
CHARLES : C’est quelque chose
que nous ne voulions pas vous dire par téléphone.
JENNY : Ah oui, j’étais
fatiguée depuis un certain temps et je suis allée faire mon bilan de santé. Je
n’étais pas très optimiste quant au résultat. Euh …
ERIC : Jenny, quoi que vous
ayez, on vous aidera à guérir. C’est promis.
JENNY : J’ai peur que vous ne
puissiez rien faire. Mes chéris, je suis atteinte d’une leucémie.
ANNIE : Il y a des traitements
contre la leucémie ?
JENNY : Oh, Annie chérie …
ANNIE : Papa ?
CHARLES : Tout ce qu’ils
proposent, en fait, ce sont des traitements assez lourds. Tu comprends ?
ANNIE : Mais vous allez tenter
quelque chose ? Enfin, maman ! Maman, il le faut.
JENNY : Tu sais, ils ne me
laissent pas beaucoup d’espoir, même avec des traitements. Et franchement, je
n’ai aucune envie d’aller perdre mon temps dans un hôpital. Je préfère le passer
avec toi, Eric et les enfants. Tu comprends ? (Jenny et Annie pleurent et
s’étreignent)
ANNIE : Maman.
DEVANT LA MAISON, MATT,
SIMON ET ROSIE S’OCCUPENT DU CHIEN.
MATT : Comment va la jolie
petite chienne ?
SIMON : Elle s’appelle Happy.
MATT : C’est toi qui l’as
baptisé comme ça ?
ROSIE : C’est moi qui l’ai
baptisé.
MATT : Ah oui ?
SIMON : Parce que j’ai bien
voulu.
MATT : Rosie, tu ne veux pas
aller lui chercher un petit gâteau ?
ROSIE SE LEVE ET PUIS
S’EN VA.
MATT : Je crois savoir pourquoi
Happy est si ravie.
SIMON : Pourquoi ?
MATT : Tu garderas le secret ?
SIMON : Bien sûr.
MATT : Je crois qu’elle va
avoir des petits.
SIMON : Faut pas le dire à
papa.
MATT RIT AUX ECLATS,
TANDIS QUE SIMON PREND HAPPY DANS SES BRAS. UN PEU PLUS TARD, MARY, LUCY ET
ROSIE SORTENT DE LA MAISON.
LUCY : C’est moi qui lui donne
les biscuits.
ROSIE (sur le dos de Mary) :
Allez ! Hue dada ! Allez ! (Rire)
LUCY (avec Mary) : Happy,
regarde ce que je t’apporte.
ROSIE : Hue dada ! Allez ! Hue
dada !
LES ENFANTS CAMDEN
ECLATENT DE RIRE. PARENTS ET GRAND-PARENTS SORTENT A LEUR TOUR.
JENNY : Quelle belle fin de
journée.
LES ENFANTS CAMDEN SE
METTENT À CRIER, RIRE ET COURIR. JENNY ET ANNIE LES OBSERVENT.
JENNY : Regarde comme cette
chienne est heureuse avec les enfants.
ANNIE : Les plus heureux, ce
sont plutôt les enfants.
Script
rédigé par Nadine, toute reproduction est
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