beliefnet – début 2006

Quand vous vous êtes préparée pour jouer Annie, avez vous appris de nouvelles choses sur les différences entre les protestants et les catholiques ?

Non, ce que nous partageons est que les Camden aident les gens. Le révérend Camden aide les gens, il s’implique, les conseille, et on laisse des gens venir à la maison. Et c’est aussi ce que les chrétiens doivent faire. Le christ parle de ça tout le temps. Le bon samaritain. Arrêtez ce que vous êtes en train de faire, et si quelqu’un a besoin de vêtements, laissez-les entrer chez vous. Faites plus, on ne peut jamais faire assez pour les gens dans le besoin. En tant que catholique, je trouve ça intéressant que le pasteur puisse être marié et faire ce travail. On est habitués à voir les prêtres et les bonnes sœurs faire ça. Je trouve ça bien qu’Annie et toute la famille s’implique.

Pensez vous que la série parle bien de la religion ? Dans les premières années, on les voyait un peu plus prier, dire les grâces, remercier dieu. Maintenant on voit moins ces choses.

Je pense que ça vient des scénaristes, ils font ce qu’ils sentent. Je suis contente quand ils mettent ce genre de scènes mais ça ne me dérange pas quand ils ne le font pas. La série n’a pas été créée pour être un modèle religieux.

Est ce qu’on vous demande des “conseils d’Annie” à la banque, chez l’épicier ?

Oui, bien sur.

Est ce que ça vous ennuie ?

Elle est vraiment un modèle. Elle a été élue modèle télévisuel il y a quelques années. J’étais étonnée car je fais juste mon travail. C’est Brenda qui écrit les histoires. Je pense que 7th Heaven est venu à un moment, il y 10 ans, où il y avait beaucoup de divorces dans le pays, beaucoup de familles dispersées. Et une famille séparée est une chose triste, c’est dur pour les enfants. Ca leur brise le cœur. Je pense que la série est venue à un moment où les gens avaient besoin de voir une famille qui reste soudée et résout les problèmes, où personne n’a le cœur brisé. Je pense que c’est pour ça que les gens ont aimé la série. Et oui, je pense que le modèle parental que nous donnons, qui est un peu strict et très investi, est bon pour ma génération de parents, qui essaye d’être trop permissive. On essaye d’être populaires aux yeux de nos enfants. On n’est pas assez stricts. Il ne faut pas être trop dur, mais ne pas vouloir absolument contrebalancer l’éducation stricte que l’on a reçue en laissant nos enfants tout faire. Je pense que 7th Heaven donne aux parents la permission d’être stricts, car les Camden le font, et ça marche, la plupart du temps.

Donc ça ne vous dérange pas d’être prise comme modèle parce que votre personnage en est un ?

Non, c’est quelque chose de positif. Quand j’ai commencé ce travail, j’étais embarrassée par le fait que le personnage était une mère au foyer. Je disais sans arrêt aux scénaristes « Est-ce que Annie ne pourrait pas suivre les cours du soir ? ». Mais dans la vraie vie il y a beaucoup de mères comme ça. Il y a des professionnelles qui décident de rester à la maison pour faire du bon travail. Si nous ne sommes pas là pour nos enfants, tout va de travers. Je connais des docteurs et des avocates, des femmes qui ont eut une carrière, qui ont bien réussit, qui maintenant restent à la maison. Donc rester à la maison n’est pas aussi dramatique qu’il y a quelques années.

Êtes-vous féministe ?

Je pense qu’il y a différentes sortes de féminisme. C’est allé beaucoup trop loin. Ou est passée la volonté des jeunes filles à devenir des dirigeantes ou à faire de l’humanitaire ? Maintenant on ne parle plus que du corps. Donc oui, je suis féministe dans le fait que je pense que les femmes peuvent être intelligentes et fortes. Mais le féminisme n’exclus pas d’être pour les femmes au foyer. Le féminisme s’applique quand on évolue, qu’on se bat, qu’on prend confiance en soi, quand on est sur du fait qu’on est aussi bonnes que les hommes et qu’on mérite les mêmes salaires. Je ne pense pas que les femmes souffrent au travail. Elles sont assez confiantes. Mais une fois qu’on a un bébé, qu’on a donné la vie, on se retrouve dans d’autres préoccupations pour un certain temps. On ne peut pas nier cet enfant, en continuant à en faire autant. Ca change la vie. On ne peut pas rester la même féministe qu’avant. On devient une mère féministe.

