Tavis
16 mars 2005 - Tavis Smiley (émission radio) Tavis:
Pendant presque 10 ans l'acteur Stephen Collins a eut le même travail, ce
qui ferait envie a beaucoup de ses collègues acteurs. Stephen, qui a déjà
été nominé aux Emmy Awards, joue dans une des rares séries familiales
: 7th Heaven. Quand la série commencera sa 10ème saison l'année
prochaine, ça sera la plus longue série familiale de l'histoire de la
télévision. La série passe le lundi soir à 20h sur la WB.
Tavis: Bonjour révérend, ravi de vous rencontrer
Stephen Collins: C'est un plaisir.
Tavis: On est heureux de vous recevoir.
Collins: Vous êtes fils de pasteur, n'est ce pas ?
Tavis: Oui, je viens d'une famille de 10 enfants et
ma mère est pasteur, j'ai un rapport avec la série.
Collins: J'aurais du venir vous parler quand on a
commencé la série.
Tavis: Ce n'est pas vraiment pareil, mais il y a une
ressemblance, et c'est peut être pour ça que j'adore cette série. C'est
fascinant pour moi de voir comment une série avec ce sujet, dans le
paysage télévisuel actuel qui a beaucoup changé, a pu être renouvelée
pour une 10ème saison. Je ne cherche pas à vous mettre ne colère, mais
essayez d'expliquer ça. Ca parait insensé.
Collins: Vous savez, si je pouvais l'expliquer, si
quelqu'un pouvait l'expliquer il se dépêcherait de reproduire ce type de
série. Tout le monde se demande pourquoi il n'y a pas plus de séries
comme ça. A mon avis ça vient de l'écriture des scènes. Je crois que
la plupart des scénaristes ne savent pas écrire à propos de gens
gentils et les rendre intéressants. Franck Capra savait le faire. Quand
on regarde "It's a Wonderful Life", il y a Jimmy Stewart qui est
l'homme le plus gentil du monde, mais il est intéressant. Il a de
l'humour, il a un coté sombre, il ne se prend pas au sérieux. Et donc on
peut regarder ce film tous les ans, même si on sait ce qu'il va se
passer. Je pense que Brenda Hampton, qui a créé 7th Heaven, comme elle a
déjà travaillé sur des comédies, elle se rend compte du genre de
famille que les gens veulent voir. Il y a beaucoup de problèmes, dans
7thHeaven, qui ne sont pas résolus, et les enfants rencontrent des
problèmes. Ils ont de vrais problèmes, et on voit des gens qui
souffrent, et tout ne sa passe pas parfaitement. Mais cette famille est fonctionnelle.
Je pense que l'esprit de 7th Heaven est qu'ils se soutiennent quoi qu'il
arrive. Et c'est ce que tous le monde espère de sa famille. Vous espérez
qu'en cas de problème, vos frères, sœurs, mère, père, fils et filles
seront là pour vous.
Tavis: Je me demande comment les gens peuvent
s'identifier à cette famille, plus aucune famille n'a sept enfants de nos
jours. Il y a beaucoup de choses dans la série qui sont très
différentes de ce que la plupart des américains vivent, comme la taille
de la famille, le père pasteur, la religion, la mère au foyer. Et malgré
ça, la série marche, je ne comprend toujours pas.
Collins: Quand ça a commencé, j'avais peur qu'il
n'y ait que les gens qui ont des familles formidables, parfaites qui
l'aiment. Et en fait c'est exactement le contraire.
Tavis: Bien sur, si c'était le cas, il n'y aurait
que deux familles qui regarderaient.
Collins: Vous avez raison, c'est une audience très
basse. Mais des gens viennent me voir sans arrêt, en particulier des
enfants de familles décomposées, ou qui ont été abusés, ou autre, ils
me disent "ça m'aide a me représenter à quoi peut ressembler une
famille, ça me donne un but". Donc je pense qu'il y a ça et aussi
le fait de voir des gens grandir en temps réel, ce qui est une chose intéressante.