Est ce que vous pensez qu’Annie a lutté avec ça ? Il y a beaucoup d’épisodes où elle défend sa vie en temps que mère et où elle explique comment elle a donné la priorité à ses enfants. Elle est très forte dans cette identité.

Je pense qu’elle est féministe dans le faite qu’elle est très attachée à ce qu’elle est. C’est une femme forte. Elle encourage ses filles à en être aussi. Je pense que les femmes devraient se calmer un peu sur le féminisme, parce que nous avons perdu un peu de notre cœur dans ce processus. Je pense que nous devrions être plus douces, plus gentilles, et nous tuons cette partie de nous pour paraitre plus fortes. Si nous sur développons notre coté masculin, c’est aussi dangereux que de sous développer ce coté, ou de sur développer notre coté féminin. J’ai lu le livre « Queen Bee Wannabe », et vu le film « Mean girls ». Les files sont horribles, et je pense que ça vient de leurs mères qui veulent qu’elles soient fortes à tout prix. La gentillesse n’est pas un trait de personnalité valorisé. Il est possible d’être forte toute en étant gentille. C’est un challenge.

Comment, en tant qu’actrice er et en tant que femme, avez vous réagit à l’histoire de la ménopause d’Annie ? Avez-vous été consultée avant ?

Je voulais juste que ça soit drôle. J’aime le fait que ça m’a apporté des opportunités d’être comique, donc ça m’a plus. Je n’ai pas cherché à comprendre ce que ça représentait. C’était amusant donc j’en ai profité.

Quel est selon vous le sujet le plus important que la série ait traité ?

Je les applaudis tous. Je pense que chaque sujet a son public et des gens qui en souffrent. Il y en a un qui m’a surprise, le premier qui m’a fait réaliser que nous faisions quelque chose d’important. C’était après une ou deux années de la série, on a fait un épisode sur les filles qui se scarifient. On a eut beaucoup de courrier de filles qui faisaient ça. Elles avaient tellement de douleur qu’elles se coupaient elles mêmes. Une chose aussi triste, ça m’a surprise. C’est toujours surprenant, et je suis contente quand une personne parmi les téléspectateurs peut sentir pendant une heure que quelqu’un d’autre connait le même problème que lui.

Parmi tous les enfants Camden mariés ou sur le point de se marier, aucun ne semble avoir une relation qui soit une imitation de celle de leurs parents. Mais je me demande laquelle de ces relations vous parait la meilleure ?

 

Assurément, Matt et Sarah, ainsi que Lucy et Kevin. Ruthie et Simon s’en sortiront bien eux aussi. Mary a divorcé. Ils ont du faire avec une actrice qui partait. Barry aussi est parti à un moment. Quand leur contrat est finit, on doit se débrouiller avec un personnage absent. Je trouve que l’histoire de Mary est triste. C’est comme si on avait perdu une fille. On parle d’elle, mais pas d’une façon positive. Mais les gens sont contents que la série reflète la réalité, tout n’est pas parfait.

Qu’est ce qui pour vous fait le meilleur genre de mariage ? Est-ce que c’est ce que les Camden ont ?

Je pense que c’est de suivre le principe “jusqu'à ce que la mort nous sépare ». Ces vœux devraient être comme un pacte de sang. Il faudrait s’y tenir à moins qu’il y ait des abus, une tromperie ou un autre problème majeur. Quand on a un enfant, ça devrait être un pacte encore plus important. Ca devrait être quelque chose de honteux. Ca devrait être embarrassant et non politiquement correct. Le divorce cause vraiment beaucoup de dommages et ne devrait être décidé qu’après de grosses hésitations.

Qu’est ce qui vous a poussé au départ à vous investir pour le Darfour ?

Au temps du Kosovo, je me suis réveillée au milieu de la nuit, pendant le génocide, en Yougoslavie. J’ai appelé le secour catholique et une nonne m’a répondu de Baltimore. Je lui ai demandé de quelle façon je pouvais donner une partie de l’argent que je gagnais avec 7th Heaven. Après ça, il y a eut le problème du Rwanda et ils étaient là sur le terrain avec le matériel de secours. Le film est arrivé 10 ans après et les gens ont été horrifiés. Pour le Darfour maintenant, j’espère qu’on n’attendra pas 10 ans pour faire un film sur le génocide. Nous pouvons faire quelque chose dés maintenant. Les gens n’ont qu’a donner 30 dollars, et cela suffit à nourri une famille de 6 personnes pendant un mois.

(Note du webmaster : J’ai retire de l’interview plusieurs questions qui ne parlaient que de religion et qui n’avaient selon moi pas d’intérêt particulier pour les fans de la série)