David Gallagher, qui joue Simon dans la série, avait 11 ans quand on a
commencé. Il en paraissait 8, et maintenant il a 20 ans. Et donc le
public a vu chaque étape de son parcours. Et on ne voit pas ça souvent.
C'est très étrange du point de vue d'un acteur. En général, un long
travail d'acteur, comme vous le suggériez, c'est...
Tavis: 10 jours.
Collins: Oui, et souvent ça ne marche pas. Et si on
travaille sur un film pendant 3 ou 6 mois, c'est un film long.
Tavis: Cette question peut paraître stupide, mais
qu'est ce que vous pensez de votre stéréotype d'homme aussi gentil. Je
sait qu'il vaut mieux avoir un travail pour 10 ans et être coincé dans
un rôle plutôt que de ne pas avoir de travail du tout.
Collins: Mais vous savez, avant d'avoir le rôle dans
7th Heaven, j'ai joué pas mal de méchants. Quand vous êtes une homme
blanc d'une quarantaine d'années, vous vous retrouvez toujours à jouer
le sénateur corrompu, le mari qui trompe sa femme, le traître...
Tavis: Est ce que ça veut dire que tous les hommes
de quarante ans sont mauvais ?
Collins: Je peut vous dire que le rôles de héros
sont rares.
Tavis: Parlons de ça
Collins: J'ai commencé à me dire que je ne jouerais
plus que des méchants, jusqu'a 7th Heaven.
Tavis: J'aimerais savoir, vous devez sûrement
recevoir des scripts tout le temps. Qu'est ce que ça fait d'atteindre ce
point de votre carrière, en étant un homme blanc d'une cinquantaine
d'années et de recevoir autant de propositions de rôles du même genre.
Je sait que beaucoup de jeunes acteurs, d'afro-américains, se plaignent
aussi qu'ils jouent toujours des délinquants, des vendeurs de drogue.
Mais je n'avais pas encore entendu un acteur comme vous se plaindre du
manque de diversité des rôles.
Collins: En fait c'est assez récent pour moi. Si
vous n'êtes pas une grande star de cinéma, comme Harrison Ford, et que
vous êtes juste un acteur qui veut travailler (c'est ce que j'ai été
toute ma vie, je ne me suis jamais considéré comme une star) les rôles
commencent à diminuer quand vous avez une quarantaine d'années. Vous ne
jouez que des rôles secondaires. Je me suis amusé à jouer un méchant
dans un film comme "Brewster's Millions", ça peut être drôle,
mais après je me suis dit que j'allais encore jouer le mari qui trompe sa
femme dans un téléfilm, celui qui se fait tuer à la fin. Puis 7th
Heaven est arrivé. Mais vous avez raison, quand ça finira j'aurais sûrement
du mal à trouver un rôle de méchant.
Tavis: Avant j'avais de la peine pour les enfants cancéreux,
maintenant je commence à avoir de la peine pour les acteurs âgés
d'Hollywood.
Collins: Oui je sais, tout le monde va pleurer pour
nous.
Tavis: Toute la ville va pleurer en pensant au
malheureux acteur blancs âgés qui ne trouvent pas de bon rôle.
Collins: Mais dans un monde politiquement correct, le
seul groupe dont vous pouvez encore vous moquer c'est les blancs d'âge
moyen. Et vous savez, nous le méritons, si vous regardez nos hommes
politiques.
Tavis: Je suis content que vous disiez ça, parce que
je comptait justement me moquer de vous un peu. Vous ne savez peut être pas, mais Stephen Collins n'est pas juste un acteur talentueux, il est
aussi un très bon musicien.
Collins: Oh, merci.
Tavis: J'ai fait une petite recherche, et j'ai bien
rit en voyant certains de vos noms de groupes. je ne sait pas quel genre
de musique c'était.
Collins: La plupart n'étaient pas géniaux.
Tavis: C'était sûrement à cause des noms. Donc
citons en quelques uns. Les hommes de maison
Collins: Oui.
Tavis: Les Mustangs.
Collins: Ces deux là étaient au lycée.
Tavis: Mon préféré, les Trolls.
Collins: Oui, on nous appelait les Trolls car on
répétait à la maison. Et quand ma mère voyait tous ces amplis et ces câbles,
elle disait qu'il y avait des trolls qui vivaient dans sa maison.
Tavis: Les Trolls. Charlie le tambourin, les 4 pneus
crevés.
Collins: En fait, c'était...
Tavis: Ha ha ha ha!
Collins: C'était un groupe à la fac. Il y avait un
gars appelé Charlie Firestone, qui n'avait vraiment aucun talent musical,
mais il voulait être dans le groupe. Donc il s'est dit qu'il pourrait
jouer du tambourin. Il a recruté des musiciens, j'étais l'un d'entre
eux, et nous étions les 4 pneus crevés. Il était à l'avant, jouant
joyeusement du tambourin, ce qui était la seule chose qu'il pouvait faire
musicalement.
Tavis: La révolution de Naugahyde.
Collins: C'était à l'époque où les groupes
prenaient des noms comme le réveil à la fraise, vous savez. On voulait
parodier ça.
Tavis: Celui là est trop bon. "The Flower and
Vegetable show". Vous avez dit dans une émission que vous aviez un
groupe qui portait ce nom.
Collins: On ne peut rien vous cacher. Je ne peut pas
le nier. C'était aussi à l'université, on cherchait un nom pour le
groupe en mangeant une pizza, et sur le mur de la pizzeria il y avait une
affiche pour une exposition de fleurs et légumes. On s'est dit que ça
serait le nom du groupe. Et dans 7th Heaven on a fait un épisode où mon
personnage revoit des amis d'un ancien groupe et ils ont emprunté ce nom.
Ils jouaient encore dans le groupe "The Flower and
Vegetable Show".
Tavis: Actuellement vous avez aussi un groupe. Le nom
est un peu mieux.
Collins: Un peu mieux.
Tavis: Un peu mieux
Collins: Je dirais même beaucoup mieux.
Tavis: Moi aussi, ça s'appelle "The Seventh
Band".
Collins: Oui, parce que c'était mon septième
groupe. On voulait jouer avec le nom 7th heaven. Mais pour des raisons de
copyright on n'a pas pu l'appeler "7th Heaven Band", donc on l'a
juste appelé "The Seventh Band" en espérant que les gens
comprendront qu'il y a un rapport.
Tavis: Vous avez été très impliqué dans une
organisation qui mérite beaucoup de respect et qui s'appelle "The
Creative Coalition". Parlez nous de votre travail avec eux.
Collins: C'est une idée de Ron Silver, ça a
commencé avant les années Clinton. Ron avait été très actif dans la
campagne présidentielle, et il a finit découragé car car la plupart du
temps on demande juste aux acteurs de se montrer et de faire des photos
avec les candidats, puis de se pousser. Il aimait l'idée que nous
pourrions avoir un réel impact en parlant de certains problèmes,
influencer la politique, et pas juste se montrer avec les candidats. Donc
on a créé "The Creative Coalition" dans le but de nous tenir
informés de certains problèmes pour aller jusqu'a Washington et se
battre pour changer des lois. Je me suis beaucoup impliqué dans la
bataille pour sauver la NEA (National Education Association), et c'était
plutôt amusant.
Tavis: Tout le monde à Hollywood essaye de bien
s'entendre avec les hommes politiques pour avoir de l'argent, et
maintenant on va avoir des acteurs qui s'investissent dans la politique.
Collins: Mais les acteurs ont besoin d 'être
informés. Les gens nous collent un micro devant le nez, et on demande
l'avis des acteurs sur toutes sortes de sujets, et ils répondent même si
ils ne connaissent rien au sujet. Donc on a une règle, on doit se
renseigner sur un sujet avant d'en parler.
Tavis: En parlant d'être informés, allez sur LABALLET.INFO.
Vous y trouverez des informations sur ce que Stephen veut que vous
sachiez. Stephen, heureux de vous avoir rencontré.
Collins: Merci beaucoup.
Tavis: Merci aux auditeurs, a bientôt. Bonne nuit
Los Angeles, gardez la foi.
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